Notes sur la crise de fondation du NPA (2011)

lundi 31 octobre 2016.
 

par Pierre Rousset, dirigeant historique LCR et 4ème internationale

Les conditions dans lesquelles la conférence nationale du NPA sur la présidentielle s’est préparée et s’est tenue confirment, s’il en était besoin, que la crise de fondation du NPA est loin d’être surmontée.

Crise de fondation

Je parle bien d’une crise de fondation – et non pas d’une crise du NPA. En effet, les hypothèses les plus optimistes au moment du lancement de ce nouveau parti, en février 2009, ne se sont pas réalisées ; et l’organisation n’a pas encore trouvé ses marques. De ce fait, la question posée n’est pas simplement « que va devenir le NPA ? », mais plutôt « à quel NPA allons-nous véritablement donner naissance ? ». [1]

Je ne vais pas revenir ici sur l’arrière-plan qui explique pourquoi la réalisation du projet initial s’est révélée encore plus difficile que ce que nous avions prévu : échec revendicatif des grands mouvements sociaux en France, nature de la politisation « post-Seattle » et effets durables des défaites des années 80-90, impact contradictoire de la crise capitaliste, limites auxquelles se heurte le développement d’un mouvement « révolutionnaire » dans les sociétés européennes, etc. Ces questions – fort importantes – sont abordées dans d’autres contributions accueillies par Phénix. [2]

Rubicon. A en croire nombre d’articles de presse, le NPA serait en train de revenir à l’ancienne LCR. Si l’on veut bien s’attacher à autre chose qu’à la baisse des effectifs, il ne s’agit aucunement de cela. Nous savions en choisissant de tenter le neuf qu’en cas d’échec, il serait impossible de retourner à la case départ. Nous avons franchi un Rubicon. Ce que sera le NPA reste une question ouverte. Mais ce ne sera ni l’ancienne LCR ni – du moins dans un avenir proche –, ce que nous ambitionnions (pas plus, encore, qu’une LO ressuscitée).

Le NPA est une organisation très complexe, que je ne connais que de la marge. Pour comprendre la dynamique de crise qui a conduit au congrès de février 2011 et à la conférence nationale de juin, il me manque certainement des éléments clés. C’est un vaste sujet ! Je me contenterai donc de quelques coups de projecteurs sur des moments ou des questions qui me semblent d’importance.

Mais avant cela, il me paraît nécessaire d’indiquer comment je me suis positionné lors des récents débats. Pour le congrès de février, j’ai voté pour la plateforme 1 et le texte « Nos réponses à la crise » ; ainsi que, dans le débat « émancipation… », pour la résolution ACGGI et les motions FMNS 1 à 4. Tous documents majoritaires (la plateforme 1 n’ayant cependant obtenu qu’une majorité relative).

Je m’inscris donc dans une lignée majoritaire. Une vieille habitude.

NPPV. En revanche, pour la CN de juin, j’ai voté NPPV (« ne prend pas par au vote »).

J’insiste sur la formule : j’ai voté NPPV. Je n’ai pas choisi de le faire, comme c’est souvent le cas, parce que j’étais trop ignorant du sujet ou que je n’avais pas suivi les débats. C’était une prise de position politique, comme l’exprime mon explication de vote :

« Je pense :

1. Que le gouffre est tel entre les différences reconnues qui sont fort circonscrites (quelle pédagogie politique pour préserver l’avenir ou pour ne pas compromettre le présent), la nature des arguments avancés et des tribunes publiées implique que l’on ne sait en vérité pas pour quoi l’on vote.

2. Qu’en créant artificiellement un face-à-face entre une « droite » et une « gauche » hétéroclites, la façon dont la préparation de la CN a été engagée crée une dynamique très dangereuse, alimentée par le soupçon plus que par la raison, qui risque de perdurer après la CN si on n’y prend garde.

3. Que, dans la mesure où elles dépassent de loin l’objet officiel du choix à faire à la CN, les polémiques en cours occultent bien plus qu’elles ne révèlent les problèmes de fond auxquels nous sommes confrontés (et qui ne sont pas le simple remake des conflits de tendances menées dans le passé). Bref, je manifeste ostensiblement ma plus profonde désapprobation et mon inquiétude la plus profonde en ne prenant pas par au vote. »

Ni A ni B, je fais donc partie du camp des catastrophés.

Note pour qui ne possède pas le vocabulaire de nos regroupements. L’élection des délégué.e.s au congrès de février s’est faite sur la base de « plateformes » (1, 2, 3 et 4) alors que pour la conférence nationale de juin, elle s’est faite sur la base de « positions » (A, B et C). Des délégué.e.s peuvent aussi être élus sur la base de regroupements locaux et des résolutions ou motions peuvent être présentées sans recouper les divisions « principales » (comme le texte « Nos réponses à la crise » qui a eu au congrès un soutien beaucoup plus large que d’une seule plateforme).

