Après le 7 septembre : se serrer les coudes pour gagner (textes PG, PCF, NPA, PS, Verts, LO, POI)

jeudi 16 septembre 2010.
 

1) Retraites : des annonces indécentes face à l’ampleur de la mobilisation (texte national Parti de Gauche)

Alors que les députés commençaient l’examen du projet de loi sur les retraites, plus de 2 millions de Français étaient dans la rue pour rappeler leur opposition à cette réforme anti-sociale.

Malgré une des plus grandes mobilisations de la part des salariés depuis plusieurs années, le gouvernement, le ministre Eric Woerth et Nicolas Sarkozy s’acharnent dans leur projet idéologique et refusent d’écouter les protestations émises dans la rue mais aussi celles faites dans l’hémicycle.

Les annonces de Nicolas Sarkozy lors du Conseil des ministres du mercredi 8 septembre, annonces précisées à l’Assemblée nationale par Eric Woerth l’ après-midi ne sont que des mesurettes presque indécentes après l’ampleur de la mobilisation d’hier et qui ne peuvent cacher à elles seules la véritable nature du projet, tant celui-ci est dangereux dans sa totalité.

Ainsi les aménagements proposés notamment sur la pénibilité sont loin d’offrir une réponse satisfaisante aux nombreux travailleurs qui souffrent aujourd’hui à cause de conditions de travail dégradées, et dont les effets peuvent se faire sentir plusieurs années après la fin de l’activité professionnelle.

Le gouvernement s’obstine à ne faire que de vraies fausses annonces et comme l’a dit Eric Woerth lui même à l’Assemblée nationale, « il n’y a rien de nouveau » dans ce projet. Nous continuons de dénoncer cette réforme et notamment le recul de l’âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans ainsi que celui du départ sans décote de 65 à 67 ans, et demandons le retrait immédiat de ce texte.

2) Celui qui croit encore pouvoir passer en force trouvera face à lui un pays mobilisé Communiqués Pierre Laurent PCF

2a) C’est une mobilisation historique à laquelle nous avons assisté aujourd’hui dans les rues de France.

Devant ce raz-de-marée, Eric Woerth, présent sur le journal télévisé de TF1, n’a apporté aucune réponse aux exigences exprimées par les Français. Il a avoué avoir perdu la main sur le dossier et annonce que c’est Nicolas Sarkozy qui s’exprimera demain en Conseil des Ministres. J’alerte donc solennellement le Président de la République : « vous ne pouvez pas ignorer la colère qui a gagné le pays. Les fondements de la réforme que l’Élysée s’entête à imposer qui sont aujourd’hui massivement rejetés ».

Depuis des mois, le gouvernement a beaucoup manœuvré. Il est maintenant temps d’écouter les salariés et leurs syndicats et d’apporter des réponses claires à leurs exigences. J’appelle à maintenir partout un très haut niveau de mobilisation dans les heures et les jours à venir. Une autre réforme est possible : les députés communistes l’ont exprimé aujourd’hui avec force dans l’hémicycle à l’Assemblée nationale en déposant 120 000 pétitions sur le banc des Ministres.

Paris, le 7 septembre 2010.

2b) Mobilisation / retraites : « Un combat de chaque heure, chaque jour »

Hier après midi, Nicolas Sarkozy, le désormais seul chef de la réforme des retraites, a reçu les syndicats pour leur faire part de l’extravagante et extraordinaire évolution de la réforme des retraites : grâce à ces « avancées très importantes », il sera possible de partir en retraite lorsque nous serons à 10% incapable de travailler au lieu de 20% ! De qui se moque t-on ?

Ces annonces sont insultantes ! Ce sont les bases même de la réforme qui sont contestées, or Nicolas Sarkozy ne veut pas rouvrir le débat sur l’essentiel : l’âge légal à 62 et 67 ans, et les mesures de financement possibles pour une retraite à 60 ans à taux plein comme le proposent les députés communistes et du Parti de gauche.

Puisque ce gouvernement, totalement désavoué, refuse toujours d’entendre l’appel des 3 millions de personnes qui arpentaient les rues le 7 septembre dernier, la mobilisation doit être amplifiée.

Au nom du PCF, je me félicite des nouveaux appels à l’action de l’intersyndicale et appelle à investir pleinement les journées de mobilisation annoncées pour le 15 et le 23 septembre.

