2011 : Nouvel An ? (éditorial Parti de gauche)

mercredi 12 janvier 2011.
 

L’année qui commence sera à la fois nouvelle et conforme à celle qui vient de s’achever. Je m’explique. Nous sommes toujours au cœur du même moment politique. Même si nous avons renouvelé nos agendas, la période reste mondialement déterminée par le stade actuel de développement de la crise du capitalisme sous la forme désastreuse de l’austérité généralisée contre les peuples. Ce qui change en revanche c’est que sa mise en œuvre en France va connaître de nouveaux épisodes. Autant savoir ce qui nous attend si nous voulons dans un pays arrêter l’engrenage.

Ce qui ne changera pas en 2011 c’est la succession des plans d’austérité qui a pris le relais des milliards dépensés par les Etats pour renflouer les banques après l’effondrement des subprimes. Car les politiques de rigueur imposées par les agences de notation, l’Union Européenne, le FMI, les gouvernements conservateurs et sociaux-libéraux, bref tous les soutiens politiques du capital financier transnational qui domine aujourd’hui sans partages, ont aggravé la récession. Cela s’est produit partout où elles ont été appliquées, sans exception aucune. Pour s’en convaincre il suffit de suivre le FMI à la trace. Chaque plan d’austérité national supervisé par le FMI a davantage déprimé l’activité, ce qui a été le motif d’une nouvelle dégradation des agences de notation, puis d’un nouveau tour de vis ! Cette spirale implacable qui garrote la Grèce est en train d’étouffer le Portugal récemment « dégradé ». Bien sûr cette collection de désastres nationaux produit aussi un effet économique mondial. Et d’abord européen car c’est là que le FMI a pris les rênes. L’Europe s’enfonce dans la crise et personne n’imagine qu’elle soit le lieu d’un quelconque redémarrage économique. Les espoirs se tournent vers les Etats-Unis qui bénéficient encore d’une politique monétaire nationale, mais qui ne parviennent pas malgré leurs injections massives de dollars financés par le reste du monde, à faire redémarrer une économie détruite par la financiarisation. Mais c’est surtout de l’Asie que le salut est attendu. Au point que la Chine a commencé à racheter la dette souveraine portugaise après avoir signé un accord de coopération avec la Grèce. Le tout salué par la presse européenne, et française ! Celle-là même qui s’inquiète que Jean-Luc Mélenchon puisse proposer dans son ouvrage de travailler à une coopération privilégiée avec ce pays. Apparemment cela ne les gène pas de mettre la dette publique d’un pays européen sous le contrôle d’une puissance étrangère qu’ils dénoncent à longueur de colonne.

Utilisant comme les autres la soi-disant épée de Damoclès des agences de notation (il suffirait de renationaliser la dette pour nous libérer des diktats antidémocratiques de ces organismes privés lucratifs), et frappé pour de bon par la récession que ces politiques de rigueur provoquent, le gouvernement Fillon va donc continuer sa politique d’austérité. C’est là qu’un nouvel épisode commence. Le dernier trimestre 2010 a été celui de la bataille des retraites. 2011 sera l’année d’un autre gros morceau, qui touche tout autant au cœur du rapport de forces entre les classes : l’assurance-maladie, visée aussi par le projet gouvernemental sur la dépendance. La bataille a déjà commencé. Nous sommes entrés à petits pas dans la phase de pré-conditionnement des esprits sur le « nécessaire recours » aux assurances privées. Comme ils l’ont fait face au rapport du COR sur les retraites, préparation d’artillerie de l’offensive qui allait suivre, nos arguments peuvent contribuer de manière décisive à modifier le rapport de forces idéologique sur le sujet. C’est d’autant plus à notre portée que le bras de fer sur les retraites n’a pas tourné à la débandade du mouvement social bien au contraire. Même provisoirement défaite, la classe travailleuse a repris conscience de son existence et de sa force. Cela modifie les conditions des batailles à venir. Et puis un fait nouveau s’invite aussi dans ce contexte. La lutte contre les projets gouvernementaux coïncide avec un rendez-vous électoral national, les cantonales. C’est une arme nouvelle donnée au peuple pour se défendre, pour peu qu’il y ait un bulletin de vote sans fil à la patte du FMI, indépendant du capital financier transnational, unitaire et conquérant. Cet outil politique qu’a commencé à être le Front de Gauche va se renforcer dès les prochaines semaines. Ce n’est pas seulement une bonne résolution, c’est une certitude. 2011 verra nos acquis de 2010 prendre une nouvelle ampleur.


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