Enquête sur les SDF de la Région parisienne

lundi 18 décembre 2006.
Source : Le Monde.fr
 

Ils ont entre 30 et 50 ans, la moitié d’entre eux disent vivre à la rue depuis au moins cinq ans et leurs problèmes de santé, parfois très graves, ne sont pas traités dans près de deux cas sur trois. C’est, à grands traits, le portait-robot du SDF parisien installé sous une toile de tente, d’après une "enquête de terrain" de Médecins du monde (MDM) rendue publique, mardi 19 décembre.

Un an après le début de sa campagne de distribution de tentes à des sans-abri, l’association humanitaire tire le bilan de son action et interpelle, une nouvelle fois, les pouvoirs publics sur le déficit de solutions d’hébergement adaptées en Ile-de-France.

Sur les 231 personnes questionnées par MDM durant ses tournées de rue, une sur deux dit souffrir d’une dépendance à l’alcool ou être atteinte d’une affection quelconque (troubles respiratoires, problèmes dermatologiques...). Parmi elles, 15 % sont porteuses du virus du sida. Près de la moitié des sans-logis rencontrés déclarent ne pas avoir de couverture maladie.

Une écrasante majorité de "SDF campeurs" (84 %) affirment ne plus composer le 115. Ce numéro d’appel gratuit, qui traite les demandes d’hébergement, est jugé "trop difficile à joindre". Beaucoup confient également être rebutés par les problèmes de sécurité, d’hygiène et de violence qui se posent dans un certain nombre de structures d’hébergement.

Enfin, 94 % des personnes interrogées affirment qu’elles quitteraient la rue si "une solution décente et durable" leur était proposée. Preuve de leur découragement, moins de 1 % d’entre elles ont déposé une demande de logement social.

Bertrand Bissuel


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