Interview de Joe Higgins, euro-député irlandais

mardi 15 février 2011.
 

Le secteur Europe du Parti de Gauche a réalisé une interview de Joe Higgins, eurodéputé GUE/NGL, membre du Socialist Party et de United Left.

D’où est née l’idée d’United Left ?

L’ULA est née en décembre dernier. Elle est composée du Parti socialiste, de l’alliance "Les Peuples avant les profits" et d’autres groupes de gauche. Il y a un vide majeur dans la gauche irlandaise. Le Labour a embrassé le capitalisme de marché et sera probablement impliqué dans les politiques d’austérité du FMI et de l’UE qui opèrent des coupes sauvages dans les revenus des travailleurs et dans les services publics. L’ULA espère gagner un certain nombre de député au Parlement (Dail) afin de proposer une opposition forte et une alternative socialiste.

L’United Left vise-t-elle, comme le Front de Gauche en France, à unir toute l’autre gauche irlandaise ?

L’ULA est ouverte à tous les groupes qui acceptent le fond de son programme. Ce programme rejette toute solution à la crise économique qui impliquerait des coupes sombres dans le salaire des travailleurs, les retraites ou les services publics. Le programme établit aussi que l’ULA ne soutiendra aucune coalition gouvernementale qui incluerait des partis de droite tels que Fianna Faila and Fine, deux partis capitalistes. Sur cette base, le Labour et le Sinn Fein, qu’on cite parfois parmi les forces de gauche, ne sont pas éligibles pour une alliance.

En France, le NPA, dont tu es proche, n’a toujours pas rejoint le Front de Gauche. United Left pourrait-elle lui servir d’exemple ?

Je pense que cela dépend de l’attitude du Front De Gauche vis à vis du PS. En Irlande comme en France, une unité de principe doit être fondée sur la base du refus d’appuyer un parti qui soutiendrait des coupes budgétaires au niveau municipal ou gouvernemental.

Comment United left aborde-t-elle la campagne en cours actuellement ? Quels sont les grands axes de la campagne ?

Un rejet absolu du plan d’austérité FMI / UE qui dicte des coupes sauvages au détriment des travailleurs et des pauvres pour sauver les spéculateurs sur les marchés financiers. Une opposition drastique à ces coupes et des politiques alternatives démocratiques et socialistes.

Quels résultats envisagez-vous ?

Nous proposons des candidats dans les 20 circonscriptions au Parlement le 25 février. Nous espérons avoir un certain nombre d’élus. Difficile à dire, mais trois ou quatre élus, ce serait déjà un grand pas en avant et une brèche ouverte pour une vraie gauche en Irlande.

Nous sommes en campagne en même temps en France. Ne devrait-on pas participer aux campagnes les uns des autres ? Les politiques contre lesquelles on se bat sont sensiblement les mêmes...

La Gauche devrait coopérer étroitement au-delà des frontières nationales. Nous avons besoin de relier les travailleurs pour lutter contre les attaques néo libérales que ce soit contre le gouvernement irlandais ou contre le gouvernement Sarkozy en France.


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