Occupy Septembre 2011 Un mouvement contre "l’âpre guerre sociale du monde des affaires" Chomsky (videos et 32 articles)

lundi 18 septembre 2023.
 

Cet article comprend :

- le texte de départ de Jacques Serieys en 0 : Indignés de Wall Street... Petit mouvement deviendra grand !

- une video datant du tout début du mouvement devant Wall Street

http://www.youtube.com/watch?v=KrFQ...

- ensuite 31 documents mis en ligne au fur et à mesure de l’extension de la lutte. Ils sont placés ci-dessous dans l’ordre chronologique inverse (30, 29, 28, 27...) car nous avions choisi de rendre les plus récents les plus disponibles pour les lecteurs. Les derniers textes portent plus sur le bilan du mouvement que sur le compte rendu de nouvelles actions.

0) Indignés de Wall Street... Petit mouvement deviendra grand !

Jacques Serieys

Ce 17 septembre 2011, environ 3000 Indignés américains marchent sur Wall Street, se déploient dans la petite rue devant la plus grande bourse du monde. Ils installent des tentes pour occuper les lieux.

Slogans et pancartes expriment la remontée du mouvement social dans ce pays :

- "Nous sommes les 99% qui ne tolérons plus l’avidité et la corruption du 1%".

- "Plus forte taxation des riches et des entreprises". Là, ils tapent dans le mille du système capitaliste. Le 1% de privilégiés se voit moins imposé (17%) qu’une partie significative de la population.

- "Arrêt des guerres impérialistes". Diantre ! Un tel mot d’ordre à New-York fait bien plaisir.

- "Le rêve américain est mort"

Mettre en avant le vol de 99% de la population par le 1% privilégié est une trouvaille de communication géniale.

Les Indignés américains ont bien raison :

- ce 1% accapare 25% du revenu national (sans compter l’argent détourné).

- De 1979 à 2007, les 1% les plus riches ont vu leurs revenus augmenter de 275% alors que un Américain sur deux est passé en 2011 sous le seuil de pauvreté ou s’en approche.

- Les USA de 2011 rappellent par de nombreux aspects la France d’avant 1789 avec une part significative de la population réduite à l’état de mendicité. Une enquête de la Conférence des maires US chiffre à 27% la part de la population ayant besoin d’une assistance immédiate en nourriture dans les 29 cités étudiées.

Ne pouvant pénétrer dans Wall Street, protégé par la police comme "le" coeur réel des USA, les Indignés se rabattent sur le square de Trinity square renommé Place de la Liberté ( Liberty Park). Une véritable petite ville se construit assez rapidement avec des secteurs réservés pour les débats, des cuisines, des toilettes, des ordinateurs portables pour le centre d’information et de communication.

Les milliers d’Indignés d’Occupy Wall Sreet déploient durant trois mois une activité militante intense :

- manifestant sans cesse devant la Bourse, en particulier lors de chaque ouverture et fermeture quotidienne de celle-ci.

- tenant fréquemment des Assemblées générales

- s’organisant en commissions, en particulier pour utiliser au mieux le web et ainsi informer le monde de leur combat

- bloquant des sièges de banques

- bloquant la "K street" où se mobilisent les lobbys pour étendre leur main mise sur l’économie.

- bloquant le pont de Brooklyn qui relie Wall Street et Manhattan.

Au bout d’une semaine de ce manège, les dirigeants US perdent patience et envoient la police NYPD dont la rugosité est connue (Sarko arbore leur logo lors de ses footings). Erreur ! Répression... solidarité contre la répression !

En effet, les deux vagues de répression dure n’ont pas découragé les héritiers new-yorkais de la Puerta el Sol et de la Place Tahrir.

Ils ont raison ! Vu l’importance du chômage, de la précarisation, des saisies immobilières... des centaines de milliers de citoyens étasuniens sont prêts à participer à un mouvement de protestation ! Ce serait la première fois aux Etats Unis sur des sujets économiques et sociaux depuis 70 ans... Ce sera la première fois si un groupe s’avère suffisamment audacieux pour servir d’étincelle ! Et si le mouvement se généralise, nous aurons une nouvelle preuve du fait que 2011 est bien une année révolutionnaire.

Jacques Serieys le 19 septembre 2011

Complément

Mi-janvier 2012, le mouvement connaît une phase de répit et de réflexion avec maintien d’une activité militante réelle. De nombreuses maisons saisies par les banques suite à la crise des subprimes et vidées de leurs propriétaires sont à présent occupées par des groupes d’Occupy Wall Street.

Dans certaines villes, les assemblées appellent à la structuration nationale du mouvement. Cela me paraît souhaitable mais je ne sais si c’est possible.

Une chose est sûre, ce mouvement Occupy Wall Street a révélé une conscience significative de l’oppression vécue aux USA par les 99%. Il a fait émerger une avant-garde composée particulièrement de jeunes, de syndicalistes, de militants anticapitalistes.

Dans le bilan de cet automne américain après un printemps arabe et un été d’Indignés, on ne peut oublier les grandes grèves des salariés US qui ont réussi en 2011 à faire parfois reculer des Etats républicains et un patronat réputés parmi les capitalistes les plus sauvages du monde.

Soulèvement du Wisconsin (USA) le grand retour de la lutte des classes (10 articles)

32) Noam Chomsky « La classe des affaires mène une âpre guerre sociale »

Constitué d’une série de conférences données par Noam Chomsky au cours du mouvement Occupy Wall Street, son livre Occupy nous plonge dans cette mobilisation même qui, commencée au centre de la Big Apple, s’est propagée, d’est en ouest, à plusieurs dizaines de villes des États-Unis. Le livre est précédé d’un hommage de l’auteur aux manifestants. Il évoque cette femme interpellée pour avoir lancé des pétales de fleurs sur le Capitole, siège du Congrès des États-Unis

À la suite de cette publication Noam Chomsky revient sur le sens de ses interventions et leurs perspectives.

Vous écrivez dans votre livre que le mouvement Occupy Wall Street n’a trouvé que peu d’écho parmi 
les médias aux États-Unis. La même constatation a pu être faite de ce côté-ci de l’Atlantique. Pourtant vous soulignez qu’il s’agit, aux États-Unis, du mouvement de remise en question le plus important du consensus néolibéral qui a prévalu depuis trente ans. Pourquoi 
les grands médias ont-ils été si discrets à son propos  ?

Noam Chomsky. Que sont les médias de masse  ? De manière écrasante, d’énormes entreprises, elles-mêmes souvent parties de plus larges méga-entreprises. Qui les finance  ? De manière écrasante, le monde des affaires. Que sont les cercles des classes managériales et éditoriales  ? La réponse est dans la question. Pourquoi être surpris qu’ils n’aient aucune sympathie à l’égard de mouvements populaires qui font face à l’oppression de classe  ? Qu’ils n’en aient aucune compréhension  ? C’est vrai, ce n’est pas 100 % d’entre eux. Il y a d’autres facteurs. Certains aboutissent aux mêmes résultats. Mais c’est assez massif et la documentation sur les effets de cette situation est écrasante.

Le mouvement Occupy a popularisé l’idée que la concentration des richesses dans les mains du 1 % était intolérable dans une société écrasée par le chômage de masse et la précarité. En lisant votre livre, on s’aperçoit que les États-Unis se trouvent dans une situation sociale et économique critique. 
Depuis la France, l’Oncle Sam ne semble pas si mal en point. Comment expliquer la timidité des faiseurs d’opinion européens à l’égard de 
ce qu’ils continuent à présenter comme un modèle  ?

Noam Chomsky. À propos du modèle américain de capitalisme monopoliste d’État financiarisé  ? Il me semble qu’ils essayent de l’imiter.

Les manifestations d’étudiants au Chili et au Québec, les Indignados d’Espagne et du Portugal, les grèves et les mouvements sociaux en Grèce, le mouvement Occupy aux États-Unis, d’un côté, depuis plus de trois ans maintenant et l’annonce de la fin de la crise financière internationale, les mobilisations se sont multipliées dans les pays capitalistes dits «  avancés  ». D’un autre côté, 
les indices boursiers de Wall Street et de Francfort retrouvent leurs sommets d’avant l’automne 2008. N’est-ce pas cela qui compte  ? Si une nouvelle crise financière se déclenche, pourquoi ne pas utiliser les mêmes remèdes qui ont été utilisés et laisser les États, 
les peuples et les travailleurs régler la note  ?

Noam Chomsky. Du point de vue des maîtres, c’est tout à fait la bonne idée.

Vous évoquez à de nombreuses reprises l’idée de classes sociales et de luttes de classes. Ces idées qui semblaient avoir reflué jusqu’à maintenant refont surface dans 
la conscience sociale. Comment 
en faire des facteurs de progrès  ?

Noam Chomsky. La lutte de classes n’est jamais cachée. Aux États-Unis, la classe des affaires est une classe hautement consciente de ses intérêts et mène toujours une âpre guerre sociale. Il y a quelques réactions, comme celles que vous évoquez, et si elles grandissent, cette guerre de classe ne sera plus aussi unilatérale et des avancées pourront être obtenues.

La contestation de l’ordre économique est associée, dans toutes les mobilisations actuelles, 
à une contestation de l’ordre politique. Dans le même temps que l’ordre néolibéral du capitalisme, c’est la démocratie représentative qui se trouve mise en question. Comment faire avancer la pratique 
de la démocratie dans les limites d’un régime qui concentre le pouvoir dans les mains des plus riches  ?

Noam Chomsky. La principale question à propos de la démocratie représentative est celle-ci  : jusqu’à quelle extension existe-t-elle  ? Prenez les États-Unis. Il y a d’excellentes recherches en sciences politiques qui montrent que les 70 % les moins riches, aussi bien en termes de salaires que de patrimoine, n’ont aucune influence sur les décisions gouvernementales. Cette influence n’augmente que lentement jusqu’au sommet de la pyramide de la richesse, qui en obtient tout ce qu’elle veut. Est-ce là une démocratie représentative  ? C’est un exemple parmi de nombreux autres.

