Nouveau cadeau du gouvernement aux gaz de schiste !

mardi 25 janvier 2011.
 

En pleine montée de la contestation citoyenne contre les permis d’exploration de gaz de schiste accordés par le Ministère de l’Ecologie aux multinationales de l’énergie, une décision essentielle vient d’être prise sur le Code Minier ce 19 janvier 2011 en Conseil des Ministres.

Quelle heureuse coincidence pour les lobbies gaziers et petroliers ! Le gouvernement vient en effet de présenter une ordonnance "portant codification de la partie législative du code minier". Voilà qui devrait permettre aux Total, GDF Suez et autres Schuepbach d’aller chercher encore plus facilement les gaz de schiste en forant à grands coups de produits chimiques et de quantités d’eau astronomiques, de pollutions et de contamination des eaux et des sols !

"Cette ordonnance, prise sur le fondement de la loi du 12 mai 2009 de simplification et de clarification du droit et d’allègement des procédures, est l’occasion de moderniser et de simplifier les dispositions applicables aux exploitations minières en veillant à leur intégration dans l’environnement et à l’association des parties prenantes dans l’attribution des titres miniers. Attendu depuis longtemps par la profession, le nouveau code facilitera la valorisation des ressources du sous-sol français."

"Moderniser" et "simplifier", voila deux mots inquiétants de la part d’un gouvernement ultra libéral... Le danger est grand que de nouvelles facilités pour l’industrie extractiviste soient plus ou moins discrètement glissées dans ce nouveau texte.

Le Parti de Gauche y sera vigilant et demande l’arrêt immédiat de toute exploration à des fins d’exploitation des gaz non conventionnels sur le territoire français et la tenue d’un véritable débat public sur les nouveau choix énergétiques à engager d’urgence face aux enjeux écologiques.

1) Le PG se prononce pour un moratoire sur le gaz de schiste

Le gouvernement de Sarkozy vient d’offrir en pâture 1% du territoire français aux appétits des gaziers et pétroliers.

En accordant des permis de recherche exclusifs, à des fins d’exploitation de gaz non conventionnel, dits "gaz de schiste", l’État a livré aux multinationales Total, EGL (European Gas Limited), Hess/Toreador, Schuepbach Energy et GDF Suez, des hectares entiers de terres dans le Bassin Parisien, en Rhône Alpes, PACA, Nord Pas de Calais, Lorraine et Franche Comté.

Sans aucun débat public. Les conséquences peuvent pourtant s’avérer lourdes, et la France pourrait bientôt ressembler à du gruyère.

A du gruyère sec... Car la technique utilisée, la fracturation hydraulique, qui utilise près de 600 produits chimiques envoyés jusqu’à - 3000 mètres, est non seulement polluante et dangereuse pour l’écosystème, mais en plus très grosse consommatrice d’eau. Chaque puits peut être fracturé entre 15 et 20 fois, chaque fracturation consommant entre 7 et 28 millions de litres d’eau, dont seule la moitié est récupérée.

Où sera pompée toute cette eau ? Une fois de plus, on est bien loin du Grenelle qui devait par son article 27 préserver les ressources en eau !

Et comment seront acheminés les volumes de gaz ainsi extraits vers les usines de retraitement ? Où est la réduction des émissions de gaz à effet de serre promise par le même Grenelle ?

Alors qu’en Equateur, le projet Yasuni ITT permet de laisser le pétrole sous terre, en France on fore et on perfore, encore et encore.

Le Parti de Gauche demande un moratoire sur le gaz de schiste et exige qu’un débat public ait lieu avant toute exploration du sous-sol français. D’autres solutions existent pour planifier la transition énergétique. Un gouvernement du Front de gauche engagera des mesures volontaristes en la matière, par la création d’un service public de l’énergie, le transfert du tout routier vers le rail et le fluvial, un vaste programme de rénovation thermique et un scénario ambitieux de sortie du nucléaire et des énergies fossiles basé sur la sobriété, l’efficacité énergétique et les renouvelables.


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