Dans toute la Côte d’Ivoire la soldatesque de Ouattara massacre les partisans de Laurent Gbagbo

mardi 19 avril 2011.
 

Désordre, exactions et pillages en Côte d’Ivoire

La situation restait très confuse, ce 15 avril, à Abidjan, où des habitants craignaient de voir s’installer dans la durée un lourd climat d’insécurité. « Malgré les messages d’apaisement, des bandes armées incontrôlables continuent de sévir, témoigne un militant de la société civile. Il y a des pillages, des exactions dont il est difficile d’identifier les auteurs. » Ces pillages semblent avoir pris des proportions quasi industrielles, des camions attendant parfois les pilleurs à la sortie des maisons ciblées. Même les stocks du Programme alimentaire mondial ont été pillés. Des hommes en tenue militaire s’adonnent à des vols de voitures présentés comme des « réquisitions ».

Alassane Ouattara a implicitement reconnu, mercredi, lors de sa conférence de presse, l’implication d’éléments de ses Forces républicaines de Côte d’Ivoire dans ces pillages. « Tous les soldats des Forces républicaines qui seront identifiés comme ayant été des pilleurs seront immédiatement radiés des FRCI », a-t-il prévenu. Le président ivoirien s’est également engagé, une nouvelle fois, à faire la lumière sur les massacres dont ses troupes sont accusées dans l’ouest du pays. « Les personnes, quelles qu’elles soient, qui sont responsables de ces crimes, seront jugées et condamnées selon les lois nationale et internationale », a-t-il insisté. Mais quelle marge de manœuvre aura-t-il face aux forces armées qui l’ont installé au pouvoir  ? « Ouattara est dépassé par ses propres troupes, qui se paient, par les pillages, sur le dos de la population », analyse un cadre du Front populaire ivoirien. Malgré l’appel du président à se garder de représailles, « la traque des partisans présumés de Laurent Gbagbo bat son plein (...) dans l’ouest du pays, dans le triangle Duékoué, Guiglo et Bloléquin », assure l’Associated Press.

L’agence évoque des « rafles de jeunes hommes » de vingt à trente-cinq ans dans le port cacaoyer de San Pedro. Mercredi, le site Internet de Jeune Afrique faisait état de « menaces de mort envers les Bétés et les Attiés », supposés proches du président déchu.

Rosa Moussaoui, L’Humanité


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