. Au lendemain du discours sur l’État de l’Union, au cours duquel a été tracée l’esquisse d’un New Deal d’inspiration rooseveltienne, cette publication a tout d’abord le mérite de rappeler l’efficace, par son écho mondial aussi, d’un mouvement qui a porté en son foyer la contestation d’un ordre mondial financiarisé. Elle témoigne aussi de l’engagement d’un intellectuel qui n’a pas hésité à s’inscrire dans la mêlée d’un mouvement social et de s’en faire participant. L’hommage final rendu à la mémoire d’Howard Zinn, acteur de premier plan du mouvement des droits civiques et du courant pacifiste aux États-Unis, historien «  d’en bas  » et auteur, notamment, de Marx à Soho, est dans le droit fil de cet engagement de la communauté qu’il appelle lui-même.

Entretien réalisé par Jérôme Skalski

31) Occupy Wall Street fait redécouvrir la justice fiscale à Obama

Grâce au mouvement d’occupation de Wall Street, la teneur du débat politique américain a changé de nature depuis l’an dernier. La preuve avec le discours sur l’état de l’Union prononcé par le président sortant.

Jamais un président des Etats-Unis n’a, depuis la seconde guerre mondiale, entamé sa quête d’un second mandat dans un tel contexte de crise économique. L’économie, toujours l’économie. Comme le signifie cette apostrophe, en 1992, de James Carville, conseiller de Clinton à l’équipe de George Bush, totalement consternée de la chute dans les sondages de leur champion, « vainqueur » récent de la guerre du Golfe : « It’s the economy, stupid ». « C’est l’économie, idiot ».

Barack Obama perdra peut-être. Barack Obama n’a pas un bilan économique à la hauteur de ses promesses. Mais il ne sera pas dit qu’il a été un « idiot » pendant les dix mois et quelques jours qui nous séparent de l’élection présidentielle américaine : il parlera d’économie. Cela sera même son thème de campagne privilégié. C’est l’évidence qui s’impose après son discours sur l’état de l’Union prononcé dans la nuit de mardi à mercredi.

Système fiscal inégalitaire

Il s’est appuyé sur le caractère inégalitaire du système fiscal américain, bien aidé en cela par le débat républicain (lien avec le papier précédent) pour prôner une « réforme fiscale ». Il a également défendu le « made in USA » et proposé que des avantages fiscaux pour les entreprises qui ne délocalisent pas. Comme toujours en pareil exercice, le projet dévoilé dessine en creux ce qui n’a pas été fait durant le premier mandat. Pourquoi ne pas avoir mis en œuvre de 2008 à 2010, notamment, alors que le président sortant bénéficiait d’une majorité dans les deux Chambres du Congrès, ce qu’il propose aujourd’hui ? Pour convaincre ses électeurs de 2008 de revoter pour lui en 2012, Barack Obama devra répondre à la question. Le président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner n’estime-t-il pas que « cette élection sera un référendum sur la politique économique du président », qui "a échoué", selon lui.

Le plus significatif de ce début d’année électorale réside dans la teneur du débat : justice fiscale, emploi… Il y a un an, on ne parlait que de dette et de réductions d’impôts. Entre temps ? Occupy Wall Street, évidemment.

Christophe Deroubaix, L’Humanité

30) Occupy wall street « Un mouvement étendu et décentralisé dans tout le pays »

Entretien avec Mark Kesselman, professeur émérite en sciences politiques de la Columbia University, à New York. Pour lui, le mouvement pose une question fondamentale au pays de la libre entreprise, en crise.

Quel bilan tracez-vous de l’importance du mouvement d’occupation  ?

Mark Kesselman. Sous le triple impact du « nettoyage » des places publiques occupées par « Occupy’ » 
un peu partout aux États-Unis, de l’approche des fêtes de la fin de l’année, 
et du temps froid aux nord des USA, 
la plupart des tentes et les occupants des OWS (Occupy Wall Street) sont partis. C’est donc bien le moment de faire un bilan de leur impact réel et d’essayer d’envisager s’ils auront un avenir.

Quel a été leur impact  ?

Mark Kesselman. Le mouvement a commencé par Wall Street, et New York a toujours capté plus qu’ailleurs l’attention des médias. Or, Occupy était un phénomène implanté partout aux USA  : dans toutes les grandes villes sans exception, Los Angeles, Chicago, Oakland  ; dans des villes moyennes, Saint-Louis, Milwaukee, les deux Portlands (Oregon et Maine)  ; 
et dans de nombreuses petites villes. 
De ce point de vue, il ressemblait plutôt au mouvement contre la guerre de Vietnam, au mouvement des droits civiques, qui était ciblé sur le sud 
des USA. L’impact, bien qu’il soit difficile de le quantifier, je crois 
qu’il a été immense.
En voici quelques indices. 
Sa base sociale. Occupy était surtout 
un mouvement des jeunes  : il faut avoir le temps et la force de camper pendant le temps frais  ! Mais Occupy était 
un mouvement très hétérogène  : 
on y trouvait des lycéens, des étudiants, des retraités, des travailleurs, 
des chômeurs, des syndicalistes, 
des enseignants…

Comment les médias ont-ils traduit 
ce déferlement  ?

Mark Kesselman. Au début, OWS est passé inaperçu. Or, surtout après la violence policière en septembre à New York 
et les centaines d’arrestations qui ont suivi, les médias ont consacré énormément de temps au mouvement, 
et le fait qu’il soit si étendu et décentralisé y a beaucoup contribué. Donc, c’était à la fois un phénomène national – couvert par les grandes chaînes de télévision et les journaux– et des phénomènes locaux, couverts par les chaînes et les journaux locaux, les blogs, les tweets…

Comment ont réagi les deux grands 
partis politiques  ?

Mark Kesselman. Au début, il y a eu un consensus parmi les hommes politiques pour estimer que les occupants étaient des farfelus, des types frileux, pas sérieux… Au fur et mesure que le mouvement se développait, ce discours a donné place à quelque chose de tout autre. Même parmi les républicains, beaucoup d’hommes politiques ont parlé de leur « compréhension » à l’égard 
des occupants.

Le discours politique en a-t-il été 
changé  ?

Mark Kesselman. Les thèmes de l’inégalité, de la pauvreté, et l’extraordinaire concentration de la richesse étaient presque absents du discours politique 
des USA ces dernières années. 
Les thèmes favoris étaient le déficit 
et la dette publique. Or, depuis l’été, 
le discours « en haut » et « en bas » 
a fondamentalement changé, et beaucoup de monde parle des inégalités. 
Le thème de 1% est à la fois vrai 
(vu des statistiques sur la concentration des gains de la croissance économique depuis des décennies) et très rassembleur. Car même les gens qui ont des revenus solides sont inquiets pour leur travail et souffrent ces jours-ci, avec un taux de chômage élevé, la stagnation des salaires, les coupes dans les budgets des services publics… Les sondages démontrent jusqu’à quel point les OWS ont eu 
un impact sur l’opinion publique.

En ce qui concerne de premiers changements dans l’activité institutionnelle, pour le moment, 
les OWS ont eu un impact mince. 
Pas tout à fait cependant  : par exemple, Obama a renouvelé ses propos d’augmenter les impôts des tranches supérieures, le gouverneur de New York, Andrew Cuomo, a opéré un virage 
à 180 degrés, il a proposé et il a réussi 
à augmenter les impôts des millionnaires. Mais l’impact des OWS est pour 
le moment plus évident dans les idées 
que dans les actes.

Quel avenir ont ces manifestations, 
après la pause de l’hiver  ?

Mark Kesselman. Un historien a dit 
que c’est toujours plus difficile de prévoir l’avenir que le passé  ! Il est possible 
que le cycle de contestation soit terminé avec l’hiver, la fatigue et l’approche 
de la campagne présidentielle. 
Je ne le crois pas. Les thèmes des OWS ont reçu un tel écho qu’ils vont rester dans notre conscient et dans notre inconscient collectif. Surtout parce 
que les dures réalités économiques 
et sociales n’ont pas changé. Dans cinq 
ou six mois, je crois que nous allons revoir les tentes et de nouvelles assemblées. 
Et tant mieux  !

entretien réalisé par J.C., L’Humanité

29) Le Mouvement OCCUPER WALL STREET se poursuit !

Le mouvement a investi le monde politique

L’évolution du mouvement se traduit aussi par les types d’actions mis en place ces dernières semaines. Mardi 6 décembre, les manifestants new-yorkais et leurs émules à travers le pays ont décidé d’instaurer la journée contre les saisies immobilières. Ils ont entrepris d’occuper les immeubles vacants appartenant aux banques et aux grosses entreprises et d’y reloger les familles ayant perdu leur maison à la suite de la crise de 2008. A Brooklyn, Alfredo Carasquillo, sa femme Natasha et leurs deux enfants Alfredo Junior, 5 ans, et Tanisha, 9 ans, vivent depuis des années de foyers d’accueil en hébergements provisoires, faute de salaire suffisant. « Les membres d’Occupy Wall Street nous ont trouvé cet appartement », explique le père de famille. « Il appartient à une banque mais il est vide depuis trois ans... »

« Les conservateurs sont persuadés que parce qu’il n’y a plus grand-monde à rester dans le froid à Zuccotti Park, le mouvement est mort. Depuis le début, ils sont persuadés que nous sommes une bande d’étudiants privilégiés et utopiques et qu’une fois les premiers frimas venus, nous allions retourner chez papa-maman... Ce cliché du révolutionnaire-petit-bourgeois est vieux comme le monde », s’énerve un des responsables d’« Occupy Our Homes » (« Occupons nos maisons »), sorte de Droit au logement américain. « La situation est désespérée pour la plupart d’entre nous et la neige n’y changera rien, au contraire. Pendant qu’ils pensaient que l’on hibernait, on était donc des dizaines à repérer les immeubles inoccupés... »

Plusieurs voisins sont venus souhaiter la bienvenue aux nouveaux habitants. Une fête de quartier est improvisée avec sapin de noël, gâteaux, musique et cadeaux de bienvenue. « Nous resterons ici nuits et jours pour s’assurer que cette famille ne soit pas à nouveau délogée, lance Eliot Tarver, du comité anti-expulsion. Vous pouvez le dire aux politiciens... Notre travail ne fait que commencer ! »

L’avenir du mouvement est difficile à imaginer. Une chose est certaine, le débat a investi le monde politique. Comme le reconnaît lui-même David Plouffe, l’ancien responsable de campagne d’Obama en 2008, dans le Washington Post, la colère anti-Wall Street du mouvement Occupy « sera un des éléments central de la campagne » du président sortant. Les membres du parti démocrate les plus radicaux ont déjà été envoyés pour tenter une approche auprès du mouvement. Jesse Jackson, figure du mouvement des droits civiques, l’ex-gouverneur du Vermont Howard Dean ou la figure montante de la gauche américaine, Elizabeth Warren, ont tous montré leur soutien avec les Occupy.

