Jean-Luc Mélenchon est celui qui peut incarner le mieux le rassemblement vivant et dynamique de toutes ces forces de gauche qui ne se résignent pas à la situation actuelle

mardi 18 janvier 2011.
 

Cette année 2011 sera déterminante

En 2012, le Front de Gauche, son candidat ou candidate, devra permettre et organiser au premier tour, le rassemblement vivant et dynamique de toutes ces forces de gauche qui ne résignent pas à la situation actuelle. Pas de faux-semblants de ma part. Je dis que Jean-Luc Mélenchon est celui qui, à l’heure où j’écris ces lignes, peut incarner le mieux ce grand et indispensable arc de forces. Je l’écris ainsi en pesant mes mots. Je sais, le lecteur n’est pas surpris par cette annonce. Mes liens personnels, amicaux, affectifs même, avec Mélenchon sont bien réels. Soit. Voilà près de 15 ans que je fais de la politique à ses cotés. Je connais l’épaisseur intellectuelle du personnage. Mais, je mets tout cela de cotés un instant, et j’entends appliquer un raisonnement rationnel pour apporter une réponse au problème politique qui nous est posé. J’invite chacun à faire de même.

D’abord, je serai direct. Pour que le candidat du Front de gauche incarne réellement un rassemblement, il ne peut être issu du Parti qui va avoir, pour le Front de Gauche, plus de 80 % des candidats aux élections cantonales puis aux élections législatives. Sinon, ce n’est plus un Front large, c’est un Parti et ses quelques satellites placés en vitrine pour la décoration. Je comprends la déception de mes amis communistes qui doivent me trouver ingrat si’ils me lisent. Qu’ils réfléchissent pourtant. Pensent-ils vraiment qu’un candidat membre et dirigeant du PCF, puisse « incarner » le temps d’une élection, que nous avons constitué un Front qui va au-delà de ce seul Parti ? Moi, je n’y crois pas. C’est cruel pour le PCF, j’en conviens. C’est injuste, sans doute. Mais, je suis convaincu que c’est la réalité au 21e siècle. Et, de grâce, que personne ne vienne avec sa nostalgie en sautoir, dire de façon péremptoire, qu’il y a 30 ans, le PCF obtenait seul 15% des voix. Certes. Mais, précisément, c’était il y a 30 ans. Comme il serait plus simple que cette réalité n’ait pas changée…Camarades, écrivons donc l’Histoire au présent. C’est mon deuxième argument. Je ne plaide là pour aucun « jeunisme » démagogique. Loin de là. Mais, sur le fait qu’il est indispensable que nous n’apparaissions pas liés, aux yeux de millions de nos concitoyens, à une histoire révolue. L’exercice est périlleux, j’en suis conscient. Car, il ne faut rien lâcher du meilleur de notre Histoire, des formidables espoirs nés avec la Grande Révolution de 1789, puis celle de 1917 et d’autres grands moments encore. Il s’agit de marcher sur une corde raide. Les symboles et étiquettes ont leur importance, il faut toutefois les manipuler avec précautions. Karl Marx, dans son magnifique « Dix-huit brumaire de Louis Bonaparte » nous a mis en garde dès les premières lignes : « La tradition de toutes les générations mortes pèse comme un cauchemar sur le cerveau des vivants. Et même quand ils semblent occupés à se transformer, eux et les choses, à créer quelque chose de tout à fait nouveau, c’est précisément à ces époques de crise révolutionnaire qu’ils appellent craintivement les esprits du passéà leur rescousse, qu’ils leurs empruntent leurs noms, leurs mots d’ordres, leurs costumes, pour jouer une nouvelle scène de l’Histoire ». Je dis donc à tous mes camarades, n’appelons pas craintivement à la rescousse les « esprits du passé ». Comme Marx, affirmons que la révolution sociale du XXIe siècle ne peut pas tirer sa poésie du passé, mais seulement de l’avenir : « elle ne peut pas commencer sa propre tâche avant de s’être débarrassée de toute superstition du passé ». Plus loin, il ajoutait : « la Révolution du 19e siècle doit laisser les morts enterrer leurs morts pour réaliser son propre objet ».

J’aime ces lignes du grand Marx. Elles n’ont absolument rien de nostalgiques. Elles contiennent un formidable espoir : il faut se tourner vers l’avenir. Saurons nous l’incarner ensemble en 2012 ? Il le faut. Et je répète que cette gauche nouvelle doit s’incarner en un candidat. Je crois donc Jean-Luc Mélenchon le plus capable de mener à bien cette tâche. Il n’en sera sans doute pas ainsi durant des décennies, mais dans le cycle politique présent, c’est ma conviction. Discutons-en. J’attends les arguments de chacun. Je les lis (notamment dans l’Humanité et les prends tous au sérieux). Mais, ils ne peuvent être uniquement que, dans la mesure où, le PCF, compte le plus d’adhérents, cela ne peut être que de ses rangs que proviendra le candidat. Désolé les amis, pour moi, le raisonnement est trop court (je répète : à cette élection précise). Et puis, le fait que le PCF n’ait pas un candidat issu de ses rangs ne signifie pas son effacement, sa disparition. Drôle d’argument (avancé initialement par des ennemis irréductibles de l’idéal communiste d’ailleurs, cela devrait faire réfléchir ceux qui le reprennent). Le PCF a déjà, par deux fois dans son histoire, lorsqu’il était le plus puissant d’ailleurs (en 1965 et 1974), fait le choix de soutenir un candidat non-communiste. En 1965, cela lui a permis à l’élection suivante (en 1969) d’obtenir le plus fort score de son histoire. Alors ? Je sais qu’en écrivant cela je tords les faits historiques puisque les conditions ont désormais totalement changé. Mais, j’invite chacun à ne pas céder aux arguments faciles. Et malheur à celui ou celle qui ferait le choix de plonger les formidables potentialités du Front de Gauche dans « les eaux glacées des calculs égoïstes ».


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