Débat au PCF sur 2012 : Que veut-on ? Réduire le score du PCF à 1 % ? (12 documents)

jeudi 27 janvier 2011.
 

9) Des différences profondes et un débat avec Jean-Luc Mélenchon (R Durand, CN du PCF)

8) Maxime Gremetz candidat à l’investiture

7) André Gerin officialise sa candidature à l’investiture PCF Entretien dans L’Humanité

6) Balayer toute frilosité et soutenir un candidat pour porter le programme du Front de gauche le plus avancé possible

5) On a peur ! Mais de qui ? De quoi ? Par Brigitte Dionnet, Membre du Conseil National du PCF

4) Appel à une candidature communiste pour la présidentielle Par le réseau Faire vivre et renforcer le PCF

3) Partenariat et projet commun Le texte "appel collectif" vise à discréditer la candidature de Jean-Luc Mélenchon (Claude Mazauric, historien, PCF)

2) Le Parti communiste, cœur du Front de gauche ou porte-drapeau  ? Définir l’unité du projet, ensuite la tactique (par Yvon Quiniou, philosophe, PCF)

1) Jean-Luc Mélenchon répond à la tribune "Pour un rassemblement sans effacement du PCF"

0) Appel collectif de communistes en soutien à André Chassaigne

12) Que veut-on ? Réduire le score du PCF à 1 % ?

Je lis dans l’Humanité ce que les uns et les autres de nos amis apportent en réflexion et en propositions sur l’élection présidentielle, parfois sous forme d’adresses ou de pétitions. (...) L’expérience a montré que, pour les communistes, cette élection est un piège. Les intervenants qui prônent un candidat communiste, soutenu par son parti, savent pourtant que Marie-George Buffet n’a pas atteint les 2 % ; cependant on avait en elle une femme de grande valeur, médiatique, emblématique !

Que veut-on ? Réduire le score à 1 %, moins peut-être ? Quand on parle du PCF, il est fait référence à l’élection présidentielle et c’est ainsi que nous serions réduits à une secte. Faut-il s’obstiner ? Est-ce que l’élection présidentielle constitue la démarche essentielle alors que nous souhaitons lui donner un tout autre caractère dans une nouvelle constitution ?

Le plus important n’est-il pas dans les élections législatives, celles où le Front de gauche élargi, et le PCF y ayant toute sa place, nous pourrons avoir un groupe conséquent à l’Assemblée nationale ? Et c’est bien là l’objectif à atteindre.

l’Humanité Tribune Idées, samedi 26 février 2011

11) Ne pas recommencer l’erreur de 1974 (JJ Karman, CN du PCF)

Pour prendre connaissance de l’article ci-dessus, cliquer sur le titre 11 (en bleu).

10) Sortir du débat faussé des présidentielles. Libérer le PCF du carcan du Front de gauche. Renforcer le Parti dans la lutte des classes.

Le PCF devrait prendre les choses dans l’ordre : d’abord les luttes de 2011, puis le programme communiste pour les mettre en cohérence dans une perspective de rupture, après seulement la question du candidat pour 2012.

Le mouvement pour les retraites vient de le montrer : un rapport de force existe pour mettre en échec, par les luttes, la politique au service du capital. Les communistes sont en droit d’attendre une analyse de la défaite sur les retraites, un bilan du Front de gauche, le lancement d’actions nationales que les élections cantonales pourraient contribuer à porter.

Rien de cela n’est sorti du CN du 7 janvier.

Suivant le choix de candidatures communes du Front de gauche, on empêtre les communistes dans des primaires pour 2012, loin des luttes, singeant les autres partis et la présidentialisation de la 5ème République. Le Congrès prévu en juin 2011 est reporté.

Ainsi la bataille de personne esquive la discussion et la décision sur les contenus. La candidature fixée avant les objectifs politiques : c’est le monde à l’envers.

D’un côté, Jean-Luc Mélenchon, maastrichien zélé et sénateur PS honoraire, reconverti dans une radicalité démagogique, est encouragé dans ses prétentions, dans son OPA sur le PCF. En allant le chercher en 2008, la direction du Parti en a fait le dépositaire du « Front de gauche ».

De l’autre, les communistes qui s’inquiètent pour le Parti sont incités à se raccrocher à André Chassaigne, « issu du PCF » mais candidat « individuel » à la candidature du FdG.

D’autres francs-tireurs font don de leur personne sur des positions « identitaires » incertaines.

En outre, la consultation de juin ne réglera rien puisqu’on ne sait pas comment le FdG désignera finalement son candidat. Comme les « collectifs antilibéraux » de 2006, ce scénario mène le parti dans le mur.

Quel que soit le candidat du Front de gauche, c’est le même programme. La direction du Parti a été claire au CN : le « programme partagé » est conçu pour être acceptable par toute la gauche. Il est « partagé » par une mouvance de « gauche » mais décidé hors des communistes.

Pendant que Mélenchon caricature les positions communistes historiques, les porte-parole du PCF assument le choix réformiste. La perspective, c’est une nouvelle « gauche plurielle » : Pierre Laurent commence à négocier le contenu d’un « contrat gouvernemental » avec le PS et les écologistes (Nouvel Obs du 6 janvier).