Un appui pas toujours réciproque, tant une partie du mouvement se dit « déçue » par le mandat d’Obama. Le choix de Tim Geithner, l’ancien directeur de la Banque de réserve fédérale, comme secrétaire du Trésor, puis le sauvetage des banques restent en travers de la gorge de certains. « L’espoir et le changement que représentait Obama sont aujourd’hui sur les épaules de ce mouvement », estime le professeur Robert Cohen. « Si cela permet que le gouvernement se penche sur la question du chômage, sur le besoin de réguler le monde bancaire et sur tout ce qui touche les gens plutôt que de s’intéresser à la dette et au déficit, alors Occupy Wall Street aura remporté une belle bataille. »

Par Renaud Ceccotti

(source Médiapart)

27) Ce lundi 12 décembre 2011, Occupy Wall Street a tenté d’occuper les ports de la côte Ouest

Des militants du mouvement Occupy Wall Street ont partiellement bloqué lundi des ports de la côte ouest des Etats-Unis.

Des milliers de manifestants ont tenté de bloquer les ports depuis la Californie jusqu’en Alaska, pour attirer l’attention sur leur mouvement contre les inégalités économiques, le fort niveau du chômage et les pratiques du système financier.

Terminaux fermés

Les manifestants ont réussi à provoquer la fermeture de deux terminaux à Portland dans l’Oregon et à imposer une brève interruption d’un troisième terminal à Seattle, dans l’Etat de Washington. Mais en fin de journée, leurs tentatives semblaient avoir globalement échoué.

En solidarité avec les contestataires de la côte Ouest, des manifestants ont occupé à New York un atrium du complexe World Financial Center. Dix-sept personnes ont été arrêtées. Des affrontements avec les forces de l’ordre ont eu lieu à Long Beach, port voisin de Los Angeles, et la police a procédé à 33 arrestations au total à Long Beach, Bellingham, San Diego et Seattle.

26) Non, Occupy Wall Street n’est pas mort !

Pour le rédacteur en chef du magazine Adbusters, qui a contribué au lancement d’Occupy Wall Street, la répression n’a pas eu raison du mouvement. La mobilisation reste forte, et son impact ne fera qu’augmenter avec le temps.

Pendant deux mois grisants, le camp brouillon installé à Zuccotti Park, au sud de Manhattan, a constitué le cœur symbolique d’Occupy Wall Street, le berceau du plus grand mouvement pour la justice sociale apparu aux Etats-Unis depuis l’époque des droits civiques. Ce cri primal pour la démocratie a été poussé par des jeunes gens qui ne pouvaient plus étouffer la profonde colère qu’ils ressentaient — la prémonition que leur avenir est bouché, qu’ils vivront toute leur vie dans l’ombre apocalyptique des catastrophes provoquées par le réchauffement climatique, d’une culture commerciale abrutissante, d’un système politique perverti par l‘argent, de la précarité de l’emploi et du rêve à jamais inaccessible de pouvoir vivre confortablement comme leurs parents.

Les jeunes et les millions d’Américains qui les ont rejoints savaient instinctivement qu’à moins de se révolter et de se battre de manière pacifique pour un avenir différent, ils n’auraient aucun avenir du tout. Le mouvement a été lancé par une affiche publiée dans le numéro 97 d’Adbusters ainsi que par une newsletter que nous avons envoyé à la mi-juillet à notre réseau de 90 000 militants. Mais les vraies origines du mouvement remontent aux révolutions tunisiennes et égyptiennes. A ces occasions, le monde a vu comment des foules pro-démocratie courageuses, mobilisées grâce aux réseaux sociaux, ont pu renverser des régimes intransigeants. Nous avons tous eu une révélation, à savoir que l’Amérique avait, elle aussi, besoin de sa place Tahrir et de son propre changement de régime. Sans doute pas d’un changement radical comme en Tunisie et en Egypte, mais d’un changement en douceur.

Seul un tel changement peut mettre fin à la corruption insidieuse qui gangrène notre système politique, dans lequel l’argent des entreprises permet de remporter les élections, inspire les textes de loi et réduit à néant les aspirations des citoyens. Seules les voix diverses des Américains, ceux qui représentent 99 % de la population, ont la capacité de faire cesser les comportements avides des 1 % les plus riches, de démanteler le casino mondial dans lequel 1 300 milliards de dollars de produits dérivés, de CDS ("credit default swaps" ou couverture de défaillance) et autres instruments financiers, s’échangent quotidiennement sans l’ombre d’une préoccupation pour les millions de vies que cette spéculation peut détruire.

A la mi-octobre, des occupations avaient lieu dans un millier de villes aux quatre coins du monde. Des centaines de milliers d’entre nous, pour la plupart des jeunes, se sentaient soudain animés d’une énergie bouillonnante, politiquement engagés et vivant à cent à l’heure, d’une manière que le monde n’avait plus vu depuis 1968.

Pourquoi Michael Bloomberg n’est-il pas descendu nous parler ? Ni le patron de la banque Goldman Sachs, Lloyd Blankfein ? Pourquoi le président Obama n’a-t-il pas salué les contestataires - dont beaucoup ont contribué à l’élire en 2008 - et ne s’est pas mêlé à eux dans les assemblées générales ? Un tel geste aurait eu une énorme portée.

Au lieu de quoi, ils sont restés hautains, ont fait comme si nos n’existions pas et ont souhaité nous voir disparaître. Nous voulions notre place Tahrir, un printemps américain, une nouvelle vision de l’avenir et ils ont attaqué Zuccotti Park, au beau milieu de la nuit. Face au soulèvement des jeunes Tunisiens qui exigeaient le changement, Ben Ali a réagi par la moquerie. Confronté à l’occupation de la place Tahrir, Moubarak a répondu par le paternalisme et la violence. En Syrie, les soldats d’Assad tirent quotidiennement sur la foule. Ce genre de répression brutale d’un mouvement pacifique est contreproductif. Cela n’a pas marché au Moyen-Orient et ne marchera pas non plus en Amérique. Partout, la même conclusion s’impose : on ne peut pas s’en prendre à la jeunesse en toute impunité.

L’attaque par les unités anti-émeutes de Bloomberg a renforcé notre détermination et ouvert une nouvelle phase dans le mouvement. Les assemblées populaires se poursuivront avec ou sans campements. La nouveauté, c’est l’escalade considérable des perturbations surprises, ludiques, précises - mobilisations éclairs aux heures de pointe, occupations de banque, "escouades d’occupation" théâtralisées.

Source :

http://www.courrierinternational.com

25) 30000 manifestants à New York 50 facs dans le mouvement

Un officier de police projette un nuage de poivre sur des jeunes assis sur le trottoir pour tenter de les déloger de devant leur université. La scène se passe samedi à l’université Davis de Californie où les jeunes du mouvement Occupy Wall Street avaient décidé de faire le siège des lieux. Car le mouvement qui s’affiche comme représentatif des 99% de citoyens ordinaires contre les 1% des super-riches s’est étendu à une cinquantaine de villes américaines où des groupes installent leurs calicots, leurs pancartes, leurs tentes pour s’insurger contre l’inégalité sociale grandissante.

Les matraques ont surgi pour la première fois, dans la nuit de lundi à mardi dernier à New York, contre ceux qui s’étaient installés au Zuccoti Park. À côté de Wall Street, le temple des marchés financiers. Pour des raisons d’hygiène et de sécurité, prétend le maire de New York, Bloomberg, un milliardaire propriétaire d’une agence financière. Un symbole. Aujourd’hui, sa maison est entourée de manifestants battant tambour jour et nuit.

Les manifestants se sont installés place Foley à deux pas de là dans Manhattan et une marche en a réuni plus de 30 000 vendredi à New York. Le mouvement tient d’autant plus ferme qu’il a reçu le soutien des syndicats, du président de l’AFL CIO, Richard Trumka. Ce dernier a présenté un programme pour reconquérir l’emploi. Les jeunes du mouvement « Occupy » organisent des ateliers pour appeler les électeurs à élaborer un programme politique que les candidats aux prochaines législatives devront s’engager à appliquer. Obama, lui, reste silencieux.

Répliquant aux policiers, un des leaders du mouvement des Indignés new-yorkais a lancé  : « Vous pouvez nous chasser, mais vous ne pouvez chasser une idée dont le temps est venu. » Le débat ne fait que commencer.

Jacques Coubard

24) Le mouvement des indignés s’installe aux Etats-Unis malgré une répression brutale (article national PG)

Arrivé à son deuxième mois d’existence, le mouvement Occupy Wall Street ne faiblit pas malgré les attaques policières brutales des 14 et 15 novembre 2011. Les Police Departments de plusieurs grandes villes états-uniennes ont en effet tenter d’évacuer les lieux d’occupation publics en déployant des policiers en surnombre dans des raids brutaux. Face à cela des avocats progressistes ont décidé à défendre gratuitement l’occupation des lieux publics, et le principe de liberté d’expression.

Ces tentatives d’intimidation et de manipulation de principes juridiques comme de soi disant dégradation des lieux publics n’ont en rien ébranlé les indignés qui ont réoccuppé les lieu dont le cœur du mouvement : le Parc Zucotti à New York.

La classe politique comptait pourtant sur la rigueur du froid newyorkais en espérant un pourrissement du mouvement. C’était sans compter la détermination des indignés nord-américains.

