Rémunérations : Cupidité en haut Austérité en bas. Une famille en or, les Peugeot (4 articles)

dimanche 19 juin 2011.
 

La holding qui permet à la famille de contrôler le groupe a versé aux héritiers 37,7 millions d’euros en 2010, deux fois plus qu’en 2009.

L’année 2010  ? Un bon cru pour la centaine d’héritiers Peugeot rassemblés au sein de la 
Société foncière, financière et de participations, la FFP. C’est par le biais de cette holding et de deux autres sociétés (Établissements Peugeot Frères et la Française de participations financières) qu’ils contrôlent un peu moins du tiers du capital de PSA 
Peugot Citroën et 46,26 % des droits de vote exerçables. Et c’est essentiellement grâce aux profits dégagés par le travail de dizaines de milliers de salariés qu’ils ont pu en 2010 se partager 37,7 millions d’euros de dividendes, soit 377 000 euros en moyenne pour chacun d’entre eux. Une manne qui a doublé par rapport à 2009 et qui 
approche le record historique de 2007.

Le total des actifs possédés par les lionceaux par le biais de la FFP se monte à 2,4 milliards d’euros. Un magot dont les rondeurs en expansion ont conduit Robert Peugeot, PDG de la holding familiale et membre du conseil de surveillance de PSA, à se féliciter que la valeur des biens possédés par la FFP ait « dépassé celle de fin 2007, avant la crise financière ». Mais à quel prix  ? PSA a supprimé 10 000 postes de travail en France entre 2008 et 2010 et projette maintenant de fermer les usines d’Aulnay (Seine-Saint-Denis) et d’Hordain (Nord).

La famille Peugeot a cependant la reconnaissance du ventre. Ses cinq représentants au conseil de surveillance de PSA sont certes gratifiés par le groupe de 710 000 euros de jetons de présence et autres rémunérations. Mais ils ne sont guère ingrats. Le conseil de surveillance, de son côté, considérant les « résultats particulièrement remarquables réalisés en 2010 (…), a décidé d’attribuer, à titre exceptionnel, une prime de 300 000 euros à Philippe Varin et de 120 000 euros aux autres membres du directoire ». Le président du directoire du groupe a ainsi, en 2010, presque doublé sa rémunération par rapport à 2009. Un renvoi d’ascenseur, en quelque sorte.

Pierre Ivorra, L’Humanité

3) Mais combien ça gagne, en moyenne, un patron  ?

En détail, salaire moyen du dirigeant d’une entreprise :

- de moins de 20 salariés  : 48 000 euros (4 000 euros par mois).

- de 20 à 49 salariés  : 80 800 euros (6 733 euros par mois).

- de plus de 
50 salariés  : 131 300 euros (10 942 euros par mois).

Les dirigeants des entreprises de plus de 250 salariés perçoivent en moyenne 209 700 euros (soit 17 475 euros par mois).

Source Insee, d’après les données de 2008.

2) La CGT Natixis se rebiffe contre les bonus

Hier, des syndicalistes ont interpellé les actionnaires sur les bonus extravagants attribués au titre de l’année 2010, en invitant les dirigeants du groupe à plus de décence et de justice.

Scandalisés par l’édifiant montant des bonus des cadres dirigeants et des traders, les syndicats CGT de Natixis, des caisses d’épargne et des banques populaires ont voulu mettre les actionnaires face à leurs responsabilités, hier, avant l’assemblée générale de Natixis qui se tenait au Carrousel du Louvre.

« Aujourd’hui, de nouveau, les bonus coulent à flots  : 113 millions d’euros ont été attribués au titre de l’année 2010. Le directeur général Laurent Mignon s’est vu attribuer un salaire fixe de 800 000 euros et une variable de 1 200 000 euros, soit un total de 2 millions d’euros », affirme la CGT dans son tract distribué aux actionnaires, y voyant le symbole de « retour aux pratiques anciennes, qui ont précipité la crise financière ».

