Politique internationale de l’Union européenne : arrogance néo coloniale bouffie de certitudes des eurocrates

mercredi 3 novembre 2010.
 

Me voici à mon banc au parlement européen. Commission des affaires étrangères. Un commissaire lit d’une voie monocorde un interminable discours en anglais. Il s’agit de la politique « de voisinage » de l’Union Européenne. Plein d’arrogance et de suffisance, il assène que « la bonne gouvernance et les valeurs de l’Union » ne sont pas une option pour les partenaires de l’Union. Comprenez que la concurrence libre et non faussée et l’antisocialisme sont des passeports obligatoires pour discuter avec sa majesté l’Union Européenne. C’est la fameuse théorie de la souveraineté limitée de Brejnev repeinte aux couleurs de la bonne conscience libérale. On connait cette arrogance néo coloniale bouffie de certitudes des eurocrates. Evidemment si on faisait le tour des partenaires privilégiés de l’Union il y aurait largement de quoi tousser à propos du « respect des valeurs » avec lequel ce monsieur Commissaire se gargarise ! Et je ne parle pas que d’Israël que le porte parole de la GUE a évoqué. Au passage j’entends dire par ce commissaire que les ONG sont les « meilleurs appuis » pour la politique de l’Union et donc qu’il faut investir dans ces associations. Investir ! Bonjour le respect de l’indépendance des ONG. De toutes façons la société civile dont parle sans cesse l’Union pour désigner les lobbyistes qui pullulent autour de la commission sont a 90 % des organisations patronales. Après ce poulet, mortel d’ennui, divers intervenant lui cirent les pompes en une ou deux minutes selon la règle de brièveté de cette sorte de « parlement » où l’on ne parle guère. Une heure de rapport gouvernemental et deux minutes par groupe de réponses ! Mieux que l’assemblée nationale française sous Sarkozy.

On sait que c’est un français qui sera le chef des bureaucrates du nouveau service des affaires étrangères de l’Union européenne. Il s’agit de Pierre Vimont et son titre sera : « secrétaire général exécutif ». En fait le vrai patron, car cette excellente baronne Ashton est a peu près du niveau de luminosité de son collègue Van Rompuy. Deux néants avec un gros salaire autour. Pour autant nous n’avons aucune raison de pavoiser. Un Français à ce poste, c’est une grosse ruse. Il s’agit d’amadouer les Français et leur corps diplomatique, le second réseau du monde. Celui-ci est progressivement détruit avec l’actif assentiment de l’équipe actuellement au pouvoir en France. Déjà, tandis que nos alliances françaises et autres instruments d’influence culturels agonisent d’asphyxie financière, les points de vente de l’union européenne, gras et repus, cajolent leurs clientèles locales anglosaxonisées. Leur détestation des français et de notre républicanisme est leur fond de sauce et il y a toujours des déclinistes dans le coin pour se réjouir de notre abaissement et narguer notre « arrogance ». Je m’amuse de voir que le journal « Le Figaro » se sent obligé de dire que ce diplomate français est connu pour son absence « d’arrogance ». Je pourrai en déduire qu’il doit non seulement parler en anglais mais peut-être même penser dans la même langue. Cependant d’une façon générale les diplomates ont de bons fondamentaux. Je regrette donc seulement cette réputation qui est faite à monsieur Vimont et je souhaite qu’elle soit infondée. On verra, mais je souhaite être rassuré. Ici de toute façon le risque c’est la lobotomisation. Les eurocrates, gris ternes et mentalement asservis aux Etats Unis radotent leur couplet de la pensée unique comme avant la crise. Il n’y a rien à en tirer.

