L’Hypertension artérielle sortie par le gouvernement du régime des Affections longue durée

lundi 25 juillet 2011.
 

Les maladies chroniques, sont depuis un bon moment l’objet de toutes les attentions des pouvoirs publics, en particulier des autorités de santé. Rien d’étonnant à cela quand on sait qu’elle constituent un poste majeur de dépenses pour l’assurance maladie, et qu’un Français sur six serait atteint d’une affection longue durée.

Il y a un petit peu plus d’une semaine, une première brèche a été initiée avec la publication au journal officiel d’un décret qui prévoit la suppression de « l’hypertension artérielle sévère » de la liste des ALD (Affections de Longues Durées).

Début de la mise en coupe réglée du régime des ALD ?

Pour comprendre l’enjeu de cette suppression, il faut savoir que le dispositif des Affections longues durée permet à certains patients disposant d’une maladie chronique de bénéficier d’une prise en charge à 100% par l’Assurance maladie : Ils n’ont donc pas à s’acquitter du Ticket Modérateur, ou à se soucier de la prise en charge de celui-ci par leur mutuelle. Jusqu’à présent, l’hypertension artérielle sévère était inclue dans le dispositif des ALD, sa suppression du dispositif se fait au motif qu’elle n’est pas considéré comme une maladie mais seulement comme un facteur de risque cardiovasculaire, comme l’obésité ou l’hypercholestérolémie. Le fait de sortir la HTA du dispositif des ALD aura pour conséquence que les nouveaux patients qui seront atteints d’hypertension artérielle sévère seront pris en charge au taux normal, et devront donc soit s’aquitter du Ticket Modérateur, soit disposer d’une assurance complémentaire santé le prenant en charge. Cette disposition ne devrait concerner que les nouveaux patients : ceux déjà insérés dans le dispositif ALD au titre de la HTA ne devraient pas - pour le moment - être concernés par la mesure.

D’après l’Assurance maladie, sur 7 millions de personnes bénéficiant d’un traitement contre une HTA (7 millions de personnes), seule une petite minorité bénéficierait d’une prise en charge à 100 %, soit 344000 personnes, soit 5% des traités. On sait qu’un certain nombre de changement dans les habitudes de vie, les comportements alimentaires, peuvent influer sur l’hypertension artérielle sévère, mais ces mesures ne suffisent pas toujours, dès lors un traitement médicamenteux doit y être associé afin de diminuer les risques d’accidents cardiovasculaires. Diverses catégories de médicaments, au premier rang desquels figurent les diurétiques, agissent sur l’hypertension. Il n’est pas rare de devoir en associer plusieurs, et de revoir le médecin avant de trouver le traitement le mieux adapté.

Or que lit-on ne serait-ce que sur Doctissimo (Groupe Lagardère, Merci pour la pub) : Tout simplement que excepté pour les cas sévères, l’hypertension artérielle constitue une maladie chronique plus ou moins silencieuse, dont les conséquences n’apparaissent généralement qu’au bout de plusieurs années - Bref une bombe à retardement - D’où la nécessité de la dépister bien sûr, mais surtout de la traiter, ainsi il faut savoir que dans l’énorme majorité des cas, le traitement de l’hypertension sera presque toujours instauré à vie.

La question :

- Que fait-on des patients avec HTA sévères, ne disposant pas de complémentaire santé (donc hors CMU complémentaire santé aussi) ? Comment financent-ils le ticket modérateur ?


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