Pédophilie : Luc Ferry bavasse... Vaillant et Jospin nient avoir été informés (6 articles)

samedi 18 juin 2011.
 

L’ancien patron des Renseignements généraux (RG) Yves Bertrand a été entendu vendredi par la police au sujet des accusations de pédophilie portées le 30 mai par le philosophe Luc Ferry contre un ancien ministre qu’il n’a pas désigné.A la sortie de son audition comme témoin par la brigade de protection des mineurs (BPM) de la police judiciaire, Yves Bertrand avait affirmé vendredi à l’AFP avoir fait état en 2001 "auprès des autorités de tutelle", citant Lionel Jospin et Daniel Vaillant, de ces rumeurs d’actes de pédophilie au Maroc impliquant un ancien ministre.

Interrogé par l’AFP pour savoir si, à l’époque où il avait eu connaissance de ces rumeurs, il avait cherché à les vérifier, il a répondu : "Ecoutez, moi j’étais aux Renseignements généraux, je n’étais pas à la police judiciaire. Donc une rumeur, j’en fait état aux autorités de tutelle, c’était Vaillant et Jospin, c’était 2001, sous la cohabitation".

Ces deux derniers ont aussitôt réagi eux aussi. Daniel Vaillant, ancien ministre de l’Intérieur du gouvernement de Lionel Jospin, a affirmé à l’AFP qu’il n’avait "jamais été tenu informé, à aucun moment" par Yves Bertrand "des faits" de pédophilie "que celui-ci a rapportés" le même jour. Un proche de Lionel Jospin a de son côté indiqué à l’AFP que l’ancien Premier minsitre était "solidaire de la réaction de Daniel Vaillant et s’y associe", précisant que Lionel Jospin n’entendait pas réagir davantage à ce stade.

Source :

http://www.lexpress.fr/actualite/po...

5) Enquête ouverte au Maroc, plainte déposée à Paris

L’affaire provoquée par les propos de Luc Ferry, qui accuse un ancien ministre français de pédophilie au Maroc, a rebondi, mercredi 8 juin. L’association marocaine Touche pas à mon enfant a porté plainte contre X à Paris pour "exploitation sexuelle de mineurs" et "non-dénonciation". Peu après, le gouvernement marocain ordonnait l’ouverture d’une "enquête approfondie".

Selon Nouzha Skalli, ministre de la famille marocaine, la décision d’ouvrir une enquête est venue directement du ministère de la justice. Elle devrait être menée par le procureur du roi de Marrakech.

L’association Touche pas à mon enfant, qui a déposé plainte, avait déjà fait de même au Maroc concernant cette affaire. "On veut que M. Ferry, soit entendu, on veut que M. Ferry dise la vérité", a déclaré sa présidente, Najat Anwar, qui assure ne "rien vouloir lâcher". "Ce n’est pas normal de donner cette information sans dire qui est la personne concernée", a-t-elle ajouté.

ENQUÊTE PRÉLIMINAIRE

Me Jean Chevais, avocat de l’association, affirme que cette plainte contre X "allait être jointe à l’enquête préliminaire" ouverte par le parquet de Paris.

M. Ferry avait affirmé, lundi 30 mai, sur Canal+, sans donner de nom, qu’un "ancien ministre" s’était "fait poisser à Marrakech dans une partouze avec des petits garçons", assurant tenir cela des "plus hautes autorités de l’Etat" et notamment d’un premier ministre.

L’ancien ministre de l’éducation a déjà été entendu comme témoin par la police dans le cadre de l’enquête préliminaire. Selon des sources proches de l’enquête, citées par l’AFP, il a répété ce qu’il avait dit à la télévision, apparemment sans être plus précis.

Le procureur devra dire à l’issue de l’enquête préliminaire si les éléments sont suffisants pour renvoyer l’affaire devant un tribunal correctionnel ou pour saisir un juge d’instruction. Il peut également classer l’affaire.

Article Le Monde du 8 juin 2011

4) Luc Ferry relaie une rumeur, Lang pourrait porter plainte

Lundi, l’ancien ministre Luc Ferry a relancé un vieux ragot concernant un ministre interpellé à Marrakech. Une rumeur persistante que rien n’est jamais venu étayer. Visé, Jack Lang envisage de porter plainte.

Habituellement plus enclin aux digressions philosophiques, Luc Ferry a fait une sortie remarquée lundi soir sur Canal+. Alors qu’il était interrogé sur la vie privée des hommes politiques, l’ex-ministre de l’Education nationale a accusé un autre ancien ministre d’avoir eu des relations avec des mineurs au Maroc.

