20000 manifestants à Villeneuve de Berg contre l’exploitation du gaz de schiste

lundi 7 mars 2011.
 

20.000 personnes réunies pour ce grand rassemblement contre les gaz de schiste, organisé par le collectif 07 le 26 février. Des citoyens et des élus, de tous âges, tous horizons, et motivés  ! Certains, bloqués par les flics, ont fait 5 km à pied pour rejoindre le rond point du rassemblement sur la RN102 et avoir le plaisir de huer Eric Besson avec quelques milliers de nouveaux amis.

Le matin, on était une petite centaine réunis en coordination nationale des collectifs près de Valence. J’y étais pour représenter le tout nouveau collectif drômois avec trois autres délégués. Y a été notamment décidée une grande manif le 5 mars à Doue, en Seine et Marne, qui concentre à la fois l’urgence et les enjeux démocratico-politiques... Et quelques autres surprises.

L’après midi, j’ai retrouvé Martine Billard et les copains de l’Ardèche pour défiler à l’appel du collectif avec les élue- s en écharpes, taper la discute sur les gaz de schiste et le reste, boire du jus de pomme bio sur le stand du Parti de Gauche pour me remettre de cette semaine de ouf, refaire quelques images avec l’étudiant en documentaires de Lussas qui me suit sur la thématique de l’engagement politique, féliciter ma camarade Véronique Louis de son élection en tant que maire de son village, croiser les camarades du NPA, du M’Pep, du PCF et de la GU… saluer ceux d’EELV et du PS.

Que de beau monde. Espérons qu’on sera toujours autant après les cantonales. Et on a même croisé un manifestant avec mon logo no gazaran sur le dos. Mais trêve de mots, je laisse parler les photos et les Monts d’Ardèche. C’est encore eux qui le disent le mieux, que leur gaz de schiste, on en veut pas !

Corinne Morel Darleux

PG en action numéro 56 • 4 mars 2011 • 5

2) « No gazaran » : la mobilisation contre les gaz de schiste s’amplifie

« Le 12 janvier, nous étions 20, aujourd’hui nous sommes 20.000 à Villeneuve-de-Berg ! », lance Jean-Louis Chopy, porte-parole du collectif ardéchois contre les gaz de schiste. Deux mois à peine après les premières réunions d’information, c’est une foule impressionnante qui s’est déplacée le 26 février, pour la première manifestation nationale contre l’exploitation du gaz de schiste. Ni dans le sud-Ardèche, ni ailleurs. « No gazaran », « Pas la peine d’in-schister », « Sarko-schiste, dégage ! », « Que ma montagne est belle sans gaz de schiste » sont quelques-uns des slogans lancés lors de ce rassemblement haut en couleur.

« Nous ferons tout pour nous opposer à ces permis »

Souvent en famille, avec poussettes et vélos, ils sont venus de l’Ardèche, de la Drôme, du Vaucluse, du Gard, de l’Hérault ou de l’Aveyron, principaux départements concernés par les permis signés en catimini par Jean-Louis Borloo il y a tout juste un an. Les collectifs du Lot, des Bouches-du-Rhône, ou de la région parisienne sont aussi représentés. Deux militants québécois ont fait le déplacement pour témoigner de « la formidable mobilisation citoyenne » aux quatre coins de la province, contre les puits existants et tous les projets d’extraction en cours.

La route nationale reliant Montélimar à Aubenas n’a sans doute jamais connu telle affluence. Débordés, les gendarmes ont bloqué des centaines de voitures à plusieurs kilomètres du lieu de rassemblement, obligeant de nombreux manifestants à finir le trajet à pied. Nombre d’entre eux ne sont pas arrivés à temps pour entendre le maire de Villeneuve-de-Berg, Claude Pradal, exiger que les permis soient tout simplement « annulés ». « Nous ferons tout pour nous opposer à ces permis », a lancé l’élu, car « les conséquences seraient lourdes » pour l’agriculture et le tourisme, piliers de la vie locale.

Attaquer les permis d’exploration au tribunal administratif

Fustigeant l’irresponsabilité du gouvernement qui n’a pas pris la peine de consulter ou d’informer les élus locaux, Claude Pradal a également dénoncé « les modifications apportées au code minier » qui « simplifient la vie des prospecteurs ». Les annonces de Nathalie Kosciusko-Morizet concernant une suspension des travaux d’exploration – dans l’attente des conclusions d’une mission d’évaluation – n’ont guère rassuré les manifestants. Heureux de se retrouver aussi nombreux, ils ont plutôt envie d’en découdre !