En France, dans la diplomatie comme dans le reste de l’Etat il y a deux camps : les liquidateurs et les républicains. Les premiers liquident la maison et se vendent cher au passage. Les autres résistent. Souvent trop timidement et avec des précautions de langage qui montrent bien leur désarroi. Il faut qu’ils retrouvent autant de confiance en eux qu’un docker, un raffineur, un cheminot et autres grévistes actuel qui défendent actuellement l’identité républicaine de notre pays sans complexe ! En tous cas, le moment venu, quand il faudra faire la révolution citoyenne dans les grands corps de l’Etat, nous disposerons d’une large base de masse ! Notre travail est d’unir les précaires, les dominés, et les patriotes dans un bloc de défenseurs de l’Etat. Ils seront une aile marchante avancée de la refondation de notre république. Cela fera foule et ce sera peu de choses de marginaliser l’influence des liquidateurs. Et de les virer tous, jusqu’au dernier.

Le pompon de cette séance, pour moi, c’est le rapport sur la situation en Afghanistan. Il circule depuis quelques temps et j’ai déposé mes amendements. Mais ce n’est pas mon intervention que je veux faire connaitre ici. Ce sont les morceaux choisis du rapport. En effet quand les socialistes français ont adopté leur magnifique texte sur la situation internationale j’ai dénoncé leur pleutrerie sur la question de l’Afghanistan. Vous vous souvenez qu’ils se proposent, s’ils arrivent au pouvoir, « d’étudier la situation » et de vérifier si elle est conforme aux motivations de la décision d’invasion, lancée rappelons le sous la houlette et sur décision des Etats-Unis. Les Etats-Unis, eux avaient pris prétexte de l’attentat de tours jumelles le 11 septembre 2001 pour envahir ce pays sous prétexte qu’il aurait été la base arrière d’Al Quaïda. Je ne reviens pas sur le grotesque d’un tel prétexte. J’en reste à la question de ce que la France doit faire à ce sujet dans le cadre d’un gouvernement de Front de Gauche. Quitter l’Afghanistan évidemment ! D’ailleurs les Etats-Unis vont commencer à le faire en 2011. Un an avant que les socialistes commencent à « réfléchir » au problème s’ils gagnent les élections ! Un ou deux microcéphales (cela veut dire « très petite cervelle ») ont raillé mon acharnement contre les socialistes. Ils se sont demandé ce que j’allais encore inventer pour me faire remarquer et parler de moi et bla bla bla. Aucun dossier ne les intéresse. Seule la forme les passionne. Normal il n’y a pas besoin de lire ni de bosser pour faire des commentaires de forme ! Mais les faits en cause mènent leur vie nonobstant la béance mentale de certains qui pensent les contourner en se mettant dans la tête dans l’égout des ragots. Je me propose donc de nourrir le débat public avec des extraits d’un rapport en discussion au Parlement Européen.

Pour éviter les longueurs, et pour vous saisir de stupeur, j’ai sélectionné les paragraphes du texte qui sont les plus parlant. Faites les parvenir aux socialistes qui pourraient les lire et s’épargner d’avoir à « réfléchir » trop douloureusement. Voici donc des extraits sans commentaires du « projet de rapport sur une nouvelle stratégie en Afghanistan Commission des affaires étrangères du rapporteur le députe Pino Arlacchi ». C’est parce que c’est sans commentaire que ça va vous scotcher pour de bon. Attention ça va crescendo !

"(….) vu le rapport des Nations unies sur le développement humain pour l’année 2009, qui classe l’Afghanistan au 177e rang sur 178 pays,

– vu le rapport d’évaluation nationale des risques et de la vulnérabilité 2007-2008 élaboré par les autorités afghanes, qui estime qu’éliminer la pauvreté en Afghanistan, en amenant au-dessus du seuil de pauvreté toutes les personnes qui vivent au-dessous de celui ci, nécessiterait quelque 570 millions USD,

– vu le rapport 2008 de l’Agence de coordination de l’aide à l’Afghanistan (ACBAR) intitulé "Falling Short – Aid Effectiveness in Afghanistan", qui met en lumière les sommes gigantesques d’aide qui alimentent les profits des contractants privés (jusqu’à 50 % par contrat), le manque de transparence dans les procédures de passation de marchés publics et le coût élevé des traitements et des indemnités des travailleurs expatriés,