Il "s’est fait poisser à Marrakech dans une partouze avec des petits garçons. J’ai des témoignages des membres de cabinets au plus haut niveau, et des autorités de l’Etat au plus haut niveau", a t-il déclaré sans ambage.

Interrogé sur l’identité de cet ancien ministre, Luc Ferry a botté en touche : "Si je sors le nom maintenant, c’est moi qui serai mis en examen et à coup sûr condamné, même si je sais que l’histoire est vraie."

Contacté par LEXPRESS.fr, Luc Ferry affirme n’avoir pas eu le sentiment de jouer les délateurs : "J’ai souhaité défendre la presse qui respectait la vie privée et qui ne se rendait pas coupable de diffamation. Je n’ai aucune preuve, ni aucun fait précis sur cette affaire, mais à l’époque où j’étais ministre, j’en ai entendu parler. On m’a rapporté mille choses sur mille ministres mais je ne dirai jamais rien, à part si cela mettait en danger la République."

Si on a la conviction qu’il y a eu un délit ou un crime, on saisit la justice, on ne va pas bavasser dans la presse

Des déclarations qui agacent en tout cas ses collègues actuellement au gouvernement. Interrogé sur France culture, Alain Juppé a séché le philosophe : "Si on a la conviction qu’il y a eu un délit, voire un crime, on saisit la justice et on ne va pas simplement bavasser dans la presse. Si Luc Ferry a la preuve qu’il y a eu un comportement délictueux ou criminel qu’il saisisse la justice !" s’est indigné le ministre des Affaires étrangères.

Hypocrisie ou maladresse, l’ancien ministre de l’Education nationale a quoi qu’il en soit relancé une vieille rumeur pourchassant Jack Lang. Et très vite, sur les réseaux sociaux, des internautes ont retrouvé un long portrait de l’ancien ministre de la Culture réalisé par L’Express en septembre 2005.

Parmi les ragots tenaces à propos de Jack Lang, le journal évoquait "cette affaire de moeurs, suivie d’une exfiltration discrète organisée par l’Elysée". Une information vraisemblablement distillée par les chiraquiens pour gêner Lionel Jospin, qui avait fait de Lang son ministre de l’Education en 2000, lors de la campagne présidentielle de 2002. Aucun fait, aucune preuve ne sont jamais venus étayer cette histoire.

Une histoire montée de toutes pièces

Certains journalistes ont pourtant cherché. Dans leur livre consacré à Jack Lang en 2004, Guy Charbonneau et Laurent Guimier ont longuement enquêté sur cette rumeur marocaine. Et ont démontré qu’elle ne reposait sur rien et qu’ "il n’y avait pas le début du commencement d’une preuve qui soit solide."

"Jack Lang est un aimant. Il n’en finit pas d’attirer la limaille de la rumeur", écrivaient pour leur part, en 2006, Christophe Dubois et Christophe Deloire dans Sexus Politicus. Mais pourquoi est-il victime de cette éternelle suspicion ?

Il faut remonter à 1977 pour le comprendre, selon ces deux auteurs. A l’époque, alors qu’il dirige le Festival international de Nancy, "le futur ministre signe une pétition étrange qui paraît dans Le Monde. Le texte prend la défense de trois hommes placés en détention provisoire dans le cadre d’une procédure pour attentat à la pudeur sur des mineurs de moins de quinze ans."

J’en ai souffert par le passé mais aujourd’hui je suis totalement serein.

Défenseur des droits des homosexuels, n’hésitant pas à monter sur un char lors de la Gay Pride, Jack Lang a bousculé les codes de la classe politique traditionnelle et certainement subi le contre-coup de ces engagements iconoclastes.

Contacté par LEXPRESS.fr à propos des déclarations de Luc Ferry, Jack Lang actuellement à l’étranger a déclaré qu’il "allait étudier avec son avocat la possibilité de porter plainte en cas de diffamation". Au sujet de ces rumeurs, l’ancien Ministre de la Culture a confessé : "J’en ai souffert par le passé mais aujourd’hui je suis totalement serein."

"La droite se délecte des ragots entourant Jack Lang"

Il est vrai qu’il est désormais habitué : la rumeur sur l’affaire de Marrakech n’a jamais cessé de circuler dans les milieux de droite. Dans son dernier numéro, le Figaro Magazine publiait un entrefilet allusif. Il n’en a pas fallu plus à Luc Ferry, qui succéda à Lang à l’Education nationale en 2002, pour entonner le refrain du "tout le monde savait".

