Quel bilan du premier tour des cantonales 2011 ? (revue de presse 7 articles)

mercredi 23 mars 2011.
 

2) Le Front de gauche passe devant les écologistes. Article du Monde 22 mars 2011

On est la deuxième force à gauche ! " Les militants, tant ceux du PCF que ceux du Parti de gauche (PG), exultaient dimanche soir. Le Front de gauche (FG), alliance des deux partis et de la Gauche unitaire, a ainsi reconquis la place que les écologistes lui avait chipée lors des régionales. Avec 8,74 % (plus de 10 % sur les 1 600 cantons où ils se présentaient, soit trois points de plus qu’en 2004), Pierre Laurent et Jean-Luc Mélenchon peuvent souffler.

Les totalisations ont été compliquées à faire, tant les étiquettes variaient au ministère de l’intérieur
- PCF, PG, extrême gauche ou divers gauche. Mais peu importe, " quelles que soient les manipulations, on a gagné notre pari d’un score à deux chiffres ", se félicitait M. Mélenchon. " Les résultats sont satisfaisants ", réagissait plus modestement Pierre Laurent. " Le Front de gauche prend une large part dans les bons résultats de la gauche ", soulignait le secrétaire national du PCF. Selon ses calculs, lors du second tour, les communistes devraient augmenter leur nombre d’élus (104 sortants). Les amis de M. Mélenchon perdent en revanche leurs deux élus en Essonne.

Soulagement

Les résultats du FG semblent en progression par rapport aux régionales. Mais surtout, à leur grand soulagement, les communistes vont conserver leurs deux départements, l’Allier et le Val-de-Marne.

Dans le premier, les communistes devraient garder leurs neuf sièges et en gagner un sur les socialistes à Dompierre-sur-Besbre.

Le Val-de-Marne devrait aussi rester sous couleur communiste. La concurrence de l’alliance du PS et d’Europe Ecologie n’aura pas réussi à faire tomber les élus sortants. Un canton devrait même basculer : celui de Villeneuve-Saint-Georges, où le Front de gauche passe devant le PS sortant. A Valenton, le candidat écologiste Xavier Cantat, compagnon de Cécile Duflot, a perdu son pari de les supplanter.

Cette offensive conjointe des socialistes et écologistes sur les fiefs communistes a également échoué en Seine-Saint-Denis. Le PCF et ses partenaires les devancent à Saint-Ouen, Saint-Denis, Villepinte. Ils arrivent même en tête dans le canton d’Aubervilliers au détriment du sortant PS.

Seule consolation, le canton de Sevran : l’écologiste Jean-François Baillon, soutenu par le maire Stéphane Gatignon, conseiller général sortant élu sous l’étiquette PCF et récemment converti à Europe Ecologie, a remporté son duel face au PCF.

Claude Bartolone devrait conserver sans problème la présidence du conseil général de Seine-Saint- Denis, mais sa stratégie de coups de boutoir contre les bastions communistes semble rencontrer des résistances. " Les électeurs ont vu clairement où était l’intérêt de la gauche ", remarquait M. Laurent.

Sylvia Zappi

3) Le Front de gauche, deuxième force à gauche Article de L’Humanité 22 mars 2011

Le rassemblement réalise de bons résultats dans de nombreux cantons et confirme son ancrage dans le pays. Il arrive devant Europe Écologie-Les Verts, avec un score de 9 %. Autour de 10 % dans l’ensemble des cantons où il se présentait. Voire un peu plus. 10,38 % exactement, selon le Parti de gauche. Et 8,92% des voix au plan national en France métropolitaine.

C’est l’étiage du Front de gauche au premier tour, selon ses composantes, qui contestent la méthode de comptage du ministère de l’Intérieur. Celui-ci a séparé artificiellement les candidats du Front de gauche en deux catégories (PCF et PG), et classé d’autres en « divers gauche ». Mais quel que soit le calcul, PCF et PG se retrouvent pour apprécier le résultat à sa juste valeur.