Une crise de direction

Il était probablement impossible de réaliser d’une traite le projet initial du NPA. S’il prend corps, ce sera en plusieurs étapes. La responsabilité qui incombait à la direction de la nouvelle organisation n’était pas simple à assumer : piloter un processus aussi complexe dans une situation politique aussi contradictoire n’allait pas de soi. Mais qui croit que la construction d’un parti anticapitaliste de « transformation sociale » puisse être simple ?

L’élan fondateur du NPA a pu donner l’illusion que la mise en œuvre de ce projet novateur découlerait en quelque sorte de source. Mais il n’y avait rien de spontané, de « naturel », dans sa mise en œuvre ; elle ne pouvait s’imposer durablement qu’à contre-courant des pesanteurs de la vie politique française, sous pressions et sous des feux croisés. Il était essentiel, dans ces conditions, que le « centre » de la direction tienne bon, malgré son caractère composite, pour maintenir contre vents et marées contraires, le cap d’un parti à la fois radical et ouvert. Or, le centre vient de se cliver brutalement – en son cœur, qui plus est – alors que quasiment toutes les composantes de la direction s’affirmaient pour le lancement d’une candidature NPA et que les divergences ne concernaient en principe que la pédagogie politique : soit maintenir, sans illusion, l’offre de débat avec le Front de gauche pour préserver l’avenir (la capacité de dialogue avec les militants du mouvement politico-social à la recherche d’une unité à la gauche de la gauche) ; soit déclarer sans ambages que ce chapitre était clôt après la confirmation de la candidature Mélenchon pour ne pas risquer, en nourrissant des illusions, de compromettre le présent.

La boite de pandore fractionnelle. Il est facile de repérer ce qui a déclenché la crise entre le congrès de février et l’ouverture des débats de la CN. La plateforme 1 n’ayant obtenu qu’une majorité relative et les directions étant élues à la proportionnelle, le « centre » a été soumis à une forte tension : assumer le pilotage du NPA plutôt avec la 3 (à sa « droite ») ou plutôt avec la 2 (à sa « gauche ») – rappelons que les guillemets ont ici beaucoup d’importance. L’unité se maintenait pourtant autour de la présentation d’Olivier Besancenot à la présidentielle –, mais une fois que celui-ci a annoncé qu’il ne se présenterait pas, la boite de pandore fractionnelle s’est ouverte.

Un conflit très violent développé à partir de désaccords très circonscrits ; il s’est donc mené au soupçon : débusquer les logiques supposées cachées derrière les désaccords tactiques. Bien rares ont été les contributions qui ont essayées de s’en tenir à l’ordre du jour officiel de la CN et au contenu des motions proposées. Il va falloir essayer de comprendre pourquoi.

Mais avant, il faut prendre la mesure de la fracture du centre. La ligne de démarcation n’est pas passée entre des composantes différentes de la majorité antérieure, mais au centre du centre, avec par exemple Pierre-François Grond d’un côté et Olivier Besancenot de l’autre, ou entre les deux porte-paroles du NPA : Christine Poupin d’un côté et Miriam Martin de l’autre. C’est la logique du frère ou de la sœur ennemis, car il est bien difficile de prétendre que, sur le plan « programmatique », ce qui les oppose est plus important que ce qui les réunit !

Autre élément très symptomatique de la dynamique fractionnelle à l’œuvre, durant la CN une motion à été proposé dans le cadre de la position A pour que la résolution « Nos réponses à la crise » – adoptée à une large majorité par le congrès – soit mentionnée comme un texte de référence en rapport avec le contenu de la campagne présidentielle du candidat du NPA. Cette motion a été sèchement repoussée par une large majorité des délégué.e.s de la position A – alors que bon nombre d’entre elles et eux l’avaient adopté en février. La raison de ce retournement ? La position A à la CN regroupe une majorité des membres de la direction de la plateforme 1 du congrès (qui a contribué à la rédaction de ce texte) et la direction de la plateforme 2 (qui a dénoncé son « réformisme »). Rien ne devant troubler cette alliance, le principal texte issu du congrès, qui devait notamment servir de base aux campagnes de 2012, a été enterré.

Ce vote est pour moi particulièrement inquiétant. Une conférence nationale à l’ordre du jour très limité a effacé les décisions d’un congrès souverain, tout récent. Voilà qui n’est pas très éducatif ! – et qui en dit long sur les logiques fractionnelles à l’œuvre.

Il n’est cependant pas question pour moi de remettre en cause les décisions prises par la CN, sur son ordre du jour officiel : le choix de la candidature et le lancement de la présidentielle. Il importe que Philippe Poutou obtienne les signatures nécessaires à sa présentation et que le NPA entre en campagne. Mais je doute fort que cette campagne, même bonne, suffise à dépasser les déchirements de la CN, si l’organisation reste prisonnière d’un face-à-face de blocs.