Contactés par nos soins, quatre anciens ministres en poste après mai 2002 affirment n’avoir aucun souvenir de cette information. "Les officiers de sécurité et les chauffeurs restent en poste d’un ministre à l’autre et colportent souvent ce genre de rumeur, mais celle-ci n’est jamais parvenue à mes oreilles", raconte l’un d’eux. Mieux, en entendant cette histoire, un ancien ministre interloqué songeait plutôt à l’un de ses collègues de droite...

"Même si je n’ai jamais entendu parler de cette rumeur, la droite s’est toujours délectée des ragots entourant la personnalité de Jack Lang", confie une ancienne directrice de cabinet, en poste à l’époque. Dès 2005, dans son portrait, L’Express rappelait opportunément qu’ "à part Dominique Baudis, aucun homme politique n’a subi autant de calomnies que lui sur les moeurs"...

Par David Doucet, 1 er juin L’Express

http://www.lexpress.fr/actualite/po...

3) Pourquoi la logorrhée de Ferry nous donne la nausée...

Source :

http://larouetournehuma.blogspot.co...

« Les cons ça ose tout, c’est même ça qu’on les reconnaît. » Michel Audiard n’aurait pas détesté l’histoire du philosophe-délateur préférant le buzz médiatique (celui du vide de la pensée) à la réflexion inhérente à sa supposée fonction. Car voyez-vous, Luc Ferry est un cas d’espèce(s) qu’il faudrait un jour protéger s’ils venaient à manquer... Ainsi, l’autre soir dans le « Grand Journal » de Canal+, l’ancien ministre de l’Education nationale (vous aviez oublié, hein ?) n’avait rien à dire, ce qui lui arrive souvent. Alors, comme pour épater la galerie et sur-jouer « l’homme de la haute qui sait, lui », il a cru bon d’évoquer l’histoire rocambolesque, d’abord rapportée par le Figaro Magazine, d’un « ministre qui s’est fait poisser à Marrakech dans une partouze avec des petits garçons ». Avant d’ajouter : « J’ai des témoignages des membres de cabinet au plus haut niveau et des autorités de l’Etat au plus haut niveau… Si je sors le nom maintenant, c’est moi qui serai mis en examen et à coup sûr condamné, même si je sais que l’histoire est vraie. »

Et voilà. Beaucoup de bruit pour faire du buzz. Depuis, la polémique ne cesse d’enfler légitimement. S’il prend le temps, Luc Ferry aura au moins tout loisir pour philosopher sur son pathétique accident médiatique. Un accident d’une extrême gravité néanmoins, car ce n’est pas dans le secret feutré du bureau d’un juge qu’il s’est exprimé mais sur le plateau d’une grande chaîne de télé... Excusez du peu. Un ancien ministre arrêté au cours d’une partouze pédophile à Marrakech ; l’affaire étouffée par les plus hautes autorités de l’Etat ; tout le monde médiatique soi-disant au parfum ; bref une omerta généralisée… Si l’affaire est avérée, nous voilà devant un scandale d’Etat considérable. Si Luc Ferry a balancé une sombre rumeur comme il en est beaucoup, la calomnie est d’une monstruosité sans nom - et pas seulement pour l’ancien ministre socialiste dont il s’agit, qui, tout porte à le croire, va bientôt porter plainte…

L’ouverture par le parquet de Paris d’une enquête préliminaire devrait permettre, rapidement, d’en savoir plus sur ces allégations de Ferry, qui viennent peut-être d’ouvrir le grand déballage de printemps. Car le contexte est pourri, totalement pourri. Les affaires DSK et Tron sont en effet passées par là. Entre le grand « complot » permanent et justement le « tous pourris », entre la volonté de réguler désormais les vies privées de tout le personnel politique et la pression toujours tonitruante d’une société machiste et patriarcale, un pan de la démocratie et avec elle une certaine idée de la République semble vaciller sur un socle de plus en plus friable. L’air est devenu pestilentiel. D’autant que cracher dans la soupe aux ragots laisse toujours des traces. Surtout venant d’un philosophe n’ayant pourtant jamais eu, certes, la capacité d’éclairer le monde. Autant le dire, la logorrhée façon délation de Ferry donne la nausée. Mais ses conséquences risquent de carrément nous faire vomir. Car le « tous pourris » ne sert que l’ambiance minable du populisme et du lepénisme.

