Le Front de Gauche contre le Pacte de compétitivité de l’Europe libérale (3 articles)

dimanche 13 mars 2011.
 

1) Le Front de gauche relance la lutte contre l’Europe libérale

Stéphane Alliès, Mediapart

Paris - Le Front de gauche repart à l’attaque de l’Europe. Afin d’exister médiatiquement au milieu des emballements sondagiers sans cesse renouvelés, l’alliance mélenchonisto-communiste fait le pari du débat de fond et du travail de terrain. Lors d’une conférence de presse à Paris, lundi, les trois porte-parole du cartel électoral à la gauche du PS (Jean-Luc Mélenchon, Pierre Laurent et Christian Picquet) ont réaffirmé leur objectif d’un score à deux chiffres aux prochaines cantonales, et annoncé leur volonté de porter le fer européen.

Dans la foulée d’un « forum sur l’Europe » ayant réuni 600 personnes à Nîmes mercredi dernier, ils espèrent ainsi remobiliser l’électorat du « non de gauche » au traité européen de 2005, en menant campagne contre le futur pacte de compétitivité européen qui sera débattu par les gouvernements à Bruxelles, les 11, 24 et 25 mars prochain.

« Face à toutes les manipulations de l’opinion, c’est le Souverain qui va s’exprimer. Et ce sera la méta-réalité face à la réalité des urnes » , estime ainsi Mélenchon en parlant des cantonales. Selon lui, pendant qu’ « on nous distrait avec des sondages à un an de la présidentielle, et alors que tout est fait pour que nous devions nous ranger derrière une candidature unique, sans parler de programme et au nom des seules peurs collectives, un super-traité de Lisbonne anti-social n’est absolument discuté nulle part. »

Ce nouveau totem euro-libéral, après la directive Bolkestein ou le TCE, c’est le pacte de compétitivité.

A Nîmes, Pierre Laurent le résumait comme tel : « Blocage des salaires, retraite à 67 ans, allègement de la fiscalité sur le patrimoine et augmentation de la TVA... Ils veulent graver dans le marbre européen ce que nous avions refusé en 2005 ! » Le secrétaire national du PCF entend désormais mener avec ses partenaires « un travail de révélation et d’explication, avec un matériel commun à toutes les composantes du Front de gauche. En relais de syndicats déjà mobilisés et très remontés au niveau européen » .

Plusieurs réunions du parti de la gauche européenne, que préside Pierre Laurent, organisent la mobilisation (l’un à Porto le week-end dernier, un autre à venir à Athènes) et un grand meeting devrait avoir lieu en France début mai.

Si le Front de gauche entend retrouver l’aura de la dynamique unitaire de 2005, il ne semble pas pour l’instant avoir imaginé d’élargissement de la contestation, au-delà de ses propres forces. « 

Nous devons être ceux qui ouvrent la voie pour sauver l’honneur de la gauche, s’est exclamé Christian Picquet. On interpelle tous ceux à gauche qui ont le sens de l’intérêt social des citoyens face à la liquidation de la souveraineté populaire. Il ne devrait pas y avoir une voix à gauche qui ne se joigne à nous. Ne pas le faire, c’est ouvrir un boulevard au repli identitaire de l’extrême droite. »

Pour Pierre Laurent, « l’Europe, comme le sort des services publics, est une question marginalisée dans le débat public aujourd’hui, et nos rencontres sur tout le territoire nous confortent dans la volonté de bousculer la hiérarchie des problèmes qu’on cherche à nous imposer. Le pays n’attend pas un grand débat sur l’islam... »

2) Pacte de compétitivité et d’emploi : ce nouvel assaut de "l’Europe qui protège" contre les travailleurs ne va pas être simple à contrer

3) Le front de gauche dénonce le pacte de compétitivité pour l’UE

Lilian Alemagna, Libération

Jean-Luc Mélenchon, les communistes et leurs alliés promettent une « contre-offensive » contre le pacte de compétitivité proposé par l’Allemagne à ses partenaires de l’Union européenne. « Ce pacte marche comme un super-traité de Lisbonne avec des modifications extraordinaires du droit du travail et annonce la fin de la protection sociale », a lancé Mélenchon hier après un sommet des responsables du Front de gauche. « Il y a un travail de révélations à faire sur un thème totalement occulté du débat national », a plaidé Pierre Laurent, secrétaire national du PCF. Le Front de gauche interpelle ainsi le PS et Europe Ecologie - Les Verts. « Il ne devrait pas y avoir à gauche de voix contre cette machine à broyer les conquêtes sociales », s’est insurgé Christian Picquet, porte-parole de la Gauche unitaire. Se rappelant aux bons souvenirs de victoire du référendum sur le traité constitutionnel de l’UE en 2005, le Front de gauche annonce une « grande initiative publique » début mai à Paris.


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