Des débats quadruplement floutés

Quand le gouffre est si béant entre l’ordre du jour officiel d’une CN et la dynamique réelle de la confrontation des « blocs », il n’est pas étonnant que les débats soient floutés – et même quadruplement floutés.

1. Discuter en 2011 l’après 2012 ?

Quelque soient leurs résultats, les élections de 2012, présidentielle et législatives, vont ouvrir une nouvelle situation. Le temps politique ne sera plus suspendu à leur attente. Que la gauche de gouvernement soit majoritaire, que le PS échoue une fois encore à la présidentielle alors qu’il devait l’emporter, qu’il y ait ou non « cohabitation » avec des majorités présidentielle et parlementaire dissonantes, que le FN soit au second tour ou pas, dans tous les cas de figure, les cartes seront rebattues. Mais on ne sait pas comment et avec quels effets.

Or, une bonne partie du débat préparatoire à la CN porte en réalité sur le positionnement du NPA après une échéance aux implications aléatoires, imprévisibles. Un débat condamné à l’abstraction et au soupçon.

Une candidature Besancenot n’aurait rien résolu quant aux questions de fond posées au NPA. Mais elle aurait permis de passer dans les meilleures (ou les moins mauvaises) conditions le cap des élections pour engager après la discussion sur une situation réellement existante. Par exemple, au cas où la gauche de gouvernement l’aurait emporté, comment le PCF et le PG se positionnent, est-ce qu’une opposition de gauche aux politiques gouvernementales se dessine dans le mouvement social et avec qui, etc. Ou dans le cas inverse, quelle sera la part de découragement, de sursaut ?

Olivier ayant décidé de ne pas y aller une fois encore, il était encore possible de présenter une candidature dans des conditions, certes, plus difficiles, mais avec le même souci : ne pas précipiter une confrontation interne avant termes, dans la confusion. C’est l’inverse qui s’est produit : la question de la candidature, pourtant acquise dans son principe, a été l’occasion d’ouvrir les hostilités. Ce qui nous a nécessairement conduit au point suivant.

2. A nouveau, le poil de la trompe du mammouth

La logique des blocs s’est imposée – voulue par certains, malgré d’autres – comme la tenue de la CN l’a confirmée. Un large éventail de positions existe dans l’organisation, mais il a dû être réduit à un violent face-à-face entre une « droite » et une « gauche ». Dans ces conditions, la politique du soupçon a fait son œuvre : le poil (une divergence sur la pédagogie politique) devait cacher une trompe (une divergence d’orientation générale) cachant elle-même le mammouth (une divergence sur quel parti construire, sur quel programme, dans quelle stratégie).

Il n’y a pourtant pas de mammouth entre PF Grond et O. Besancenot, entre C. Poupin et M. Martin. Mais le « centre » a politiquement disparu dans le face-à-face « droite-gauche ». Ce déchirement est artificiel. Il n’en est pas moins réel et ne sera pas simple à surmonter.

3. Rejouer éternellement la guerre du Péloponnèse ?

Pour une part, les débats de la CN ont été un remake d’anciens clivages remontant parfois très loin dans l’histoire de la LCR. Il est tentant de rester en terrain connu et de rejouer éternellement la guerre du Péloponnèse (ans -431 à -404 avant Jésus Christ). Le problème, c’est que le monde a changé.

A l’époque de la LCR ancienne manière (ce n’était déjà plus le cas pour la LCR « tardive »), sur un fond de références communes relativement homogènes, l’arc des positions allait d’une « droite » – jugée « opportuniste » ou « unitaire » – à une « gauche » « principielle » ou « sectaire », en passant par un « centre » « raisonnable » ou « vacillant ». Dans la mesure où cette géographie des sensibilités garde encore de la pertinence, il faut vivre avec cette tension interne, inhérente à tout projet de construction d’un parti à la fois radical et « large ». Vouloir résoudre une bonne fois pour toutes ladite tension en éliminant l’un des termes de cette « contradiction au sein du peuple » militant, c’est rompre ce projet au profit soit d’une satellisation par la gauche institutionnelle soit d’un repli sur un radicalisme incantatoire – deux impuissances.

Mais depuis le temps de la LCR ancienne manière, la désintégration de l’URRS et la mondialisation capitaliste ont fait leurs effets, la social-démocratie post-classique a cédé la place au social-libéralisme, une rupture de génération militante très profonde s’est opérée – les nouvelles générations émergeant dans un contexte international et avec des références historiques différentes des précédentes –, le tout expliquant d’ailleurs que nous avons pensé la nécessité de fonder un nouveau parti.

On ne fait pas du passé table rase et les questions anciennes gardent souvent une grande actualité ; il en va de même des avancées et des clarifications antérieures (comme en ce qui concerne les rapports entre partis et mouvements sociaux).

