Les peuples ne doivent pas payer un euro pour les banques et les spéculateurs rapaces

jeudi 21 octobre 2021.
 

1) Depuis que le dollar n’est plus convertible en or, les presses américaines ont produit des masses de billets qui ont alimenté une bulle financière fictive. Depuis que le web permet de passer en une seconde des ordres financiers de sa chambre et de n’importe quel point du monde, la part de la spéculation a cru considérablement aux dépens de l’économie réelle dans les échanges internationaux. Dans le même temps, les profits ont accaparé une part importante des richesses au détriment des salaires et retraites accroissant encore ainsi les sommes disponibles pour la spéculation et accroissant aussi les difficultés de l’économie réelle en mal de clients. Les Etats ont fermé les yeux sur les dizaines de milliards fuyant l’imposition, placés par leurs amis fortunés dans les paradis fiscaux.

2) Les établissements financiers se sont aussi mis à spéculer en bourse (ainsi la part des crédits à la clientèle des établissements de crédit ne représente plus que 29,73% alors que la part de leurs placements financiers est passée en vingt ans de 9,4% à 36,09%), à inventer de nouveaux "produits financiers complexes" sensés apporter la fortune aux déposants. Ils ont recruté des traders prenant des risques incroyables pour des sommes défiant la raison humaine ; ainsi, en novembre 2008, Jérôme Kerviel avait "pris des positions" pour 50 milliards de dollars et en a perdu 4,82.

3) Tout ce petit monde de copains et de coquins s’est bien rempli les poches par un vaste système de vol des braves gens. Ainsi, le célèbre Madoff ne risquait rien puisque l’enquêteur de la SEC (gendarme de la Bourse de New-York) était un parent bien placé fils du ministre de la justice de Bush ; en France, beaucoup d’habitués du Fouquet’s faisaient partie de ses "amis".

Luc Mathieu, secrétaire général de la CFDT banque assurances précise pour la France " 90% des produits dérivés ne servent qu’à la spéculation".

4) En 2007, la spéculation bancaire au détriment des pauvres a explosé aux Etats Unis avec la crise des subprimes.

Les Etats et banques centrales ont aligné 2000 milliards de dollars pour aider les banques privées à sortir de la crise selon le principe capitaliste connu : privatiser les profits et socialiser les pertes tant que les couillons continuent à se faire voler et en plus à voter pour les amis des voleurs.

Cependant, l’intervention publique ne pourra indéfiniment compenser les pertes occasionnées par la bulle financière et ses spéculations. Les crédits aventureux (CBS) représentent environ 62000 milliards de dollars dans le monde.

5) L’intervention publique au profit des banques ne doit pas continuer à être privilégiée aux dépens des salaires, des retraites, des investissements productifs, de l’école, de la santé, de l’action sociale, du logement...

Les responsables des banques et les rentiers rapaces qu’elles gavent, ne changeront pas de pratique sans que cela soit imposé par les peuples. Comme l’affirme Régis Dos Santos, secrétaire général de la CGC banques " La finance ne peut pas s’autoréguler. Avec les dérégulations, on a autorisé les banques à créer des produits financiers sophistiqués, sans transparence, pour s’enrichir et non pour le développement de l’économie."

Il suffit de jeter un oeil sur les salaires des dirigeants des banques françaises en 2010 pour s’en persuader

En 2010, combien d’euros ont gagné les banquiers français ?

Ce 15 septembre 2011, un trader britannique a fait perdre plus d’un milliard et demi de dollars a la banque suisse UBS.

La démission professionnelle d’une conseillère financière vient de rappeler que la banque est devenue un "empire sans âme et sans éthique".

Banque "empire sans âme et sans éthique... Pourquoi je démissionne"

6) Face à tout cela, le peuple islandais a déjà montré la voie. La grande banque du pays, Icesave, avait alléché les spéculateurs et attiré dix fois plus de capitaux que le PIB du pays. Le château de cartes s’est effondré et la banque s’est déclarée en faillite. Les "épargnants" britanniques et néerlandais qui avaient placé de l’argent dans Icesave et leurs Etats qui ont compensé les pertes demandent avec le soutien du FMI à être remboursés ; la facture représenterait 12000 euros par habitant.

Malgré la propagande déversée, malgré les chantages exercés, les citoyens islandais ont répondu NON par référendum, une fois, deux fois...

En France, la confédération CGT demande un pôle financier public alors que SUD propose de "socialiser l’ensemble du secteur bancaire".

7) C’est dans ces dernières directions que s’oriente la volonté politique du Front de gauche dont le programme partagé présenté en juin stipulait

« Contre la dictature des marchés financiers et des gestionnaires de capitaux, l’obsession du court-terme et le contournement de la démocratie, nous agirons pour établir le pouvoir de la société sur les banques et le crédit afin de produire autrement les richesses.

Nous créerons un pôle financier public par la mise en réseau des institutions financières publiques existantes (Caisse des dépôts, Crédit foncier, OSEO, CNP, Banque postale), les banques et assurances mutualistes dans le respect de leurs statuts et la nationalisation de banques et compagnies d’assurances.

Ce réseau sera chargé d’une nouvelle mission de service public du crédit et de l’épargne, au service de l’emploi, de la formation, de la croissance réelle et de la préservation de l’environnement afin de sortir de la crise et de l’emprise des marchés financiers...

La « gouvernance » d’un tel pôle reposerait sur des pouvoirs nouveaux exercés par les représentants de la Nation, les représentants des salariés travaillant dans ces institutions et de leurs usagers : entreprises et collectivités territoriales, bien sûr, mais aussi les salariés, les chômeurs, les précaires et leurs représentants, les associations de consommateurs et les associations de défense de l’environnement.

Une telle gestion démocratique permettra notamment de développer des missions spécifiques d’intérêt général en faveur du financement des PME, du logement, des collectivités territoriales, des services rendus aux déposants.

Nous combattrons la spéculation et la financiarisation de notre économie en interdisant les ventes de gré à gré, les ventes à découvert et les produits spéculatifs et en bloquant les échanges de capitaux avec les paradis fiscaux. Nous imposerons la séparation des banques de dépôt et des banques d’investissement. Nous interdirons les stocks options, les LBO et les engagements hors-bilan et obligerons les entreprises à la transparence financière. Nous protégerons les collectivités locales victimes des crédits toxiques. Les mouvements internationaux de capitaux à des fins de spéculation et de placement financier seront contrôlés et taxés. »


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