– vu les recommandations de Peace Dividend Trust, qui prônent une politique qui donne la priorité au marché local afghan pour les marchés publics de biens et de services, plutôt que de recourir aux importations, dans le but d’en faire bénéficier les Afghans avant tout (quel affreux blasphème contre le libre échange ! NDL), (…)

A. considérant que la communauté internationale a implicitement reconnu que neuf années de guerre et d’engagement international n’ont pas réussi à éliminer l’insurrection des talibans et à asseoir la paix et la stabilité dans le pays,

B. considérant que la situation en Afghanistan est dans l’impasse : une coalition de forces occupantes en place mais incapable de défaire les talibans et un mouvement d’insurrection incapable de prendre le dessus sur ces forces militaires ; considérant qu’aucune fin évidente ne se profile à l’horizon,

C. considérant que les conditions de sécurité se sont détériorées, parallèlement à l’effritement du consensus populaire qui entourait la présence de la coalition par le passé,

D. considérant que, conformément au pacte pour l’Afghanistan de 2006, les donateurs ont accepté de canaliser une proportion croissante de leur aide via le budget ordinaire du gouvernement, soit directement, soit via des fonds fiduciaires, si possible, mais que le plan d’action pour l’aide prévoit 77 critères que l’Afghanistan doit respecter et aucun pour les donateurs,

E. considérant que, concernant l’aide de l’Union européenne apportée à l’Afghanistan, Carld Bildt, en sa qualité de président du Conseil, a déclaré, en décembre 2009, devant la commission des affaires étrangères du Parlement que : "Nous n’avons aucune idée de ce que l’Union, en tant que collectivité, fait en Afghanistan… Nous dépensons plus d’un milliard d’euros par an… et cela quasiment sans la moindre coordination",

F. considérant qu’entre 2002 et 2009, un montant de plus de 40 milliards USD d’aide internationale a été canalisé vers l’Afghanistan mais que, selon des estimations de l’UNICEF, 59 % des enfants afghans de moins de cinq ans ne mangent pas à leur faim et que cinq millions d’enfants sont dans l’incapacité d’aller à l’école, (….)

L. considérant que l’Afghanistan est la première source de production d’opium au monde et le principal fournisseur de l’Union européenne et de la fédération de Russie,

N. considérant que des campagnes d’éradication du pavot ont été menées en Afghanistan en utilisant des herbicides chimiques et que cette pratique a gravement nui à la population et à l’environnement du fait de la pollution des sols et des eaux,(…)

5. est préoccupé par la détérioration des droits politiques et civiques fondamentaux des femmes en Afghanistan et par les récents changements apportés au code électoral qui réduisent le quota de sièges réservés aux femmes au sein du parlement ;

6. est convaincu que les droits de la femme font partie de la solution aux problèmes liés à la sécurité – il est impossible d’atteindre la stabilité en Afghanistan sans que les femmes jouissent de tous leurs droits politiques, sociaux et économiques ; appelle les autorités afghanes à inclure les femmes dans toutes les étapes des pourparlers de paix et des efforts de réconciliation/réintégration ;

7. invite l’Union européenne et la communauté internationale à élever le niveau de financement et d’aide dédié aux femmes afghanes et aux organisations de femmes ;

8. rappelle que le budget combiné de l’Union européenne (Communauté européenne et États membres) affecté à l’aide à l’Afghanistan sur la période 2002-2010 s’est élevé à 8 milliards EUR environ ;

9. constate que, en dépit des injections massives d’aide étrangère, davantage d’Afghans meurent des suites de la pauvreté que des conséquences directes du conflit armé et que, fait choquant, la mortalité infantile a augmenté depuis 2002, que l’espérance de vie à la naissance et le niveau d’alphabétisation ont significativement baissé, et que, depuis 2004, la part de la population vivant sous le seuil de pauvreté a crû de 130 % ;

10. souligne que ces indicateurs décevants ne sont pas compensés par les progrès d’envergure limitée enregistrés du côté des infrastructures, des télécommunications et de l’éducation de base, habituellement cités comme des réussites par les donateurs et le gouvernement afghan ;