Le cadre, c’est acceptation du l’UE du capital. Maintenant à la tête du PGE, la direction s’aligne sur la CES, fer de lance du Oui au Traité de Lisbonne, plaide contre une remise en cause de l’existence de l’euro.

Tout cela ne peut pas se décider sans les communistes. Il faut remettre les choses à l’endroit !

1- Les communistes doivent pouvoir se libérer du carcan du Front de gauche, dont ils n’ont jamais décidé. Le FdG avec Mélenchon leur a été imposé en parallèle du 34ème congrès, les candidatures communes pour 2012 au « congrès » anti-statutaire de juin 2010. L’expérience a déjà démenti les illusions propagées : c’est une démarche structurante, électorale, qui supplante et affaiblit le Parti, qui poursuit l’alignement sur la gauche social-démocrate.

2- Lancer de grandes campagnes de lutte et travailler à un programme communiste.

La place du Parti est d’être au plus près des préoccupations des travailleurs sur une base de classe. Engageons des actions de masse notamment :

pour les salaires, pensions et minima sociaux

contre l’augmentation des tarifs du gaz et de l’électricité.

pour l’annulation des décrets Chatel, des lois Boutin et Bachelot contre l’école, le logement social et l’hôpital.

contre les déremboursements de médicaments, contre l’application de la loi Woerth

pour le retrait des troupes d’Afghanistan

Des initiatives de cet ordre sont nécessaires pour renforcer le Parti, revitaliser les cellules, sections notamment à l’entreprise et dans les quartiers populaires.

Nous avons besoins d’un programme communiste qui les mette en cohérence, non d’un catalogue électoral à remiser dans les greniers d’une future « gauche plurielle ». Parmi les axes politiques de fond que nous devrions mettre en avant :

la défense et la reconquête des grands monopoles publics (et non de vagues « pôles citoyens »)

le rejet de l’application des directives et traités européens (et non leur aménagement)

des (re)nationalisations, dont celle du secteur financier

la remise en cause de l’’euro, monnaie de domination du capital européen, aggravant la mise en concurrence des travailleurs, les délocalisations, entravant la capacité des peuples à disposer d’eux-mêmes.

la défense sans concession du financement solidaire de la Sécurité sociale par la cotisation sociale

la sortie de la France de l’OTAN

3- La stratégie pour les élections de 2012 doit seulement découler de ces actions et du programme communiste.

Dirigeants d’organisations du PCF, nous refusons de rentrer dans le débat piégé dans lequel les choix de la direction enferment les communistes. Pour nous, dans la situation actuelle, nous ne pouvons envisager qu’une candidature clairement présentée par le PCF, hors du Front de gauche.

Notre priorité est de faire vivre et de renforcer le PCF. Il doit retrouver toute sa raison d’être dans la lutte des classes. Le texte alternatif au 35ème « congrès », « Face au capital, aujourd’hui plus que jamais, le peuple a besoin du PCF », la revue « Cahiers communistes » que nous avons créée sont au service de cet objectif.

Les luttes, la crise du capitalisme amènent davantage de travailleurs, de jeunes, vers le communisme, vers le PCF. Réaffirmons l’actualité des choix fondamentaux du Congrès de Tours !

Stéphane Auriol (PCF RATP – CN de 2006-2008), Frédéric Bernabé (secr. PCF 70), Corinne Bécourt (Saint-Quentin), Emmanuel Dang Tran (secr. PCF Paris 15), Claude Fainzang (Paris 19ème), Eric Jalade (secr. PCF 81), Dominique Negri (secr. PCF Saint-Martin d’Hères), membres du Conseil national du PCF

Source : http://vivelepcf.over-blog.fr/

9) Des différences profondes et un débat avec Jean-Luc Mélenchon

Par Denis Durand, membre du Conseil national du PCF.

Sur son blog, à la date du 19 décembre, Jean-Luc Mélenchon revient sur l’appel de militants communistes « pour un rassemblement sans effacement du PCF ». Il conteste que des différences existent entre les élaborations les plus novatrices des communistes et ses propres propositions.

Signataire de cet appel, je me félicite de pouvoir ouvrir un dialogue sur ces différences dont je maintiens, contrairement à la perception que Jean-Luc Mélenchon peut en avoir, qu’elles sont profondes et systématiques. C’est en livrant aux citoyens tous les éléments du débat que nous pourrons construire des convergences, élaborer un programme populaire partagé et rassembler dans le Front de gauche.

1. Jean-Luc Mélenchon met en avant, comme élément premier de son programme économique, un « nouveau partage des richesses ». Mais cela n’est possible, à notre avis, que si l’on commence par changer la façon de produire les richesses, c’est-à-dire, en particulier, les critères qui guident les choix stratégiques des entreprises et des collectivités publiques, ainsi que leur financement. 