Chaque heure, chaque jour compte pour réussir à amplifier le mouvement populaire.

La Fête de l’Humanité sera, ce Week-end, un grand rendez-vous pour y contribuer. J’invite toutes celles et tous ceux qui veulent gagner le combat sur les retraites à investir cette fête qui est à leur disposition pour donner l’écho maximum à la lutte engagée dans tout le pays.

Nous avons la possibilité de faire changer les choses, montrons leur !

Pierre Laurent, Secrétaire national du PCF

Paris, le 9 septembre 2010.

3) Après l’énorme succes du 7 : continuons jusqu’au retrait total ! (communiqué NPA)

La journée de grève et de manifs contre le projet de loi Woerth - Sarkozy sur les retraites est un grand succès, au-delà même des prévisions les plus optimistes. Près de 3 millions de manifestants, des taux de grévistes importants dans de nombreux secteurs, y compris dans le privé, une mobilisation à la hauteur des grandes journées de la grève de 1995 contre le plan Juppé et de 2003 contre la réforme Fillon. Il ne fait aucun doute que la mobilisation monte en puissance et qu’il y a encore de la réserve.

Mais le gouvernement fait la sourde oreille. Les soi-disantes nouvelles propositions annoncées par Sarkozy en Conseil des ministres ne changent rien sur le fond de la réforme à savoir le report à 62 ans de l’âge légal de départ en retraite et à 67 ans la retraite à taux plein sans la punition financière de la décote. Les déclarations du gouvernement, de l’UMP sur l’attention à l’égard des préoccupations, des sentiments des manifestants du 7 septembre ne sont que de la poudre aux yeux pour donner le change.

L’argument démographique, de l’allongement de la durée de la vie revient en force dans le bouche d’E. Woerth et du gouvernement. L’évolution à la baisse du ratio actif-retraité est pointé du doigt en faisant abstraction de l’augmentation de la productivité. A aucun moment, la possibilité d’une autre répartition des richesses pour financer les retraites n’est pris en compte, alors que la Comité d’orientation des retraites (COR) l’a chiffré à 3%et que chaque année, la part des profits se monte à 17% du PIB. Alors oui, en prenant sur les profits, en créant des emplois, en augmentant les salaires, le financement des retraites peuvent être assurées.

Les « nouvelles » propositions de Sarkozy c’est un camouflet jeté au visage des millions de manifestants du 7 septembre. Ce que nous voulons c’est le retrait pur et simple du projet de loi sur les retraites.

Gagner, c’est possible car le gouvernement et Sarkozy n’ont jamais été aussi impopulaires. L’arrogance masque mal la peur qui gagne le pouvoir face à la montée de la colère sociale.

Il faut continuer le mouvement, s’appuyer sur les nouvelles journées annoncées par l’intersyndicale nationale et les intersyndicales locales pour pouvoir structurer la lutte en profondeur sur tout le territoire, dans le maximum de secteurs professionnels. L’intersyndicale nationale vient d’appeler à une nouvelle journée de grève et de manifs le jeudi 23 septembre ainsi qu’à des actions le 15 septembre, jour du vote de la loi. La question de la reconduction est en débat dans de nombreux endroits. Il faut que le mouvement s’amplifie, gagne en puissance, se généralise.

Le 8 septembre 2010.

http://www.npa2009.org/content/apre...

4) Martine Aubry : « reprendre à zéro la réforme des retraites »

Invitée des 4 Vérités sur France 2 le mercredi 8 septembre, Martine Aubry a estimé qu’il fallait « reprendre à zéro » la réforme des retraites, selon elle « injuste et inefficace », au lendemain de la très forte mobilisation contre le projet du gouvernement....

« Dans une démocratie, quand la population est dans la rue, quand il y a plus de 2 millions de personnes et beaucoup de gens qui les soutiennent, eh bien on doit écouter, on doit entendre et je crois que le gouvernement doit reprendre à zéro cette réforme qui est à la fois injuste et inefficace »...« Je pense que le président de la République doit entendre cela », a-t-elle ajouté. « Je demande vraiment très solennellement au président de la République, puisque c’est lui qui porte aujourd’hui cette réforme et il va s’exprimer ce matin, de recevoir les syndicats, de recevoir l’opposition, dont les socialistes, puisque nous avons un contre-projet ».

