Le Service Public de l’Emploi sacrifié sur l’autel du marché... et pourtant !

samedi 23 décembre 2006.
 

Le Service Public de l’Emploi sacrifié sur l’autel du marché... et pourtant ! On se souvient que l’Unedic a choisi en 2005 de se livrer à l’expérimentation d’une délégation à des opérateurs privés à but lucratif du suivi de 9.700 demandeurs d’emploi indemnisés. C’est bien connu, ces fainéants du Service Public de l’Emploi n’ont pas l’esprit suffisamment "winner" pour trouver du boulot à ces autres paresseux que sont les chômeurs... Un an plus tard, enthousiasmés par les résultats obtenus (alors qu’aucune étude sérieuse n’avait fait de réel bilan), l’Unedic a décidé en septembre d’élargir l’expérience à 46.000 autres chômeurs.

Or, l’ANPE a enfin réalisé une étude qui démontre que les résultats obtenus par le Service Public dans le cadre des prestations d’accompagnement renforcé qui bénéficient à près de 900.000 chômeurs par an sont meilleures que chez ces prestataires privés choisis par l’Unedic : le taux de sortie du chômage des personnes ayant suivi l’accompagnement « Recherche » de l’ANPE serait ainsi de 42,2 % au bout de six mois, contre 40,9 % pour les demandeurs d’emploi suivis par les opérateurs privés. Autre enseignement : les prestations de l’ANPE sont beaucoup moins coûteuses : 730 euros en moyenne par demandeur d’emploi, contre 2 300 euros pour les opérateurs Unedic, et concernent des publics beaucoup plus en difficulté.

Mais les aboyeurs du « toujours moins d’Etat » trouveront bien d’autres arguments pour continuer leur dénigrement.


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