Ce 17 novembre, le mouvement a lancé une journée d’action de portée nationale sous le simple nom de Occupy qui a eu un franc succès, coordonnant toutes les actions éparses dans diverses villes des Etats-Unis qui s’inspiraient des manifestants new-yorkais devant Wall Street.

On ne peut que saluer le mouvement citoyen de ces indignés nord-américains et la prise de conscience politique qu’il permet. Le soutien populaire, qui ne se dément pas, est à la hauteur de la volonté du mouvement de voir porter leurs revendications dans la future campagne présidentielle étatsunienne. Puisse le message être clairement entendu : nous sommes les 99%, nous ne paierons pas pour QUE le 1% se goinfre sur notre dos !

ANNE SAIDI, PG

23) Journée d’action nationale des Indignés ce 17 novembre 2011 aux USA

Parti ce jeudi 17 novembre dans le froid du square Zuccotti, berceau du mouvement dont les manifestants ont été expulsés dans la nuit de lundi à mardi, le défilé a été quasi-immédiatement arrêté par les forces de l’ordre à l’entrée de Wall Street, où se trouve la Bourse de New York.

Mais une partie des manifestants, scindés en deux cortèges distincts qui grossissaient au fur et à mesure que de nouveaux sympathisants s’y joignaient, ont ensuite pu reprendre leur manifestation dans le quartier financier de New York.

Ils ne pouvaient toutefois pas se rendre dans Wall Street, dont l’entrée était filtrée par des policiers vérifiant l’identité des personnes qui souhaitaient s’y rendre.

Une autre partie des manifestants était en revanche toujours bloquée, et plusieurs dizaines de manifestants choisissaient de s’asseoir dans la rue.

Parmi les mots d’ordre de cette journée d’action marquant les deux mois d’existence du mouvement, était évoqué plus ou moins clairement le souhait des manifestants de "fermer Wall Street", selon un des manifestants au départ du défilé. Mercredi, le mouvement avait annoncé son souhait d’aller "confronter Wall Street à des histoires de personnes vivant l’injustice économique".

"Nous voulons faire entendre notre voix et faire connaître notre frustration", avait résumé avant le départ du cortège un porte-parole du mouvement, Mark Bray, assurant que les manifestants devraient être "des milliers" dans l’après-midi quand ils auront été rejoints par les syndicats.

Avant le départ du cortège, les militants se félicitaient, se souhaitant un "bon anniversaire" les uns aux autres. Le mouvement a été lancé le 17 septembre à New York, avant d’essaimer dans plusieurs autres villes américaines.

Depuis l’expulsion des campeurs dans la nuit de lundi à mardi, le square Zuccotti est resté entouré de barrières métalliques, et surveillé de près par d’importantes forces de police et agents de sécurité du propriétaire, Brookfield Properties.

Si son accès a été rouvert au public, son règlement, qui interdit de s’y coucher ou d’y introduire des tentes ou des sacs de couchage est désormais strictement appliqué.

D’autres manifestations de soutien au mouvement Occupy Wall Street étaient également prévues dans plusieurs autres villes américaines notamment Washington et Chicago.

AFP

22 Occupy Wall Street déterminé à continuer après son expulsion

Plusieurs centaines de manifestants d’Occupy Wall Street se sont rassemblés mardi matin dans un autre espace public du sud de Manhattan à New York, déterminés à poursuivre leur action après leur éviction du square qu’ils occupaient depuis le 17 septembre.

En milieu de matinée, ils y ont tenu une assemblée générale, à l’angle de la 6e avenue et de Canal Street, a constaté l’AFP.

Des panneaux dénonçaient la brutalité de l’intervention menée en pleine nuit par des centaines de policiers pour déloger les protestataires du square Zuccotti, situé dans le quartier de Wall Street.

Quelque 200 personnes auraient été arrêtées, selon la presse locale. La police a refusé de confirmer ce chiffre dans l’immédiat. En fin de matinée, Occupy Wall Street (OWS) a annoncé que plusieurs centaines de manifestants retournaient au square Zuccotti, pour faire respecter l’ordre d’une juge qui a temporairement "gelé" la mesure d’expulsion. Mais ils n’ont pas pu pénétrer dans le square entièrement nettoyé. Le maire Michael Bloomberg a annoncé dans une conférence de presse qu’il resterait fermé tant que la situation juridique ne serait pas clarifiée. "Nous sommes horrifiés par ce qu’a fait la municipalité, mais nous ne sommes pas découragés. Nous sommes aujourd’hui plus forts que nous l’étions hier, et serons encore plus forts demain", a déclaré OWS dans un communiqué. "Ce mouvement ne peut être limité à un endroit de Manhattan. Il est plus important que cela. Vous ne pouvez pas expulser une idée quand son temps est venu", ont ajouté les protestataires.

21) Le mouvement Occupy Wall Street fait des émules à Harvard

Vent de fronde, la semaine dernière, chez des étudiants de Harvard qui ont procédé à une opération de boycott contre un professeur d’économie réputé (et ancien conseiller de George W. Bush), Gregory Mankiw, en signe de soutien au mouvement Occupy Wall Street. Dans une lettre ouverte, 70 étudiants frondeurs ont dénoncé « un cours qui épouse une vision spécifique - et limitée -de l’économie qui perpétue les systèmes inefficaces et problématiques des inégalités économiques de notre société aujourd’hui ».

Rappelant que les diplômés de Harvard comptent de nombreuses personnalités et 45 prix Nobel, ils ont insisté sur la nécessité de doter les étudiants d’une compréhension large et critique de l’économie afin que leurs actions ne nuisent pas au système financier mondial. Le boycott n’aurait d’abord mobilisé que 10 % des étudiants, d’après le « Harvard Crimson », publication étudiante maison.

Mais, mercredi soir, il s’est largement amplifié, avec une manifestation de plusieurs centaines d’étudiants (dont certains extérieurs à l’université). Hier, le mouvement rassemblait une vingtaine de tentes, sous la surveillance de la police, qui filtrait les entrées sur le campus, selon le « New England Post ».

M. J., Les Echos

20) New-York : évacuation des indignés d’Occupy Wall Street

La police new-yorkaise a entrepris de vider Zucotti Park, où campent les indignés d’Occupy Wall Street.

Des centaines de policiers, dont certains sont équipés de tenues anti-émeutes, ont investi la place rebaptisée "Liberty Park", dans la nuit de lundi à mardi 15 novembre, peu avant minuit.

Selon le site de "Fox News", les autorités ont remis aux "Indignés" des lettres réclamant leur évacuation temporaire, pour raisons sanitaires.

Dans un message posté dans la nuit sur Twitter, le bureau du Maire a précisé que le square devait être nettoyé et assaini et que les "99%".

Selon le "New York Times", la police a indiqué aux manifestants qui refusaient de quitter les lieux qu’ils risquaient d’être arrêtés. "Tout doit être enlevé immédiatement. Si vous refusez d’enlever vos tentes et de partir, vous serez sujets à arrestation. Une fois que tout aura été enlevé, vous pourrez revenir", précisait un message pré-enregistré diffusé à l’aide de hauts-parleurs.

Une dizaine de manifestants ont été arrêtés et embarqués dans un fourgon de police, a observé l’AFP.

Des employés municipaux vêtus de vert démantelaient les tentes et les installations des manifestants anti-Wall Street, qui dormaient sur place depuis le 17 septembre et déversaient tout au fur à mesure dans d’immenses bennes.

Les autorités ont interdit l’accès au square en plaçant des barrières métalliques. Vers deux heures du matin (O7h00 GMT), la plupart des centaines de militants qui campaient sur le square l’avaient quitté, et il n’en restait plus qu’un petit groupe dans le centre du square, encerclé par les policiers.

"Cela ne fait que commencer"

Les protestataires restés sur place étaient réfugiés au centre du parc, là où se trouvait la cuisine.

"Cela ne fait que commencer", a déclaré Mia Costa, une manifestante qui a quitté le square peu après l’ordre d’éviction. "Nous allons nous retrouver à Foley square", a-t-elle ajouté.

A deux rues de là, derrrière des barricades et un important dispositif policier, plusieurs centaines de personnes étaient massées, scandant des slogans hostiles au maire Michael Bloomberg.

"Nous sommes les 99%", "police, protège les 99%", déclamaient d’autres.

19 Grève générale à Oakland en Californie

Ce 2 novembre 2011, pour la première fois aux USA depuis 1947, une grève générale a été votée, appelée sur les entreprises, administrations et établissements scolaires. Cela se passe dans la ville d’Oakland, entre San Francisco et Berkeley en Floride, sous le slogan « financez nos écoles et nos services, pas les banques ! »

Durant la manifestation, un homme a été renversé par une voiture :

http://videos.lalibre.be/video/iLyR...

Des milliers de manifestants californiens ont réussi à provoquer le soir la fermeture du port d’Oakland (quatrième port US quant au trafic) par lequel transitent annuellement pour près de 40 milliards de marchandises. L’administration du port a préféré renvoyer tout le personnel à la maison et fermer temporairement car des milliers de personnes occupaient les quais et les installations.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, quelques centaines de jeunes ont dressé des barricades, jeté des pierres sur des banques, occupé des locaux du centre-ville et allumé des feux, provoquant la riposte musclée de la police antiémeute.

La violence de la répression policière est à l’origine de cette mobilisation. Scott Olsen, un ancien marine âgé de 24 ans, avait été grièvement blessé. Les manifestants affirment qu’une grenade lacrymogène tirée par la police l’a heurté à la tête, lui causant une fracture du crâne. Le chef par intérim de la police d’Oakland, Howard Jordan, a ouvert une enquête sur les faits.

"Nous sommes ici pour défendre Scott Olsen et honorer la mémoire d’Oscar Grant", a déclaré mercredi devant la foule la militante Angela Davis, figure emblématique des mouvements de contestation des années 1960 et 1970. Oscar Grant avait été tué le jour de l’an 2009 à l’âge de 22 ans sur un quai de gare d’Oakland par un policier qui a par la suite expliqué avoir confondu son pistolet avec son taser lors d’une échauffourée.