2. Jean-Luc Mélenchon poursuit la tradition sociale-démocrate qui voit dans l’action de l’État le moyen essentiel d’une politique de gauche. De notre côté, nous croyons qu’une autre civilisation exigera l’essor de nouveaux services publics, avec de nouveaux pouvoirs des travailleurs et des citoyens, non seulement pour la transformation de l’État, mais aussi dans les entreprises, dans les banques (en particulier au sein d’un pôle financier public), dans les services publics, dans les régions, dans les instances européennes, dans les organisations internationales.

3. Jean-Luc Mélenchon ne manque pas de critiquer la dictature de la finance mais il n’indique pas, contrairement à nos propositions, comment la conquête de nouveaux pouvoirs sur le crédit bancaire permettrait de s’en affranchir.

Ainsi, à propos de la BCE, faire référence à un objectif de «  plein-emploi  » ne suffit pas. Nous jugeons indispensable d’appeler à se battre pour une autre construction monétaire européenne, pour que la Banque centrale européenne réserve ses refinancements aux crédits bancaires qui financent des investissements visant une sécurisation des activités professionnelles, jusqu’à une éradication complète du chômage.

De même, suffit-il d’affirmer que la BCE « devrait refinancer les titres de la dette publique sur le marché monétaire à des conditions au moins aussi favorables » que les dettes privées  ? La BCE, comme toutes les banques centrales, le fait déjà. Il faut exiger que la BCE rachète des titres publics, mais à condition que ces titres financent le développement des services publics, objectif radicalement opposé à ceux des marchés financiers et aux politiques d’austérité.

De même, nos propositions de politique monétaire sont inséparables d’une autre mesure essentielle que Jean-Luc Mélenchon ignore  : la création de fonds publics régionaux pour l’emploi et la formation, outils d’intervention économique des régions sur lesquels les travailleurs et les citoyens s’appuieraient pour pousser les banques à financer des investissements favorables à l’emploi.

Dans l’entreprise, le but ne peut pas se limiter à réformer le droit du travail « pour que toutes les parties prenantes à la création de richesse (actionnaires, salariés, collectivités publiques…) aient un égal droit d’intervention dans la gestion », comme l’écrit le programme du PG. Il s’agit de conquérir le maximum de pouvoirs et de droits d’intervention des salariés pour renverser les choix patronaux et imposer des choix répondant à des critères nouveaux, visant à développer les travailleurs et les populations.

Ces pouvoirs, il faut les conquérir « du local au mondial », jusqu’à transformer les relations monétaires internationales. L’apport original des économistes communistes est de montrer comment, à partir des droits de tirage spéciaux du FMI, on pourrait remplacer le dollar par une monnaie commune mondiale. Celle-ci contribuerait à libérer l’économie mondiale des marchés financiers, mais à une condition  : qu’elle serve, à travers une création monétaire au plan mondial, à refinancer les banques centrales pour qu’elles favorisent sélectivement le développement d’un nouveau crédit et pour qu’elles souscrivent des titres de dette publique finançant l’expansion des services publics. Mais si tel est notre projet, quel sens peut bien avoir la proposition, avancée par Jean-Luc Mélenchon, de « sortir du FMI »  ? Il s’agit bien plutôt de se battre, avec toutes les forces disponibles, pour refondre de façon très radicale le FMI, et en faire l’institution dont l’humanité a besoin pour maîtriser les conditions monétaires d’un développement de progrès.

La confrontation de nos convergences et de nos différences doit se poursuivre. L’affirmation des propositions communistes peut aller de pair avec l’adoption de projets précis par l’ensemble des parties prenantes du Front de gauche  : notre proposition de loi sur les retraites en a été un exemple. Il reste que nos différences avec Jean-Luc Mélenchon renvoient, me semble-t-il, à des pesanteurs culturelles persistantes dont la gauche doit s’émanciper. D’où l’importance du choix d’un candidat pleinement porteur de propositions précises et cohérentes. C’est la force, à nos yeux, de la candidature d’André Chassaigne pour représenter l’ensemble du Front de gauche, sans effacement des formations qui le composent, et sans viser à « dissoudre » et à « coaguler » ses composantes.

Denis Durand

8) Maxime Gremetz candidat

Rue89 : Allez-vous répondre à l’appel à candidature lancé par le Parti communiste français ?

Maxime Gremetz : Oui et j’officialise ici ma candidature dès aujourd’hui ! Mais je demande des primaires entre tous les candidats.

Que reprochez-vous à la solution retenue par la direction du PCF ?

Ils pensaient que tout le monde allait se mettre d’accord autour d’une même candidature qui ferait consensus, mais il n’y en a plusieurs. Alors comment les départager autrement qu’en faisant voter tous les militants communistes ? C’est comme si au PS, on disait qu’il n’y a que Strauss-Kahn qui est candidat et que les militants socialistes ne peuvent se prononcer que sur lui.

Mais surtout, c’est contraire aux statuts du Parti communiste français [l’article 18 dispose : « La décision de présenter au nom du parti ou de soutenir des candidats aux différentes élections est prise par les adhérents. Les propositions de candidatures, après appel à candidature, peuvent émaner des assemblées générales et des instances départementales et nationales comme être présentées dans le parti à titre individuel », ndlr].

