Afrique : la « démocratie » prétexte à l’impérialisme

jeudi 9 décembre 2010.
 

Il y a un peu plus d’un an, le Président du Congo, M. Sassou Nguesso, était largement réélu avec un taux de participation exceptionnel, alors que pas un observateur n’a pu trouver un votant dans les rues de Brazzaville. La régularité du scrutin n’a fait l’objet d’aucune remarque du pouvoir français, Total veille.

Fin novembre, le président du Burkina Faso, M. Blaise Compaore, à l’origine de l’assassinat de son prédécesseur, Thomas Sankara, et complice de la tentative de coup d’Etat en Côte d’Ivoire il y a huit ans, était réélu avec plus de 80% des voix. Le candidat de toute la Gauche, M. Hama Arba Diallo, par ailleurs soutenu par le PG, escomptait obtenir au moins 20% des voix. Il en a obtenu moins de 9%. La fraude a été massive, plus de 50% du corps électoral n’a pas pu s’inscrire car il fallait payer sa carte d’identité : ici, le suffrage censitaire a été réinventé en plus des fraudes. Personne n’a rien dit, tout le monde s’est félicité de la réélection de ce « sage » africain ; les intérêts des groupes monopolistiques français, Bolloré, Bouygues, ... sont bien défendus.

Nous pourrions multiplier les exemples, la démocratie, dans sa version américaine, c’est-à-dire pas celle qui implique les citoyens mais celle de façade où, quel que soit le nombre de votants et des inscrits, on ne demande qu’à retrouver un résultat dans les urnes après une parodie de campagne, sert uniquement à donner une bonne conscience de façade permettant aux affaires de se poursuivre, c’est-à-dire au pillage des ressources de ces pays, pillage partagé avec les élites corrompues en place.

La Côte d’Ivoire est le dernier exemple en date. Ici Alassane Ouattara, ancien premier ministre, ancien vice-président du FMI, membre de l’Internationale libérale, un personnage « convenable » et intégré au système. Inspirateur de la tentative de coup d’Etat il y a huit ans, il s’opposait au président sortant, Laurent Gbagbo, mal vu du ghotta mondial et accusé de « populisme » pour avoir combattu en son temps les intérêts des multinationales françaises. Un corps électoral nombreux et des élections plutôt saines, sauf dans trois départements du Nord du pays où Ouattara a obtenu plus de 95% des voix. Cela n’a pas empêché la communauté internationale de s’empresser de reconnaître l’élection de Ouattara et de faire une pression maximale sur Gbagbo pour qu’il cède la place... au risque d’une situation aujourd’hui de pré guerre civile.


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