Mais si l’on discute de la conception du parti à construire, la géographie des angles de vue s’est singulièrement compliquée. Derrière la formule passe-partout de « parti des luttes », on perçoit par exemple des interprétations fort différentes. La notion de « parti de combat » qui trace des sillons politiques avec continuité serait-elle désuète ? Serait-il réduit à celui de porte-voix, passeur de micros, délégué militant ? Ou parlerait-il essentiellement des marges avec pour langage la politique des identités ? Ou serait-il en attente de l’événement qui lui permettrait de s’effacer devant le surgissement du peuple prenant en main sa destinée ? Ou serait-ce un groupe de pression nécessairement minoritaire qui ne peut jouer de rôle effectif qu’en radicalisant des composantes de la gauche institutionnelle (une conception ancienne, mais réactualisée avec le Front de gauche) ?

On pourrait multiplier les points d’interrogation. Les débats classiques de la LCR ont été mille fois répétés et la guerre du Péloponnèse rejouée à bien des reprises ; les argumentaires nous sont connus et le danger réside dans leur répétition stérile. En revanche, les autres débats n’ont jamais été vraiment menés, ni même formulés, du moins par nous, en France. C’est pour cela que nous devrions leur accorder une attention prioritaire. Mais ils sont occultés par la logique des blocs aujourd’hui à l’œuvre.

La façon dont le choix de la candidature a été traité illustre elle aussi à quel point la logique des « alliances », des négociations et des « blocs » tend à écarter toute préoccupation qui ne rentre pas dans leur moule. La féminisation du visage du NPA est politiquement très importante dans la conjoncture présente, d’où le choix de deux militantes comme porte-paroles dans la foulée du congrès. Du fait du retrait d’Olivier, il aurait été logique de poursuivre cette option de la féminisation pour la présidentielle, même si nos deux porte-paroles étaient écartées (pour de bonnes ou de mauvaises raisons). La question n’a pas été sérieusement envisagée. Je n’ai évidemment rien contre la candidature d’un ouvrier de l’automobile, vu l’importance des luttes qui ont été menées dans ce secteur – mais que toutes les candidatures sérieusement envisagées par la commission ad hoc aient été celles d’ouvrier (masculins) de ce secteur industriel est assez saisissant. Voilà qui manifeste des dynamiques très restrictives, en décalage par rapport aux besoins de notre intervention.

Ce qui nous conduit nécessairement au point suivant.

4. La fausse cohérence des fractions.

Les positions A et B – des blocs conjoncturels – sont hétérogènes et le reconnaissent ; les plateformes du congrès de février aussi. Il en va de même des tendances qui se forment régulièrement au sein de l’organisation (je ne parle pas ici des groupes qui font au sein du NPA un entrisme hostile). Ce dernier point est très important, car il est souvent occulté.

Un débat démocratique peut très bien se passer de tendances, en particulier quand il s’agit d’intégrer à l’orientation d’un mouvement des questions nouvelles. Les tendances se forment – en principe uniquement quand cela s’avère vraiment nécessaire – pour trancher dans la clarté, dans un débat donné, entre des options alternatives. Ce débat clos, elles se dissolvent – ou devraient le faire – car les prochaines discussions auront à prendre en compte l’expérience ultérieure ou porteront sur des questions différentes. Ce faisant, elles ne corsètent pas la vie interne de l’organisation.

Un problème surgit quand les tendances se perpétuent, devenant progressivement des fractions (notons que l’usage des termes tendances et fractions peut varier suivant les auteur.e.s) : pour se perpétuer, elles doivent faire comme si la question sur laquelle elles se sont initialement constituées restait pour l’essentiel inchangée – et restait la question centrale autour de laquelle la vie politique interne devait s’organiser et la composition des directions se jouer (puisque ces dernières sont élues en proportion des votes obtenus par les tendances ou plateformes, quand il y en a). Cela fige les débats et cela est généralement (toujours ?) mensonger.

Nous en avons eu un bel exemple l’an dernier avec le débat « émancipation… ». Maintenant qu’Ilham Moussaid s’est mariée (souhaitons-lui beaucoup de bonheur), sa longue chevelure descendant librement sur ses reins, il sera peut-être plus aisé de discuter des « identités ». Mais, au-delà de la question spécifique des voiles religieux, ce débat concernait un éventail de thèmes mal maîtrisés par nous, mais qui conditionnent notre capacité à articuler le combat contre les diverses oppressions et contre l’exploitation. Cela n’a rien de secondaire ou marginal ! Or, cela n’en divisait pas moins profondément la plupart des tendances constituées…

Bien des questions dont nous devons discuter aujourd’hui n’entrent pas dans le corset des tendances ou des fractions constituées : les nouveaux équilibres géostratégiques ; la démondialisation et les refontes de l’internationalisme ; l’articulation des crises (financière, alimentaire, sociale, climatique, énergétique et nucléaire…) ; l’évolution des formes d’oppression (sexiste, raciste, sexuelle, culturelle…) et la place des nouveaux fondamentalismes ; les enseignements des révolutions arabes ou des luttes en cours en Europe (Etat espagnol, Grèce, Grande-Bretagne, Islande…) ; l’élaboration d’un programme de transition à l’échelle de l’Union européenne, la sortie (ou pas) de l’euro et la réponse à la crise de la dette… J’en passe et des meilleurs…

Il s’agit dans la plupart des cas d’élaborations en chantier. Le pire serait que les fractions constituées prennent le problème à l’envers en cherchant quelles conclusions leur conviennent le mieux, avant même que l’assimilation des données de base n’ait été réalisée collectivement.