Si vous êtes désigné, allez-vous concourir sous la bannière du PCF ou du Front de Gauche ?

Même si quelques apparatchiks de la Somme refusent de me donner ma carte, ce qui me vaut d’être considéré comme apparenté, communiste je suis et communiste je resterai. Je ne veux pas qu’on enterre mon parti sous prétexte d’un Front de Gauche. Notre peuple a besoin d’un Parti communiste français et pas d’une formation électoraliste qui ne sert qu’à avoir quelques ministres.

Pensez-vous que c’est l’objectif de Jean-Luc Mélenchon ?

Je me souviens de Mélenchon qui léchait les pompes de Jospin pour avoir un petit secrétariat d’Etat [le ministère délégué à l’Enseignement professionnel de 2000 à 2002, ndlr] et qui disait que les amendements communistes étaient de la merde. Mélenchon reste socialiste et veut finir le travail de Mitterrand, qui voulait achever le PCF.

Que répondez-vous à ceux qui estiment que c’est le seul candidat capable de franchir la barre des 5% en 2012, permettant d’obtenir le remboursement des frais de campagne ?

Le Parti communiste français serait-il réduit à ça ? Non, moi je pense qu’il a de l’avenir !

Source : http://www.rue89.com/2011/01/21/pcf...

7) André Gerin officialise sa candidature à l’investiture PCF Entretien dans L’Humanité

Qu’est-ce qui justifie votre candidature, annoncée récemment, à l’élection présidentielle de 2012 ?

André Gerin. Je précise que je suis candidat à la candidature, comme me le permettent les statuts de mon parti. Il me semble complètement irréaliste que le Parti communiste français ne soit pas présent à l’élection présidentielle. Ce serait suicidaire pour lui et pour la gauche en général.

Le Front de gauche, selon vous, perpétue une démarche « étriquée » et « périmée ». Votre candidature ne pourrait donc pas être portée par cette alliance du PCF, du Parti de gauche et de la Gauche unitaire ?

André Gerin. J’ai toujours dit que j’étais contre une candidature du Front de gauche, dont la démarche se limite à rester à côté ou autour du Parti socialiste. Pour ma part, je plaide en faveur d’un rassemblement non partisan pour ne pas renouveler les expériences de la gauche de ces trente dernières années, qui nous ont conduits à l’échec de la gauche plurielle, de 1997 à 2002. Je souhaite évidemment que la gauche gagne, mais surtout qu’elle réussisse. Il faut donc pour cela engager une démarche qui s’adresse à l’ensemble du peuple de France, sans a priori. Par ailleurs, avec le Front de gauche, le Parti communiste devient une force de second plan. Or, il devrait prendre une place en première division.

Vous pensez vraiment que l’objectif du Front de gauche est de limiter le rassemblement autour du Parti socialiste ?

André Gerin. C’est en tout cas la lecture que je fais de l’intervention de Pierre Laurent au dernier conseil national du PCF. On joue en soi la gagne autour du PS. Cette méthode n’est pas bonne. Même si c’est difficile, le Parti communiste a vocation à retrouver ses racines, et la gauche a besoin de ce courant, du pluralisme en son sein. La candidature de Jean-Luc Mélenchon, de mon point de vue, n’est pas gagnée d’avance au sein du PCF. Ma candidature, comme celle d’André Chassaigne, et j’espère qu’il y en aura d’autres, devrait peser pour que la direction du Parti décide, avec les adhérents, de promouvoir un candidat communiste.

Qu’entendez-vous par un rassemblement « non partisan » ?

André Gerin. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les communistes et les gaullistes ont su se rassembler. Pour rompre avec la politique pétainiste de Nicolas Sarkozy, je n’ai pas aujourd’hui d’a priori au rassemblement. Y compris à faire des bouts de chemin politique avec des républicains. C’est d’ailleurs une pratique que j’effectue déjà sur diverses questions, comme la nation, la sécurité ou encore la place de l’islam, qui est la deuxième religion de France.

Vous souhaiteriez que le PCF fasse cavalier seul ?

André Gerin. La question n’est pas de faire cavalier seul mais d’avoir une politique de rassemblement la plus large possible, sans a priori. Le PCF se doit de retrouver une démarche d’union du peuple de France, quels que soient ses choix ou ses votes. Il y a beaucoup de personnes aujourd’hui en rupture avec le système politique. Il faut que le Parti aille à la reconquête des milieux populaires et notamment des ex-électeurs communistes qui votent aujourd’hui pour le Front national. Le PCF a vocation à damer le pion au FN.

