Le Parlement européen demande au gouvernement français l’arrêt des expulsions de Roms et de sa politique faisant les choux gras de l’extrême droite raciste

samedi 11 septembre 2010.
 

1) Roms : pour la France, un eurocamouflet sans précédent

Dans une résolution adoptée jeudi, le Parlement européen presse la France de « suspendre sur le champ » les expulsions de Roms. Depuis la condamnation, il y a dix ans, de l’Autriche qui avait fait entrer l’extrême droite au gouvernement, jamais la politique d’un pays membre n’avait été aussi explicitement désavouée à Strasbourg. Mais Paris reste de marbre.

Les eurodéputés ont adopté jeudi matin à Strasbourg une résolution « sur la situation des Roms et la libre circulation des personnes dans l’Union européenne » qui vise de manière frontale la politique d’expulsions menée cet été par le gouvernement français. Dans ce texte, défendu par une alliance des socialistes, des libéraux, des verts et des communistes, et adopté à 337 voix contre 245 (et 51 abstentions), le Parlement européen « presse les autorités françaises de suspendre sur-le-champ ce type de pratique ». Il « s’inquiète vivement de la rhétorique provocatrice et ouvertement discriminatoire qui a marqué le discours politique au cours des opérations de renvoi des Roms dans leur pays ».

Dans ses résolutions, de caractère purement politique et non contraignantes, le Parlement européen n’a pas pour habitude de viser spécifiquement un Etat membre. Les eurodéputés ont bien tenté, en 2009, d’exprimer leur désaccord sur la concentration des médias opérée par Silvio Berlusconi en Italie. Ce projet de résolution avait été rejeté à trois voix près. Mais d’autres résolutions plus anciennes, visant nommément un Etat de l’Union, ont été adoptées : en 2005, l’assemblée s’est déclarée opposée à la banalisation de la surveillance électronique au Royaume-Uni. Un peu plus tard, le Parlement a également pointé du doigt certaines méthodes de la police espagnole après des attentats au Pays-Basque. Et surtout, en février 2000, le succès du populiste Jörg Haider, dirigeant du FPÖ, avait ému toute l’Europe. Les députés européens avaient alors voté une résolution condamnant l’Autriche pour avoir admis au sein de son gouvernement des membres du FPÖ.

Un précédent mémorable, qui donne la mesure du vote de jeudi matin. « Nos collègues européens nous observent. Ils ne comprennent pas comment la patrie des droits de l’Homme en arrive à une telle décadence », estimait la semaine dernière Catherine Trautmann, élue PS au Parlement européen.

Pour Sylvie Guillaume, une autre élue française du groupe de l’Alliance des socialistes et démocrates (S&D) de l’europarlement, « cette résolution est d’autant plus importante qu’elle n’est pas un robinet d’eau tiède : dans des termes explicites, l’assemblée dit que la France ne respecte pas la charte des droits fondamentaux, qu’elle agit contre le droit européen ».

Cette ancienne colistière de Vincent Peillon aux élections européennes de 2009, la seule française figurant parmi les auteurs du texte adopté jeudi, tient à le souligner également : « Dans la législature actuelle, le Parlement condamne pour la première fois, nommément, la politique d’un pays ».

La concomitance du vote strasbourgeois et de la visite en Roumanie d’Eric Besson, ministre de l’Immigration, et de Pierre Lellouche, secrétaire d’Etat aux affaires européennes, serait le fruit du hasard. Reste que la réponse française, depuis Bucarest, ne s’est pas fait attendre : pour Eric Besson, il n’est « pas question » que la France suspende les reconduites.

Olivier Mirguet

http://www.rue89.com/2010/09/09/rom...

2) Roms : le Parlement européen demande à Paris de suspendre les expulsions (Tribune de Genève)

Le Parlement européen a adopté jeudi 9 septembre 2010 une résolution demandant à la France et aux autres Etats de l’UE de "suspendre immédiatement" les expulsions de Roms, qui ont suscité une vive controverse ces dernières semaines.

Cette résolution présentée par les socialistes, les libéraux, les verts et les communistes a obtenu 337 voix contre 245.

Le Parlement se déclare "vivement préoccupé par les mesures prises par les autorités françaises ainsi que par les autorités d’autres Etats membres à l’encontre des Roms et des gens du voyage prévoyant leur expulsion".

La résolution adoptée demande à Paris et aux autres autorités "de suspendre immédiatement toutes les expulsions de Roms".

