Grève nationale à l’AFPA ce 23 juin 2011

jeudi 23 juin 2011.
 

Tronçonnage de la formation professionnelle

Pour la seconde fois cette année, les salariés de l’Association nationale pour la Formation Professionnelle des Adultes (AFPA) sont appelés à cesser le travail, le 23 juin prochain. La précédente avait été un succès : la moitié du personnel avait débrayé le 7 avril dernier à l’appel de cinq syndicats (CGT, CFDT, SUD, CGC, CFTC).

« Depuis février dernier, les protestations sont très nombreuses. C’est normal, compte tenu de ce que nous sommes en train de supporter en ce moment », prévient Jacques Coudsi de la CGT. La contestation est particulièrement forte en Midi-Pyrénées et dans le Limousin. Une grève de la faim a même été nécessaire pour obtenir le maintien d’un poste à Toulouse. L’intersyndicale dénonce des conditions de travail « considérablement » dégradées qui « génèrent une souffrance qui s’apparente à ce qu’ont connu les salariés de France Télécom ».

L’association est chargée, depuis la Libération et Ambroise Croizat, d’assurer la reconversion des chômeurs, la formation des travailleurs handicapés ou d’Outre-mer : 180.000 personnes, souvent démunis de diplômes et de ressources, en bénéficient chaque année. Ses difficultés remontent au passage de Laurent Wauquiez au secrétariat d’Etat à l’Emploi. La figure de proue de la ’’Droite sociale’’ a réformé l’AFPA fin 2009. Il se faisait alors rassurant devant les sénateurs : « Vous l’avez compris, la formation professionnelle a (...) besoin d’un bon coup de ménage autour d’un seul objectif : l’emploi ! »

Pourtant, sa loi a sapé l’édifice notamment en transférant la plupart des 1000 psychologues de l’AFPA à Pôle Emploi, un autre chantier qu’il supervisait à l’époque. Or, ces psychologues étaient chargés d’accueillir les demandeurs d’emplois au sein de l’association, de les orienter et d’assurer le suivi des formations. Ce transfert « supprime toute porte d’entrée vers l’AFPA », s’inquiétait Richard Lalau (SUD). La mesure fait courir à l’AFPA « un risque global », comme l’ont écrit, dans un rapport remis au même Laurent Wauquiez, les dirigeants de Pôle Emploi et de l’AFPA.

« Depuis l’année dernière nos effectifs sont passés de 11000 à 9000, c’est une véritable saignée, déplore Jacques Coudsi. Avec la crise on devrait pouvoir se concentrer sur la formation des chômeurs... mais tout est fait pour que ce ne soit pas le cas ! » Décidément, Wauquier a donné « un bon coup de ménage »... qui profite aux concurrents privés de l’AFPA.


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