47 titulaires des Palmes académiques rendent leur décoration pour protester contre les suppressions de postes

lundi 21 février 2011.
 

"Nous constatons aujourd’hui, avec une infinie tristesse, que l’éducation nationale souffre de plus en plus d’une politique où la logique comptable et la notion de rendement ont pris le pas sur toute réflexion pédagogique et sociale." Dans une lettre au ministre de l’éducation nationale, qui doit être rendue publique mercredi 16 février par Charlie Hebdo, 47 titulaires des Palmes académiques annoncent qu’ils renvoient à Luc Chatel cette décoration pour protester contre les suppressions de postes et la politique d’éducation menée par le gouvernement. Parmi eux, des proviseurs, des enseignants, des inspecteurs, et d’autres personnels de l’éducation nationale, tous promus dans l’ordre des Palmes académiques pour leurs compétences et leur dévouement au service de l’éducation.

Les Palmes académiques, institution héritée d’une distinction créée par Napoléon Ier, remise au goût du jour en 1955, récompense les membres de la communauté éducative qui se sont distingués pour leur action en faveur de la jeunesse. Attribuées deux fois par an par décret du premier ministre, sur proposition du ministre de l’éducation, elles sont aussi appelées "décorations violettes".

"L’ÉCOLE QUE NOUS AVONS CONSTRUITE DISPARAÎT"

Dans l’appel "Ras les palmes !", les signataires dénoncent "la longue liste des mesures qui vont contre l’école" : "la suppression, cette année encore, de 16 000 postes qui s’ajoutent aux 50 000 de ces trois dernières années ; la suppression de la formation des enseignants (IUFM) ; la suppression de la carte scolaire ; la remise en cause de la scolarisation des moins de trois ans ; les primes aux recteurs, etc."

Les titulaires des Palmes estiment que "l’école que nous avons aimée et construite est progressivement désorganisée, dégradée et disparaît". "Accepter les Palmes académiques, c’est aussi cautionner une orientation politique : nous récusons énergiquement celle que vous mettez en place", concluent les signataires.

"RENDEZ LES PALMES"

Parmi eux, Michel Ascher, proviseur honoraire, et Pierre Housez, enseignant en retraite dans le Nord. Tous deux avaient déjà annoncé, ces dernières semaines, qu’ils avaient renvoyé leurs Palmes. "Renoncer à mon titre d’officier des Palmes académiques, c’est un peu tirer un trait sur ma carrière",expliquait Michel Ascher dans sa lettre au ministre, en décembre, s’estimant "dégouté" de la politique du gouvernement en matière d’éducation. Une initiative qui avait inspiré Pierre Housez, officier de l’ordre, qui avait organisé une cérémonie de "renvoi des Palmes".

Un réseau "Rendez les Palmes" s’est alors créé, fédéré autour de Charlie Hebdo, pour rassembler toutes les initiatives de ce type.


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