3) Roms : « un sévère camouflet pour Sarkozy au Parlement européen » (par Harlem Désir, PS)

« La stigmatisation des Roms par le Président d’un Etat membre au cours d’un discours sur l’insécurité, les multiples déclarations de son ministre de l’Intérieur contre les Roumains, l’expulsion à grand spectacle de plusieurs centaines d’entre eux, en violation de la loi, sont non seulement une insulte aux valeurs de la République française mais également aux valeurs fondamentales de l’Union européenne », a affirmé Harlem Désir. C’est ce que vient de rappeler le Parlement européen.

Harlem Désir rappelle que « les Roms ont été au cours de l’histoire systématiquement marginalisés, discriminés, pourchassés, désignés comme des boucs émissaires un peu partout en Europe. Qu’ils soient français et appelés gens du voyage, ou roumains, bulgares, tchèques, espagnols, ils sont aujourd’hui des citoyens européens ». « L’indignité du traitement qu’ils ont trop longtemps subi ne saurait être tolérée dans une communauté politique fondée sur les principes de liberté, de droit, d’égalité, de non discrimination, inscrits au cœur du Traité de l’UE et de sa charte des Droits fondamentaux. »

La résolution du Parlement européen est donc une « condamnation ferme et sans ambigüité des agissements à du gouvernement français et de la rhétorique xénophobe et discriminatoire qui les ont accompagnés .

Elle condamne les expulsions en violation du droit. Elle exige des gouvernements européens et de la Commission la mise en œuvre d’une politique d’insertion des populations Roms, respectueuse de leurs droits et libertés et la coordination de leur action pour l’intégration des Roms en utilisant les Fonds votés par le Parlement européen à cet effet.

4) Expulsions de Roms : le Parlement européen met un carton rouge à la France

Le Parlement européen a adopté ce jeudi une résolution demandant à la France et aux autres Etats de l’Union européenne de "suspendre immédiatement" les expulsions de Roms.

Cette résolution a été présentée par une coalition gauche-libéraux. Elle a été adoptée par 337 voix contre 245 et 51 abstentions, précise Le Figaro.

Le Parlement "s’inquiète vivement, en particulier de la rhétorique provocatrice et ouvertement discriminatoire qui a marqué le discours politique au cours des opérations de renvoi des Roms dans leur pays, ce qui donne de la crédibilité à des propos racistes et aux agissements de groupes d’extrême droite".

Un carton rouge adressé par l’Europe, alors que Eric Besson et Pierre Lellouche sont en ce moment-même en Roumanie à Bucarest "pour demander aux dirigeants du pays de mettre en place un ’plan national d’urgence’" pour intégrer les citoyens roms à leur territoire, indique 20minutes.fr.

C’est un nouveau coup dur pour la politique d’expulsion des Roms souhaitée par Nicolas Sarkozy. En août, l’ONU a aussi noté une "recrudescence notable du racisme et de la xénophobie".

En début d’après-midi ce jeudi, le ministère de l’Immigration annonce que la France "refuse" de suspendre l’expulsion des Roms de son territoire, indique 20 Minutes.fr.

De son côté, la Commission européenne avait, toujours au mois d’août, aussi rappelé la France à l’ordre en lui demandant de "respecter les règles concernant la liberté de circulation et la liberté d’établissement des citoyens européens".

5) Article de presse eitb Espagne

Le Parlement européen a adopté jeudi une résolution, présentée par les socialistes, les libéraux, les Verts et les communistes, demandant à la France et aux autres Etats de l’UE de "suspendre immédiatement" les expulsions de Roms, et dénonçant la rhétorique "provocatrice et discriminatoire" des décideurs politiques.

Le Parlement se déclare "vivement préoccupé par les mesures prises par les autorités françaises ainsi que par les autorités d’autres Etats membres à l’encontre des Roms et des gens du voyage prévoyant leur expulsion".

En plus, le Parlement a dénoncé également le relevé des empreintes digitales des Roms expulsés, "illégal et contraire à la Charte des Droits fondamentaux".

Le Parlement rejette toute position "visant à établir un lien entre les minorités, l’immigration et la criminalité et à créer des stéréotypes discriminatoires" ainsi que "la rhétorique provocatrice et discriminatoire qui a marqué le discours politique au cours des opérations de renvoi (...) qui donne de la crédibilité à des propos racistes et aux agissements de groupes d’extrême-droite".

Le parlement estime, par ailleurs, que les décisions d’expulsions doivent être évaluées et adoptées sur une base individuelle, tenir compte des circonstances personnelles et respecter les garanties procédurales et obligations de réparation.

