Le PG au 3ème congrès du PGE : La révolution citoyenne ... vise le changement de toutes les dimensions de la vie en société

dimanche 19 décembre 2010.
 

Le congrès du Parti de gauche européen s’est déroulé cette fin de semaine au CNIT à Paris, regroupant une trentaine de partis du vieux continent. Le bureau de notre « Secrétariat international » y a brulé son temps libre, une fois de plus. Il s’agit de Raquel Garrido, Christophe Ventura, Lars Steinau et Céline Méneses. Je les mentionne pour que personne n’oublie jamais que nous n’avançons que parce que nous sommes une équipe. Ajoutons les adjectifs pour définir le genre de délégation que nous constituons : informée, compétente et disciplinée. Je sais que ce sont des adjectifs qui font sourire ou bien provoquent d’interminables crises d’urticaire basiste, parfois. Mais la preuve que cette façon de faire fonctionne : c’est nous tels que nous sommes et au point où nous en sommes. L’action politique des bénévoles que sont les membres de notre parti doit être menée d’une façon professionnelle, c’est à dire avec un souci de compétence et de résultats tels que chacun en met dans l’exercice de son métier. S’agissant de l’action internationale il est vrai que le niveau requis est très élevé. Il faut beaucoup lire, souvent être polyglotte, se tenir à jour des situations, des programmes et des résultats électoraux. Bref, on ne fait pas ça en touriste. Et comme la culture internationaliste est centrale chez nous, nous assurons un roulement de la présence des animateurs du parti dans les réunions et déplacements pour gagner en savoir faire et compréhension collectifs. Ainsi se crée cette façon de voir et de faire qui, toujours, nous aide à mieux comprendre notre temps et la direction du travail à accomplir. Un grand nombre des phraseurs sociaux démocrates qui se donnent des grands airs pour nous reprocher notre soi disant nationalisme ou notre peur de la mondialisation sont souvent en réalité extraordinairement ignorants sur ce qui se passe dans le monde ici ou là. Quant aux gens de droite qui ne cessent de railler nos solutions en leur opposant ce qui se ferait ailleurs, la vérité est qu’ils ne savent souvent rien à ce sujet comme on le constate vite dans la polémique avec eux.

Donc le plan de travail était très dense. C’était notre premier congrès en tant que membre à part entière du PGE. Et nous avons pu tout tenir sur trois jours. C’est-à-dire participer aux débats de la session plénière, à ceux de la rédaction de la résolution politique, aux conférences des présidents qui ont mis en place la nouvelle direction, sans oublier les rencontres bilatérales et les impromptus de couloirs toujours précieux. Le Front de gauche français était candidat à la présidence du parti. Nous avons donc porté la candidature de Pierre Laurent pendant ces trois jours. En effet, le dosage du partage des responsabilités n’a pas été de tout repos. Mais précisons qu’il ne s’agissait ni de notre candidat, ni de notre Front. Cela ne posait pas de problème. Au contraire. Le PGE étant un rassemblement qui mêle toutes sortes d’organisations, on y trouve autant de partis communistes- mais tous n’en sont pas membres- que d’autres types de parti. Il s’agissait de succéder à Lothar Byski actuel président du groupe GUE au parlement européen, issu de Die Linke. Du coup nous étions les mieux placés. D’abord parce que la nature composite du Front de Gauche, alliant un parti communiste et deux autres formations écolo-républicain-socialiste (Le Parti de gauche) et trotskiste (la Gauche unitaire), est à l’image du PGE lui-même. Ensuite parce que le sortant, Lothar Bisky a par ailleurs succédé à un français à la tête du groupe, Francis Wurtz, qui est à lui tout seul une sorte d’institution de notre mouvance en Europe. Dans les organisations internationales il y a aussi des renvois d’ascenseur qui entretiennent la confiance. En choisissant Pierre Laurent nous donnons aussi un signe conforme à ce que OsKar Lafontaine et nous, le Parti de gauche, répétons à l’envi en Europe : l’alliance avec les communistes est l’axe des coalitions gagnantes. La présidence de Pierre Laurent est un démenti opposé à ceux qui ostracisent les communistes d’un côté, et, de l’autre une pierre dans le jardin des partis communistes qui choisissent le splendide isolement, notamment en refusant leur participation au PGE. Voila pour le plan international. Au plan national, c’est un bon signe de nous voir unis pour porter ensemble une candidature à une présidence. Non ? Pour cela tous les premiers responsables de notre parti étaient sur place. Martine Billard et moi, évidemment, qui avons pris la parole, François Delapierre et Eric Coquerel, mais aussi quatre autres secrétaires nationaux : Corinne Morel Darleux, Helen Duclos, Laurence Sauvage et Jean-Charles Lallemand.

Pour nous, l’une des faiblesses du PGE est culturelle. Les interventions manifestent une faible imprégnation des thèses de base de l’écologie politique. C’est un signe que nous enregistrons comme une invitation à l’action. Nouveau parti membre, c’est à nous de porter cet angle de regard. Ce sera notre utilité au service du développement de l’autre gauche continentale. D’autant que nous prévoyons de longue main combien l’avenir sera dominé par la conjonction de nos forces avec celles de l’écologie politique. La ligne d’horizon de la gauche est dans cette direction plutôt que dans le rabâchage sempiternel des formules générales de l’anticapitalisme. Le projet de l’autre gauche n’est pas révolutionnaire du seul fait de son hostilité à un mode de production et d’échange ! Elle l’est bien plus largement du fait de la critique du contenu de la production et de ses process comme de la façon de vivre qu’implique la société productiviste. La révolution citoyenne ce n’est pas la révolution prolétarienne plus les élections libres. C’est une révolution qui vise le changement de toutes les dimensions de la vie en société en tant qu’écosystème global. Est-ce possible ? C’est le moment de parler d’un exemple méconnu en Europe. Evidemment méconnu. Rendu invisible ! Normal il pourrait être très contagieux. La révolution citoyenne est commencée en Europe. En Islande. Un scénario de type Amérique du sud.


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