Le 3 novembre, la manifestation d’Oakland a réuni 7000 personnes.

Les 3 et 4 novembre 2011, des mouvements de solidarité avec Oakland se sont développés sur la côte US du Pacifique, en particulier à Los Angeles et Seattle.

18) Lettre des Etats-Unis : Occupy Wall Street, Occupy the Media

Si seulement c’était vrai ! A lire la presse américaine, on a l’impression que la révolution est proche et que la planète va bientôt succomber à une déferlante « peace and love » digne des années 1970. Le mouvement Occupy Wall Street « s’étend », nous dit-on. « Il prend de l’ampleur. » Le 17 octobre, « OWS » a « fêté son anniversaire ». Un mois déjà, et 300 000 dollars en donations, placés, non pas chez Morgan Chase bien que les protestataires s’y rendent fréquemment, mais à la banque Amalgamated, possédée à 100 % par les syndicats.

La presse est à la fête. Occupy Wall Street est dans toutes les pages. La section News, bien sûr, mais aussi Style (pour la créativité des pancartes), Art (« quel logo » pour le mouvement ?), Opinion (« La gauche déclare son indépendance », analyse le sociologue Todd Gitlin). Jamais les manifestations contre la guerre en Irak, même celle de 100 000 personnes en 2003, n’ont bénéficié d’un traitement comme celui-là.

Tous les chroniqueurs ont fait le déplacement de Zuccotti Park pour se rendre compte par eux-mêmes de la nature du mouvement. Ils s’extasient sur le fait que les manifestants, interdits de porte-voix par la police, ont inventé une méthode « générée par le peuple » pour amplifier le son. Les premiers rangs répètent en choeur (LES PREMIERS RANGS REPETENT EN CHŒUR) la phrase de l’orateur (LA PHRASE DE L’ORATEUR), ce qui permet aux rangs du fond (CE QUI PERMET AUX RANGS DU FOND) de suivre les explications (DE SUIVRE LES EXPLICATIONS). C’est lent, fastidieux. Les discours sont hachés, robotisés, mais en même temps collectivisés. Les militants appellent cela : le « micro humain ».

Bizarrement, la presse ne s’attarde jamais sur le nombre de manifestants. « Quelques centaines. » « Plusieurs milliers »... Les chiffres restent des plus flous. Les plateformes de réseaux sociaux signalent les check-ins, les inscriptions aux événements du jour : 6 personnes à Jersey City, 51 à Saint-Louis, 403 à Boston, 3 660 à New York... Le 15 octobre, Nate Silver, du New York Times, a épluché les journaux locaux et les données disponibles. Il en a déduit que les participants à la manifestation internationale n’étaient pas plus de 70 000 dans 150 villes. C’est peu compte tenu de la publicité autour du mouvement. Dès sa deuxième manifestation anti-impôts, en avril 2009, le Tea Party avait rassemblé 500 000 personnes. Cela n’a pas empêché la presse de claironner : « Occupy Wall Street fait école dans le monde entier » (dans leur insularité, les médias américains croient que le mouvement est parti de Wall Street).

Mais peu importe le nombre. C’est la perception qui compte. La presse ne fait que refléter le sentiment d’une montée générale des revendications. L’« automne américain » après le printemps arabe, comme l’a souhaité Van Jones, un ancien collaborateur de Barack Obama, retourné au militantisme. Les « indignés » sont dans l’air du temps. Ils ne sont pas nombreux dans les sacs de couchage de Freedom Plaza, à Washington, mais ils ont trouvé un écho disproportionné dans le paysage politique. Selon un sondage de Time Magazine, 54 % des Américains ont une opinion positive du mouvement (alors qu’ils ne sont plus que 27 % à approuver le Tea Party, rendu responsable de l’intransigeance à Washington).

Les banquiers, on s’en doute, sont un peu moins emballés. John Paulson, le manager de hedge fund et 17e fortune du pays, a remis à leur place ceux qui avaient eu l’impudence de venir occuper les abords de son hôtel particulier de la 86e Rue. « Les 1 % les plus riches ont payé 40 % des impôts », a-t-il signifié. Un autre banquier a confié son exaspération au New York Times : « Qui paie les impôts, croyez-vous ? La finance, c’est l’une des dernières choses que l’on produit dans ce pays. Si vous voulez délocaliser encore plus de jobs, continuez à attaquer les services financiers ! » Certains républicains accusent Occupy Wall Street d’attiser la « lutte de classes ». Ils ont déjà des cauchemars, comme le promoteur immobilier Joe Kaempfer. « Les enfants des riches seront assassinés dans leur lit par les affamés », a-t-il prophétisé pour le Washington Post.

Jusqu’à présent, Barack Obama s’est gardé de surfer ostensiblement sur le mouvement. Il s’est contenté de dire qu’il « comprend la frustration » des protestataires et que Martin Luther King lui-même aurait voulu « confronter les excès de Wall Street ». Mais, a-t-il ajouté, « sans démoniser les gens qui y travaillent ». Pour Wall Street, c’est probablement déjà trop. Le secteur financier qui l’avait soutenu en 2008 a maintenant les yeux tournés vers le républicain Mitt Romney. « Les démocrates ne peuvent pas avoir le beurre et l’argent du beurre », a résumé Politico.com.

Objectivement, le mouvement devrait aider Barack Obama, lui qui essaie d’arracher aux républicains ne serait-ce qu’une augmentation minime des impôts pour les super-riches. Alors que le Tea Party a maintenu le débat pendant deux ans sur le terrain du déficit, Occupy Wall Street l’a amené sur celui des inégalités. Les statistiques qui ne rencontraient qu’un écho limité sont maintenant citées partout et plus personne n’ignore que les 400 Américains les plus riches possèdent plus que les 150 millions d’Américains d’en bas. Pour faire passer le message, il aura fallu un mouvement dépourvu de mégaphone et de porte-voix. Corine Lesnes

LESNES Corine

* Article paru dans le Monde, édition du 20.10.11.

17) De l’occupation de Wall Street à l’occupation des Etats-Unis : police et Marines commencent à être touchés

De jour en jour le mouvement Occupy Wall Street s’est répandu à travers les Etats Unis comme une traînée de poudre. Nous ne pouvons pas savoir ce qu’il deviendra. En attendant, soutenons-les, faisons connaître leur lutte (occuper de nombreuses places, la nuit, par le temps qu’il fait là-bas, ce n’est pas rien) et profitons pleinement des dernières nouvelles.

Ainsi, la création de deux associations d’Indignés dans la police américaine et parmi les vétérans de l’unité d’élite des Marines. Ci-dessous, info américaine :

Le processus “Occupy” commencé par Occupy Wall Street ressemble à un virus inarrêtable, répandant partout (aux USA essentiellement) la pathologie (selon le Système) de l’occupation symbolique anti-Système.

Parmi les derniers arrivants, RAW Story signale, ce 23 octobre 2011, l’arrivée de deux recrues fort intéressantes, OccupyMARINES et Occupy police, qui s’adressent aux vétérans du Marine Corps et aux policiers US pour constituer des groupes protestataires.

L’intérêt de la chose est, évidemment, en ce que le processus touche des représentants des forces armées sur lesquelles le Système compte ardemment pour poursuivre sa politique, défendre ses positions, éventuellement réprimer le processus Occupy. Le ver est dans le fruit, ou bien dirait-on que les termites sont au travail.........

Source :

http://www.dedefensa.org/article-no...

Cette affaire ne mériterait peut-être pas d’être soulignée si elle ne s’était pas accompagnée d’une autre information révélée par des médias US : ce 24 octobre les autorités de l’Etat de New-York ont demandé à leurs forces de l’ordre de chasser les Indignés d’Occupy Wall Sreet installés sur la voie publique à Albany (capitale de l’Etat de New York ... et après diverses péripéties, celles-ci ont refusé. Ci-dessous, info américaine :

C’est peut-être une nouvelle phase, particulièrement importante, dans ce qui deviendrait désormais, avec l’événement Occupy Wall, Street (OWS), une véritable crise OWS aux USA. Il s’agit de la nouvelle, selon le Albany Times Union, reprise par RAW Story le 24 octobre 2011, du refus des autorités des polices et locales et de l’Etat de New York (Albany est la capitale de l’Etat de New York dont fait partie New York City) et des forces de sécurité de cet Etat d’exécuter une action répressive de dispersion des 700 protestataires de Occupy Albany installés sur la voie publique........

Extrait de la source :

http://www.dedefensa.org/article-ow...

16) De l’occupation de Wall Street à l’occupation des Etats-Unis : l’émergence d’un mouvement de masse

Une poignée de jeunes gens ont commencé à occuper Wall Street à la mi-septembre pour protester contre l’enrichissement des banques et des grandes sociétés, pendant que la plupart des Américain.e.s devenaient plus pauvres. Au cours des semaines suivantes, ils-elles ont été des centaines, puis des milliers, à participer à des marches et à des manifestations à New York – l’une d’elles débouchant sur l’arrestation de centaines d’entre eux-eles sur le pont de Brooklyn.

La chanson du mouvement « Nous sommes les 99 % » ne résonne pas seulement dans le canyon de Wall Street, mais dans tout le pays. Maintenant, des groupes d’occupant.e.s dans l’ensemble des Etats-Unis campent dans les espaces publics et organisent des marches contre la voracité des grandes compagnies.

Occupy Wall Street a pris le large et ses émules, au début presque toujours de jeunes blancs, se sont non seulement multipliés, mais aussi diversifiés, attirant des gens de tous les groupes ethniques et de toutes les couches sociales, à l’image de leur chanson : « Voilà à quoi ressemble la démocratie ». Alors que certains jeunes ont été inspirés par l’occupation de la place Tahrir et par les indignados espagnols, c’est un mouvement essentiellement états-uniens avec des objectifs états-uniens. Les Occupant.e.s sont furieux contre les grandes sociétés et nombre d’entre eux-elles sont fâchés aussi contre le gouvernement ; ils-elles sont généralement hostiles aux Républicains et déçus par les Démocrates. Frustrés par la situation économique et politique, ils-elles veulent taxer les riches, arrêter les saisies de logements, du travail pour tous les chômeurs-euses. Ils-elles sont nombreux à demander la fin des guerres en Irak et en Afghanistan.