On peut échapper au carcan stérilisant des polarisations fractionnelles de plusieurs façons – dans le choix des campagnes prioritaires d’action, par exemple. Pour ma part, je m’attache ici à la relance d’une réflexion politique collective, élément de constitution d’une culture commune d’organisation. Cette contribution étant versée au débat « Phénix », je voudrais faire des propositions sur la façon d’utiliser au mieux, à cette fin, cet espace d’échange, de réflexion et de débat. [3]

Propositions 1, 2 et 3

Proposition 1. Polémiques multilatérales . Il n’est ni possible ni souhaitable de déconnecter complètement le débat dans Phénix de celui du NPA. Mais, plutôt que de « marquer des points » dans l’affrontement interne, l’objectif devrait être de clarifier des discussions caractérisées par leur grande confusion. Polémiquons quand il faut polémiquer – mais pas unilatéralement : tirons dans plus d’une direction. Les « blocs » conjoncturels au sein du NPA sont hétérogènes, tout le monde en convient. Alors, passons au crible de la critique des arguments présentés par des auteur.e.s appartenant à la même « position » que la sienne, et pas seulement à la « position » adverse.

Proposition 2. Recentrage . Recentrons une bonne partie de la réflexion sur des questions qui ne sont pas au cœur de la logique des fractions (comme le sont les alliances électorales à la gauche de la gauche), mais qui n’en sont pas moins décisives (sinon beaucoup plus). Ou renouvelons réellement la réflexion sur les thèmes usuels (les institutions…) en repartant de l’expérience historique réelle (plutôt que de présupposés abstraits) et aussi des expériences de lutte les plus récentes (Islande, Etat espagnol, Grèce…).

Proposition 3. Ne pas noyer le neuf . Dissocions la réflexion sur les questions que nous avons collectivement peu assimilées des débats mille fois répétés. Ne commençons pas par dire « il faut penser le neuf » pour immédiatement après, retracer l’histoire des débats au sein de la LCR – et rabattre ce faisant le neuf sur l’ancien. Concentrons notre attention sur les questions que nous connaissons collectivement mal. Travaillons nos points faibles en reconnaissant qu’ils le sont.

La fragmentation des « angles de vue » politiques

Juger que le NPA – plus encore que la LCR hier – ne peut pas vivre sans assumer une tension interne ne signifie pas considérer normal et acceptable le degré actuel d’hétérogénéité et son corolaire : l’éclatement des positionnements politiques (voir ce qui s’est passé lors des dernières régionales). Mais on ne sort pas d’une telle hétérogénéité « par le haut » sans un réel processus de refondation, comme je l’ai noté dans une précédente contribution. [4] Loin de l’avoir réduite, la CN l’entérine, voire l’accentue.

Au-delà des logiques organisationnelles sur lesquelles je dirais un mot plus loin, il me semble que la crise de direction du NPA reflète une tendance à la fragmentation des « angles de vue » dont il faut prendre la mesure si on veut la combattre.

Après Daniel. Je partirai de ce qu’a révélé la mort de Daniel Bensaïd. L’émotion et la reconnaissance qu’elle a suscitées ont manifesté l’autorité intellectuelle et militante dont il bénéficiait. Cependant, aucune instance du NPA ou de la constellation de sociétés et revues proches n’a depuis pris l’initiative ne serait-ce que d’un colloque pour réfléchir à son apport. Outre quelques publications (livres, numéros spéciaux de périodiques), un petit site Internet a été créé à Toulouse, sa ville natale, un autre site qui lui sera dédié est en construction, la Quatrième Internationale prépare un séminaire pour le deuxième anniversaire de sa disparition… C’est peu.

Comment comprendre un tel contraste ? La très forte « visibilité » de Daniel cachait l’affaiblissement du courant de pensée qu’il incarnait si vigoureusement. Lui parti, cet affaiblissement devient évident, au point que certains peuvent saluer d’un coup de chapeau les intuitions du « philosophe » tout en caricaturant de façon effarante ce que fut la LCR, comme si l’on pouvait opposer l’intellectuel dialoguant avec Péguy ou Benjamin au militant, cadre d’organisation. Le parcours de Daniel est évidemment singulier, mais il participe aussi d’une entreprise collective – un collectif aujourd’hui difficilement audible.

