Forum du Front de gauche sur le TRAVAIL à Marseille

jeudi 24 février 2011.
 

Partage du temps de travail, sécurité sociale professionnelle… Forum riche en témoignages et en propositions, mercredi soir à Marseille, avec la participation de plusieurs centaines de syndicalistes, militants et citoyens.

Résister, oui, bien sûr. Mais aussi créer. C’est à l’articulation de ces deux dimensions qu’a travaillé le Front de gauche, mercredi soir à Marseille, dans le cadre de l’élaboration de son projet partagé. Le thème – le travail – était tout trouvé pour cette étape dans la deuxième ville de France. Résister  : Marseille connaît. La salle archicomble (« Notre nombre témoigne que quelque chose est en train de se passer. Nous avons le sentiment que nous pouvons faire basculer les choses comme personne n’en a idée », dixit Jean-Luc Mélenchon) a réservé un accueil enflammé à Christophe, représentant des postiers du 2e arrondissement de la ville en grève depuis 134 jours pour l’emploi public statutaire et contre la précarisation, ainsi qu’à Olivier Leberquier, délégué CGT de l’usine Fralib de Gémenos que la multinationale Unilever veut rayer de la carte industrielle.

Double détente pour le changement

« Au printemps 2010, nous avons mené un conflit pendant neuf semaines, a raconté ce dernier. Nous voulions une augmentation des salaires et une meilleure répartition des richesses. Maintenant, nous n’en sommes plus là. Nous disons  : “Il faut se réapproprier les richesses qu’ils nous ont prises.” » Résister et créer. Double détente pour le changement. « S’il y a une question qui montre que ce monde ne peut plus durer, c’est bien celle-là, a estimé Pierre Laurent. Cette question illustre aussi le sentiment chez les citoyens qu’il faut changer beaucoup de choses pour que la vie de chacun puisse commencer à changer un peu. »

Les trois heures d’échanges ont été marquées par de nombreux et implacables constats de souffrance mais également par la formulation de quelques pistes novatrices – ce qui était en quelque sorte le but du jeu de cette soirée thématique. Commençons par bien nommer les choses, a avancé Nadine San Nicolas, syndicaliste, qui a proposé tout d’abord que l’on n’utilise plus « les mots du capitalisme comme contrat de travail, CDI, CDD mais que l’on parle de plein-emploi solidaire ». Derrière la sémantique se cache la politique… Pierre Backman, militant communiste d’Aix-en-Provence, a ainsi apostrophé l’assemblée  : « Allons-nous accepter plus longtemps que le travail soit une marchandise, contrairement à ce que stipule la déclaration fondatrice de l’Organisation internationale du travail ? Nous ne devons plus confondre travail et emploi. La proposition est de passer du contrat de travail au statut, comme nous l’indique l’exemple de la fonction publique. »

Pour Thierry del Baldo, secrétaire de section PCF  : « Il faut reposer la question du partage du travail. Est-ce un gros mot de défendre les trente-cinq heures  ? Et de parler des trente-deux heures  ? » Jean-Claude Labranche (Gauche unitaire) a vu dans l’exemple de Fralib la validité de la proposition « de droit de préemption des salariés sur leurs entreprises ». Alain Barthe, représentant confédéral de la CGT, a versé au pot commun quelques-unes des propositions de son organisation, telles que la sécurité sociale professionnelle ou la réforme de l’assiette des cotisations. Au passage, il s’est félicité « de voir la gauche reprendre l’offensive sur le travail ». Avec l’ambition, affirmée par Christian Picquet, que la gauche redevienne « le parti du travail ».

Christophe Deroubaix, l’Humanité

Front de gauche Les trois forums à venir

Trois derniers forums nationaux du Front de gauche sont à venir :

« Quelle autre politique agricole ? », à Bagnolet, mardi 22 février, avec Pierre Laurent et Xavier Compain, (PCF), Martine Billard (PG), Gérard Bohner (GU).

« L’argent, pour quoi faire ? », au Mans, le 25 février, avec Pierre Laurent, Jacques Généreux (PG) et Christian Picquet.

« Quelle Europe ? », à Nîmes, le 2 mars, avec Pierre Laurent, Jean-Luc Mélenchon (PG) et Christian Picquet.


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