VENEZUELA : bourgeoisie et libéralisme, démocratie politique et opposition déloyale

vendredi 1er juillet 2011.
 

On a voulu présenter la bourgeoisie et son idéologie, le libéralisme, comme synonyme de droits civils et politiques, comme synonyme de démocratie politique ; cependant, la bourgeoise trahit de manière répétée les droits fondamentaux afin de protéger sa valeur suprême : le “droit à la propriété privée”.

Le noyau idéal du libéralisme consiste à défendre les droits fondamentaux de la personne : la propriété privée et le libre marché, ainsi que le gouvernement représentatif, expression du contrat social entre citoyens. Cependant la bourgeoisie prêche sans pratiquer. Historiquement elle viole les libertés publiques fondamentales (vie, liberté personnelle, liberté d’opinion, liberté de conscience, expression, association, etc..) et les règles de base de la démocratie politique (minorité/majorité, droit de vote) afin de préserver la propriété privée des médias de production, qui bien qu’étant le produit de l’exploitation humaine est présentée comme un droit naturel de toute personne. Ce qu’on ne dit pas c’est que dans ce système politique et social peu de personnes jouissent de ce droit tandis qu’on dépossède les grandes majorités de la propriété personnelle.

L’absence de cohérence entre la doctrine libérale et la pratique réelle de la bourgeoisie la convertissent en fausse conscience, à savoir en une idéologie qui cherche à cacher et à déguiser son véritable intérêt. Nous voyons les membres de la bourgeoisie dénoncer le Venezuela bolivarien comme dictature, Chavez comme tyran, dans un exercice de cynisme qui permet au violeur des droits de l’homme d’hier de se présenter aujourd’hui comme le grand défenseur de ceux-ci, conforté par la vaste entreprise d’amnésie historique que pratiquent les grands médias.

La liberté sacrée de l’expression fut réprimée et piétinée de manière répétée par tous les gouvernements de la quatrième république, comme le constate Eléazar Diaz Rangel dans “Censure et autocensure après janvier 1958″. Ce texte détaille fermetures de médias, perquisitions, imputations de journalistes critiques comme instigateurs de la rébellion.

Les disparitions forcées, les tortures, les exécutions, les assassinats et autres crimes de lèse-humanité commis par des forces de sécurité dans les gouvernements de la quatrième république (1958-1998) ont causé des milliers de disparus et au moins 10 mille crimes tels qu’assassinats, exécutions et tortures.

Les idées libérales de démocratie politique n’ont pu être réalisés que par la Révolution Bolivarienne avec son pari du Socialisme du XXIème siècle, qui outre la démocratie égalitaire comme garantie des droits économiques, sociaux et culturels, intègre la démocratie politique comme partie de son modèle et de sa pratique.

Quel que soit l’angle sous lequel on l’évalue, la révolution bolivarienne est synonyme de démocratie. Evaluons-la au critère des procédures de la démocratie libérale selon lequel c’est « l’ensemble des procédés de prise de décisions collectives qui permet et promeut la plus large participation possible des intéressés”. Sur la base de ce critère il est fondamental de valoriser le type de justice présente dans le système électoral.

La Fondation pour l’Avancée de la démocratie (FDA) du Canada situe le Venezuela en première place de la justice électorale, avec 85 points et une qualification A+, suivi en deuxième place par la Finlande avec seulement 40,75 points et une qualification F.

Cette qualification octroyée au Venezuela s’ajoute à l’évaluation positive réalisée par le Centre Carter et par des centaines d’observateurs internationaux qui ont participé dans les nombreuses batailles électorales depuis 1998 et ont signalé notre système comme un des plus robustes et fiables du monde.

Pourtant, alors que le Venezuela se détache sur le plan international pour la transparence et la justice de son système électoral, l’opposition maintient sa tactique de ne pas respecter les règles du jeu fixées avec antériorité. A chaque campagne électorale elle renoue avec le plan de respecter l’arbitre, cherchant à l’invalider aux yeux de la population pour pouvoir crier à la fraude si le résultat ne les favorise pas.

Cette conduite réitérée de l’opposition vénézuélienne est le propre d’une opposition déloyale. L’ “opposition déloyale” est engagée dans la chute du gouvernement par n’importe quelle voie, elle s’habille du costume des procédures politiques et se prépare pour l’insurrection, elle est impliquée dans le retour au pouvoir à n’importe quel prix. Dans son agenda n’existent ni la validation ni la préservation du régime démocratique, chaque attaque est destinée à miner la légitimité du gouvernement comme la préparation d’un possible assaut du pouvoir.

L’ “opposition déloyale” ne signera jamais d’accord de principes pour préserver la paix et condamner toute issue violente, elle ne signera jamais d’accord de reconnaissance de l’arbitre et des résultats. Pour eux le système électoral n’est transparent que lorsque le résultat les favorise.

Aujourd’hui notre démocratie participative naissante est guettée par une opposition déloyale qui à la première occasion (violente ou électorale), n’hésitera pas à la substituer de nouveau par la fausse démocratie des disparus, des torturés et de la tromperie.

Le peuple est-il prêt à comprendre ce qui est en jeu au-delà des élections ? Espérons que les conquêtes politiques et sociales s’accompagnent d’une conscience nouvelle qui nous permette de surmonter cette nouvelle épreuve.

Jesse Chacon

Jesse Chacón a été plusieurs fois ministre au sein des gouvernements de la révolution bolivarienne ; il dirige actuellement la Fondation d’études sociologiques et politiques GISXXI www.gisxxi.org

Traduction (FR) : Thierry Deronne


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message