Le lien vers la vidéo : http://info.francetelevisions.fr/vi...

Selon Martine Aubry, il faut aussi « arrêter le débat parlementaire » qui a débuté mardi à l’Assemblée nationale. « Si ce n’était pas le cas, nous continuerions à faire (...) nos propres propositions pour montrer aux Français que bien sûr il faut une réforme, bien sûr il faut prendre en compte l’allongement de la durée de vie mais il faut le faire de manière juste »....« Il y a une autre façon de traiter le problème des retraites, c’est ce que nous allons dire et c’est pourquoi il faudrait reprendre tout à zéro ». « Bien sûr » le passage de l’âge légal de départ de 60 à 62 ans « est la mesure la plus injuste qui soit puisqu’elle pénalise les 3 millions de personnes qui ont commencé à travailler avant 19 ans »...« On a aujourd’hui un gouvernement qui passe son temps à dire des contrevérités », a-t-elle accusé. Quant à Nicolas Sarkozy, « il donne l’impression d’être un dur, d’arriver à régler des problèmes mais il le fait sur le dos des plus fragiles, c’est ça qui est honteux ».

Sur les emplois fictifs à la Ville de Paris : Martine Aubry a estimé qu’avec l’indemnisation par l’UMP de la ville de Paris dans l’affaire des emplois fictifs Bertrand Delanoë avait « obtenu raison » et que c’était désormais un « problème » de répartition des sommes entre Jacques Chirac et l’UMP. « C’est un problème entre Jacques Chirac et l’UMP de savoir comment ils vont répartir ces sommes que Jacques Chirac doit rembourser à la mairie de Paris »...« Bertrand Delanoë a bien fait de porter plainte sur ces emplois fictifs. Il a obtenu raison et il obtient aujourd’hui réparation pour que les contribuables parisiens puissent récupérer leur argent. Après, c’est une répartition entre les deux »...Mais, a-t-elle souligné, « le procès pénal continue avec les poursuites contre ceux qui ont réalisé effectivement ces emplois fictifs ».

5) Intervention de François de Rugy (Verts) au Parlement, le 7 septembre

M. François de Rugy. M. Méhaignerie nous a invités à regarder la réalité en face et a prétendu que les députés de l’opposition ne voulaient pas le faire. Je pense, pour ma part, que c’est M. Méhaignerie et ses collègues de la majorité qui devraient regarder la réalité vécue par les Français en face.

Je tiens à saluer la mobilisation sans précédent qui a eu lieu aujourd’hui dans les rues de France. Les manifestations réunissaient à la fois des salariés et des retraités, qui se sentent directement concernés et solidaires. (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR et SRC.) Rien que cette mobilisation serait une raison suffisante pour adopter la motion de rejet préalable défendue par Marisol Touraine.

Je sais que, pour vous, les grèves et les manifestations sont le fait d’une minorité. Vous avez toujours dénié toute légitimité aux mobilisations populaires et aux manifestations. Vous aurez bien du mal à convaincre les Français que ce n’était qu’une minorité. Ce ne sont pas les professionnels de la manifestation ni les professionnels de la grève qui ont manifesté aujourd’hui. Ce sont des millions de gens qui, quand ils ont fait grève, ont accepté de sacrifier une journée de salaire. Je sais que vous avez du mal à vous représenter ce que signifie le prix d’une journée de salaire pour beaucoup de nos concitoyens, notamment pour ceux qui sont au SMIC. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)

Cela vous fait réagir, ce qui ne m’étonne pas. M. Woerth n’est plus là mais je sais qu’il est difficile de se représenter le prix d’une journée de grève quand on fraye quotidiennement avec les plus grandes fortunes de ce pays où les salaires se comptent en centaines de milliers d’euros par an. Les Français sont particulièrement choqués par cet étalage d’injustice et de richesse confisquées depuis trois ans par quelques-uns avec votre aide et votre soutien.

Les Français qui ont manifesté aujourd’hui ne veulent pas le statu quo, ce ne sont pas des conservateurs, ce ne sont pas des gens ignorants des réalités, comme vous semblez le dire avec mépris, monsieur Méhaignerie, comme M. Woerth l’avait dit avant vous, avec autant de mépris et d’arrogance.