Pour Jean-Louis Chopy, porte-parole du collectif ardéchois, il faudra « empêcher les camions d’entrer sur nos territoires ». Il appelle à organiser des « pyramides téléphoniques » pour pouvoir réagir au plus vite. Les propriétaires de maisons ou de terrains qui seraient démarchés sont invités à se faire connaître pour organiser la résistance. Plus tôt dans la journée, les collectifs « Gaz de schiste – non merci », réunis à Saint-Marcel-lès Valence, ont confirmé s’appuyer sur un pool de juristes et multiplier les procédures légales pour casser les permis délivrés. Des demandes d’abrogation de certains permis ont été envoyés aux ministres Éric Besson et Nathalie Kosciusko-Morizet. Sans réponse de leur part, ces permis seront attaqués au tribunal administratif.

Engager la réflexion sur notre avenir énergétique

Les collectifs n’entendent pas pour autant abandonner le terrain. Ils ont déjà rendez-vous le samedi 5 mars à Doue (Seine-et-Marne) pour dénoncer les travaux d’exploration de pétrole de schiste dans la région. Selon les représentants des collectifs franciliens, deux fracturations hydrauliques, méthode polluante d’extraction du gaz de schiste, auraient été déjà pratiquées sur des puits en Île-de-France. De peur que les travaux reprennent après le 15 avril, date de remise du rapport d’étape de la mission d’évaluation, un « campement de résistance » est d’ores et déjà envisagé.

Une journée de mobilisation décentralisée, partout en France, pourrait être organisée le 15 avril. Des projets de jumelage avec les villes et villages québécois touchés par l’exploitation des gaz de schiste vont voir le jour. Tout comme des rencontres avec des collectifs polonais, allemands, anglais, concernés par la frénésie des gaz de schiste. La possibilité de tenir un grand rassemblement international pendant l’été est étudiée. Peut-être sur le Larzac. L’objectif ? Qu’au-delà des gaz de schiste, une véritable réflexion s’engage sur notre avenir énergétique et la surconsommation de matières premières... Tout un programme, sur lequel les futurs candidats à l’élection présidentielle auraient alors à se prononcer.

Maxime Combes

Source :

http://www.bastamag.net/article1451.html

3) L’opposition au gaz de schiste fait tache d’huile

20 000 personnes ont manifesté samedi à Villeneuve-de-Berg, en Ardèche, contre les risques 
de pollution liée 
à l’exploitation 
de ce gaz, un péril écologique qui mobilise aussi 
en Seine-et-Marne.

Après s’être distillée en quelques semaines dans tout le Midi, l’opposition à l’exploitation des gaz de schiste a jailli samedi, à Villeneuve-de-Berg, au cœur de l’Ardèche. Dans cette bourgade d’à peine 3 000 âmes, 20 000 personnes ont défilé contre des permis d’exploration accordés en catimini par le gouvernement aux lobbys pétroliers.

« Des bouchons se sont formés sur quatre kilomètres. Cela m’a rappelé la grande manifestation sur le Larzac, en 1973 », raconte Michel Wienin. Ce géologue d’Alès (et président du comité de soutien au candidat Front de gauche dans le canton de Vézénobres), bat les tribunes en Ardèche, en Aveyron, dans la Drôme ou le Gard plusieurs fois par semaine. Il y explique « le danger écologique de forages tous les 500 mètres pour pulvériser la roche avec une pression de 700 bars avec de l’argile mélangée à une quantité impressionnante de produits chimiques. Aux États-Unis et au Canada, les eaux superficielles et des nappes phréatiques ont été contaminées ».

Dans une zone géographique « où l’environnement a un impact économique important, en raison du tourisme vert et de l’attachement des habitants à leur qualité de vie », l’ampleur de la manifestation ardéchoise n’étonne pas outre mesure Michel Wienin, qui y voit plutôt un beau point de départ. Les collectifs départementaux qui se sont constitués samedi matin en coordination nationale ne se satisfont pas de la suspension de l’exploration annoncée par la ministre de l’Écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, qualifiée de manœuvre dilatoire.

Seule l’abrogation des permis permettra de sortir de la mobilisation, a déclaré José Bové, député européen Europe Écologie et fer de lance du mouvement, évoquant même un grand rassemblement cet été sur le Larzac.

Marie-Françoise Lepetit espère que le mouvement se propagera avec la même force en Seine-et-Marne, où un permis a été accordé autour de Château-Thierry. Candidate du Front de gauche aux cantonales, elle tente, avec son époux et un large collectif d’organisations politiques locales, d’obtenir des informations sur le premier préforage, réalisé dans sa commune de Doue sans la moindre concertation des élus locaux.

« Ici, c’est le triangle des Bermudes de la politique. Christian Jacob, président du groupe UMP, Jean-François Copé, président de l’UMP, et Franck Riester, tous députés du département, disent qu’ils n’étaient pas au courant. Or, M.Jacob a été rapporteur de la loi sur le Grenelle de l’environnement… » Ce samedi, une manifestation est prévue à Doue. D’ici là, le conseil municipal abordera cette question du gaz. Il s’annonce pour le moins explosif.

Pierre Duquesne

Source : http://www.humanite.fr/27_02_2011-l...


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