Rappelons que la banque d’investissement du groupe des banques populaires et des caisses d’épargne (BPCE) a été la plus enlisée dans la crise. En 2008, Natixis accusait des pertes record de 2,8 milliards d’euros accompagnées d’un plan de 1 250 suppressions d’emplois. Mais distribuait 90 millions d’euros à 3 000 de ses collaborateurs (dont 300 traders). « Quels que soient les résultats, bons ou mauvais, les patrons s’enrichissent  ! s’insurgent les syndicats. (...) La vaste majorité des salariés du groupe ne bénéficient pas des mêmes largesses. Le personnel est obligé de faire grève et de descendre dans la rue pour faire entendre sa lassitude, sa détresse et ses revendications. »

Avec la nouvelle directive européenne, les établissements bancaires sont contraints de révéler le montant des bonus versés à leurs collaborateurs, ainsi qu’aux principaux dirigeants. Une directive visant à moraliser les pratiques des banques. Les chiffres sont souvent têtus  : de 291 000 euros en moyenne pour les salariés de la BNP, les bonus s’envolaient également à 198 000 euros pour ceux de la Société générale. Au total, les principales banques françaises ont versé près de 2 milliards d’euros de primes en 2010, en augmentation par rapport à 2009. Une moralisation satisfaisante pour Bercy, pour qui les bonus versés par les banques françaises ont diminué entre 2007 et 2011, soit l’année précédant l’effondrement du système financier.

« Où sont passés mes 6 euros... et les intérêts ? »

En 2005, Silly Diabira a travaillé quelques mois à la Samsic, une société de nettoyage. Une fraction du salaire versé s’est retrouvée chez Natixis pour, lui a-t-on dit, la retraite complémentaire. « Un an après, Natixis m’envoie un chèque de 6 euros, témoigne-t-il. Je me rends alors à Bercy pour les toucher. À la porte, ils m’ont demandé mes papiers et je n’ai pas pu entrer. “Revenez quand vous aurez des papiers”, m’ont-ils dit. Depuis 2006, j’ai ce chèque. Il n’est plus valable, mais mon argent dort quelque part. Comme celui de dizaine de milliers de travailleurs sans papiers. Quelque part, j’ai de la chance, les sommes perdues sont parfois plus importantes. »

Clotilde Mathieu

1) Chez PSA, les salariés se serrent la ceinture... sauf les dirigeants

Philippe Varin, président du directoire du groupe automobile français, a quasiment multiplié par trois ses rémunérations en 2010 à 3,25 millions d’euros. Les autres membres du directoire doublent les leurs. Les rémunérations des salariés en France sont en revanche restées stables !

Source : La Tribune.fr - 31/05/2011

http://www.latribune.fr/entreprises...

Très belle année 2010 pour Philippe Varin ! Le président du directoire de PSA a quasiment triplé sa rémunération, à 3,25 millions d’euros. Sa part fixe est restée la même qu’en 2009, soit 1,3 million d’euros. Il a, de plus, perçu une coquette part variable de 1,65 million. Et l’heureux patron a reçu, en outre, une gratification "exceptionnelle" de 300.000 euros ! Arrivé à mi-année, Philippe Varin n’avait perçu réellement que 777.830 euros sur l’année 2009.

Le président de PSA a du coup gagné, au titre de l’an passé, presque trois fois plus que Carlos Ghosn (1,2 million d’euros) chez Renault. Le double PDG de l’ex-Régie et de Nissan n’est toutefois pas à plaindre. Il a bénéficé de confortables rémunérations en tant que patron du constructeur japonais.

Les autres membres du directoire de PSA n’ont pas été oubliés. Jean-Marc Galès, Directeur des marques, Guillaume Faury, Directeur de la R&D, et Frédéric Saint-Geours, Directeur financier, ont doublé le montant des rémunérations auxquelles ils ont droit au titre de 2010 à 1,26 million chacun. Grégoire Olivier, membre du Directoire basé en Asie, a touche une belle prime d’éloignement de... 103.000 euros. Soit une rémunération totale de 1,36 million (816.100 versés en 2009). Les membres du Directoire ont été gratifiés de 120.000 euros chacun de prime "exceptionnelle".

Dans même temps, la masse salariale du groupe PSA en France est... restée à peu stable en 2010 avec des rémunérations globales de 4,62 milliards d’euros ! Deux poinds, deux mesures. Par ailleurs, l’assemblée des actionnaires de PSA a voté ce mardi 31 mai un quasi-doublement du montant des... jetons de présence !

A.-G.V.


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