L’Union Européenne sera solidaire, démocratique et sociale ou elle ne sera plus !

jeudi 11 août 2011.
 

L’Union européenne traverse aujourd’hui la plus grave crise de son histoire. Financière, économique, sociale, écologique, et politique, cette crise est globale et frappe de plein fouet les peuples, à commencer par les femmes et les jeunes, pour qui les perspectives d’avenir s’assombrissent.

Une période nouvelle vient de s’ouvrir, dans laquelle les capitalistes sont prêts à tout pour sauver leurs intérêts et ne pas payer leur crise, jusqu’à piétiner la démocratie et mettre les peuples à genoux. En Grèce, au Portugal, en Espagne, en Irlande, les gouvernements, en accord avec les injonctions de la « Troïka » - Commission européenne, BCE, FMI - organisent le pillage. Ils imposent aux peuples des plans d’austérité brutaux et inefficaces, des privatisations et la destruction des droits sociaux. Ces attaques contre ces pays et les campagnes racistes contre les « paresseux du sud » sont inacceptables. Le PGE affirme une nouvelle fois sa solidarité indéfectible avec les peuples concernés.

Cette offensive est sur le point de s’étendre à tous les pays européens avec le pacte euro + et la « nouvelle gouvernance économique » qui visent à démanteler ce qui reste de l’Etat social, les services publics, tirer les salaires et les droits sociaux vers le bas. Les Etats seraient sommés d’appliquer ces politiques désastreuses, et automatiquement sanctionnés s’ils le refusaient. Cette harmonisation forcée, est en train de tuer l’idée même d’une Union basée sur la solidarité entre des pays européens. Elle conduit l‘UE dans une impasse et n‘est pas en mesure de proposer un avenir à la jeunesse.

Face à cette situation, de puissantes résistances se développent partout sur le continent. Un fort besoin d’alternative s’exprime dans les mobilisations des « indignés » en Espagne, en Grèce, et partout en Europe, qui demandent à juste titre une démocratie réelle et l’utilisation de l’argent au service des besoins du peuple. Les multiples grèves générales et les grands mouvements sociaux qui ont eu lieu en Grèce, en Espagne, en France, au Portugal, en Grande-Bretagne et dans d’autres pays, en appellent directement à un changement de politique.

Le PGE a toujours critiqué l’actuel modèle de la construction européenne dont les institutions et les politiques sont perverties par la primauté des intérêts du patronat, des marchés financiers et des banques sur ceux des peuples. Le PGE s’est toujours battu contre les politiques de dumping fiscal et social, la dérèglementation des marchés et le règles imposées par la banque centrale européenne, à l‘origine des dettes souveraines.

PGE est en faveur d‘une construction européenne différente. Les appels ultranationalistes et euro-nationalistes mènent à des l’impasses. Tout comme les appels répétés à « l’unité nationale » comme proposés par les dirigeants conservateurs, sociaux-démocrates et libéraux dans plusieurs pays, visent à renforcer le consensus autour des solutions néolibérales. Ils ne sont pas la solution. L’heure est à la solidarité et à la refondation de l‘UE : elle sera solidaire, sociale et démocratique ou elle ne sera plus.

Le PGE a pour ambition de travailler à la convergence des luttes en Europe. Il appelle toutes les forces qui résistent : syndicats, intellectuels, monde de la culture, acteurs du mouvement social, à construire partout des fronts de résistance aux politiques d’austérité pour imposer la primauté des besoins humains plutôt que les exigences de la finance.

Le PGE a pour ambition de construire une alternative à gauche qui donne des perspectives politiques à toutes ces luttes.

Le PGE propose donc de mettre en débat les propositions suivantes : Nous nous battons contre les mesures d’austérité et les privatisations qui n‘ont qu‘un but : créer de nouveaux marchés et profits pour les capitalistes.

Les partis membres de la gauche européenne ont voté contre les différents programmes d’austérité nationaux dans l’UE. Nous voulons défendre, améliorer et développer les services publics pour lutter contre les inégalités. Nous nous opposons fermement au pacte euro+ et à la nouvelle gouvernance économique qui visent à institutionnaliser l’austérité dans tous les pays européens. Nous demandons des audits publics et citoyens sur les dettes publiques et leur restructuration au niveau européen, à travers une annulation sélective, ainsi qu’un allongement des échéances de remboursement, des facilités de paiements (pour les fonds de pension et des dépôts publics) et l‘émission d‘ « eurobonds ».

Nous nous battons pour des politiques monétaires et économiques au service du peuple. Pour répondre à l’urgence de la situation mais aussi pour éviter de nouvelles crises et construire un nouveau modèle de développement en Europe, nous proposons de changer le rôle et les missions de la BCE. Dans l’urgence, elle devrait absorber une part des dettes publiques nationales. Elle doit aussi utiliser son pouvoir de création monétaire pour financer des projets créateurs d’emploi décents (dans l’industrie, la recherche, les nouveaux modes de production …) et des services publics nationaux et européens.