Une dernière chose. N’est-il pas temps de s’interroger – enfin – sur tous ces personnages publics de la médiacratie rampante qui trustent tous les micros pour déblatérer leur « science » sur tout et n’importe quoi, du matin au soir, à longueur d’antenne ? Dans le genre, Luc Ferry est l’un des champions hors catégorie… A force de donner son opinion sur tous les sujets pour faire le beau, on finit par se vautrer dans les caniveaux. Ils sont déjà en masse à y patauger. Mais si on ne fait rien, ils seront bientôt trop nombreux pour pouvoir agir. Qu’ils s’en aillent tous ! Franchement, devant un tel un abaissement du climat politique, devant une telle crise morale qui nous fait penser aux pires époques, il en va de notre vitalité démocratique.

Jean-Emmanuel Ducoin

2) Et la rumeur devint débat public…

Après les accusations de Luc Ferry de pédophilie contre un ancien ministre, les questions autour du détournement du débat politique et du règne de la dénonciation affluent.

U ne machine infernale lancée à toute allure. Depuis trois semaines et le début des affaires Strauss-Kahn puis Tron, tout agit comme si le climat délétère s’autoalimentait. C’est ainsi l’ancien ministre de l’Éducation, Luc Ferry, qui a déclenché une nouvelle polémique en affirmant, lundi sur Canal Plus, qu’un ancien ministre « s’est fait poisser à Marrakech dans une partouze avec des petits garçons ». Il ajoute : « Probablement, nous savons tous ici de qui il s’agit. » Interrogé sur le site Internet de l’Express, le philosophe précise qu’il ne dispose « d’aucune preuve » ni « d’aucun fait précis sur cette affaire, mais à l’époque où j’étais ministre, j’en ai entendu parler. On m’a rapporté mille choses sur mille ministres mais je ne dirai jamais rien, à part si cela mettait en danger la République ». Fermez le ban ?

Philosophie de la rumeur et « tous pourris »

Ces allégations interrogent à double titre. Soit les faits sont avérés et Luc Ferry peut apporter la preuve de sa grave accusation en saisissant la justice, soit ces propos relèvent de la calomnie. L’association marocaine Touche pas à mes enfants a d’ores et déjà annoncé son intention de porter plainte contre X. De son côté, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire afin que l’ancien ministre apporte quelques précisions. Le porte-parole du gouvernement, François Baroin, s’est empressé de réagir que si Luc Ferry « rapporte des propos qu’il a entendus dans un fond de couloir, dans ce cas-là, il n’est plus un philosophe de la rumeur mais il en devient un acteur essentiel ». Les noms n’ont d’ailleurs pas tardé à tomber dans une pseudo-transparence digne du lynchage. Thierry Desjardin, ancien adjoint du directeur du Figaro, a ainsi mis en cause l’ex-ministre des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy.

De son côté, le député socialiste André Vallini craint que, désormais, la politique ne se résume à des affaires « crapoteuses et nauséabondes ». « On est tombé dans le caniveau. » Ce climat, également dénoncé par le conseiller spécial du chef de l’État, Henri Guaino, fait redouter à beaucoup un « grand déballage » qui alimenterait encore un peu plus la défiance à l’égard des dirigeants politiques. Et, par-là même, le discours du « tous pourris » cher à l’extrême droite.

Un climat digne des années 1930 ?

L’occasion également, en cette précampagne présidentielle, de détourner le débat politique des enjeux économiques et sociaux, par exemple. Selon Olivier Dartigolles, le porte-parole du PCF, « on aurait pu s’attendre, pour un ancien ministre de la République, à un peu plus d’esprit de responsabilité. En préférant les lumières d’un plateau télévisé au bureau d’un magistrat, M. Ferry participe à un abaissement, une crise politique et morale qui peut faire penser au climat qu’a connu notre pays dans les années trente ».

Ressurgissent également les sommations faites à la presse de sortir de la « loi du silence » et la crainte de voir la dénonciation se généraliser. Le conseiller régional d’île-de-France, Jean-Luc Romero, appelle à arrêter « ce petit jeu » qui « va mal se terminer. » « Je pense à ces élus homosexuels que j’ai eus au téléphone depuis quelques semaines. (...) Ces élus disent que, dans cette grande opération de transparence des Ferry et autres, on va finir, demain, par dénoncer ces gens-là. (...) On sait où mènent ces dénonciations générales. »

Lina Sankari, L’Humanité

1) Les surprenantes accusations de Luc Ferry (Le Monde)

http://www.lemonde.fr/politique/art...