Une organisation impressionnante

Tandis qu’une grande partie des occupant.e.s du Zucotti Park de Manhattan sont de New York, d’autres sont arrivés rapidement de tout le pays pour manifester contre la voracité des grandes sociétés. Leur organisation est impressionnante : la cuisine, le centre médical, l’antenne médias, les conférences quotidiennes avec des intellectuels illustres, comme Joseph Stiglitz, ancien économiste en chef de la Banque Mondiale, Jeffrey Sachs, Professeur de Harvard et conseiller spécial du secrétaire général des Nations Unies, et Barbara Ehrenreich, féministe et auteure. Ils-elles disposent maintenant d’un journal, The Occupied Wall Street Journal, qui devrait devenir national bientôt. Des dizaines de milliers de dollars ont été collectés auprès de petits contributeurs par Occupy Wall Street et son journal.

Ce mouvement pacifique s’est heurté à la police, autant à New York que dans les autres villes, pourtant il a continué sa marche en avant. Il y a eu des dizaines d’arrestations, non seulement à New York, mais aussi à Boston, Seattle, Des Moines, mais cela n’a pas empêché la croissance du mouvement. Durant le week-end des 8-9 octobre, une très grosse manifestation de 10 000 personnes s’est rassemblée à Portland, et une autre plus modeste de 750 personnes à Cincinnati. Comme toujours, les choses vont plus vite, sont plus massives et plus radicales sur les deux côtes, mais ce mouvement a aussi touché le pays profond du Midwest. A Chicago, les manifestations prévues depuis un certain temps par le Syndicat international des employés des services (SEIU), ainsi que par d’autres syndicats et collectifs, ont réuni des milliers de personnes contre les institutions financières, qui ont rejoint Occupy Chicago, une issue qui peut renforcer le mouvement, mais peut aussi le noyer.

Utopiste et enthousiasmant

Occupy est en partie une affaire de militant.e.s. Il suffit d’observer ses manifestations dans n’importe quelle ville, n’importe quel jour, pour voir passer des vestes et des t-shirts avec les logos de tous les mouvements qui ont touché le pays durant la dernière décennie : contre la guerre, LGBTQ, contre les saisies, pour les droits civiques. Parmi eux-elles, il y a cependant des forces nouvelles, ouvriers et employé.e.s, jusqu’ici sans leurs logos, slogans et drapeaux, portant des pancartes avec des mots d’ordre comme « Créer des emplois, réformer Wall Street, taxer plus les riches », et « le peuple est trop grand pour faire faillite » (une référence à l’argument qui veut que le gouvernement a dû sauver les banques parce qu’elles étaient « trop grosses pour faire faillite »). Le sens de l’espoir que ce mouvement est en train de susciter est bien rendu par cette inscription aperçue à Wall Street : « C’est la première fois que j’ai senti l’espoir renaître depuis bien longtemps ».

Ce mouvement a un caractère utopiste. Bon nombre de participant.e.s ne veulent pas seulement venir à bout des effets de la crise économique – ils veulent une vie meilleure, un pays meilleur, un monde meilleur. Ce mouvement en tant que tel n’a pas d’idéologie propre. Il exprime quelque chose comme un populisme de gauche : le peuple contre le big business et le mauvais gouvernement. Bien qu’il y ait des anarchistes dans ses rangs, et qu’ils lui aient donné quelques unes de leurs marques, ce n’est pas un mouvement anarchiste. Bien qu’il y ait quelques socialistes en son sein, il n’est pas socialiste. Ce qui est peut-être le plus excitant, c’est la convergence de différents mouvements sociaux, le mélange de manifestant.e.s des classes moyennes et de la classe ouvrière, venus à Wall Street pour dire : « Ça suffit ! ». Le caractère utopiste de ce mouvement a poussé des gens ordinaires à dire : « Nous pouvons, nous devons et nous voulons vivre différemment ».

Après un mois, les syndicats ont commencé à s’intéresser à ce mouvement. A New York, ils ont rassemblé des milliers de leurs membres pour une grande manifestation au mois d’octobre. Au même moment, Richard Trumka, le dirigeant suprême de l’AFL-CIO a pris la parole en faveur du mouvement, comme l’ont fait d’autres leaders de syndicats locaux ou nationaux. Cependant, l’AFL-CIO et Occupy restent méfiants l’un envers l’autre. Le principal objectif de l’AFL-CIO dans l’année qui vient, c’est d’aider Obama et les Démocrates à gagner les élections de novembre 2012, et tant l’AFL que les Démocrates seraient ravis de trouver le moyen de tirer parti d’Occupy dans cette perspective. Nombreux sont ceux-celles, dans le mouvement Occupy, qui aimeraient pouvoir compter sur un investissement plus important des travailleurs-euses et des syndicats, mais ils-elles craignent la main mise de la bureaucratie. D’autres craignent plus encore de perdre leur indépendance politique au profit des dirigeants syndicaux et des Démocrates.

Occupy Wall Street et la politique

Le Parti républicain est bien entendu opposé à Occupy. Le leader de la majorité de la Chambre, Eric Cantor, a traité les occupant.e.s de foule enragée. Faisant allusion au Président Obama, il a dit : « Certains dans cette ville poussent les Américains à se monter les uns contre les autres ». Mitt Romney, le principal prétendant à l’investiture républicaine a même affirmé : « Je pense que cette guerre de classe est dangereuse ». Quoi qu’ils en disent aux médias, la réelle crainte des Républicains, c’est que Occupy Wall Street puisse booster les Démocrates, même s’ils espèrent que la radicalité du mouvement déportent les Démocrates à gauche et leur fasse perdre des voix au centre.

Le comité de campagne du Parti démocrate et le Centre pour un Programme Américain (un think tank démocrate) voudraient lier les Démocrates à Occupy Wall Street, dans l’espoir que ce mouvement puisse mettre de l’air dans les voiles du parti pour 2012. D’autres leaders craignent qu’une identification avec ce mouvement tire les Démocrates trop à gauche et leur fasse perdre le contact avec le Centre, où ils pensent que l’élection se décidera. Plus important encore, certains leaders démocrates affirment que le soutien à un groupe qui attaque Wall Street pourrait conduire à une réduction des dons des banques et des grandes compagnies qui financent leur parti. Bernie Sanders, le seul indépendant du Sénat, qui se définit comme socialiste (bien qu’il participe au caucus démocrate), s’est adressé au mouvement dans une tribune où il appelle le gouvernement à briser le pouvoir des banques, à soutenir les petites entreprises, et à arrêter de spéculer dans le secteur pétrolier. C’est le programme du Parti progressiste de 1912, le programme traditionnel du populisme américain, mais il passe à côté de l’esprit radical de ce mouvement.

Quelques Démocrates aimeraient faire d’Occupy Wall Street leur Tea Party – ce groupement de droite qui a donné un regain de vitalité aux Républicains. Mais les activistes d’Occupy Wall Street ont gardé leurs distances avec les Démocrates, refusant de servir de tremplin à leurs candidat.e.s. De leur côté, les anticapitalistes travaillent à nourrir ce mouvement, à défendre son indépendance et à permettre que ses implications, potentiellement radicales, émergent pleinement.

Dan La Botz, 15 octobre 2011

LA BOTZ Dan

Source : http://www.europe-solidaire.org/spi...

* Enseignant, écrivain et militant, Dan la Botz est actuellement engagé dans Occupy Cincinnati. Article écrit en anglais pour solidaritéS et traduit par notre rédaction.

15) « Le mouvement Occupons Wall Street est actuellement la chose la plus importante au monde » Naomi KLEIN

14) Slavoj Zizek : allocution à Liberty Place / Occupy Wall Street

13 ) Le mouvement Occupy Wall Street (OWS) à New York (par Charles-André Udry)

Le 17 septembre 2011, dans la foulée d’un appel lancé, dès fin juillet, sur le site Adbusters – un site qui indique sa volonté « de changer la façon dont l’information se diffuse, dont les firmes exercent le pouvoir et la façon dont le sens est produit dans notre société » – les premiers « activistes » donnaient le coup d’envoi au mouvement Occupy Wall Street (OWS) à New York.

La police de New York ne leur a pas laissé planter leurs tentes au milieu du centre mondial de la finance. Ils le firent dans le Zuccotti Park, situé assez près de « Ground Zero », dans Lower Manhattan. La place a été rebaptisée « Liberty Square », par référence à Tahrir Square, au Caire.

Depuis lors, le mouvement s’est étendu à un grand nombre de villes aux travers des Etats-Unis ; plus de 75, le 6 octobre. Dès le début de ce mois, le soutien de plusieurs sections de différents syndicats et de diverses organisations de quartier (community groups) ajoutait une dimension inusitée à ce mouvement social.

Il regroupe diverses fractions de la société : depuis les personnes dont la maison a été saisie (car elles ne pouvaient s’acquitter des intérêts hypothécaires usuraires), en passant par les étudiant·e·s endettés jusqu’au cou et devant renoncer à la poursuite de leurs études, jusqu’aux chômeurs et aux multiples désaffiliés d’une société frappée par la plus ample crise depuis la Seconde Guerre mondiale. Le mouvement tend à s’élargir à des secteurs de salarié·e·s du public et même du privé. Une tendance qui doit encore se confirmer.

Deux slogans traduisent le profil du mouvement. Le premier : « Nous sommes le 99% », impliquant par là que le 1% de la population commande et tire le plus grand bénéfice de ce système. Ce rapport entre 99% et 1% symbolise aussi la bipolarisation fortement accentuée de la répartition de la richesse sociale produite aux Etats-Unis. Le second : « Les banques ont été renflouées. Nous avons été vendus. » Autrement dit, à sa façon, est mise en question la politique du gouvernement et des « maîtres de Wall Street » – la fraction du capital financier – qui exercent sur les options de l’administration Obama une influence déterminante.

