Dérisoires contre-feux (éditorial national du PG)

vendredi 22 octobre 2010.
 

De jour en jour la scène politique se réduit au face à face entre le président de la République et la rue. On la trouve certes encombrée d’une multitude de figurants. Mais ceux-ci sont devenus insignifiants. Le pouvoir se débat dans la tenaille du pouvoir personnel qu’il a lui-même mis en place mais qui se retourne contre lui.

Par exemple lorsqu’il tente de mettre en scène le débat parlementaire au Sénat pour faire croire que c’est là, dans un minuscule compromis avec les dérisoires centristes, que se résoudrait la controverse qui embrase le pays. Sarkozy ne peut tolérer dans le régime qu’il dirige aucune espèce de contre-pouvoir, même d’opérette. Il se montre donc en personne comme l’origine des amendements censés définir le point d’équilibre entre lui-même et la contestation sociale ! En convoquant ministres et sénateurs à l’Elysée, pour leur dicter les modifications qu’il juge acceptables, il produit l’effacement du Sénat et révèle donc malgré lui que tout n’est que théâtre d’ombres hors de la mobilisation populaire qui se déverse dans la rue.

Dimanche dernier, Copé tente un autre contre-feu. Rien ne sert de manifester, c’est en 2012 que les Français jugeront, explique celui-là même qui moquait il y a peu le PS en annonçant qu’il ne reviendrait jamais sur cette réforme s’il arrivait au pouvoir. Là encore, la droite se trompe lourdement en croyant pouvoir enfermer la contestation populaire dans les murs étroits d’une simple alternance qui ne remettrait pas en cause l’actuelle accaparement des richesses par quelques-uns. Regardez-les faire les fiers. Ils sont sûrs de leur fait car ils savent bien que les sociaux-démocrates de toute l’Europe ont mis en place de telles réformes des retraites dans leur pays. Personne ne touchera à ce que nous avons fait se rassurent-ils. Ils se trompent. La mobilisation sociale aura son prolongement dans le champ politique. Elle a mis la lumière sur l’insupportable accaparement des richesses par quelques-uns. Notre programme se donne pour objectif d’y mettre un terme. Il explique comment faire. Pour des millions d’oreilles il résonnera comme une mélodie longtemps attendue. Sans attendre, ayons l’audace de le porter musique en tête.


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