11. attire de même l’attention sur les coûts colossaux de la guerre menée en Afghanistan entre 2001 et 2009, estimés à plus de 300 milliards USD et équivalents à plus de 20 fois le PIB afghan, et qui, du fait du renforcement de la présence militaire annoncé, s’élèveront à plus de 50 milliards USD par an ;

12. relève que le coût de l’éradication de la pauvreté en Afghanistan est équivalent au coût de cinq jours de guerre ;

13. constate également que le coût de la campagne militaire sur une semaine pourrait financer 6 000 écoles, soit suffisamment pour garantir un futur sans analphabétisme pour tous les enfants d’Afghanistan ;

14. signale que, contrairement à l’idée largement répandue selon laquelle la corruption du gouvernement afghan serait responsable des lacunes des services essentiels fournis aux citoyens, la majeure partie des ressources destinées au développement socio-économique a été canalisée par l’intermédiaire d’organisations internationales, de banques de développement régional, d’ONG, de contractants internationaux, etc., et non via le gouvernement central ;

15. fait observer que, selon le ministre afghan des finances, seuls 6 milliards USD, soit 15 % des 40 milliards USD d’aide, ont effectivement été perçus par le gouvernement entre 2002 et 2009, donnée corroborée par d’autres sources indépendantes, et que, sur les 34 milliards restants, qui ont été canalisés via des organisations internationales, entre 70 et 80 % ne sont jamais parvenus aux bénéficiaires prévus, c’est-à-dire le peuple afghan ;

16. est consterné par l’absence de coordination entre les donateurs internationaux et d’évaluations détaillées de l’impact de l’intervention civile et militaire internationale, par le manque de transparence et par les limites des mécanismes de responsabilité des donateurs ;

17. déplore le fait qu’une part non négligeable de l’aide européenne et internationale se perde le long de la chaîne de distribution, et attire l’attention sur les quatre manières dont cela se produit : gaspillage, coûts intermédiaires et de sécurité trop élevés, surfacturation et corruption ; (…)

22. prône une politique visant, tant que possible, au développement des passations de marchés publics à l’intérieur de l’Afghanistan, plutôt que par l’importation de biens et de services ;

23. remarque que, comme en rendent largement compte la presse et le rapport de la Chambre des Représentants des États-Unis intitulé "Warlord, Inc.", l’armée américaine en Afghanistan fait appel à des prestataires extérieurs privés pour la majeure partie de sa logistique, qui à leur tour sous-traitent la protection des convois militaires à des agences de sécurité afghanes, ce qui entraîne des conséquences désastreuses ;

24. constate que la décision de mettre la chaîne d’approvisionnement de l’armée américaine entre les mains du secteur privé alimente les extorsions et la corruption, étant donné que les chefs de guerre, les figures de la mafia locale et, en bout de course, les commandants talibans finissent par profiter d’une bonne part des 2,2 à 3 milliards USD que représente le secteur de la logistique militaire en Afghanistan ; fait observer que cette somme dépasse le montant des fonds qui finissent aux mains des talibans du fait de leur "taxation" de l’industrie des stupéfiants (15 % de leur budget militaire selon des calculs des Nations unies) ;

25. est révolté par le fait que le racket et l’extorsion à tous les niveaux de la chaîne d’approvisionnement de l’armée constitue la source majeure de financement de l’insurrection, comme l’a reconnu, en décembre 2009, Hilary Clinton, secrétaire d’État américaine, lors de son audition devant la commission des affaires étrangères du Sénat ;

26. est également révolté que, étant donné que la logistique des forces américaines et des forces de l’OTAN suit des voies similaires, les contribuables européens soient susceptibles de financer les talibans par l’intermédiaire des entités mêmes qui sont censées les combattre ;

27. invite donc instamment les forces de l’OTAN et toutes celles de la coalition présentes en Afghanistan à se rediriger, dès que possible, vers une situation où elles sont responsables de leur propre chaîne d’approvisionnement ;

33. est fermement convaincu que les trois conditions préalables de l’Union européenne pour le processus de paix doivent résider en un engagement afghan à bannir Al-Qaïda du pays, en l’élimination de la culture du pavot et en la volonté d’établir le respect des droits de l’homme fondamentaux ;