6) Balayer toute frilosité et soutenir un candidat pour porter le programme du Front de gauche le plus avancé possible

Dans la suite des interventions parues dans l’Huma, et qui installent le débat de belle façon, celle de Brigitte Dionnet, le 31 décembre 2010 : « On a peur ! Mais de qui ? De quoi ? » est une sorte de soulagement (...). Oui, il convient, à mon sens, de balayer toute frilosité pour éventuellement soutenir un candidat auquel on ne demandera pas de porter les solutions communistes, de parler communiste, mais tout simplement de porter le programme du Front de gauche le plus avancé possible, à sa manière, en jouant le plus collectif possible. Je ne crois pas à « l’effacement » du PCF au motif qu’il soutiendrait une candidature antilibérale non issue de ses rangs. Au contraire, notre parti s’en trouverait grandi car il montrerait sa forte détermination d’en finir avec la terrible politique de l’actuel gouvernement grâce à sa volonté de rassemblement.

N’est-ce pas avoir bien peu de considération pour le rôle que peuvent jouer, sur le terrain, les militants qui sont l’atout essentiel du PCF, et balayer bien vite l’activité propre du Parti ? N’est-ce pas camper dans une vision totalement délégataire que de voir la disparition du PCF dès lors que le candidat qu’il soutient n’a pas sa carte du Parti ? Dans le rejet, a priori, d’une telle hypothèse, il y a plus que le côté négatif du repli sur soi, il y a la perte cruelle de cette richesse de la diversité, l’abandon de toute mutualisation si féconde des points de vue. Choisir un candidat non communiste compromettrait les législatives qui suivent ? Allons donc, ce n’est pas ce que montrait la situation en 2007 ! (...)

Arzon, Morbihan

5) On a peur ! Mais de qui ? De quoi ?

Par Brigitte Dionnet, Membre du Conseil National du PCF

Pourquoi sommes-nous au PCF, pourquoi nous battons-nous  ? Faut-il exister pour nous-mêmes ou pour être utiles au peuple à changer la société  ? Nous avons fait des choix correspondant au deuxième terme de l’alternative et initié et impulsé un Front de gauche pouvant être porteur d’espoir et donc de mobilisation. En assumant ce choix, en nous montrant offensifs pour le faire vivre, nous pouvons aller loin. Franchement est-ce « pire » de s’allier avec le PG aujourd’hui que de s’être allié avec Blum en 1936 ou de participer à un gouvernement avec de Gaulle en 1945  ! Cela a-t-il empêché le peuple de France d’avoir des conquêtes formidables, cela a-t-il empêché le PCF d’être fort  ? Pourtant les divergences avec la SFIO ou la droite de Gaulle étaient patentes. Alors, la différence aujourd’hui vient peut-être du manque de confiance en nous, en nos idées, en notre combat et nos objectifs. On a peur  ! Mais de qui  ? De quoi  ? Si c’est de la confrontation avec d’autres, du débat avec des femmes et des hommes qui nous entourent sans partager nos points de vue, alors mieux vaut se transformer en secte on sera bien au chaud entre nous sans enquiquineur  ! Et pire, si l’on a peur de faire peur à des adhérents, alors on a peur de nous-mêmes. Voulons-nous cet avenir  ? Je ne m’y résigne pas.

Ce n’est que dans et par la contradiction exprimée et débattue qu’il est possible d’avancer. La peur de fâcher ou de se fâcher ne conduit qu’à gérer l’existant et non à tracer une perspective de développement. La crainte et la frilosité sont les pires ennemies de la créativité, de l’envie de se mobiliser. À force de devoir se montrer « raisonnable », à force de craindre l’ombre des autres, on en arrive à avoir peur de sa propre ombre. Or moi, j’ai encore envie de changer le monde, encore envie de transformer les rapports humains, de bouter toute once de domination, tout pouvoir de coercition, toute injustice où qu’elle se niche. C’est d’abord cela qui fonde mon engagement resté intact depuis que j’ai choisi le PCF en 1969 pour lui donner une dimension politique. Laissons aux oubliettes une conception du parti étroite, triste, mortifère. Pourquoi est-ce dangereux de défendre un centre IVG sans avoir d’autre souci que celui de défendre le droit des femmes  ? Pourquoi est ce dangereux de parler de partage des richesses alors que la justice l’exige  ? Et pourquoi faudrait–il que le candidat qui va mobiliser les communistes à la présidentielle soit forcément issu de leurs rangs. Claude Mazauric l’a très bien dit dans sa tribune (17/12). Aucune démonstration n’est faite de cette nécessité. Ni pour pérenniser l’existence d’un PCF utile au peuple ni pour réussir à battre la droite et Sarkozy en 2012, ni pour promouvoir une politique de gauche capable de répondre aux attentes populaires. Tout montre qu’aujourd’hui le doute, la peur, la division conduisent à la victoire de la droite car cela porte des valeurs de droite. La gauche c’est le rassemblement, l’espoir, le rêve même – on parle d’utopie quand on parle des Lumières et de 1789. Le moteur de sa victoire réside dans l’ambition affichée, la grandeur de vue, la hauteur des ambitions et l’envie d’union, de partage. Avec un projet capable de porter tout cela et certainement pas en proposant la défense d’une chapelle contre une autre. N’est-ce pas à ce prix qu’une dynamique pourra exister en 2012 avec une victoire de la gauche dans laquelle notre groupe à l’Assemblée nationale sortira renforcé. C’est possible, il faut déjà le vouloir. Alors soyons audacieux, « allons au devant du matin » !