L’entreprise collective à laquelle Daniel participait visait au développement d’une pensée marxiste critique et militante capable d’enrichir sans affadir, de dérigidifier sans déstructurer, d’évoluer sans déraciner, de théoriser sans désincarner… Précisons qu’il ne s’agit pas ici d’une ligne politique, mais d’une démarche à la frontière du tactique et de l’organisationnel, du programmatique et du stratégique – une démarche qui laissait largement ouvert l’éventail des positionnements politiques, car la politique se fait sur le concret, prend en compte les médiations, et ne se déduit pas simplement du « programme » ou des « principes ».

J’évoque ici ce que j’appelle la LCR « canal historique » dont Daniel fut quelque cinquante ans durant un pilier. Je ne considère cependant pas que seule cette tradition vaut. Le NPA aurait pu être le cadre d’une nouvelle entreprise similaire, impliquant des apports venus d’autres composantes de l’extrême gauche d’hier (LO, libertaires…) et de la radicalité d’aujourd’hui (sociologie critique, altermondialisme, écologie sociale..). C’est l’idée même de refondation. Cela ne s’est pas fait.

Replis. On assiste plutôt à un processus inverse : le repli sur des angles de vue fragmentés alors que notre richesse était d’articuler les terrains sociaux et politiques, les champs et thèmes de lutte, dans une perspective d’ensemble. Replis sur l’angle de vue « prolétarien » ou sur celui de l’opprimé victime du racisme, etc ; des replis qui nourrissent et se nourrissent d’un marxisme réducteur, ou d’un antimarxisme « postmoderniste » plus ou moins inavoué, ou d’un mélange hétéroclite de références implicites…

Il est certain que le regard porté sur le lien entre théorie et politique, entre histoire et présent, n’est (« statistiquement ») pas le même pour la génération militante des années 60-70 ou celle des années 2000… (sans ignorer pour autant que bien des « vieux » sont aujourd’hui très dépolitisés alors que des « jeunes » s’affirment fort politiques). Mais se contenter d’invoquer les « générations » conduit à une sorte de fatalisme sociologique (« il en est ainsi ») nous préparant des lendemains qui déchantent. L’expérience altermondialiste atteint ses limites. Elle a permis une convergence rare de luttes multiples, ce qui est beaucoup. Elle n’a pas suffi à la reconstitution d’une pensée stratégique à la hauteur des conflits présents ; et encore moins des conflits qui s’annoncent.

Militantisme. Le déclin des impérialismes européens signifie que « nos » bourgeoisies ne peuvent plus bénéficier comme auparavant des surprofits réalisés au Sud. Elles doivent d’autant hausser le taux d’exploitation en Europe même ; et ce, alors que la mondialisation capitaliste réduit le champ d’intervention des politiques publiques et que la crise de la dette explose. Après le tournant des années 1990 (la généralisation des politiques néolibérales), nous sommes entrés dans une nouvelle séquence de la lutte des classes où la Grèce est en quelque sorte notre avenir. Les conditions du militantisme se modifient en conséquence.

C’est bien pourquoi se contenter d’invoquer la façon de faire de la politique propre à chaque génération militante est insuffisant, voire trompeur. Ma génération a dû radicalement changer sa « façon de faire » entre la séquence 1965-1975 et les suivantes. Nous sommes passés d’un activisme pressé (« l’histoire nous mort la nuque ») quand les échéances décisives semblaient proches en Europe à un effort de construction à long terme quand cet horizon s’est éloigné ; puis d’une résistance le dos au mur quand nous avons dû nager à contre-courant pour ne pas disparaître à une reprise d’initiative tous azimuts avec l’ouverture d’un grand cycle de luttes au milieu des années 90…

La majorité des organisations d’extrême gauche n’ont pas survécu à ces changements successifs de cycles politiques et nous-mêmes, nous ne sommes pas sortis indemnes d’une si longue période de militantisme minoritaire. Il est normal que les générations nouvelles s’inquiètent des scories que nous pouvons porter. Se penser trop longtemps « révolutionnaire professionnel » sans révolution est dangereux – mais il y a belle lurette que nous ne sommes plus des « pros » à la mode d’antan.

Sous peine d’échouer, les générations militantes d’aujourd’hui vont devoir elles aussi adapter leur « façon de faire » en fonction des changements de cycles. On oppose souvent (de façon parfois très simpliste) l’engagement « total » d’hier à un engagement « segmenté » d’aujourd’hui. Malheureusement, les règles du jeu sont dans une large mesure dictées par les dominants – c’est le privilège des puissants. Ils ne mènent pas la lutte des classes à temps partiel. Pour dire la chose un peu brutalement, le militantisme « à la carte » ne répondra pas aux exigences de la période.