Dans un communiqué commun, le PCF, le PG et la Gauche unitaire (GU) se réjouissent que le Front de gauche poursuive «  son avancée », alors qu’il se présentait pour la troisième fois au suffrage universel. C’est, pour Jean- Luc Mélenchon (PG), « une poussée considérable » par rapport aux élections européennes de juin 2009 (6,45 %). La GU parle d’une « forte poussée », par rapport aux régionales de mars 2010 (6,95 % dans 17 régions sur 22).

L’enracinement est palpable à mesure que s’égrènent les résultats. « Notre rassemblement obtient un score supérieur à celui que le PCF avait recueilli en 2004 », indique Pierre Laurent (PCF). Lequel affirmait dimanche : « La plupart des élus communistes sont en situation d’être réélus. » Un scénario réaliste notamment dans le Val-de-Marne, où dans de nombreux cantons les candidats voient leurs résultats progresser significativement. Ainsi, à Ivry-sur-Seine, le Front de gauche passe de 30 à 42 % ; à Villejuif, de 27 à 35 % et à Villeneuve-Saint-Georges, de 16 à 25 %. Dans l’Allier, le PCF fait mieux que résister sous le label Front de gauche. Ici, ni le PS ni la droite ne semblent en mesure de lui contester la présidence du département.

Le Front de gauche peut se féliciter d’avoir réussi à s’ancrer dans le paysage.

Il entend, selon Pierre Laurent, « relever le défi d’une alternative de gauche courageuse et combative ». Désormais, «  quatrième force politique du pays et deuxième à gauche », selon Jean-Luc Mélenchon, le rassemblement veut amplifier sa construction pour « bousculer davantage la donne à gauche », estime Christian Picquet (GU)

Mina Kaci

4) Le Parisien, Aujourd’hui en France du lundi 21 mars 2011

Le Front de gauche tient le choc

« Le Front de gauche confirme son avancée. » Hier soir, le communiste Pierre Laurent et son allié Jean-Luc Mélenchon ne cachaient pas leur satisfaction. Avec près de 9% au niveau national, le Front de gauche dispute la deuxième place à gauche aux écologistes. Surtout, le PC, qui détient encore deux départements, le Val-de-Marne et l’Allier, pense être en mesure, dimanche soir prochain, de garder ses deux derniers bastions. « Nous devrions conserver tous nos élus et peut-être même en gagner », glisse un cadre communiste optimiste.

R.L.

Entre les images de la guerre en Libye et la menace nucléaire persistante au Japon, on en aurait presque oublié que la journée d’hier était un dimanche d’élections. Quelque 21 millions de Français étaient appelés à renouveler la moitié des exécutifs des 100 départements (soit 2026 cantons sur 4039), seul Paris ne votant pas. Pour ce premier tour des cantonales, dernier scrutin avant le rendezvous de la présidentielle de 2012, les grandes gagnantes sont l’abstention... et Marine Le Pen.

Les urnes boudées

Ce désintérêt des électeurs avait beau être attendu, à l’issue d’une campagne totalement atone et pour un scrutin atypique (les cantonales sont d’habitude couplées avec les régionales ou les municipales), le chiffre de l’abstention n’en reste pas moins impressionnant... et inquiétant : 55,63%.

Soit davantage qu’aux régionales de 2010 (qui avaient elles-mêmes connu un taux record pour un tel scrutin) et presque autant qu’aux européennes de 2009, traditionnellement les élections qui mobilisent le moins. Interrogés par l’institut de sondage Harris Interactive, des abstentionnistes mettent en cause « l’absence globale de programme des candidats ». « La politique est pourrie, même dans notre soi-disant démocratie, je ne crois plus en des hommes ou des femmes sincères et honnêtes », dit un autre.

