La guerre du privé contre les HLM (article national PG)

vendredi 22 juillet 2011.
 

À un an de l’élection présidentielle, l’Union nationale de la propriété individuelle (UNPI), lobby de propriétaires de logements privés, lance une nouvelle offensive contre le logement social qu’il accuse de concurrence déloyale.

Il y a cinq ans, l’UNPI s’était déjà mobilisée avec succès en diffusant un livre blanc demandant à l’Etat de limiter les mises en chantier de constructions neuves. Dans le même document il militait pour la mise en vente de logements sociaux à leurs occupants, au nom du « tous propriétaires » lancé par le candidat Sarkozy. Aujourd’hui il récidive.

S’appuyant sur une étude commandée au très libéral Institut de recherches économiques et fiscales, l’UNPI tire à boulets rouges sur le logement social, et dénonce « une discrimination » en sa défaveur « au niveau des dizaines d’aides consacrées au logement, dont (le secteur privé) ne reçoit qu’une infime partie ». En réalité, les propriétaires privés et les bailleurs publics reçoivent globalement le même montant d’aides publiques, environ 9 milliards d’euros chacun. « Infime », en effet.

L’UNPI demande huit modifications de la politique de logement. Parmi elles rien moins que la suppression de la loi SRU imposant un quota de logements sociaux publics aux communes, l’ouverture du financement des HLM « à d’autres sources de financement », autrement dit au privé, et « l’accélération de la privatisation des HLM par la vente aux locataires ». N’étant pas certains d’obtenir tous ces points ils en développent un autre : « la concentration des moyens publics au logement dans l’aide à la personne », l’APL dont bénéficient les propriétaires privés. Une mesure qui mettrait, comme souhaite l’UNPI, la « mise en concurrence du public et du privé ». Dernière revendication qui montre qu’il n’y a pas de petits profits : la création d’ « agences immobilières à vocation sociale » pour « améliorer l’information et la fluidité du marché » !

En septembre 2007 le président de l’UMPI déclarait : « je crois que la résolution de la crise du logement passe par une extinction progressive du parc public » au moins cela avait l’avantage d’être clair.


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