34. estime également que toutes les autres questions doivent être laissées à la volonté et à la capacité du peuple afghan ;

35. reconnaît que les talibans ne constituent pas une seule entité uniforme : il existe au minimum 33 hauts responsables, 820 responsables de niveau intermédiaire/inférieur et de 25 000 à 36 000 "combattants de base" répartis dans 220 communautés, certains luttant par idéologie, d’autres pour l’argent ; (…)

42. invite l’Union européenne à encourager les États-Unis à s’éloigner de leur politique consistant à contourner les institutions locales dans la fourniture de l’aide internationale et à abandonner la privatisation de la sécurité, ainsi que leur tentative parallèle et apparemment contradictoire (avec le processus de paix) de "décapiter" l’insurrection en utilisant des drones et des forces spéciales américaines, dont le statut légal est douteux et qui font régulièrement des victimes civiles ;

43. fait observer que la présence militaire des États membres de l’Union européenne en Afghanistan a pour objectif de combattre la menace que constitue le terrorisme international et de lutter contre la culture et le trafic de stupéfiants ;

44. souligne que cette présence est sans lien aucun avec les projets récents du gouvernement afghan d’exploiter son industrie minière potentiellement prometteuse ;

45. souligne également que ces ressources appartiennent exclusivement au peuple afghan et que leur "protection" ne peut en aucun cas servir d’excuse à une présence permanente de troupes étrangères sur le sol afghan ; (…)

50. constate que, selon des chiffres de la Force internationale d’assistance à la sécurité de l’OTAN (FIAS), sur les 94 000 hommes engagés dans la police nationale afghane, presque 90 % sont analphabètes, 20 % sont des consommateurs de drogue et plus de 30 % disparaissent après un an, sans mentionner les quelque 1 000 agents tués en service chaque année ;

51. estime que l’un des principaux facteurs responsable de l’inefficacité globale de la formation réside en la pratique, principalement adoptée par les États-Unis, de s’en remettre à des contractants privés pour la formation de la police ;

52. constate que, bien que l’Union européenne et ses États membres ne partagent pas l’approche américaine, leur engagement en faveur de la création d’une force de police afghane professionnelle risque d’être compromis par la prédominance de pratiques telles que l’approche ultra-rapide (enquêtes de sécurité insuffisantes lors du recrutement, six semaines de formation sans support écrit du fait de l’analphabétisme des participants, entraînement minimum sur le terrain, après quoi les recrues reçoivent un insigne, un uniforme et une arme et sont envoyées en patrouille) mise en œuvre par quelques grandes entreprises de sécurité américaines ;

53. est également préoccupé d’apprendre le peu de contrôles financiers imposé à ces entreprises privées et cite un rapport conjoint de 2006 du département de la défense et du département d’État américains, qui a établi des faits qui valent encore aujourd’hui, et qui révèle que la police en Afghanistan était incapable de mener à bien des opérations de répression de routine et qu’il n’existe aucun programme efficace de formation sur le terrain ; salue les tentatives du général McChrystal, durant son commandement, d’imposer un certain degré de contrôle aux milices privées étrangères opérant avec impunité sur le sol afghan ; (…)

57. rappelle que l’Afghanistan est la source de 90 % de l’opium illégal mondial et que, pourtant, quand les forces de la coalition sont entrées à Kaboul en 2001, pas un seul plan de pavot à opium n’était cultivé en Afghanistan, du fait du succès rencontré par les Nations unies, qui avaient obtenu des talibans qu’ils interdisent sa culture dans les 90 % du pays qu’ils contrôlaient ;

58. affirme qu’une force militaire nombreuse et disposant de ressources suffisantes n’aurait dû rencontrer aucun problème pour maintenir ultérieurement cette situation par le biais de projets locaux de développement agricoles placés sous la protection de ses troupes contre les talibans et les chefs de guerre locaux ;