M. Marcel Rogemont. Le ministre est à la télé, pas à l’Assemblée !

M. François de Rugy. Je croyais pourtant qu’il en avait un peu rabattu, mais il a osé dire que Marisol Touraine ne connaissait pas son sujet, qu’elle confondait tout en parlant de l’Allemagne, alors que son exposé était particulièrement précis sur ce point. Monsieur Woerth, si vous pouviez commencer par en rabattre un peu de votre arrogance et de votre mépris, ce serait une première victoire des salariés ! (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR et SRC. - Protestations sur les bancs du groupe UMP.)

En effet, comme les retraités, comme les jeunes et les moins jeunes, ils demandent une réforme, mais une réforme juste, qui ne concentre pas 95 % de l’effort sur le monde du travail et sur les salariés. Malgré la communication que vous avez faite - aux frais de l’État -, les Français ont bien compris que votre réforme sacrifie les jeunes générations, les femmes et - plus grave - ceux qui ont commencé à travailler le plus tôt, qui ont souvent eu les carrières les plus pénibles. Cela vous gêne peut-être, mais c’est la réalité.

Vous avez été élus, mesdames et messieurs de la majorité, sur un slogan : « Travailler plus pour gagner plus. »

M. Pascal Terrasse. Rigolade !

M. François de Rugy. Si les Français sont dans la rue, aujourd’hui, c’est parce que votre promesse s’est inversée : travailler deux ans de plus pour ne rien gagner de plus. Voilà le résultat de votre réforme pour des centaines de milliers de salariés dans les prochaines années, et pour des millions de salariés dans les années suivantes. (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR et SRC.) Un ouvrier qui aura commencé de travailler à 16, 17 ou 18 ans et qui sera obligé de partir à 62 ans alors qu’il aura largement dépassé les 41 ans ou les 42 ans de cotisation, travaillera plus pour ne rien gagner de plus.

En demandant l’adoption de la motion de rejet préalable, nous prenons un engagement devant les Français. Si nous revenons au gouvernement en 2012... (Rires et exclamations sur les bancs du groupe UMP.) À votre place, je ferais preuve d’un peu plus de modestie en songeant à telle ou telle étude d’opinion. Mais je vous laisse à votre arrogance ! (Protestations sur les bancs du groupe UMP.) Décidément, chassez le naturel, il revient au galop. J’ai tendance à penser que les Français nous feront d’autant plus confiance en 2012 que nous aurons pris l’engagement de revenir sur cette réforme. Alors, oui, nous en prenons aujourd’hui l’engagement solennel : nous rétablirons le droit à la retraite à 60 ans. (« Menteur ! » sur les bancs du groupe UMP.) Ce n’est pas une obligation, c’est un droit, c’est une protection, c’est une liberté. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)

M. le président. Je vous en prie, mes chers collègues !

M. François de Rugy. Pour toutes ces raisons, nous demandons l’adoption de la motion de rejet préalable. (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR et SRC.)

6) APRÈS LE 7 SEPTEMBRE (LO)

Le succès incontestable de la journée de grèves et de manifestations du 7 septembre est la démonstration du rejet par la classe ouvrière de la prétendue « réforme » des retraites, comprise et ressentie par tous les concernés comme une attaque inacceptable contre les retraités d’aujourd’hui et de demain, c’est-à-dire contre tous les salariés.

La participation aux manifestations a été partout plus massive que le 24 juin, et les débrayages plus suivis. Les travailleurs des entreprises privées, y compris de petites entreprises, ont été largement présents, ainsi que nombre de jeunes, de chômeurs, de retraités. Il s’agit bien d’un cri d’indignation de l’ensemble du monde du travail contre les mesures sur les retraites et, plus généralement, contre la politique anti-ouvrière du gouvernement.

Personne ne peut avoir la naïveté de croire que cette journée malgré l’expression claire de la volonté des salariés suffit pour faire reculer le gouvernement. Tout au plus, envisage-t-il la possibilité de se pencher sur ceux qui ont une activité particulièrement pénible. Mais c’est de la poudre aux yeux ! Pour l’écrasante majorité des salariés, prolonger au-delà de soixante ans une activité qui leur est imposée pour gagner leur vie est intolérable.

