Selon l’INSEE, les pauvres sont de plus en plus pauvres ... mais les riches sont de plus en plus riches

jeudi 1er septembre 2011.
 

C’est le résultat de la dernière enquête Insee : si la crise née en 2008 a affecté la France entière, elle a touché de plein fouet les plus modestes. Plongeant sous le seuil de pauvreté près d’un Français sur sept.

En 2009, la proportion de pauvres a augmenté, mais encore leur pauvreté s’est accrue. Alors même que le niveau de vie des plus riches continuait de s’améliorer.

Et cette situation perdure, selon les associations de terrain...

Le seuil de pauvreté en France est établi à 954 euros par mois. En 2008, 13% de Français vivaient sous ce seuil. En 2009, 13,5%, soit 400.000 personnes de plus, plus d’un actif sur 10. C’est le niveau le plus élevé depuis 2000, précise l’Insee dans sa dernière enquête qui porte sur l’année 2009.

Des pauvres plus nombreux et encore plus pauvres. La moitié de ces 8,2 millions de personnes vit avec moins de 773 euros par mois.

Et pourtant, dans le même temps, entre 2008 et 2009, le niveau de vie médian des Français a progressé de 0,4%. Une progression moindre cependant qu’en 2008 (+1,7%) ou 2007 (+2,1%).

Les plus aisés eux par contre se sont franchement enrichis. Les 10% de Français qui vivent avec plus de 35.840 euros par an ont vu leur niveau de vie progresser de 0,7%.

Ces inégalités mises en lumière par cette enquête statistique n’étonnent surtout pas les associations de terrain.

"Ca fait des mois qu’on tire la sonnette d’alarme parce que l’on voit arriver de nouveaux publics victimes de la crise, des jeunes sans emploi ou des chômeurs en fin de droit", déplore Christophe Robert de la Fondation Abbé Pierre.

1) La pauvreté gagne encore du terrain (article La Dépêche du Midi)

8,2 millions de Français vivent en dessous du seuil de pauvreté. La poussée du chômage en est la cause, confirme l’Insee dans sa dernière enquête. Qu’en est-il en Midi-Pyrénées, nullement épargnée elle aussi ?

Plus de huit millions de Français en dessous du seuil de pauvreté, soit 13,5 % de la population française : c’est ce qui ressort de l’enquête publiée hier par l’Insee à partir de données 2009. Des chiffres qui témoignent du fort impact de la crise sur le quotidien des ménages.

Le seuil de pauvreté, qui équivaut à 60 % du niveau de vie moyen des Français, s’établissait en 2009 à 954 € par mois, soit 10 648 € par an. Et, sur ces 8,2 millions de pauvres, la moitié vivait avec moins de 773 € par mois, précise encore l’Insee.

Nul doute que cette pauvreté se sera encore accrue depuis cette date de référence, même si, reconnaît l’Institut, des mesures ponctuelles et la montée en charge progressive du revenu de solidarité active (RSA) ont pu limiter les effets de la crise.

Ce taux de pauvreté, bien supérieur en 2009 à ce qu’il était en 2007, trouve bien sûr son explication dans la brutale aggravation du chômage passée alors au-dessus de la barre de 9 % là où il s’était stabilisé autour de 7 %. Et, constat plus vrai que jamais, ce seuil de pauvreté concerne aussi un actif sur dix.

Une personne sur huit en Midi-Pyrénées

Si l’on ne connaîtra que l’an prochain les déclinaisons régionales à ces chiffres nationaux, on sait que Midi-Pyrénées n’est nullement épargnée par cette précarité. En 2008 déjà, Nicole Schoen, chercheur à l’Insee-Toulouse, indiquait qu’une personne sur huit vivait sous le seuil de pauvreté dans la région, Ariège et Tarn-et-Garonne figurant parmi les vingt départements de France les plus touchés par ce phénomène. Et la situation n’a fait qu’empirer. Dans le Tarn-et-Garonne, l’emploi précaire reste lié à une activité agricole très saisonnière. En Ariège, le démantèlement des vieux bastions industriels et l’existence d’une population de « transplantés », surtout en zone de piémont et de montagne, en sont sans doute l’explication. Mais, d’une manière plus générale, les familles monoparentales et les personnes seules, âgées et domiciliées en zone rurale, sont de loin les plus vulnérables.

Conséquence directe de cette situation, l’envolée du nombre de bénéficiaires des minima sociaux, constat amplifié par la montée en puissance du RSA mis en œuvre en 2009 et qui plombe plus que jamais les budgets départementaux. En Midi-Pyrénées, 150 000 personnes percevaient en 2009, soit le RSA, soit l’Allocation de solidarité spécifique (ASS), soit l’Allocation adulte handicapé (AAH), soit encore l’Allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA), ce qu’on appelait auparavant le minimum vieillesse.

Jean-Marie Decorse


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