Brigitte Dionnet

4) Appel à une candidature communiste pour la présidentielle Par le réseau Faire vivre et renforcer le PCF

Une candidature communiste à l’élection présidentielle de 2012 est une nécessité impérieuse au regard de la situation nationale et internationale.

Grèves et manifestations massives en France, en Espagne, en Irlande, en Grèce, au Portugal…, renforcement de partis se référant au communisme au Portugal, en Grèce, en République tchèque, en Moldavie, renaissance ou renforcement accéléré d’un Mouvement de la jeunesse communiste fortement engagé sur des positions révolutionnaires… Il s’agit d’une situation inédite, vingt ans après la chute du mur de Berlin.

Les peuples relèvent le gant de la lutte des classes, dénoncent un système capitaliste responsable des drames sociétaux et environnementaux, réinterrogent la pertinence du socialisme comme perspective de sortie du capitalisme, notamment à partir des avancées sociales et politiques en Amérique latine qui montrent que le processus d’un socialisme du XXIe siècle est à la portée des peuples.

L’expérience du peuple de France uni sur des propositions claires et fortes contre la casse des retraites change la donne, bouscule les 
recompositions politiciennes qui préparaient la continuité politique d’une alternance tranquille en 2012. Le mouvement populaire sait qu’il ne peut faire confiance à un gouvernement de gauche avec un PS hégémonique inféodé aux logiques de l’Europe de Maastricht et du FMI.

Dans toute l’Europe, des plans d’austérité mis en place par des gouvernements de droite et sociaux-démocrates visent à faire payer aux peuples la crise du système capitaliste. Pour faire accepter leurs projets destructeurs, les forces du capital mènent une véritable guerre idéologique qui doit être combattue en permanence et en toute occasion par les communistes.

Le capitalisme apparaît de plus en plus comme un «  no future  ». La nécessité du communisme s’ancre et grandit dans l’obligation et l’urgence de répondre aux grands enjeux de civilisation auxquels l’humanité est confrontée.

C’est dans ce contexte de lutte de classes que doit être examinée une candidature issue du PCF à la présidentielle, portant un programme de rupture avec ce capitalisme prédateur, la remise en cause de la domination de l’euro et de l’Union européenne, la reconquête de la souveraineté populaire, la défense du travail et de l’industrie, la réappropriation populaire des services publics par la nationalisation des banques et des entreprises stratégiques.

La candidature communiste est indispensable pour participer à la bataille idéologique, ouvrir des perspectives de prolongement politique aux luttes sociales actuelles, aider notre peuple à se rassembler pour imposer ses exigences et ses propositions avant, pendant et après 2012.

Les statuts du PCF sont sans ambiguïté. Ce sont les organisations du Parti qui proposent des candidatures, qui doivent être discutées et décidées par les communistes. Une conférence nationale doit être réunie pour désigner le candidat à l’élection présidentielle. L’assemblée des secrétaires de section du 8 janvier 2011 doit s’emparer de cette question  :

• lancer un appel aux candidatures portées par des organisations du Parti, et permettant l’émergence de candidatures issues du PCF  ;

• annoncer un agenda de consultation et de décision des communistes pour le principe d’une candidature communiste, les principaux éléments du programme et le cadre de rassemblement nécessaire  ;

• garantir la décision finale par les communistes, quelles que soient les discussions avec les partenaires du Front de gauche.

Initiateurs de l’appel  :

Caroline Andréani (membre du Conseil national, fédération de Seine-Saint-Denis)  ; Paul Barbazange (membre du Conseil national, fédération de l’Hérault)  ; Floriane Benoît (membre du Conseil national, fédération de l’Isère)  ; Marie-Christine Burricand (membre du Conseil national, fédération du Rhône)  ; Alain de Poilly (membre du Conseil national, fédération du Val-de-Marne)  ; André Gerin (membre du Conseil national, député du Rhône)  ; Jean-Jacques Karman (membre du Conseil national, fédération de Seine-Saint-Denis)  ; Jean-Claude Korde (fédération du Bas-Rhin)  ; Jean-Pierre Meyer (membre du Conseil national, fédération du Var)  ; Pascale Noizet (membre du Conseil national, fédération de Paris)  ; Hervé Poly (membre du Conseil national, secrétaire de la fédération du Pas-de-Calais)  ; Laurent Santoire (fédération de Seine-Saint-Denis).

S’y ajoutent, à ce jour, les signatures de quelque 220 militants communistes issus de plus de 40 départements, parmi lesquels des secrétaires de section et de cellules, des élus (Jean-Jacques Candelier, député du Nord, des conseillers régionaux et généraux, maires, conseillers municipaux), et Henri Martin, membre du bureau national des vétérans du PCF.

3) Partenariat et projet commun Le texte "appel collectif" vise à discréditer la candidature de Jean-Luc Mélenchon (Claude Mazauric, historien, PCF)

J’ai lu le « texte collectif » paru dans l’Humanité du 13 décembre, intitulé « 2012 : pour un rassemblement sans effacement du PCF ». Après lecture, mon accord spontané avec le titre s’est mué en désaccord radical avec le contenu du texte.

