Ségolène Royal ou l’art de la confusion politicienne

vendredi 5 août 2011.
 

Ségolène Royal se dit socialiste ; c’est son droit.

Cela me rend malade que des gens le croient ; c’est mon droit.

Pour gagner des voix sur son nom, la présidente de la région Poitou-Charentes est capable de toutes les contorsions dépolitisantes.

Lors des élections régionales, elle insistait sur l’unité des socialistes avec les « centristes humanistes ». Dans son avant-dernier plan com, elle se présentait comme la candidate du rassemblement des socialistes. Constatant que cela n’est pas porteur d’après les sondages, la voici lancée depuis sa conférence de presse du lundi 17 juillet, Rue de Solférino, sur un nouveau positionnement médiatique conjoncturel : appeler les gaullistes à venir voter pour elle lors des primaires du parti socialiste.

En bonne communicante à l’américaine, elle décline cet objectif sous plusieurs angles pédagogiques :

-  "Tous ceux qui veulent battre Nicolas Sarkozy peuvent venir voter pour moi aux primaires."

-  « La France est dans une situation tellement difficile que ce qu’il y aura à reconstruire est de même ampleur que ce qui a été fait par le Conseil national de la Résistance."

-  « Comme le disait le général de Gaulle, la politique, c’est se tenir droit et regarder en avant. Or, aujourd’hui, une certaine droite a perdu cette tradition gaulliste ».

-  Cette "main tendue aux gaullistes" s’explique par "l’effort national considérable qu’il faudra fournir en 2012, objectif que peuvent partager des gaullistes jugeant qu’il est "préférable de s’associer à une majorité de gauche qui va vouloir représenter les principes de la République (...) plutôt que de rester associé à une droite qui a fait le contraire de ce qu’elle avait promis".

-  Pour ne pas paraître rompre avec le Projet socialiste 2012, elle affirme dans le même temps vouloir rassembler pour gagner en 2012 . « d’abord les socialistes, ensuite les écologistes, l’extrême gauche, les centristes humanistes, mais aussi la droite gaulliste."

Si elle était la candidate socialiste pour 2012, elle nous referait à coup sûr, le coup de l’unité avec Bayrou, en plus des « gaullistes ».

Camarades socialistes, ne la laissez pas proférer de telles énormités sans réagir, sinon vous êtes vraiment partis sur la même pente que le PS italien de Bettino Craxi. La gauche française dans son ensemble n’y gagnerait rien.

Vous vous voyez tenir le bureau de vote local des primaires et voir arriver des gaullistes contre lesquels vous avez politiquement combattu toute votre vie ?

"Ce n’est pas nouveau dans ma bouche », affirme-t-elle, faisant référence à sa campagne de 2007. Sur ce point, elle a raison ; elle ne semble pas avoir gagné en capacité à porter une culture socialiste, un programme socialiste, une stratégie socialiste et même une tactique non contradictoire avec le socialisme.

Que notre lecteur ne croit pas que nous voulons défavoriser Ségolène Royal dans les cadre des primaires socialistes. Manuel Valls va encore plus loin qu’elle dans le sens d’une recomposition politique des gaullistes aux socialistes.

Pour les présidentielles, meeting de Ségolène Royal à Rodez le 12 mai 2006 : affluence, prestance et divergences

Quelques articles de notre site concernant les primaires socialistes :

La primaire des socialistes prend un tour ahurissant dès son démarrage

Crise grecque : Martine Aubry et la marque de fabrique social-libérale

Le programme d’Aubry et Hollande, c’est une politique de superaustérité ! Eva Joly accepte ça ? Pas nous (interview de Jean-Luc Mélenchon dans Libération)


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