Alors, la question qui se pose impérativement au lendemain de cette journée est celle de la suite. Si Juppé en 1995 et Villepin en 2006 ont dû reculer, ce n’est pas à la suite d’une seule journée, mais parce que la succession de débrayages, de manifestations, de moments forts, ont témoigné d’un mouvement qui se généralisait et dont ils craignaient de ne pas pouvoir contrôler le développement.

Maintenant que les salariés ont largement répondu présents, les dirigeants des confédérations syndicales sont mis devant leurs responsabilités. Il faut qu’ils annoncent tout de suite quel prolongement ils comptent donner à la journée d’aujourd’hui afin que la réaction légitime du monde du travail puisse se préparer, s’organiser et se généraliser.

Pour Lutte Ouvrière, Nathalie Arthaud

7) Se dresser en un seul bloc (POI)

Au moment où nous écrivons, ce 7 septembre (20 heures), des millions et des millions de travailleurs ont fait grève dans leurs entreprises du public et du privé, dans leurs administrations, leurs écoles, leurs hôpitaux, etc. Trois millions d’entre eux ont manifesté dans tout le pays à l’appel de leurs organisations syndicales, sous les banderoles des organisations, et souvent même sous les banderoles communes de leurs syndicats exigeant : « Retrait ». Sur les banderoles, les autocollants et les pancartes et dans les mots d’ordre scandés, le mandat de l’immense majorité s’est clairement exprimé : « Ni amendable ni négociable, retrait, retrait du plan Sarkozy-Fillon-Woerth ! ».

Face à ce mouvement gigantesque, face à cette volonté mille fois, cent mille fois réaffirmée ce 7 septembre, Sarkozy choisit de jouer son va-tout. Il s’arc-boute bec et ongles à son projet de loi, pour la raison qu’il donne lui-même : la « réforme des retraites », c’est la clef de voûte de toutes les « réformes » qu’il s’est engagé à réaliser auprès de l’UE, du FMI et des marchés financiers. Et cela, avec le soutien du président de la Commission européenne, Barroso, qui s’est exprimé en ce sens ce même jour devant le Parlement européen à Strasbourg. Et cela, au moment où en Allemagne, en Espagne et dans toute l’Europe, les gouvernements de toute couleur politique prétendent imposer les mêmes contre-réformes contre les retraites.

Au moment même où se déroulait cette journée de mobilisation exceptionnelle, une dépêche informe que le groupe socialiste à l’Assemblée nationale entendait sur cette question des retraites « débattre projet contre projet » et ne pas se comporter en « opposition systématique ».

Pas d’opposition systématique ? Mais les millions de grévistes et manifestants, d’une seule voix, n’ont dit qu’une chose tout au long de cette journée du 7 septembre : « Systématiquement, nous nous opposons à cette infâme contre-réforme dont nous exigeons le retrait. »

Quant aux déclarations de Chérèque, laissant entrevoir que des amendements au projet pourraient ouvrir une issue… à condition de fermer les yeux sur le passage de 60 à 62 ans… Quel gréviste, quel manifestant s’est mobilisé aujourd’hui pour cela ?

Au soir de ce 7 septembre exceptionnel, pour l’immense majorité des manifestants, les choses sont claires : personne n’a reçu mandat pour entrer dans le jeu grossier de Sarkozy, personne n’a reçu le mandat de la masse qui s’est dressée aujourd’hui pour « négocier » des « aménagements » à cette contre-réforme.

A Marseille, Lyon, Bordeaux, Toulouse, Rennes, Rouen, Paris… du privé, comme du public, dans les centaines d’assemblées générales qui se sont tenues, comme dans les cortèges, une même interrogation a jailli : « Le moment n’est-il pas venu de se dresser en un seul bloc, travailleurs et organisations unis, sur le seul mot d’ordre de : retrait immédiat du projet de loi ? Le moment n’est-il pas venu que les organisations, en toute clarté, décident la date et lancent l’appel à la grève pour le retrait ? »

Au soir de ce 7 septembre, qui oserait prétendre que ce n’est pas là la réponse conforme à la démocratie et au mandat des grévistes et manifestants ? Qui oserait prétendre que les travailleurs ne sont pas prêts ?

Les secrétaires nationaux du Parti ouvrier indépendant Claude Jenet, Daniel Gluckstein, Gérard Schivardi, Jean Markun

7 septembre 2010, 20 heures


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