Le raisonnement repose sur l’affirmation que l’élection présidentielle serait « le moment rare d’un débat fondamental sur le projet de société ». La prétendue évidence de ce postulat, accréditée par tous les thuriféraires de la Ve République (modèle 1958, révisé 1962) est également admise et réaffirmée sans discontinuité dans les rangs du PCF depuis l’élection présidentielle de 1974, quoique l’expérience faite en démente la validité. Cependant, en conséquence de la vérité dudit postulat, les signataires du texte en concluent que si le Front de gauche en arrivait à ne pas présenter à l’élection présidentielle de 2012 le candidat communiste, la présence communiste serait compromise, notamment lors des élections législatives organisées dans la foulée.

Partant de cette prétendue évidence, le texte vise à discréditer la candidature de Jean-Luc Mélenchon au cas où les partenaires du Front de gauche retiendraient sa présentation en commun. Du coup l’évocation de la candidature possible de Mélenchon donne lieu à un florilège de qualificatifs qui dégoûteraient de voter pour lui n’importe quel militant ou électeur : « intronisé par les médias », porteur d’un « gauchissement du discours » reflétant un « gauchissement démagogique » des propositions, partisan d’un « ciblage clientéliste » assorti de « gesticulation », accusé de vouloir « récupérer de façon démagogique, pour la pervertir de façon réactionnaire, l’idée de réforme du système monétaire mondial », Mélenchon atteindrait finalement le comble de l’indignité en s’abandonnant au « populisme ». On recourt ici à la même fameuse qualification de « populisme » à propos de notre allié Mélenchon dont on affuble simultanément, aussi bien la fasciste Le Pen stigmatisant les musulmans de France que le démagogue en chef Sarkozy qui promettaient aux Français, qu’il allait en réalité plumer, de leur permettre de «  gagner plus » !

Du coup, ma question est simple : si Mélenchon est ce qu’en disent les signataires du texte, que faisons-nous encore avec un tel partenaire dans le Front de gauche ? Ne vaudrait-il pas mieux se préparer à mobiliser les 2 % d’électeurs qui auront entendu quelque chose des «  élaborations novatrices portées par les communistes », à rallier sans phrase au second tour le/la candidat(e)du PS, comme on le fait régulièrement (sauf en 2002, pénible évocation !), puis à négocier, dans la contrition, le maintien de quelques sièges de députés à l’occasion des législatives ?

Deux mots à propos du prétendu « populisme » de Mélenchon. Le « prix populiste » couronnait naguère des oeuvres littéraires de grande qualité dont nos Lettres françaises rendaient compte avec faveur. Qui oserait tenir les poèmes de Paul Fort, les romans d’Eugène Le Roy, de Louis Guilloux, de Bernard Clavel, de Jean-Pierre Chabrol et de nombre d’auteurs d’aujourd’hui, qu’on aurait qualifiés hier de « populistes », pour de vulgaires flatteurs du « mauvais goût » populaire ? Pourquoi reproche-t-on aujourd’hui à Mélenchon ce qui est admis de la part de Mordillat ?

Non, ce n’est pas en raison de ses formulations que Mélenchon crève l’écran des médias mais en raison du courage public qu’il a montré en 2005 en se séparant du PS sur la question du référendum européen, puis en osant renoncer à une quasi-sinécure de sénateur à vie dans l’Essonne à la seule condition de persister à servir de caution de gauche à un Parti socialiste de plus en plus rallié au choix du FMI, aux règles mortifères du commerce mondial, à la politique d’austérité de la BCE, à la strauss-kahnisation de toute la réflexion économique dans les cercles huppés de la « fausse gauche », comme le disait audacieusement Georges Marchais, au grand dam des ralliés à la tonton-mania. Enfin, lors des délires antichinois qui ont submergé la France sarkozyenne à propos du Tibet, du dalaï-lama et des JO de Pékin, Mélenchon a rédigé un texte salvateur, à propos de la révolution chinoise, qui a fait le tour de la planète et qu’on n’aurait pas moins apprécié s’il était venu de nos rangs.

Face au « texte collectif » qui nous est présenté, je vois au contraire une autre issue : sans taire les éventuelles différences d’analyse, élaborer soigneusement le projet commun et partagé qui renforcera le partenariat au sein du Front de gauche et permettra d’en élargir l’assise sociopolitique dans le pays autour de la candidature commune à la présidentielle. Et sur cette base préparer dans les meilleures conditions les élections législatives qui suivront, avec l’ambition de faire élire le plus grand nombre possible de députés du Front de gauche : j’avais cru comprendre que telle était l’orientation fixée par le dernier congrès du PCF, dont visiblement les signataires du texte en question paraissent n’avoir que faire ! Il n’empêche : c’est à partir de cette orientation qu’il nous faudra nous déterminer et nous rassembler. Et ce sont les militants, seuls, qui en décideront.