The New York Times du 8 octobre 2011 consacrait un article supplémentaire au OWS. Il est centré sur le rôle des réseaux sociaux dans son organisation, ce qui permet de gommer son contenu social. Néanmoins, Jennifer Preston est contrainte de rendre compte des débats en cours à l’échelle des Etats-Unis : d’une part, la question de l’emploi, « de la cupidité des firmes et des coupes budgétaires », de l’autre, les problèmes « plus proches » auxquels s’affrontent les populations de diverses villes.

Les réactions brutales de la police sont aussi soulignées. La police de New York n’a pas hésité à arrêter 700 manifestants, le 1er octobre 2011, alors qu’ils ne bloquaient pas, effectivement, le pont de Brooklyn, contrairement à ce qu’ont affirmé les médias, à l’échelle internationale.

OWS ne tombe pas du ciel

Ce mouvement et sa dynamique ne tombent pas du ciel, dans un pays où plus de 46 millions de personnes vivent en dessous de la ligne de pauvreté. Les dernières statistiques sur l’emploi, la pauvreté et une crise dont l’économie capitaliste états-unienne n’est, en fait, jamais sortie depuis 2008 l’indiquent. Le taux de chômage – sans compter les temps partiels imposés avec les salaires de misère qui les accompagnent et les personnes « découragées », donc ne cherchant plus un emploi et exclues de la statistique – se situe à hauteur de 9,1%. En septembre 2011, la distribution du chômage était la suivante : 14 millions chômeurs et chômeuses enregistrés ; 9,6 millions de « temps partiels involontaires », autrement dit qui cherchent un temps plein et ne le trouvent pas ; 2,6 millions « attachés marginalement au marché du travail », dans le sens où ils ne cherchent pas activement (au moment de l’enquête) un emploi. Soit un total de 25,8 millions. Quant au nombre de chômeurs et chômeuses qui le sont depuis plus de six mois, il est quasiment au niveau du pic atteint au printemps 2010, soit 44,6% en septembre 2011 (contre 45,6% en avril 2010).

Or, la création d’emplois est en baisse au cours des cinq derniers mois de 2011. Le chômage va donc remonter dans les mois qui viennent ; non seulement sous l’effet du ralentissement économique, mais parce que la croissance de la population active est supérieure à la création d’emplois.

A cela s’ajoutent, déjà, les réductions permanentes d’emplois dans le secteur public, particulièrement à l’échelle des municipalités et des Etats fortement endettés. Quelque 34’000 emplois publics ont été supprimés durant le seul mois de septembre 2011. L’enseignement secondaire a été la principale cible des compressions d’effectifs : enseignants, bibliothécaires, employés administratifs, etc.

Heidi Shierholz de l’Economic Policy Institute effectue la somme de la diminution des salarié·e·s de l’enseignement secondaire depuis 2008 (soit 278’000) et l’augmentation du nombre d’enseignants qu’aurait exigée l’accroissement du nombre de jeunes devant être scolarisés : 48’000. Autrement dit, le fossé « comptable » entre le besoin d’enseignants et l’effectif présent peut être estimé à 326’000 pour ce qui est du secteur de l’éducation publique.

Or, entre 2008 et 2010, le nombre d’enfants vivant dans la pauvreté a crû d’au moins 2,3 millions. Ce sont précisément ces jeunes qui auraient besoin d’un encadrement scolaire plus fourni et solide. Voilà un parmi les nombreux engagements de l’administration d’Obama qui n’a pas été respecté.

Ces seuls faits expliquent, à coup sûr, l’engagement des enseignants, de leurs syndicats ou de la Coalition for Public Education auprès des divers mouvements OWS dans les villes.

Ce d’autant plus que la révolte sociale à Madison (Wisconsin) contre la politique brutale d’austérité du gouverneur Scott Walker – voir à ce propos les articles sur ce site publiés depuis mars 2011 – a marqué les esprits d’un secteur de la population, par ses objectifs, ses modalités d’actions et la convergence sociale qu’elle concrétisait. A Madison, l’action et les initiatives des enseignants ont été déterminantes.

Des rencontres qui changent

Des reportages ayant trait aux diverses manifestations permettent de capter une partie de l’état d’esprit de leurs participants. Ainsi, le 5 octobre, à New York, un salarié de FedEx (la firme transnationale de logistique, active aussi en Suisse), qui marchait avec son habit de travail, confiait à un journaliste : « Ils essayent toujours de nous mettre plus de travail sur le dos. On effectue 40 livraisons, ils en veulent 50. On en fait 50, ils en veulent 60. » Il n’y a pas de syndicat dans son entreprise. Il confie : « Je n’ai jamais participé à une manifestation, c’est la première fois pour moi. » A ses côtés se trouvaient quelques milliers d’étudiants de la New York University, de la Columbia University et de la New School.

Prenant la parole à cette occasion, Bob Master du Communications Workers of America (un des deux syndicats des salarié·e·s des moyens de communications et des médias), déclare : « Regardez autour de vous. C’est ce à quoi ressemble la démocratie. Occupy Wall Street capte l’esprit de notre temps. Ici, c’est Madison. Ici, c’est le Caire. Ici, c’est la Tunisie. Occupy Wall Street a initié un mouvement dont nous sommes tous partie prenante autour du monde. »

Au-delà de l’emphase rhétorique, Master relève un trait de ce mouvement que d’aucuns voulaient, à ses débuts, réduire à une expression mimétique de la part de quelques « indignés » qui suivaient la mode. En effet, comme des mouvements sociaux qui plongent leurs racines dans une société bouleversée, OWS est devenu – de manière embryonnaire – le point de rencontre et de reconnaissances mutuelles de personnes marquées par un isolement social accentué dans cette phase du capitalisme. Dans le climat ambiant, il a aimanté des organisations sociales plus traditionnelles, plus d’une fois surprises.

Dès lors, pour ceux et celles qui ont fait, ces dernières années, l’expérience des énormes difficultés à conduire des luttes de résistance sociales couronnées de succès, même partiels, ce mouvement tend à dégager l’horizon ou, pour le moins, à révéler des ressources qui gisent dans ladite société civile.

Danny Lucia, dans la publication de l’ISO (International Socialist Organization), note que les participants à la marche du 5 octobre à New York – à la différence des manifestations traditionnelles organisées par les syndicats – se mélangeaient, discutaient de leur situation propre, ne défilaient pas dans « leur » tronçon syndical. Et, la marche ayant pris fin, ils ne se dispersaient pas de suite pour rentrer chez eux. Ils débattaient entre eux, écoutaient l’intervention du cinéaste Michael Moore ou examinaient les livres donnés à la « bibliothèque de la liberté ».

Il faut toutefois souligner l’importante participation, ce jour-là, des infirmières et soignant·e·s, membres du National Nurses United. En effet, les attaques contre le secteur de la santé publique sont à la hauteur de celles visant l’éducation. Ce qui explique cette participation organisée.

Les traits d’un programme social perturbateur

La différence entre le mouvement qualifié de « Global Justice » de la fin des années 1990 – qui se centrait sur des thèmes liés à la mise en question des politiques de l’OMC (Organisation mondiale du commerce) ainsi que du FMI et de la Banque mondiale – et l’OWS renvoie à la dissemblance de la situation économique. La désolation sociale est sans comparaison. En outre, l’attaque du 11 septembre 2001 avait offert, sur un plateau, une arme à l’administration Bush : forger une unité nationale et un alignement des syndicats qui avaient des contours propres à ceux de la période de la guerre froide.

D’où, dans le contexte actuel, se renforce l’exigence pour l’OWS, afin d’accroître son audience et sa capacité à stimuler l’émergence d’un nouveau bloc social, d’« occuper ensemble » comme le suggèrent, dans leurs actions et leurs propositions, les syndicalistes actifs, de combat. Le mouvement – à l’examen de ses différentes expressions dans des dizaines de villes – peut tendre à faire converger des revendications portant sur la création d’emplois et contre les coupes dans le secteur public avec les thèmes qui structurent la déclaration initiale qui affirme que « la vraie démocratie ne peut être atteinte quand le processus [démocratique] est soumis au pouvoir économique ».

Dans la liste des constats effectués le 20 septembre 2011 par l’assemblée de New York se retrouvent, de fait, les éléments d’un programme social d’envergure : « ils ont pris nos maisons au moyen de saisies illégales, bien que n’étant pas en possession de l’emprunt hypothécaire initial » [mécanismes propres aux subprimes] ; « ils ont renfloué les banques en toute impunité en puisant dans les revenus arrachés aux contribuables, alors que les dirigeants s’arrogent des bonus exorbitants » ; « ils ont approfondi l’inégalité et les discriminations sur le lieu de travail, sur la base de l’âge, de la couleur de la peau, du sexe ou de l’orientation sexuelle » ; « ils ont sans cesse cherché à enlever aux salarié·e·s le droit de négocier pour un meilleur salaire ou des conditions de travail plus sûres » ; « ils ont pris en otage des dizaines de milliers d’étudiants au moyen de dettes de dizaines de milliers de dollars pour payer leurs études, études qui constituent un droit de la personne humaine » ; « ils ont systématiquement sous-traité le travail et utilisé cette sous-traitance comme levier afin de réduire le salaire et la couverture sociale de santé ».

La liste continue, abordant aussi bien des questions ayant trait à la crise écologique que celles concernant la politique des médias dominants, celles des firmes pharmaceutiques ou encore l’utilisation de la force de travail des migrants. Dans un article reproduit par Socialist Project (6 octobre 2011), Pham Binh rapporte les propos d’un participant à l’une des manifestations : « Mark Purcell a voyagé depuis le centre de la Pennsylvanie pour participer à l’OWS et affirme qu’il veut s’intégrer à toute occupation qui s’organiserait à Philadelphie. Mark raconte qu’il a réalisé que le système était complètement pourri lorsqu’il a travaillé dans un dépôt de marchandise à Allentown [Pennsylvanie] comme ouvrier intérimaire. Il affirmait que les entreprises profitaient des immigrants sans-papiers dans la mesure où ils ne disposaient d’aucun droit au plan légal ou d’aucune protection. A la minute où il s’est plaint de ses conditions de travail, l’entreprise pour laquelle il travaillait lui indiqua qu’il devait s’adresser à l’agence de travail temporaire et cette dernière l’a licencié. Il était furieux que ces entreprises sous-traitent le travail à ces agences et utilisent cela pour esquiver leurs responsabilités pour ce qui concerne les conditions de travail. »

« Occuper ensemble »

Les informations sur le mouvement OWS se multiplient. Certains aspects méritent toutefois d’être mis en relief dans la mesure où ils pourraient indiquer les éléments d’un processus social nouveau.

