Pérou : le social-démocrate Alan Garcia fait à nouveau tirer à balles réelles sur le peuple à Apurima

mercredi 25 mai 2011.
 

Une fois de plus, comme à Bagua en juin 2009, le gouvernement péruvien et son président Alan García (membre de l’Internationale Socialiste) a fait tirer à balles réelles sur son peuple. À Bagua c’était pour assurer l’exploitation du pétrole par les multinationales. Cette fois, à Apurimac, c’est pour leur assurer l’exploitation du cuivre de "Las Bambas".

Les manifestants d’Apurimac, réunis pacifiquement sur la plaza de armas de Chalhuahuacho, n’exigeaient pourtant rien d’extraordinaire. Ils ne demandaient pas de revenir sur l’expropriation des terres dont ils sont victimes depuis Fujimori et sous Toledo et Garcia. Ils ne demandaient pas le droit de participer aux décisions sur l’exploitation de ces terres qu’on leur a volées. Non. Ils réclamaient juste de la multinationale Xstrata (contrôlée par la suisse Glencore) emploie plus de personnel local. La multinationale elle-même admet que la population manque de tout. Le système éducatif est nettement insuffisant, le réseau routier inexistant, agriculture de subsistance est fragilisée et la culture locale en danger.

Donner aux paysans le droit de travailler ? C’est visiblement encore trop pour la multinationale et pour Alan Garcia. Le gouverneur de la province, Elías Segovia Ruiz, assure que la manifestation de dimanche était sur le point de se terminer quand 300 policiers sont arrivés sur les lieux, provoquant l’affrontement.

L’un des manifestants, âgé de 62 ans, raconte : "Nous étions en pleine assemblée quand ils nous attaqué, nous avons riposté avec ce que nous avions sous la main, mais les balles vont toujours plus vite que les pierres".

Bilan, onze blessés dont sept dans un état grave qui ont dû être hospitalisés et opérés d’urgence.

En soutenant ces multinationales et en faisant tirer sur son peuple, Alan Garcia se rend coupable d’un nouveau crime, quelques semaines avant de quitter le pouvoir. Rappelons qu’il a déjà beaucoup de massacres à son actif. L’internationale Socialiste le sait mais ne prend aucune mesure.

Quant aux suisses Glencore et Xstrata n’en sont pas à leur coup d’essai. Avec un bénéfice cumulé de 6 milliards de dollars en 2010, ces multinationales "sèment la mort" partout où elles opèrent. Les expropriations forcées en alliance avec des groupes paramilitaires sont monnaie courante en Colombie notamment (exploitation du charbon). Les assassinats de syndicalistes le sont aussi. Et les conditions de sécurité des mineurs "offertes" sont désastreuses : en Colombie dans les mines à ciel ouvert de Glencore, on compte pas moins de 4 morts dans deux accidents successifs depuis début Avril. Sans parler des conséquences environnementales.

Le Parti de Gauche dénonce les crimes d’Alan Garcia et de Glencore. Ils doivent être jugés pour leurs crimes. A quelques jours des élections gouvernementales, nous réitérons notre espoir de voir Ollanta Humala apporter au Pérou le changement dont il a besoin.


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