Pérou : « Gana Peru » (équivalent du Front de Gauche), grand vainqueur des élections avec Ollanta Humala (5 articles)

vendredi 29 avril 2011.
 

Dimanche 10 avril, les péruviens étaient appelés aux urnes pour les élections générales. On y élisait à la fois le président de la République, les députés nationaux et les députés au Parlement andin. Les résultats sont sans appel. L’équivalent du Front de Gauche au Pérou, « Gana Peru », est le grand vainqueur des élections. Son candidat au premier tour des présidentielles, Ollanta Humala fait plus de 31%, loin devant les 23.47 % de son adversaire, Keiko Fujimori, fille du dictateur du même nom.

Le président sortant était un socialiste. Alan Garcia. Son parti, l’APRA, est membre de l’Internationale socialiste. Je note avec satisfaction les résultats des élections législatives à un tour. L’APRA social démocrate y est tombé à 6% ! Une déroute à la mesure de la nocivité de ce parti et de son personnage emblématique. Les socialistes n’avaient d’ailleurs pas de candidat à la présidentielle. Ils ont préféré soutenir le très libéral leader de droite Kuczinky. Ce dernier est arrivé pour sa part en troisième position. Bon débarras. La déroute du parti d’Alan Garcia est vraiment un soulagement. Son gouvernement de coalition avec la droite a mené une politique des plus droitières de l’histoire du Pérou. Garcia lui-même est une caricature. Déjà Président de la République de 1985 à 1990, il a ordonné des centaines d’exécutions arbitraires entre 1986 et 1988. Un massacreur. Le bilan est lourd. Exécution sommaire de plus de deux cents détenus dans les prisons de Lurigancho, de el Fronton et de Santa Barbara, massacre de paysans à Accormarca, massacre de Cayara. J’en passe malheureusement.

A partir de là, le score d’Ollanta Humala, est plus qu’une bonne nouvelle. Il s’élève à plus de 50% dans les régions où les multinationales exploitent minerais, pétrole, gaz, électricité au détriment des populations locales. Le second tour aura lieu en juin. Surveillez la mise en marche de la machine à calomnier d’ici là. Ça va être un festival.

Jean-Luc Mélenchon

4) Pérou : L’autre gauche en tête des présidentielles avec Ollanta Humala (article national PG)

Les estimations au lendemain des élections générales (présidentielle-législatives-parlement andin) péruviennes ne laissent pas la part au doute. Avec plus de 31% des voix à cette heure, Ollanta Humala est largement en tête du premier tour de l’élection présidentielle.

Selon les derniers résultats officiels, les élections législatives (à un seul tour) portent le groupe Gana Perù à 24,7%, soit 44 députés sur 130. Gana Perù serait donc le première force de ce Parlement. Elle sera malheureusement loin d’être majoritaire. Fuerza 11, le parti de Keiko Fujimori, fille du dictateur du même nom la talonne avec ses 23%. L’alliance centriste de Toledo obtient pour sa part 14,9% et la très libérale alliance de Kuczinski 14,8%. Le parti apriste (Internationale socialiste) d’Alan Garcia, est quant à lui descendu à 6%.

La victoire d’Ollanta est, entre autres, le symbole de la défaite de l’idéologie du « chorreo », prôné par l’ex-président Toledo. Le « chorreo » (vases communicants) consiste en l’idée qu’il faut accepter que les plus riches s’enrichissent car cela finira par profiter aux plus pauvres. Les Péruviens lui ont préféré la redistribution des richesses proposée par Humala.

Il est d’ailleurs remarquable que dans les régions où les multinationales exploitent minerais, pétrole, gaz, électricité au détriment des populations locales et sans payer d’impôts dignes de ce nom, Ollanta et Gana Perù atteignent des scores de parfois plus de 50% ! Mieux : même dans les grandes villes, où Ollanta est généralement moins populaire, l’autre gauche progresse et se retrouve au coude à coude avec la droite.

Reste que le second tour est incertain. À cette heure, on ne sait toujours pas qui du libéral Kuczinski et de la droitière Fujimori sera l’opposant d’Ollanta. Les dernières estimations semblent donner l’avantage à cette dernière.

Le Parti de Gauche se félicite du score obtenu et assure Ollanta Humala, Gana Perù et ses militant-e-s de son soutien.