Le texte adopté critique également la récente réunion sur l’immigration et la libre circulation organisée à Paris à l’initiative du gouvernement français. La résolution relève notamment que ces sujets relèvent, selon elle, "de la compétence de l’UE".

Les députés déplorent également que la Commission européenne n’ait pas encore répondu à la demande du Parlement d’élaborer une stratégie européenne sur les Roms.

6) Le Parlement européen demande la fin des expulsions (Le temps, journal suisse)

La visite d’Eric Besson en Roumanie se déroule dans un contexte très tendu, alors que plus de 8000 Roms ont été expulsés de France depuis le début de l’année, et quelques heures après l’adoption par le Parlement européen d’une résolution demandant à la France et aux autres Etats de l’UE de « suspendre immédiatement » les expulsions de Roms, qui ont suscité une vive controverse ces dernières semaines. Cette résolution présentée par les socialistes, les libéraux, les Verts et les communistes a obtenu 337 voix contre 245.

Le Parlement se déclare « vivement préoccupé par les mesures prises par les autorités françaises ainsi que par les autorités d’autres Etats membres à l’encontre des Roms et des gens du voyage prévoyant leur expulsion ».

La résolution, non contraignante, demande à Paris et aux autres autorités « de suspendre immédiatement toutes les expulsions de Roms ».

Une autre résolution présentée par la droite du Parti populaire européen, principal groupe politique dans l’institution, et les élus eurosceptiques de l’ECR, qui ne condamnait pas la politique française à l’égard des Roms, a été rejetée par le Parlement.

7) Roms : l’ONU, l’UE, l’Eglise, la droite... tout le monde descend Sarkozy

Par Bénédicte Lutaud de La rédaction du Post (23 août 2010)

Fin Juillet, suite aux violences à Saint Aignan et à Grenoble, Nicolas Sarkozy avait organisé une réunion sur "les problèmes que posent les comportements de certains parmi les gens du voyage et les Roms". Après la réunion, Brice Hortefeux annonce alors le démantèlement de 300 "camps illégaux"

Début août, à Grenoble, Sarkozy prononce un discours très musclé sur la politique sécuritaire à mener. Il suggère notamment de retirer la nationalité française à tout criminel d’origine étrangère, d’évaluer les droits des sans-papiers, et d’étendre les peines planchers "aux auteurs de violences aggravées".

Depuis, 179 Roms auraient été reconduits chez eux.

Et ces dernières semaines, les critiques contre la politique sécuritaire de Nicolas Sarkozy pleuvent de toutes parts :

Ségolène Royal Martine AubryA gauche, le député PS Arnaud Montebourg a dénoncé le "racisme officiel" de Sarkozy. Ségolène Royal, après les déclarations de Sarkozy sur la déchéance de nationalité a notamment dénoncé une "surenchère xénophobe". Martine Aubry, elle, a parlé de "dérive anti-républicaine". Pour Manuel Valls, "Nicolas Sarkozy prend le risque de replacer le FN au coeur de la vie politique à deux ans de la présidentielle".

A droite, Rachida Dati regrette l’amalgame entre immigration et délinquance. Un député villepiniste avait déjà comparé la politique de démantèlement des camps roms à des "rafles". L’ancienne ministre du logement Christine Boutin a elle affirmé sur RTL que l’"affaire des Roms relance le débat sur un divorce avec l’UMP".

Les anciens Premiers ministres s’y mettent aussi : Dominique de Villepin et Lionel Jospin ont chacun rédigé une tribune dans le Monde contre la politique sécuritaire de Nicolas Sarkozy. Même Alain Juppé, sur son blog, parle d’"exagérations". Quant à Jean-Pierre Raffarin, il a également pris ses distances sur son blog avec le virage sécuritaire.

L’ONU a aussi noté une "recrudescence notable du racisme et de la xénophobie". L’un des experts a même fait un parallèle avec "l’époque de Pétain".

Les médias étrangers n’y vont pas de main morte : coupable de "xénophobie" (NY Times), la France est tantôt comparée à ’l’Allemagne nazie" (Newsweek), à la "Gestapo" (Times) ou encore au régime de Vichy (DerFreitag).

La Commission européenne, alors que 79 roms sont reconduits en Roumanie par avion, a rappelé que la France devait "respecter les règles concernant la liberté de circulation et la liberté d’établissement" des citoyens européens.

L’Eglise avec d’abord le pape Benoit XVI lui même, ce dimanche qui a rappelé aux pèlerins français qu’ils devaient ’accueillir des hommes de toutes nations et de toutes langues’. Un peu plus tard, un archevêque et un prêtre ont suivi l’exemple.


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