Le FN confirme sa poussée

Là aussi, il ne s’agit que d’une demi-surprise, tant les sondages avaient révélé, ces dernières semaines, la percée de Marine Le Pen dans l’opinion. Reste que ce scrutin local n’est pas favorable au FN, qui ne comptait d’ailleurs aucun conseiller général sortant. Avec un score dépassant les 15%, il talonne même l’UMP - mais en reste loin, il est vrai, si l’on ajoute les alliés du parti présidentiel. Dans la mesure où ces cantonales font office de répétition générale avant 2012, c’est un sérieux avertissement pour Nicolas Sarkozy, qui sait désormais qu’il devra bel et bien compter avec Marine Le Pen dans la bataille du premier tour. Les motivations des électeurs du FN ? Harris Interactive en a sondé certains, dont voici les réponses : « Je suis pour les idées du FN, pour que le France se redresse et qu’elle appartienne à ses citoyens, les Français », ou encore : « Un coup de semonce aux politiques qui semblent ne pas mesurer les préoccupations des Français. »

La gauche a le vent en poupe

Martine Aubry poursuit sur sa lancée des régionales de l’an dernier, qui avaient vu le PS réaliser son plus haut score sous la Ve République. Le PS a su jouer du vote sanction contre Sarkozy, tout en bénéficiant de la très forte implantation de ses « barons » dans les régions. Autres satisfaits de ces cantonales, les écolos, qui ont dû bénéficier d’un « effet Japon », et le Front de gauche de Mélenchon et ses alliés communistes.

Henri Vernet

5) Cantonales : Aubry s’insurge, Mélenchon a « atteint son objectif » - par 20minutes.fr le 21 mars 2011

Au lendemain du premier tour des élections cantonales, et de la percée du Front national, les réactions sont nombreuses.

Martine Aubry a ainsi jugé dès dimanche soir que les chiffres de ce premier tour tels qu’ils otn été annoncés par le ministère de l’Intérieur étaient « particulièrement scandaleux ». « Les chiffres du ministère de l’Intérieur sont particulièrement scandaleux parce qu’ils mettent en "divers gauche" les candidats que nous soutenons, c’est 25% plus 6%. Aujourd’hui, nous sommes à 31% et non pas à 25% + 6% comme le dit le ministre de l’Intérieur », a-t-elle indiqué.

La première secrétaire du PS a aussi critiqué la façon dont le ministre de l’Intérieur Claude Guéant a présenté les résultats de la droite : « Ils ont fait éclater le Front de gauche et le PCF en trois morceaux alors qu’ils ont rattrapé tous les divers droite qui n’étaient pas avec eux pour agréger. Ils prennent tout ce qui n’est pas la gauche et le Front national pour eux ! »

Le Front de Gauche a « atteint son objectif »

Jean-Luc Mélenchon, co-président du Parti de gauche, a pour sa part estimé que son parti avait « atteint son objectif ». « Nous avons atteint l’objectif que j’avais fixé pour le Front de Gauche d’un score à deux chiffres. » Pour lui, il s’agit d’une « poussée considérable par rapport aux élections de 2009 et 2010 où le Front de Gauche atteignait 6% des suffrages au plan national ». « Notre ténacité et notre clarté nous valent la confiance d’un nombre grandissant de nos concitoyens. Le Front de Gauche est désormais la 4ème force politique du pays et la 2ème force à gauche », a-t-il fait valoir.

6) Libération du lundi 21 mars 2011

Le premier tour des cantonales, dernier test électoral avant la présidentielle de 2012, mais aussi ultime scrutin de ce type avant la réforme territoriale de 2014, aura au moins battu un record : celui de l’abstention (54%), supérieur de près de 20 points à celui de 2004. Moins de 46% des 21,4 millions d’électeurs appelés à élire un conseiller général dans les 2 026 cantons renouvelables hier se sont donc rendus aux urnes. Un taux historiquement bas qui a permis au FN de réaliser une percée (15% environ) tandis que l’UMP plafonne à 16%, loin derrière le PS qui obtient près de 25%.