Il en a trop dit ou pas assez... Qu’il assume ! C’est l’argument principal que lancent les détracteurs de Luc Ferry, depuis que l’ancien ministre a lâché des accusations surprenantes, lundi soir, au Grand Journal de Canal+ : "Vous avez un épisode qui est raconté d’un ancien ministre qui s’est fait poisser [attraper] à Marrakech dans une partouze avec des petits garçons."

De droite et de gauche, Luc Ferry reçoit des coups, certains l’incitant même à aller témoigner devant la police.

La polémique prend de l’ampleur, notamment parce que Luc Ferry a impliqué indirectement d’autres reponsables de l’époque : "L’affaire m’a été racontée par les plus hautes autorités de l’Etat, en particulier par le premier ministre", sans préciser lequel.

LES AUTRES RESPONSABLES N’EN ONT "PAS ENTENDU PARLER"

Mais jusqu’ici, les intéressés contactés ne semblent pas pressés de venir en soutien aux accusations de Luc Ferry. L’entourage de Jean-Pierre Raffarin, joint par Le Parisien, "n’a jamais entendu parler de ce genre de dossier. Cette histoire paraît ahurissante". Dominique de Villepin, ministre des affaires étrangères puis de l’intérieur de 2002 à 2005 n’a pas davantage eu connaissance de tels faits, précise le quotidien. De son côté, L’Express.fr affirme que quatre anciens ministres en poste après 2002, contactés, disent ne pas avoir de souvenirs.

Sur le plateau du Grand Journal, Luc Ferry a précisé qu’il s’appuyait sur un article paru dans Le Figaro Magazine la semaine précédente. Un encadré précise qu’un ex-ministre aurait été arrêté au Maroc, puis libéré avec l’intervention des autorités françaises. Mais là encore, il n’y a aucune preuve à l’appui. Ce que le magazine reconnaît : "Faute d’élément de procédure ou de témoignage, la loi nous interdit légitimement de nommer le personnage."

Que va-t-il se passer maintenant ? Luc Ferry peut-il en rester là ? Une association marocaine de défense des enfants a fait savoir sur Rue 89 qu’elle demandait une enquête pour faire la lumière sur cette rumeur. Mais la pression se concentre pour l’instant surtout sur Luc Ferry.

"C’EST LA NON-DÉNONCIATION D’UN CRIME"

"Si on a la conviction qu’il y a eu un délit, voire un crime, on saisit la justice et on ne va pas simplement bavasser dans la presse", a taclé Alain Juppé, le ministre des affaires étrangères, sur France Culture, mercredi.

"Ce qu’il dit, c’est la non-dénonciation d’un crime. La pédophilie est un crime donc [si] il sait des choses (...), il doit dénoncer les faits et indiquer de qui il s’agit, de quels faits il s’agit", a renchéri Rachida Dati sur RMC et BFM-TV. "Quand on assène de telles affirmations, fondées ou non, on a le courage de les assumer", tranche Dominique Paillé, vice-président du Parti radical.

Pour une fois, des voix à gauche et à l’extrême droite ont lancé des messages similaires à ceux émis à droite : "Vouloir étouffer cette affaire, a fortiori maintenant qu’elle s’étale dans la presse, est une attitude particulièrement déshonorante pour notre pays", a écrit sur son blog le député européen Bruno Gollnisch, du Front national, premier politique a avoir réagi mardi.

LUC FERRY RESTE DISCRET

"Luc Ferry a connaissance de faits extrêmement gravissimes. Je lui passe un message très clair, s’il a vraiment connaissance de ces faits, qu’il se rende à la police et nous dise de qui il s’agit !", a lancé la porte-parole de Ségolène Royal, Najat Vallaud-Belkacem, sur RMC-BFMTV. "Les propos et les insinuations de Luc Ferry, qui se présente comme philosophe, sont scandaleux et condamnables…", a estimé Christophe Girard, adjoint PS au maire de Paris chargé de la culture.

Contacté par plusieur médias, Luc Ferry n’a pas été très disert jusqu’ici. Tout juste a-t-il tenté de s’expliquer sur L’Express.fr :

"J’ai souhaité défendre la presse qui respectait la vie privée et qui ne se rendait pas coupable de diffamation. Je n’ai aucune preuve, ni aucun fait précis sur cette affaire, mais à l’époque où j’étais ministre, j’en ai entendu parler. On m’a rapporté mille choses sur mille ministres mais je ne dirai jamais rien, à part si cela mettait en danger la République."


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