Vamos con Ollanta !

Céline Meneses, Antoine Garcia et Eduardo Meneses (PG)

3) Pérou : Ollanta Humala, candidat de gauche, remporte le 1er tour des élections présidentielles

Le candidat Ollanta Humala, ancien militaire (colonel de l’Armée) de gauche du parti « Gana Perú », a remporté le premier tour des élections présidentielles péruviennes qui se sont tenues, hier dimanche 10 avril, avec 27,62 %. Il est assuré de participer au second tour qui aura lieu le 5 juin prochain.

Il sera alors opposé à la représentante du parti Fuerza 2011, Keiko Fujimori, fille de l’ancien mandataire Alberto Fujimori, aujourd’hui emprisonné pour violation des Droits de l’Homme.

Les chiffres officiels ont placé sans équivoque le candidat de gauche et fervent défenseur d’une plus grande justice sociale, Ollanta Humala à la tête des suffrages.

Les résultats officiels, partiels, étaient à peine tombés que le candidat Humala, âgé de 48 ans a déclaré « Tout nous prouve que nous sommes au second tour des élections présidentielles » avant de préciser » nous en appelons à l’unité pour tous ceux qui aspirent à une grande transformation ».

L’ancien président Toledo a reconnu son échec et a déclaré » le Pérou a exprimé sa colère et son mécontentement face à une croissance économique qui ne permet pas une redistribution équitable des bénéfices ». L’annonce officielle des premiers résultats a généré une confusion du fait que les premières enquêtes donnaient en outsider la candidate Fujimori suivie de Kuczynski avant que la tendance ne s’inverse.

Les élections péruviennes doivent permettre, certes, de désigner le prochain président de la République, successeur de l’actuel chef de l’État Alan García, mais aussi deux vices-présidents, 130 congressistes et 15 représentants pour le Parlement andin.

Magdalena Chu a précisé que les élections s’étaient déroulées sans incident majeur à travers le pays, à l’exception de trois centres situés dans une zone « cocalera » (de culture de la « coca ») où de nombreux groupes armés en lien avec le narcotrafic évoluent . À la mi-journée, les seuls incidents ont eu lieu lorsque le candidat Humala a été interpellé sous le qualificatif « d’assassin ! » et de « Chavez, non ! » alors qu’il se rendait au bureau de vote avec son épouse Nadine Heredia, dans un bureau situé dans un quartier de Lima.

Le candidat, vainqueur du premier tour, bénéficie d’un important soutien parmi la population la plus pauvre essentiellement dans les zones andines. Il a promis que s’il était élu, il convoquerait une Assemblée Constituante qui instaurera, entre autres, la nationalisation de certaines entreprises à l’instar du modèle instauré par son homologue Chavez au Venezuela et suivi par la Bolivie, l’Équateur ou encore le Nicaragua.

La répartition des votes, à l’heure actuelle, pour le reste des candidats est la suivante : Alejandro Toledo (15,37 8%), Luis Castañeda (11,507 %), José Antonio Ñique de la Puente (0,260 %), José Noriega (0,112 %), Juliana Reymer (0,099 %), Rafael Belaunde (0,096 %), Humberto Pinazo (0,057 %) et le candidat Manuel Rodríguez Cuadros (0,043 %).

Ce sont hier 19,9 millions d’électeurs qui ont été appelés aux urnes pour statuer sur le nom du prochain chef de l’État péruvien.

Le vainqueur Ollanta Humala, dont le nom en langue aymara (langue indigène) signifie « Le guerrier qui voit tout » se définit comme un nationaliste alors que ses opposants le dénigrent en le qualifiant de « Pro Chavez », cependant le candidat dit se sentir plus proche du courant politique et économico-social défendu par le Brésil ou encore l’Argentine. Humala a séduit les secteurs les plus démunis de la société qui représentent 34 % de la population en expliquant que la croissance économique ne bénéficiait pas aux plus pauvres.

