Amnesty International salue le Vénézuéla pour la réduction de la pauvreté

mardi 17 mai 2011.
 

L’Amérique Latine reste la région la « plus inégalitaire du monde », malgré une certaine réduction des indices de pauvreté qu’on observe « surtout au Venezuela » selon le rapport annuel d’Amnesty International (AI) qui célèbre cette année ses 50 ans d’existence.

Le document diffusé ce vendredi observe qu’il existe encore de nombreux et graves problèmes à résoudre : les conséquences du conflit militaire de plus de 45 ans en Colombie, la marginalisation des communautés indigènes et la tendance des gouvernements de la région à privilégier les intérêts économiques face aux droits de l’homme.

L’Amérique Latine, de par sa condition de sous-continent et sa population de 580 millions d’habitants, ne réussit pas à dépasser une inégalité plus grave qu’en Asie et en Afrique. L’an dernier ont baissé les indices de pauvreté au Brésil, en Argentine, au Mexique et au Venezuela. Cependant, « beaucoup des pays les moins développés n’ont montré aucune amélioration tangible et à la fin de 2010, l’Amérique Latine restait la région la plus inégalitaire du monde".

Susan Lee, directrice du programme pour les Amériques de AI, a expliqué que malgré la croissance économique et la stabilité sociale et financière "sans précédent", de nombreux gouvernements tendent toujours à "ignorer les gens les plus pauvres face aux intérêts économiques, notamment les peuples indigènes, ce qui est préoccupant pour l’avenir".

"Il est fréquent que les gouvernements ne garantissent pas le respect des droits de l’homme dans la pratique, pas même dans le cas de ceux qui courent le risque de subir des abus, comme les personnes qui vivent dans la pauvreté, les peuples indigènes, les femmes et les enfants. Cette situation s’observe surtout en présence d’intérêts puissants qui considèrent que respecter les droits des communautés est contraire à leurs objectifs économiques".

Lee a reconnu que les deux seuls pays qui n’ont pas enregistré d’améliorations dans la défense des droits de l’homme sont la Colombie et le Mexique. Dans le cas de la Colombie, on observe des dégâts très graves provoqués par la guerre interne dont la population civile qui "subit la pire part des hostilités". Dans ce pays des milliers de personnes ont été victimes de déplacement forcé, d’homicide illégitime, d’enlèvement ou de disparition aux mains de la guérilla, des forces de sécurité et des paramilitaires.

L’augmentation de la violence contre les femmes et les fillettes, ainsi que la négation systématique des droits reproductifs se produisent, surtout dans ce dernier cas : au Chili, au Salvador et au Nicaragua, où on emprisonne "celle qui pratique un avortement ou tente d’avorter, dont les fillettes et les femmes enceintes victimes de viols ou dont la vie court un danger en cas de prolongation de la grossesse".

Au sujet des atteintes à la liberté d’expression, Amnesty International a signalé que “près de 400 travailleurs de médias ont reçu des menaces ou ont subi des agressions et au moins 13 journalistes ont péri aux mains d’assassins non identifiés. Plus de la moitié de ces morts se sont produits au Mexique, suivi du Honduras, de la Colombie et du Brésil". Dans de nombreux cas on considère que les victimes ont fait l’objet de représailles pour leurs efforts de dénoncer la corruption ou les relations entre les fonctionnaires et les réseaux de délinquants.

Le rapport souligne que la prolifération du trafic d’armes légères cause l’augmentation générale de la violence et que la corruption générale des institutions de l’État réduit sa capacité à répondre à la délinquance organisée : "Les gouvernements rechignent à aborder ce problème systématique et prolongé. En revanche ils recourent de manière systématique à l’armée pour répondre à la délinquance organisée et à d’autres menaces pour la sécurité".

Finalement Amnesty attire l’attention sur la situation en Haïti où après les désastres naturels qui ont frappé la population, faisant 230 mille morts et laissant des millions de personnes sans abri, plus d’un million de personnes continue à vivre dans des maisons de fortune ou dans des campements provisoires.


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