Dans cette optique, le PGE utilisera la procédure d’initiative citoyenne européenne pour débattre et proposer avec les citoyens européens, la création d’un fonds européen de développement social et solidaire. À l’opposé du fonds de stabilité européen, il distribuerait des financements pour ces projets sur la base de critères sociaux et environnementaux. Abondé par la BCE, une part du budget de l’UE et la taxation des transactions et revenus financiers, il libèrerait l’investissement public des marchés financiers et désarmerait les spéculateurs.

La maîtrise publique et démocratique des banques et du secteur financier est un outil pour imposer le contrôle populaire de l’économie. Cela inclue la perspective d’une nationalisation des banques qui tirent profits du désastre, comme la Deutsch Bank. Les crédits, des choix d’investissements, des transactions financières ne doivent pas servir la spéculation mais des projets créateurs d’emplois, protégeant les services publics et écologiquement soutenables. Un pôle public du crédit est un instrument clé pour atteindre ces objectifs.

Nous nous battons pour une redistribution radicale des richesses, un système fiscal juste dans les pays membres et en Europe et des mesures pour éviter le dumping. Contrairement aux politiques néolibérales qui augmentent l’impôt pour les revenus moyens et faibles, nous voulons que les riches et les revenus du capital contribuent plus, que les transactions financières soient taxées. Ces principes devraient être harmonisés en Europe pour éviter la concurrence fiscale contre les peuples. Ces nouvelles recettes permettraient l’augmentation des budgets de l’UE et nationaux, qui doivent devenir d’urgence des outils de réduction des inégalités entre les pays et les personnes.

Nous exigeons, avec les syndicats de travailleurs, notamment la CES, une égalité des droits et standards sociaux. Assez de cette concurrence entre les travailleurs qui tire les salaires et les droits vers le bas ! Nous voulons des augmentations de salaires partout en Europe, l’égalité salariale entre les hommes et les femmes, et la création d’un salaire minimum européen construit par la loi ou les conventions collectives, progressivement, en tenant compte des évolutions des différents pays. Nous voulons de nouveaux pouvoirs pour les salariés dans les entreprises leur permettant d‘agir sur le sens et l‘organisation de leur travail, y compris un droit de veto sur les projets spéculatifs, de restructuration ou de délocalisation. Nous voulons des outils permettant aux travailleurs de lutter contre la précarité dans leur entreprise et ériger la sécurité de l’emploi et de la formation comme principe fondamental du droit du travail et des conventions collectives dans les pays européens. Une harmonisation par le haut du droit du travail pourrait permettre d’éviter le dumping social. Elle pourrait se faire pour commencer avec une « clause de l’européen le plus favorisé », comme le revendiquent les féministes concernant les droits des femmes.

Nous voulons une réelle démocratie en Europe. Nous nous battons contre les politiques autoritaires et de répression de certains gouvernements nationaux et du leadership de l’UE. La répression et la prédominance des instances non élues comme le FMI ou non contrôlées démocratiquement, comme la BCE, doivent cesser. L’intervention populaire dans toutes ses formes (débats publics, initiative citoyenne européenne, référendums…) doit être le cœur du dispositif institutionnel européen. Les pouvoirs de toutes les instances élues - parlements locaux, nationaux et européen - doivent être renforcés.

Une réelle démocratie à tous les niveaux peut garantir la responsabilité financière, la transparence, permettre la création d’emploi, le maintien des droits sociaux, l’égalité hommes-femmes, la réduction de la pauvreté et de la précarité ainsi que le respect des droits des migrants. La démocratie peut ouvrir la voie pour tous les changements sociaux dont les sociétés européennes ont besoin aujourd’hui. Pour cela, les traités européens actuels doivent être radicalement transformés sur la base des besoins des peuples et la démocratie, et ratifiés par référendum, avec pour objectif premier de se débarrasser du modèle néolibéral et protéger la démocratie.

Sous ces principes de base et ces objectifs politiques, le PGE réaffirme son dévouement à la formation d’un front européen de résistance et d’alternative capable de changer radicalement l’actuel rapport des forces. Le PGE se met dès aujourd’hui au service de la rencontre entre les forces qui luttent - notamment des syndicats et du « mouvement des indignés » - de leur mise en réseau par tous les moyens possibles, y compris les technologies informationnelles et les médias alternatifs. Il soutient et participera aux mobilisations appelées par les syndicats nationaux et européens et par les indignés le 15 octobre, ainsi qu’à la manifestation des anti-G20 en France le 1er novembre.

Bureau exécutif du PGE


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