DORDOGNE Le Front de gauche se dresse contre la droite

mardi 8 février 2011.
Source : Sud Ouest
 

Le Front de gauche ne veut pas se tromper d’ennemi, mais sanctionner le gouvernement

On aurait tort de croire que les candidats du Front de gauche pour les élections cantonales sont des novices en politique. Première candidature pour tout le monde, certes, mais pas première montée au créneau.

Jean-Michel Carré, partant sur le premier canton de Bergerac, par exemple, a été choisi de manière collective par le Front de gauche pour sa capacité à réunir. Bien connu des Bergeracois, notamment grâce à son investissement associatif au Secours populaire ou dans des associations sportives, l’ancien employé SNCF, et ex-talonneur de l’USB dans les années 1970, n’a rien perdu de son passé de militant syndical.

« Ma candidature est le résultat d’une réflexion collective. Bergerac 1 va sans doute être le centre du combat politique dans le département », explique Jean-Michel Carré. «  L’objectif absolu est de battre la droite. Je crois qu’il ne faut pas se tromper d’adversaire. Pour nous, Daniel Garrigue reste un candidat de droite, il est le porte-parole du mouvement de Dominique de Villepin, il ne faut pas l’oublier. »

Sa suppléante, Estrella Chouet, est agent territorial à la mairie de Bergerac. Militante CGT, elle travaille aussi au centre social de La Catte : « Avec ce métier, j’accueille du public en grande difficulté. Je constate tous les jours la souffrance des gens et les conséquences de la crise et des réformes inégalitaires de Nicolas Sarkozy. » « Pour nous, Daniel Garrigue reste un candidat de droite » Sanctionner la politique du gouvernement, c’est bien le maître mot.

Préparer la candidature du Front de gauche en 2012, c’est l’arrière-pensée. Lucide : « On n’y va pas vraiment pour gagner, mais pour adresser un message fort, et prolonger la mobilisation après le mouvement social de cet automne. » Jean-Michel Carré ajoute : « Le combat n’est donc pas dans la gauche, mais contre la droite, et surtout contre ses réformes. Les gens ne se rendent pas forcément compte de l’enjeu local des élections cantonales. D’où le fort taux d’abstention. Pourtant, on est en plein dedans : l’Escat, la SNPE, Météo France, la caserne des CRS. C’est le désengagement de l’État à tous les niveaux, la casse des emplois dans leur ensemble. On est dans un département où il y a fort à faire en matière de politique sociale. »

Un enjeu mal compris

Sur Bergerac 2, enjeux différents, mais même combat : Claude Gémain, pré-retraité amiante de l’ex- Poudrerie, délégué CGT, est désormais conseiller municipal à Creysse.

Issu du mouvement social de cet automne, non encarté, il entend bien poursuivre la mobilisation des consciences. Margaret Méchin sera sa suppléante. Jeune retraitée, cette mère de famille a décidé de s’encarter au Parti de gauche, pour dénoncer « les lois liberticides du gouvernement ».

Faire une campagne de proximité avec les gens, notamment en milieu rural, expliquer les conséquences de la réforme territoriale, la fiscalité, avec la disparition de la taxe professionnelle, voilà les objectifs que ce sont fixés les candidats du Front de gauche.

ARNAULD BERNARD


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