Déclaration du Comité exécutif du Parti « Die Linke » sur la situation en Egypte et les protestations dans différents pays arabes.

Lors de sa rencontre à Berlin le Comité exécutif du Parti « Die Linke » s’est senti concerné par la situation en Egypte, en Tunisie et au Moyen Orient. La déclaration suivante a donc été adoptée.

Il faut que l’Europe cesse son double-jeu.

DIE LINKE apprécie explicitement que les peuples, par exemple en Egypte et en Tunisie, se révoltent contre des structures autoritaires et non démocratiques et souhaite que ces mouvements en faveur de la démocratie l’emportent. Ces protestations sont un grand espoir pour les peuples du monde entier.

Le gouvernement allemand doit exiger de l’Egypte qu’elle n’exerce plus aucune violence contre les manifestants. La police ne doit pas être déployée contre la population. Les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’UE doivent s’exprimer pour garantir l’intégrité personnelle de l’ancien Directeur général de l’Agence pour l’Energie Atomique El Baradei, et pour l’annulation immédiate de sa mise aux arrêts domiciliaires.

L’U.E. et l’Allemagne soutiennent ces régimes non démocratiques et leur politique dans les pays arabes depuis des années. Le gouvernement allemand a autorisé l’exportation pour l’équivalent de 77,5 millions d’armes à destination du régime dictatorial de Hosni Moubarak.

Entre les Etats de l’Afrique du Nord et l’UE, il y a une coopération étroite, par exemple entre les forces de sécurité nord-africaine et l’Agence européenne FRONTEX de sécurité aux frontières, dans le but d’interdire l’afflux de réfugiés provenant des régions du Sud Sahara et désirant passer en Europe.

L’Etat allemand considère les dictatures de la péninsule arabique comme des alliés dans la prétendue guerre menée contre le terrorisme et comme une garantie de l’accès aux richesses pétrolières de la région. Sous le prétexte que les gouvernements autoritaires en Tunisie et en Egypte sont considérés comme des bastions contre l’islamisme, on a fermé les yeux sur l’emprisonnement des opposants et sur la censure des médias.

DIE LINKE exige la fin de ce double jeu à l’égard des Etats arabes. La démocratie et les Droits de l’Homme ne doivent pas être subordonnés aux intérêts de l’économie allemande.

Trop longtemps l’UE a ignoré le développement politique et social de pays comme la Tunisie, l’Egypte et le Yémen. Mais la protestation aurait pu être anticipé il y a des années au vu de la situation sociale dans ces pays.

Trad. : Mario Morisi