Etudiants : démocratisation, pouvoir d’achat, mesures sociales. Bradage en série

mercredi 7 septembre 2011.
 

Le coût de la vie étudiante augmente de 4,1% pour l’année 2011-2012. Cette augmentation, deux fois supérieure à l’inflation (2,1% selon l’INSEE) s’inscrit dans la continuité de 11 années consécutives de baisse du pouvoir d’achat étudiant. L’indice du coût de la vie est tiré vers le haut par les choix politiques du gouvernement, responsable de l’augmentation de 4,4% des dépenses obligatoires (ticket RU, frais d’inscriptions et de sécurité sociale). D’autre part, les étudiants souffrent d’une flambée des loyers dans le parc locatif privé (+8,9% à Paris et +1,9% en région) et de l’absence de revalorisation réelle des aides au logement (APL/ALS)

Une politique sociale en situation d’échec

Le gouvernement est plus timide quand il s’agit d’augmenter les aides que pour rehausser les frais obligatoires. Si le dossier des aides sociales directes a connu une amélioration significative (6ème échelon de bourse, 10ème mois de bourse), ces avancées sont aujourd’hui remises en cause. En exprimant des réticences à financer la totalité du dixième mois de bourse dès la rentrée, le gouvernement envoie des signaux inquiétants. Les étudiants n’accepterons en aucun cas que cet engagement présidentiel ne soit pas tenu.

Mais en délaissant les autres préoccupations étudiantes, en premier lieu les aides au logement et les frais obligatoires, le gouvernement a laissé la situation sociale de la majorité se dégrader considérablement. Depuis 2006, les dépenses obligatoires ont augmenté de 33,2% tandis que les aides sociales n’ont augmenté que de 13%. Ainsi, un foyer dont les revenus s’approchent du salaire médian selon l’INSEE, devra dépenser dans certains cas près d’un tiers de son budget pour financer les études de son enfant. Les étudiants n’ont alors d’autre choix que de trouver un travail alimentaire au détriment de leurs études.

Un reflux historique de la démocratisation

Les conséquences de cette politique ne sont pas minces. Depuis 2006, la part des étudiants, dans l’enseignement supérieur, issus des foyers les plus modestes, a baissé de 9,1 points. Le modèle républicain de l’ascenseur social ne fonctionne plus, pire il pousse les jeunes issus des familles moyennes et modestes à déserter les formations du supérieur. Cette situation est non seulement insupportable socialement mais aussi irresponsable économiquement à l’heure où la France manque de diplômé.

"En trente ans, nous n’avions jamais vu des chiffres aussi catastrophiques", s’est insurgé le président de l’UNEF. Depuis 2006, il y a 70000 fils d’ouvriers de moins à l’université. A également baissé la part des enfants d’employés (-1,2%), de professions intermédiaires (-3,9%), d’agriculteurs (-1%). Au total, la part des étudiants issus des classes populaires et des classes moyennes diminue de 9,1%. Le savoir devient le monopole des enfants de cadres, seule catégorie à progresser dans les travées de l’université. Autre conséquence de la paupérisation des étudiants, l’explosion du salariat. La part d’étudiants travaillant hors des vacances scolaires est passée de 36,8% en 2006 à 50,3% en 2011 alors que les jobs étudiants sont la première cause d’échec à l’université.

L’UNEF revendique des mesures d’urgences

Cette situation historique est un signal d’alarme grave que le gouvernement doit entendre. Alors que s’exprime des réticences à verser un dixième mois de bourse pourtant promis par le chef de l’Etat, il est urgent de changer de cap politique. Les étudiants attendent des annonces de la part du nouveau ministre de l’enseignement, Laurent Wauquiez, pour la garantie d’un dixième mois de bourse plein au mois de septembre.

De plus, la situation particulièrement difficile pour les étudiants et leur famille doit donner lieu à un gel exceptionnel des frais obligatoires (chiffré à 90 millions d’euros) ainsi qu’à une revalorisation de 20% des aides au logement et une règlementation des loyers dans le parc locatif privé.

A l’approche des annonces du gouvernement sur le « coup de rabot sur les niches fiscales », l’UNEF interpelle fermement l’Elysée et le met en garde contre toute tentative de faire des économies sur le dos des étudiants.


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