La révolution citoyenne en Tunisie montre la voie ! (article national PG)

vendredi 28 janvier 2011.
 

Une révolution citoyenne, démocratique et sociale !

Le PG salue et soutient sans condition la révolution citoyenne qui a débuté en Tunisie. Elle est née à la fois de l’exigence d’une transformation démocratique profonde et de partage des richesses. Le soi-disant « miracle économique » tunisien qui en faisait le bon élève du FMI s’est en effet écroulé sous l’effet de la crise révélant une injustice sociale de plus en plus insupportable. De sociale, la révolte est devenue politique : la révolution tunisienne en cours est le fruit d’une mobilisation populaire massive qui porte des aspirations émancipatrices : pour les libertés politiques et associatives, pour la liberté de la presse, pour des conditions de vie décentes et un travail pour tous.

Cette révolution citoyenne met fin à vingt-trois ans de dictature et de répression, qui n’ont pas entamé l’exigence de dignité du peuple tunisien. Avec ce mouvement, c’est l’ordre néolibéral imposé à la population par le régime de Ben Ali qui est contesté, c’est l’oligarchie au pouvoir des Trabelsi, famille de l’épouse de l’ex-président, qui s’est accaparée les richesses du pays, qui est remise en cause.

La révolution ne doit pas être confisquée au peuple tunisien !

Pour autant, une partie des exigences portées par la population tunisienne dans les manifestations depuis décembre 2010 ne sont pas encore satisfaites. La libération de l’ensemble des prisonniers politiques, l’organisation rapide d’élections libres et démocratiques restent des exigences actuelles. En ce sens le PG soutient les revendications qui continuent à être exprimées dans la rue par le peuple tunisien depuis vendredi 14 janvier, pour que le pays rompe avec l’ensemble du système mis en place par Ben Ali, et pas seulement avec sa tête. Le gouvernement d’Union nationale mis en place par le premier ministre M. Ghannouchi, dans lequel la plupart des postes clefs sont aux mains de membres du RCD, le parti de l’ex président, ne permet pas de satisfaire ces revendications populaires. C’est ce qui explique le slogan scandé dans les rues de Tunis le mardi 18 janvier : « La révolution continue ».

La Tunisie ouvre la voie !

Ce processus en cours a soulevé une immense vague d’espoir dans la région : la contestation des oligarchies policières s’amplifie. En Algérie, les manifestations se multiplient et des slogans politiques demandant le retour des libertés publiques se font entendre. En Egypte, au Yémen, en Jordanie, dans le Sultanat d’Oman des manifestations inspirées par l’exemple tunisien ont eu lieu. C’est une nouvelle page de l’histoire du Maghreb et du Machrek qui est en train de s’écrire.

Solidarité avec le peuple tunisien et les luttes au Maghreb !

Devant les exigences de démocratie et de partage des richesses exprimées par le peuple tunisien, le gouvernement de Sarkozy aura soutenu jusqu’à la dernière minute la dictature de Ben Ali. Est-ce parce que la France est le premier partenaire commercial de la Tunisie ? Cette solidarité des puissants doit nous servir de leçon. Dans les formes singulières qui distinguent chacun de nos pays, nous affrontons les mêmes logiques et les mêmes intérêts. Nous combattons la même « grande régression ». L’action diplomatique d’un gouvernement du Front de Gauche sera aux antipodes d’une telle politique. Les mouvements en cours au Maghreb et au Machrek doivent être soutenus et défendus envers et contre tous.

Le PG exprime son souhait que l’alternative politique en Tunisie soit démocratique et laïque et qu’elle soit le fait des Tunisiens eux-mêmes. Il appelle à la construction en France d’un large mouvement de solidarité avec les luttes politiques en cours au Maghreb et au Machrek.


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