(*) Retrouvez l’intégralité du texte sur www.humanité. Par claude Mazauric, historien.

2) Le Parti communiste, cœur du Front de gauche ou porte-drapeau  ? Définir l’unité du projet, ensuite la tactique (par Yvon Quiniou, philosophe, PCF)

La question qui est posée par Appel de communistes en soutien à André Chassaigne (l’Humanité du 12 décembre) est d’importance  : comment le Parti communiste doit-il concevoir la candidature unique que le Front de gauche devra présenter à la présidentielle de 2012  ? Soyons clairs  : à titre personnel, je préférerais que ce soit André Chassaigne le candidat, non seulement du fait de ses qualités propres mais, au-delà, parce qu’il assurerait ainsi la visibilité du courant communiste, le seul qui soit porteur, selon moi et sur le long terme, d’un projet de transformation radicale du capitalisme, dont plusieurs des propositions indiquées dans l’appel peuvent être l’amorce. Mais est-ce là, aujourd’hui, la question  ?

La vraie question, dans le cadre d’une élection qu’il faudra bien un jour mettre en cause, mais que nous devons cependant affronter et qui a rarement réussi aux communistes en raison de la personnalisation qu’elle induit, peu favorable au vrai débat politique, est la suivante  : rassembler un maximum d’électeurs en faveur d’un projet clairement distinct de l’orientation sociale-libérale qui prédomine au PS, malgré ses inflexions récentes, et rééquilibrer ainsi la gauche dans un sens qui permette de gouverner éventuellement avec lui, non pour gérer la crise mais pour s’y opposer, satisfaire les intérêts populaires dans de multiples domaines et éviter de nouvelles déceptions qui risqueraient d’ouvrir ensuite la voie à une extrême droite menaçante, comme cela se voit dans de nombreux pays européens. Il s’agit donc à la fois d’arrêter impérativement la casse hallucinante des acquis sociaux à laquelle se livre la droite sarkozyste – et les électeurs ne nous pardonneraient pas de ne pas tenter d’y contribuer et de nous contenter de la dénoncer – et d’amorcer enfin, après des tentatives passées avortées, un processus de dépassement du capitalisme actuel dont l’injustice globale saute désormais aux yeux de tous.

Dans ce contexte délicat, où il faut rassembler toutes les forces vives capables de s’associer à nous, le Front de gauche est bien la structure politique qui s’impose, elle montre que les communistes peuvent s’ouvrir à des alliances claires, sans souci d’hégémonie ou d’instrumentalisation, et le Parti communiste, du fait de son poids particulier comme de ses idées propres, peut et doit en être le cœur ou le moteur. Mais doit-il imposer ou proposer (ce n’est pas pareil) son porte-drapeau, à savoir celui qui permettra à cette structure de faire un maximum de voix pour compter dans le futur et peser réellement sur la politique  ? On ne saurait trancher ce problème a priori et refuser d’emblée que ce ne soit pas un candidat communiste qui porte ce drapeau, dès lors que les idées qu’il défendra auront notre accord parce qu’elles porteront notre marque, à la fois radicale et réaliste, et que, par ailleurs, la préservation (au minimum) de notre influence aux autres élections (cantonales et législatives) sera assurée. Diverses variables peuvent intervenir, dont le rôle des médias et l’anticommunisme ambiant, qui continue malheureusement de persister, et il ne faudrait pas répéter l’expérience malheureuse de la précédente présidentielle où notre volonté d’unité s’est transformée en isolement, sans que la qualité de notre candidate ait été en quoi que ce soit en cause, mais du fait des résistances que le label « communiste » suscite encore, malgré toutes les transformations démocratiques qui ont été opérées.

L’important, dans tous les cas, est dans un premier temps qu’il reste une gauche dans ce pays et d’éviter ainsi le « syndrome italien », caractérisé non seulement par la dilution de la gauche sociale-démocrate en parti démocrate, mais par la disparition pour l’instant de la gauche communiste du champ parlementaire du fait de ses divisions internes, ce qui suppose que la démarche engagée aille jusqu’au bout avec succès. De ce point de vue, il ne me paraît pas pertinent de commencer par attaquer les défauts de l’autre candidat éventuel, 
Mélenchon (figure médiatique, populisme, etc.). Quelle que soit la justesse éventuelle de ces critiques, elles placent le débat à un niveau qui ne peut que nous desservir et faire craindre que nous voulions instrumentaliser le Front de gauche. Dès lors que l’unité sur le contenu du projet aura été vigoureusement et rigoureusement garantie, la question tactique (et non stratégique) du porte-drapeau doit être résolue à l’aune du seul critère de la réussite maximale que celui-ci peut nous apporter dans la défense de notre projet.

Yvon Quiniou

1) Jean-Luc Mélenchon répond à la tribune "Pour un rassemblement sans effacement du PCF"->14913]

0) 2012 : POUR UN RASSEMBLEMENT SANS EFFACEMENT DU PCF (L’Humanité du 13 décembre)

Cliquer sur le titre ci-dessus pour accéder au texte de l’appel.


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