Source : http://www.actulatino.com (extraits)

3) Message

Étant franco-péruvien, je suis avec intérêt les élections au Pérou. En mettant Ollanta Humala, le candidat de gauche, en tête, les Péruviens ont donné une claque au néolibéralisme et au consensus de Washington. Mais ce résultat est diabolisé et on assiste à une scandaleuse intervention des organismes financiers, notamment du FMI et de la Banque mondiale, qui félicitent la miraculeuse croissance péruvienne et recommandent la continuité. Notre cher candidat virtuel à la présidentielle est allé personnellement féliciter Alan Garcia. Celui-ci finit pourtant son mandat avec une impopularité record malgré le « miracle » car les Péruviens ont fait des sacrifices et n’en voient pas les fruits.

4) Le PC péruvien (PCP) se félicite du succès du candidat de gauche Ollanta Humala au premier tour des présidentielles

Le Parti communiste péruvien (PCP) a salué ce soir le succès électoral obtenu par le candidat à la présidence, Ollanta Humala du rassemblement « Gana Perú » dont font partie les communistes, s’associant au succès obtenu lors de cette première étape et soulignant que « nous réaffirmons notre engagement à obtenir la victoire définitive lors du second tour des élections présidentielles », qu’il a qualifié de bataille décisive.

Voilà ce qu’a exprimé le Dr. Bernardo Millones, sous-secrétaire-général du PCP au nom de la commission politique du Parti : « Le PCP sera en première ligne pour former le grand front anti-impérialiste pour la souveraineté nationale qui rende possible les transformations dont le Pérou a besoin pour son développement à long terme », souligne la note publiée sur le site du PCP.

Pour sa première analyse de ces élections, le PCP note : « La candidature à la présidentielle de Ollanta Humala a remporté une importante victoire électorale, désormais il faut nous préparer à livrer la bataille décisive pour en finir avec vingt années d’hégémonie néo-libérale et ouvrir une nouvelle étape dans l’histoire de notre patrie. »

Et il poursuit : « Si les tendances électorales annoncées par les sondages à la sortie des urnes se confirmaient, le second tour mettrait aux prises Ollanta Humala et Keiko Fujimori. Soit, la proposition de changement exprimée par Ollanta Humala et la continuité néo-libérale représentée par l’héritière de l’ancien président corrompu Fujimori ».

« Ce scénario électoral pose de nouveaux défis pour le second tour. La première des choses est de savoir quelle sera l’attitude qu’adopteront les grands groupes économiques, si ils maintiendront une attitude impartiale lors du second tour électoral ou si ils participeront activement à la campagne contre Humala », exprime cette analyse du PCP.

Un deuxième élément à prendre en compte, « c’est de savoir quelle décision prendront Kuczynski, Toledo y Castañeda vis-à-vis du second tour, et jusqu’à quel point les électeurs qui ont soutenu ces candidatures respecteront de façon disciplinée les directives prises par les dirigeants de partis », fait remarquer le PCP.

« Si on voit les choses en noir et blanc, il existe de plus fortes affinités programmatiques entre Kuczynski, Toledo, Castañeda et Fujimori qu’avec Ollanta. Donc, le plus probable reste que les candidats battus au premier tour cherchent à se rapprocher de Fujimori, et comme ils nous y ont déjà habitués, appellent à voter d’une voix faiblarde pour Keiko Fujimori, reproduisant ce qui s’était passé aux élections de 2006 quand Garcia avait gagné au second tour grâce au soutien de la droite. »

Et plus loin, le PCP signale : « Toutefois, il faut prendre compte le fait que le fujimorisme continue d’être l’épine dans le pied d’une partie importante de la droite libérale et démocratique. Par ailleurs, le comportement des électeurs péruviens n’est pas déterminé par des allégeances politiques ».

Le PCP en conclut : « Cela signifie que le second tour électoral reste totalement ouvert. Il faut construire les possibilités de victoire par une stratégie intégrale qui analyse de manière réaliste le paysage politique après le 10 avril. »

Finalement, souligne-t-il : « Le Pérou continue d’être un pays déchiré où il n’existe toutefois pas de force politique majoritaire capable d’imposer son programme, cela nous pousse à continuer de mettre en œuvre une campagne de diffusion du programme de Gana Peru pour construire une nouvelle majorité politique et sociale qui soit la force motrice du changement dont la patrie a besoin. »

« Mais en attendant, aujourd’hui nous avons le droit de fêter le succès obtenu lors de ce premier tour ».

Article de Tribuna popular, organe du PC Vénézuélien


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