Ce 4 février 2011, jour noir pour les dictateurs Arabes

vendredi 4 février 2011.
 

Ce vendredi 4 février sera un jour noir pour les dictateurs Arabes. Dans 4 pays, les populations prévoient de manifester contre leur régime ; en Égypte, Jordanie, Yémen et Syrie.

La révolution Tunisienne continue à faire boule de neige dans le monde Arabe. Ce ne sont pas moins de 4 pays qui connaitront ce vendredi des manifestations pour la démocratie et la chute des régimes autoritaires. Un cap a été passé, « les exemples tunisiens et égyptiens ont fait tomber la peur de la contestation » souligne Didier Billion, politologue à l’Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS). L’exemple du changement par la rue apparaît donc maintenant comme réaliste pour les populations opprimées qui n’hésitent plus à se soulever.

- En Égypte d’abord, la contestation qui a débuté en cette fin janvier n’a cessée de prendre de l’ampleur, le régime du président Moubarak ne tient qu’à un fil et pourrait tomber à tout moment.

- En Jordanie, les manifestations se succèdent depuis plusieurs semaines pour dénoncer la cherté et la mauvaise gestion du pays, ils n’appellent toutefois pas à la chute du roi.

- Au Yémen, le mouvement de protestation à débuté à la mi janvier d’abord par des revendications sociales, puis de plus en plus politiques au fil des jours. Les Yéménites étaient près de 100 000 à manifester dans la capitale Sanaa ce jeudi, ils demandent maintenant le départ du président Ali Abdallah Saleh.

- En Syrie, c’est un groupe facebook qui appelle à manifester ce vendredi contre la « monocratie, la corruption et la tyrannie du régime », le groupe réunissait déjà 11 000 membres mercredi. Il invite les jeunes Syriens à manifester vendredi après la prière, « la première journée de la colère du peuple syrien et de rébellion civile dans toutes les villes syriennes »

Les régimes tentent d’enrayer la contestation

Dans tous ces pays, les régimes tentent d’enrayer la contestation qui prend de l’ampleur de jour en jour.

En Égypte d’abord, Moubarak a annoncé qu’il ne se représenterait pas aux prochaines élections , il a aussi nommé un nouveau gouvernement. Les manifestants estiment que c’est très insuffisant, ils veulent faire tomber la tête, « Moubarak dégage ! ».

En Jordanie, le roi Abdallah II a nommé un nouveau premier ministre, Maarouf Bakhit un général issu de l’armée. Celui ci est déjà contesté, le Front de l’action islamique (FAI) l’accuse d’être « impliqué dans les fraudes électorales municipales et législatives » de 2007 et « dans des affaires de corruption », lors de son précédent mandat de premier ministre de 2005 à 2007. Un nouveau gouvernement devrait aussi être nommé ce week end. L’opposition a affirmé qu’elle va poursuivre les manifestations jusqu’à ce que Maarouf Bakhit soit remplacé par « une personnalité nationale acceptable qui pourra conduire des réformes ».

Au Yemen, le président Saleh a annoncé qu’il ne briguerait pas de nouveau mandat à l’expiration du sien en 2013, il a invité l’opposition à cesser de manifester pour reprendre le dialogue en vue d’un gouvernement d’union nationale. En réponse, des orateurs du Forum commun (alliance de l’opposition parlementaire) ont affirmé qu’ils poursuivraient leur lutte pacifique jusqu’à la chute du régime injuste. En pleine manifestation ce jeudi, un parlementaire déclarait devant les manifestants ; « Nous nous sommes réunis pour faire tomber un régime corrompu et tyrannique […] La révolte pour la justice a commencé en Tunisie. Elle se poursuit aujourd’hui en Egypte, et demain le Yémen sera débarrassé de l’injustice ».

En Syrie, les autorités ont bloqué le site facebook afin d’éviter que l’information sur la manifestation de vendredi ne circule. Toutefois, les internautes Syriens peuvent contourner la censure en passant par certains programmes.

Ce vendredi promet donc d’apparaître comme historique dans des pays où les contestations sont d’ordinaire muselées avant qu’elles ne puissent prendre forme. Aujourd’hui, les Arabes n’ont plus peur, ils seront certainement des centaines de milliers à manifester demain contre les régimes qui les répriment depuis des dizaines d’années. Les dictateurs Arabes peuvent trembler, les révoltes qui traversent leurs états ne cesseront peut être qu’à leur chute. Ne serait-il pas prudent pour eux de suivre Ben Ali en Arabie Saoudite ?

Raphaël Rezvanpour

Mes sources : International Solidarity Movement, Le Journal du Dimanche, Le Monde, La Voix du Nord, Le Soir, La Croix, Media Be New, Résistance Inventaire,


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