59. constate cependant que l’administration Bush n’a pas considéré que le problème de l’opium figurait parmi les priorités et qu’elle a préféré coopérer avec les chefs de guerre au nom de la lutte contre le terrorisme ;

60. relève que, du fait de l’impunité donnée aux cultivateurs et aux trafiquants, la culture a rejoint en deux ans les niveaux constatés avant 2001, un petit nombre de chefs de guerre puissants gérant un immense cartel ;

61. signale que, malgré une baisse des prix enregistrée précédemment du fait d’une production excessive, le commerce des stupéfiants a atteint, en 2009, un montant de 3,4 milliards USD et que la valeur brute potentielle des exportations d’opium représentait 26 % du PIB afghan, alors que 1,6 millions d’Afghans (soit 6,4 % de la population) ont déclaré être mêlés à l’industrie illégale des stupéfiants ;

62. attire cependant l’attention sur les révélations d’un récent rapport de l’ONUDC qui indiquent que les talibans ne captent que 4 % du commerce annuel de stupéfiants, 21 % allant aux fermiers locaux et 75 % à des fonctionnaires du gouvernement, à la police, à des intermédiaires locaux et régionaux et à des trafiquants ; constate que les alliés de l’OTAN se taillent en réalité la part du lion des profits liés au trafic de stupéfiants ;

63. constate que les États-Unis et la communauté internationale ont dépensé, entre 2001 et 2009, 1,61 milliard USD pour financer des mesures de lutte contre les stupéfiants, et ce sans impact retentissant sur la production et le trafic, et rappelle que Richard Holbrooke, représentant spécial des États-Unis pour l’Afghanistan et le Pakistan, a décrit les efforts de lutte contre les stupéfiants déployés à ce jour en Afghanistan comme étant le programme le plus ruineux et le plus inefficace qu’il ait eu l’occasion de voir, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur d’un gouvernement ;

64. regrette le manque d’efforts déployés pour supprimer progressivement la culture d’opium en Afghanistan, notamment en procurant d’autres sources de revenus viables ;

65. relève les tentatives fructueuses d’élimination de la culture de l’opium au Pakistan, au Laos et en Thaïlande, grâce son remplacement par d’autres cultures ; prend également note de l’émergence en Afghanistan de nouvelles cultures prometteuses, telles que celle du safran, qui est susceptible de générer des revenus bien plus élevés que le pavot à opium ;

66. constate qu’un processus similaire d’élimination progressive de la culture du pavot à opium pourrait être envisagé pour l’Afghanistan pour un coût de 100 millions EUR par an en dédiant 10 % de l’aide annuelle que l’Union européenne verse au pays sur une période de cinq ans ; (….)"

Cette lecture est terrible, n’est-ce pas ? Quel désastre ! Quelle honte pour nos armées et nos pays que d’être associé à cette pantalonnade ! Et pour finir l’article 71 « charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil et à la Commission, au Secrétaire général des Nations Unies et au Secrétaire général de l’OTAN, et aux gouvernements et parlements des États membres, ainsi que de la République islamique d’Afghanistan. » L’idée de la tête que vont faire les susdits en recevant ce rapport me ferait presque oublier que notre République laïque est engagée dans une guerre pour protéger une « République islamique ». En tous cas tout cela n’a pas ému outre mesure la baronne Ashton, creuse et vaine au delà du racontable, dans son intervention devant la commission des affaires étrangères. Comme elle n’a l’air au courant de rien, elle répond a qui l’interroge sur la situation des femmes en Afghanistan oui, oui, il faut absolument renforcer le rôle des femmes en Afganistan, ce qui est énorme, en effet. Et pour cela, selon la baronne travailliste, il faudra sans doute rester là bas très longtemps. Pauvre baronne ! Qui va lui dire que les américains s’en vont ! Sachant qu’avec trois cent cinquante mille hommes l’Europe a déployé dans cette circonstance son plus fort contingent de troupe hors d’Europe depuis la seconde guerre mondiale, on mesure la claque que les européens reçoivent en fin de parcours, non seulement du fait du désastre mais par la vacuité de la personne qui les représente dans cette affaire.


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