La « refondation » dont le NPA devait (doit ?) être le creuset concerne aussi bien le domaine « programmatique » que l’intelligence du militantisme. Il n’y a pas de réponse simple aux questions qui nous sont posées. On risque toujours de tomber de Charybde en Scylla. Il nous faut dépasser l’illusion mouvementiste sans (re)sombrer dans l’illusion avantgardiste. « Densifier » le militantisme sans le rendre étranger à la vie quotidienne. Respecter des modalités d’engagement diversifiées sans créer un parti à plusieurs vitesses où une élite activiste imposerait ses choix…

La réponse à ces questions exige une immersion dans le présent et ne peut pas venir des « vieux ». A trop se mêler du quotidien, lesdits « vieux » font souvent plus de mal que de bien. Les réponses sont de la responsabilité des générations de cadres d’aujourd’hui. Mais elles seront aussi plus difficiles à trouver sans « profondeur de champ », le nez sur le seul présent. Je pense en fait que la situation européenne et internationale se prête « objectivement » plus que dans le cycle précédent à un dialogue entre les leçons des décennies 60-80 et les enjeux actuels. Malheureusement, ce dialogue n’est pas souhaité par beaucoup et se heurte à la difficulté, voire à l’impossibilité, à conduire une réflexion collective au fond.

D’où les propositions 4,5 et 6 suivantes :

Proposition 4. Consentir un réel effort de clarification politique et pour cela ne pas se cacher derrière des formules devenues passe-partout, du genre « parti des luttes » ou « parti à l’image de la société » : préciser ce que l’on entend par là. Eviter l’incantation comme la peste. Quand on polémique, préciser aussi envers qui, car il est impossible de discuter d’une critique (« ignorance des apports de l’altermondialisme », « féminisme bourgeois », « incapacité à appréhender le neuf »…) si l’on ne sait pas à qui elle s’adresse. Exemple : si la critique du « féminisme bourgeois, blanc (sic) » concerne Elisabeth Badinter, c’est une chose ; c’en est une autre si elle concerne le courant féministe de lutte de classe… Ne pas laisser dans l’ombre ce que l’on pense réellement pour ne laisser voir qu’un profil aussi lisse que possible… Si je mentionne tout cela, c’est que nos débats sont caractérisés par une immense confusion entretenue par des discours « tactiques », marqueurs de la dépolitisation ambiante.

Proposition 5. Dire en quoi l’on a changé. Cette remarque s’adresse évidemment d’abord aux « vieux », car nous avons eu le temps de changer. Si la réponse est qu’en 20, 30, 40 ou 50 ans, « il n’y avait pas lieu de changer, alors il n’y a pas eu de changement », on sait qu’il y a un gros, gros problème. Répondre « bien entendu, on a changé » sans autre précision est plus encourageant, mais pas très utile. Expliciter en quoi, sur quoi, on a changé permet de clarifier les débats et de transmettre une « pensée » politique hors dogmes. Car, bien évidemment, la question du « changement » ne vaut que par rapport à sa propre « orthodoxie » : celle, composite (Lénine, Mandel, Trotski, Rosa…) de la LCR « canal historique », ou celle de Lutte ouvrière pour les courants du NPA qui en viennent, où…

Proposition 6. Prendre à bras le corps la politique organisationnelle . Le NPA est une entreprise inédite or, elle n’a pas été sérieusement pensée sur le plan organisationnel. Il faut dire que cela faisait bien longtemps que dans la LCR elle-même, fonctionnement et modes d’organisation n’étaient plus traités comme des questions politiques majeures (et que la mise en œuvre concrète des orientations et initiatives n’était plus suivie de près par le BP). En toute logique, les débuts du NPA auraient dû être rythmés par des conférences d’organisation, des échanges d’expérience entre comités et régions ; ce ne fut pas le cas. Dans une large mesure, le NPA se fait de bric et de broc.

Retour sur la question des directions

L’absence d’une politique organisationnelle digne de ce nom explique pour une part l’acuité de la crise de direction du NPA. En retour, la crise de direction a des conséquences majeures sur une organisation en constitution.

Des décisions raisonnables ont bien entendu été prises à la fondation du NPA, notamment la dissolution de la LCR. Il était aussi important que des composantes majeures de ce parti ne se constituent pas en tendance, fraction ou réseau au sein du NPA : cela permettait de faire vivre un « centre » composite sans cristalliser la situation initiale et cela laissait sa chance à une expérience collective. Malheureusement, cela n’a pas suffi. Face à des vents contraires, cette équipe de direction s’est clivée au lieu de se souder.

Du coup, les logiques fractionnelles ont eu champ libre. Le NPA n’a même pas pu se protéger d’opérations entristes hostiles. Des fractions internes ont mené une guerre de positions sans répit. Des commissions sont devenues l’enjeu de « prises de pouvoir ». D’autres groupes restent un pied dedans, un pied dehors. Le ciment de la solidarité s’est désagrégé au point de permettre les ruptures de discipline les plus effarantes. Les localismes se sont renforcés dans un parti « sac de pommes de terre » [5].