Conséquence de ce recul de la droite républicaine, il y aura au second tour une cinquantaine de duels entre le FN et la gauche mais aussi quelques face à face entre l’extrême droite et l’UMP.

Crise

Premier sur les plateaux télé hier soir, le secrétaire général de l’UMP, Jean-François Copé a surtout cherché à minimiser le très faible score de sa formation, talonnée par le FN. « Vu l’abstention, on ne pourra pas tirer d’enseignement national de ce scrutin », a-t-il expliqué. Pour tenter de masquer l’échec du parti majoritaire, le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, n’a pas hésité à revendiquer les nombreux suffrages obtenus par les « divers droite ». Résultat, selon lui :« 32,5% pour la majorité présidentielle » ! Il n’empêche, Claude Goasguen député UMP de Paris, a admis hier soir que « c’est un avertissement lancé à l’UMP et à Nicolas Sarkozy. Nous sommes en pleine période de crise, les gens ne sont pas contents ». Renvoyant dos à dos hier soir le Front national et le Parti socialiste, Jean-François Copé a mis dans le même panier le refus du vote pour le FN et celui d’un « front républicain » contre l’extrême droite, donnant implicitement au parti de Marine Le Pen un poids comparable à celui de Martine Aubry, et encourageant de manière peu citoyenne l’abstention des électeurs de la droite modérée pour le second tour.

Avec environ 25% des voix, selon les estimations connues hier soir, et sans compter les « divers gauche » (6%), le PS arrive largement en tête. Il ne pavoise cependant pas et il faudra attendre le second tour pour voir si cette avance permettra à la gauche de conquérir quelques départements. Elle en détient actuellement 58, contre 44 à droite. Hier soir Martine Aubry (PS), Cécile Duflot (EELV) et Pierre Laurent (PCF) se sont réunis sur une péniche à Paris pour lancer un appel « au rassemblement de la gauche pour le deuxième tour ».

Le Parti communiste, lui, s’est concentré sur la défense de ses deux derniers bastions du Val-de- Marne et de l’Allier, laissant Jean-Luc Mélenchon mener campagne au nom du Front de Gauche.

Lequel était globalement crédité hier de 9% des voix. Quant aux écologistes et Verts (EELV), avec 8%, ils progressent par rapport à 2004 mais ne semblent pas tirer bénéfice de l’inquiétude provoquée par l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima.

Côté UMP, où on avait incité les candidats à jouer la carte des enjeux locaux sans mettre en avant leur étiquette, la stratégie de dépolitisation reposait sur un petit calcul de sociologie électorale : plus l’abstention serait élevée, plus le poids de l’électorat âgé, plutôt à droite et légitimiste, se ferait sentir. Cela a permis à des conseillers sortants bien implantés localement de tirer leur épingle du jeu. C’est le cas des centristes Hervé Morin dans l’Eure, de François Sauvadet en Côte-d’Or, de l’UMP Eric Ciotti, président sortant du conseil général des Alpes-Maritimes et, de justesse, de Bernadette Chirac en Corrèze.

Réforme

Les élections cantonales n’ont jamais passionné les foules. Mais comme elles avaient été couplées ces dernières années avec d’autres scrutins, les régionales en 2004 et les municipales en 2008, cela s’était moins vu. Cette fois, on ne votait que pour des cantonales. Et tout s’est conjugué ce week-end pour tenir les électeurs éloignés des isoloirs. De la menace nucléaire au Japon aux frappes aériennes en Libye, en passant par la réforme territoriale qui a réduit de moitié la durée du mandat des futurs élus : trois ans au lieu de six, afin que l’ensemble des futurs nouveaux cantons soient renouvelables en 2014 et non par moitié tous les trois ans comme c’était le cas jusqu’ici. Hier soir le ministre de l’Intérieur Claude Guéant a pris argument de cette abstention record pour dire que la réforme territoriale de 2014 n’en était que plus nécessaire, et qu’elle « prenait tout son sens ».

