Europe : Une nouvelle étape se franchit dans la dictature du néolibéralisme

jeudi 10 mars 2011.
 

Votre chère « Europe qui protège » s’est solidement occupé de vous nuire

Je dis ces mots tant j’enrage de voir le peu d’espace médiatique accordé aux questions que soulèvent les dernières conclusions du conseil des ministres ECOFIN du 15 Février dernier sur le « Semestre européen ». Conclusions qui sont passées depuis dans les petites pattes des divers niveaux de cette chère Union et jusqu’à ce pauvre monsieur Van Rompuy. Ce gars est le président de l’Union, pour le cas où vous l’auriez oublié. Mais la vérité est que nous payons le pacte de fer entre l’UMP et le PS depuis le « oui », puis l’adoption en commun du Traité de Lisbonne. Leur consensus politique sur ce thème fait peser une chape de silence anti démocratique sur toute question venant d’Europe. En voici l’énoncé.

Considérant d’une part que tout est bien par principe en Europe et considérant d’autre part que les mesures qui poseraient problèmes ne peuvent être discutées à Paris vu qu’elles ont été approuvées par les compères à Bruxelles, il suit d’une façon générale qu’il n’y a rien à signaler ni à discuter. Les socialistes ont voté contre notre proposition de loi qui s’opposait à l’instauration du contrôle préalable de budgets nationaux par la Commission européenne. Ils se cachent sous les cailloux au moment où parait « le pacte de compétitivité » qui en est le cadre.

Pour la justice, notons cependant que si Henri Emmanuelli au PS n’est pas parvenu à convaincre un seul des députés de son courant de voter avec lui notre proposition de loi, il est arrivé à les convaincre de lancer une pétition contre le "pacte de compétitivité". C’est déjà ça. Et ce n’est pas rien car la défection de la gauche du PS dans ce vote n’a pas été un hasard mais l’expression d’une authentique démobilisation. Le thème est considéré par maints protagonistes comme compromettant pour l’avenir ministériel des impétrants. La reprise en main d’Emmanuelli est donc la bienvenue. Naturellement ça n’aura aucune conséquence sur la ligne du Parti Socialiste. Mais cela permet de maintenir ouverte la plaie européenne dans une organisation qui semble être surtout pressée de ne plus y penser quoiqu’il arrive. Alors même que sur cette question se joue l’avenir de la gauche sur tout le vieux continent.

De plus, en France, la crédibilité du programme socialiste se joue sur la façon dont il traitera le rapport aux accords européens en vigueur tous approuvés par le Parti socialiste européen. Or la gauche du PS a fétichisé les engagements du texte sur « l’égalité réelle ». Si modeste qu’il soit, ce texte est impossible à appliquer dans le cadre du « pacte de compétitivité » présenté par Herman Van Rompuy, qui en est la négation. Le bureau national du PS a donc rédigé une contribution, certes très gentillette, pour la réunion du PSE du début du mois de mars. Le titre montre toute l’audace du contenu. Il s’agit d’adopter un "pacte de compétitivité et d’emploi". Waou ! J’y reviendrai.


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