Cette dynamique a évidemment soulevé la question du régime des tendances et de ses effets pervers – une question que je me pose depuis des années sans trouver de réponse satisfaisante. Le problème est, au fond, très politique. Une fois que des tendances se pérennisent, se rigidifient, deviennent des fractions, elles risquent de modifier substantiellement la vie interne d’un parti, voire son intervention externe. Il ne me semble pas y avoir de solution statutaire à ce danger. C’est au parti savoir de centrer son attention sur les enjeux les plus importants – qui ne sont que rarement ceux que la logique des tendances privilégie, comme on l’a vu.

Dans le passé, de nouvelles élaborations ont souvent été initiées en dehors des rangs de la LCR – et en dehors des logiques de tendances –, même si c’était avec la participation active de militant.e.s de l’organisation. Avec le recul, cela me paraît plutôt normal, car de telles élaborations ne tombent pas du ciel : elles sont souvent nourries par les interrogations nées dans l’expérience de secteurs de luttes spécifiques. Une pensée neuve peut naître de l’intérieur d’un parti, mais il n’y a rien de honteux à ce qu’elle naisse de l’extérieur. L’important est que l’organisation, comme collectif, l’assimile aussi vite que possible. Nous avons connu avec la LCR ce va-et-vient entre les idées façonnées à l’intérieur et à l’extérieur de l’organisation. Ce fut (avec plus ou moins de bonheur) le cas pour le féminisme, l’évolution du salariat et du mouvement syndical, l’écologie, l’altermondialisme…

On ne sent pas aujourd’hui ce va-et-vient à l’œuvre. Je crains que ce ne soit pas le propre du seul NPA, mais que cela exprime une pauvreté plus générale du politique qui touche la gauche radicale dans toutes ses composantes. Les pôles de réflexion existent, mais sont marginalisés ou déconnectés. Le NPA ne peut pas s’inscrire dans un grand brassage d’idées, en prise sur les besoins militants. Il revient aux directions de le susciter, à contrecourant si nécessaire. Une commission programme a bien été constituée, mais s’est doucement éteinte.

Quitte à sauter du coq à l’âne, je voudrais, avant de conclure, soulever un autre problème. Je suis bien placé pour connaître les défauts du système de permanentariat de la LCR ancienne manière, avec la création de permanents à vie (en nombre cela dit fort limité), inamovibles buttes-témoins de l’histoire. Mais j’ai aussi du mal à croire que l’on puisse piloter un processus aussi complexe que la constitution du NPA sans une équipe politique temporairement à plein temps. Les courriels et les téléphones portables ne changent pas à ce point les choses qu’une présence fragmentée au local ou sur le terrain suffise à créer un collectif réactif. Est-ce que ce système de direction conçu comme une somme de temps partiels n’a pas sa part de responsabilité dans la crise ?

Conclusion

Ils sont plusieurs à m’avoir dit qu’ils étaient d’accords avec le contenu de mon explication de vote, mais avaient tirés des mes considérants des conclusions différentes, en optant pour la A ou en optant pour la B, si ce n’est pour une plateforme locale. Soit. Mais la conférence nationale est passée. Des blocs hétérogènes n’ont pas pour vocation de perdurer. Il n’est pas besoin d’attendre la fin de la séquence électorale de 2012 pour commencer à tourner la page.

Car page il faut tourner. Le NPA ne vivra pas d’un compromis permanent ? Certes. Mais les positions ont été constituées pour la CN sur la base de compromis non explicités. Prolonger les blocs, c’est prolonger ces compromis qui ont le très gros désavantage d’être peu pertinents.

Le NPA a besoin de temps. Il ne saurait préjuger de ce que sera la situation après les élections de 2012, une situation qui conditionnera son combat pour une gauche radicale, anticapitaliste. Il doit utiliser sa surface sociale pour jouer son rôle de lien entre les secteurs de lutte et combattre la fragmentation des résistances. Il lui faut créer les conditions d’un recentrage de ses débats de façon à ce qu’ils nourrissent une réflexion collective – en son sein et en lien avec le mouvement social. Etc.

La géographie des confrontations actuelles ne permet rien de tout cela.

Pierre Rousset

Notes

[1] Je rejoins en cela Philippe Corcuff dans Le NPA n’est pas encore né ! (ESSF article 22236).

[2] C’est, par exemple, l’objet de la dernière contribution en date de Samy Johsua à ce débat, La crise du NPA et les mots pour le dire (ESSF, article 21850).

[3] Un soucis déjà exprimé dans ma précédente contribution à Phénix : Phénix : propositions pour le débat « stratégie » (ESSF article 21392).

[4] Voir Pierre Rousset, Phénix : propositions pour le débat « stratégie » (ESSF article 21392).

[5] Voir Débat « stratégie » : notes sur le « sujet révolutionnaire », l’altermondialisme et le NPA.

Mis en ligne le 23 juillet 2011


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