Rentrée des classes 2011 piteuse

vendredi 9 septembre 2011.
 

16 000 postes supplémentaires sont retirés du système éducatif en cette rentrée. Cela porte la perte d’effectifs à 80 000 postes depuis l’élection de Sarkozy en 2007. Et ce n’est pas fini puisque 14 000 nouvelles suppressions sont programmées pour 2012. La liste des méfaits que cela entraîne est interminable. Et leurs conséquences à long terme pour la société et l’économie sont inestimables. Chaque euro économisé aujourd’hui coute des centaines et des milliers d’euros perdus sur le long terme. La politique scolaire de Nicolas Sarkozy frappe tout le parcours d’accueil scolaire des jeunes. A l’école, la scolarisation des plus petits recule. A deux ans elle était de 35 % en 2002, quand a pris fin le gouvernement Jospin. Elle est aujourd’hui de 15 %. Le prix de ce recul sera lourd à payer, pendant longtemps. Car la scolarisation au très jeune âge est un facteur d’éveil fondamental. Pour les enfants de toutes les catégories sociales. Je le précise car j’entends si souvent de sottises sur la vie délicieuse que serait celle des jeunes des milieux favorisés enfermés dans les névroses familiales que cela me semble nécessaire de souligner que le savoir et la scolarisation collective sont des bienfaits universels. Quand bien même pourrions-nous disposer d’un professeur par élève que nous n’organiserions pas l’éducation nationale de cette façon. L’école de tous et pour tous est un bienfait pour tous.

En primaire les coupes claires frappent fort. Les intervenants de langue étrangère et d’enseignement artistique sont en voie d’extinction. Les Réseaux d’aide aux élèves sont en difficulté aussi avec la suppression totale des postes d’enseignants qui leur étaient affectés. Au collège et au lycée, les classes se surchargent et les dédoublements de cours se font rares. Et on ne compte plus les options qui disparaissent. Je m’inquiète particulièrement de ce qu’on appelle les orientations par défaut. C’est-à-dire l’affectation d’élèves dans des cursus qu’ils ne choisissent pas, tout simplement parce que le choix ne leur est pas offert. Ces affectations par défaut se multiplient, notamment vers l’apprentissage, à mesure que la droite ferme des lycées professionnels. 53 d’entre eux ont disparu depuis que Sarkozy a été élu. Le système éducatif public est en train de se décomposer. Il faut savoir que ses personnels vivent leur tache avec le sentiment d’être au bout du rouleau. D’ailleurs même le Figaro écrit pudiquement que « la rentrée tourne au casse-tête pour les proviseurs ». Je crois que le but de la droite libérale n’est pas seulement de faire des économies et de comprimer les dépenses de l’Etat. Il s’agit, bien sur, d’élargir le marché privé de l’éducation en poussant les gens à y avoir recours. Pour parvenir à ce transfert, rien de tel que la désorganisation du service public. En faisant baisser ses performances, en paralysant son fonctionnement, les libéraux pratiquent cette stratégie du dénigrement que nous connaissons bien dorénavant.

L’appel à la grève lancé pour le 27 septembre par l’ensemble des syndicats du secteur est donc un acte de salubrité publique. Il nous concerne tous. Au nom du Front de Gauche, à la tribune du meeting de clôture de notre « Remue Méninge », j’ai appelé chacun à soutenir ce mouvement, à y participer chacun a sa façon et à exprimer comme il le peut sa solidarité. Il nous faut d’autant que plus le faire qu’à gauche tous ne le font pas. Je dois avouer que face à un tel désastre, je suis sidéré par les positions sur l’Ecole que j’entends dans les interventions des candidats à la primaire socialiste.


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