Par François Wenz-Dumas

7) Sud Ouest (site web) du Lundi 21 mars 2011 Les socialistes girondins confrontés à la montée du Front national

Avec cinq élus dès le premier tour et nombre de sortants en position de retrouver leur siège, les socialistes auraient pu avoir le sourire hier soir au Conseil général. Et pourtant non. La satisfaction était fortement tempérée par le fait majeur de ce premier tour en Gironde : la croissance du Front national avec six duels PS-FN au second tour. Calcul politique ou alarme sincère ? L’heure était à une certaine dramatisation à la mi-temps de ces cantonales : « L’avenir du pays est un peu en jeu », n’hésitait pas à proclamer Michèle Delaunay.

Arrivé tardivement de Carbon- Blanc, Philippe Madrelle, contraint à un deuxième tour malgré un vote supérieur à 50 %, était même à deux doigts de se mettre en colère : « La république de Nicolas Sarkozy se déglingue. Quand un gouvernement pratique une politique liberticide, voilà ce qui arrive. Le président de la République conduit son camp à la ruine. C’est maintenant le combat des démocrates et des républicains contre le populisme. Si la droite parlementaire pratique le ’’ni-ni’’, c’est grave. Encore heureux que chez moi, je bloque le FN. »

« Le parti des ouvriers »

Le président du Conseil régional, Alain Rousset, renchérissait : « Quand un parti au pouvoir chasse sur les terres du Front national, il reçoit un splendide désaveu. Voilà maintenant le FN devenu le premier parti de la classe ouvrière et il faut que le PS réponde à ce défi. La bête n’est pas morte alors que l’UMP croyait l’avoir tuée. »

Mais alors, quid du Front de gauche, qui devait justement capitaliser ce mécontentement populaire ?

Gérard Boulanger, conseiller régional, ne pense pas que les ouvriers aient basculé vers l’extrême droite en réaction contre la politique du gouvernement : « Ce mécontentement-là commence à s’incarner dans le Front de gauche », juge-t-il, citant les bons scores de Jean-Jacques Paris à Bègles ou Lionel Chollon à Cadillac. « Mais pour cela, il faut une véritable démarche unitaire qui n’a pas existé partout, je pense notamment à Belin-Béliet. »

Pour Philippe Plisson, conseiller socialiste rural, réélu au premier tour, le parti de Jean-Luc Mélenchon ne représente pas ce vote néopoujadiste : « C’est une réaction de rancoeur et de frustration, un signal de détresse des laissés-pour-compte du sarkozysme, un appel au secours. En votant FN, ces électeurs ont voulu faire ch... la classe politique dans son ensemble et ils y sont parvenus. Chez moi, il n’y a pas d’insécurité, pas de racisme mais beaucoup de gens écoeurés par les inégalités. »

Cette rancoeur, Pascale Got l’avait vue monter dans le Médoc : « Pendant toute ma campagne, j’ai compris que j’aurais à affronter le FN au second tour », affirme-t-elle. « L’extrême droite a été renforcée par le fort taux d’abstention », complète Yves Lecaudey, vice-président du Conseil général. Mais pour Pascal Got, les électeurs du FN « se sont trompés d’élection ; en fait, ils étaient déjà en 2012 ».

Reste quand même à savoir comment la droite classique va réagir à cette situation inédite en Gironde : « J’attends avec curiosité de voir quelles consignes le patron de l’UMP départementale, Alain Juppé, va donner à ses électeurs. Nous, en 2002, on n’a pas failli, on a voté Chirac pour faire barrage au FN. Alain Juppé doit clairement prendre position contre la xénophobie du FN. »

HERVÉ MATHURIN


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