Ainsi, à New York, Jenny Brown et Mischa Gaus rapportent dans le bulletin Labor Notes du 6 octobre 2011 : « A New York [le 5 octobre] les drapeaux, les pancartes, les casquettes et les tee-shirts indiquaient la présence de travailleurs des trains et des bus, du métro et des employés de l’administration universitaire, de musiciens, d’employé·e·s des grands magasins, d’enseignants et de salarié·e·s du secteur de la santé. Mais une majorité des manifestants semblaient n’être membres d’aucun syndicat. »

Néanmoins, ce fut l’occasion pour des militants syndicalistes de rappeler que certains mots d’ordre – fort justes comme : « Ils ont renfloué les banques ; ils nous ont vendus » – faisaient écho à des luttes ouvrières, comme celle contre la fermeture de l’entreprise Republic Windows and Doors, en 2008, à Chicago ; ou encore celle des salarié·e·s du secteur de la téléphonie fixe de l’imposante firme Verizon.

Ces combats et leurs échecs peuvent nourrir de nombreuses réflexions et inscrire les actions – diverses et créatives – de l’OWS dans une histoire politique et sociale. Passé et présent s’entrelacent pour dessiner, peut-être, l’avenir.

Dès lors, le soutien du Local 100 du New York Transport Workers est d’une grande importance, à la lumière de l’impact de la grève menée en 2005. Marvin Holland, responsable de l’activité dans les quartiers de ce syndicat – qui représente à New York 38’000 chauffeurs de bus et de trains –, déclare : « Nous soutenons Occupy Wall Street parce que nous sommes d’accord à 99% avec ce que les protestataires disent. Ils ont 100% raison que les banques sont à l’origine du problème. Nous avons des membres du TWU (Transport Union Workers), Local 100, présents ici depuis le premier jour. » Au fond ressort une idée force : « Occupons ensemble ».

Le président du TWU, Local 100, John Samuelson, dans un entretien donné sur une chaîne de télévision explique : « Il y a un climat de désespoir, je le crois, parmi les travailleurs et les familles de travailleurs dans ce pays ; ce que les gens du gouvernement n’ont pas saisi. Il y a beaucoup de millionnaires au Congrès qui n’ont aucune idée de ce que signifie nourrir un enfant ou payer un écolage ou encore s’acquitter des intérêts d’un prêt hypothécaire. Il y a beaucoup de gens au gouvernement qui n’ont plus de contact avec le monde réel. Ces protestations ont mis en lumière la disparité de la richesse aux Etats-Unis telle qu’elle s’est développée au cours des dernières décennies. Je pense qu’un des grands avantages liés au fait que le mouvement ouvrier organisé entre dans ce combat peut résider dans sa capacité d’articuler ce message… au nom des familles de salariés, que leurs membres soient ou ne soient pas syndiqués. » On peut l’espérer, pour autant que la présence syndicale ne cherche pas à effacer l’aspect pluriel de ce mouvement.

Cette présence des activistes, des militants syndicaux et de la gauche politique organisée se retrouve dans les principales villes, à des degrés divers. Ainsi, à Los Angeles, où l’occupation s’est organisée devant le bâtiment municipal, des membres du SEIU (Service Employees International Union), Local 1021, ont rejoint très vite l’OWS. Ce syndicat est l’un des rares qui se renforcent aux Etats-Unis.

Face à la crise financière et aux saisies de maisons, le mot d’ordre « Faites payer les banques » est devenu un point de ralliement. La jonction s’est opérée le 6 octobre avec l’Alliance of Californians for Community Empowerment (ACCE) qui exprime une réelle activité à l’échelle des quartiers pour la défense du logement, de la santé ou de l’éducation. Ce type de liens se manifeste dans de nombreuses villes. Ce qui suscite des discussions sur les modalités d’organisation du mouvement afin d’assurer la présence, lors d’assemblées, de salarié·e·s qui ont un emploi et une organisation de leur vie quotidienne qui diffère d’une fraction active et militante de l’OWS.

L’émergence de ce mouvement peut laisser entrevoir un déplacement, même encore fort limité, des lignes au plan politique. Dit autrement, la bipolarisation Tea Party, d’un côté, et, de l’autre, gouvernement Obama – avec son cortège de déceptions – pourrait être troublée. Ce qui accroîtrait les possibilités pour une intervention sociale et politique qui prendrait appui sur un acteur qui ne serait pas prisonnier de ce dilemme biaisé.

Mais n’allons pas trop vite en besogne. La capacité de contrôle et de canalisation du Parti démocrate, en particulier à l’échelle locale, reste forte. Les déclarations initiales d’Obama en sont un signe. (8 octobre 2011)

12) Le mouvement Occupy Wall Street s’étend aux Etats-Unis

Les manifestants qui s’élèvent contre le système financier américain et les inégalités économiques sous le nom Occupy Wall Street ont gagné du terrain, jeudi 6 octobre, aux Etats-Unis et ont trouvé des soutiens au sommet même de l’Etat. "Ces manifestants expriment une suspicion plus largement partagée envers la manière dont fonctionne notre système financier", a déclaré, jeudi 6 octobre, le président américain, Barack Obama. Pour le vice-président Joe Biden, "les Américains ne pensent pas que le système est juste".

Depuis le rassemblement initial des "indignés" de Wall Street le 17 septembre, les protestations se multiplient dans les villes américaines. Des rassemblements ont eu lieu à Tampa, Trenton, Jersey city, Philadelphie, Norfolk, Chicago, Saint Louis, Houston, San Antonio, Austin, Nashville, Portland, Seattle et Los Angeles.

Lors de la manifestation de mercredi à New York, des syndicats ont rallié les rangs du cortège, ce qui laisse à penser que le mouvement pourrait encore prendre de l’ampleur. Près de 5 000 personnes ont formé le cortège, ce qui en fait le défilé le plus important depuis le début du mouvement.

"Ce n’est que le début, prédit à Philadelphie un cadre dans une société de transport. Les camionneurs vont apporter leur soutien de ville en ville." Dans la ville, un millier de personnes ont arboré des pancartes où l’on pouvait lire sur l’une d’entre elles "Je ne pensais pas que ’par le peuple, pour le peuple’ représentait 1 % [de la population]".

A Los Angeles, une centaine de protestataires se sont réunis devant la Bank of America dans le centre-ville, tandis que d’autres ont essayé de monter une tente. Onze personnes ont été arrêtées après avoir refusé de démonter ce qu’ils avaient pu assembler.

LEMONDE.FR

11) Les indignés de Wall Street gagnent du terrain

Partis de New York, les "indignés" de Wall Street sont en train de se répandre à travers les Etats-Unis où leur colère se nourrit du niveau élevé du chômage, des saisies immobilières ou bien encore du plan de sauvetage sur fonds publics des grandes entreprises après la chute de Lehman Brothers, en 2008.

Des manifestations similaires aux rassemblements new-yorkais, où plusieurs centaines de personnes ont été arrêtées, sont apparues de Los Angeles à Boston, de Chicago à St Louis et jusqu’en Floride.

Jeudi, un rassemblement est prévu dans la capitale fédérale, Washington.

"A l’instar de la conscription, qui avait rendu la guerre du Vietnam plus personnelle, l’insécurité économique est en train de donner aux politiques économiques de ce pays un tour plus personnel", compare Kevin Zeese, un des organisateurs du mouvement.

Depuis le rassemblement initial du 17 septembre, les "indignés" de Wall Street ont gagné en audace et amélioré leur organisation. Si leurs manifestations sont restées pacifiques, des échauffourées se sont produites et les contestataires ont parfois défié la police.

Samedi dernier, plus de 700 d’entre eux qui bloquaient la circulation sur le pont de Brooklyn ont été interpellés.

Des syndicats sont également en train de se joindre au mouvement. La branche new-yorkaise du Syndicat des employés du transport a vainement demandé à un juge fédéral d’interdire à la police de réquisitionner des chauffeurs de bus pour transférer les manifestants interpellés.

Le syndicat National Nurses United, principale organisation représentative des infirmières, a annoncé pour sa part qu’il s’associait à l’appel à manifester mercredi à New York. Et Healthcare-Now sera présent au rassemblement de Washington pour exiger que "les besoins humains l’emportent sur la cupidité des grandes entreprises".

"EN OCCUPANT WALL STREET, NOUS AVONS FRAPPÉ LES ESPRITS"

A New York, imitant les "indignados" espagnols de la place de la Puerta del Sol, à Madrid, les indignés ont installé un campement dans le Zuccotti Park où ils entendent rester jusqu’à l’hiver.

A Los Angeles, des tentes ont été dressées devant le City Hall, le siège de la municipalité. A Boston, un camp de toile est apparu dans le quartier des affaires, en face de la Federal Reserve Bank of Boston.

"En occupant Wall Street, nous avons frappé les esprits", dit Larry Hales, un manifestant new-yorkais.

"Une des critiques que l’on nous fait, c’est que nos demandes ne sont pas claires, mais je pense que pour la plupart des gens, notre message est très clair : Wall Street est notre cible, c’est la capitale bancaire du monde", ajoute-t-il.

"Les gens commencent à remarquer que ce mouvement n’est pas simplement une ’flash mob’ (ndlr, un rassemblement éclair et provisoire)", dit Victoria Sobel, étudiante en art de 21 ans qui participe au mouvement Occupy Wall Street depuis le début.

"Au début, les organisations professionnelles, les syndicats sont restées en retrait, elles voulaient mesurer la force de notre engagement, notre sérieux. Aujourd’hui, nous sommes fous de joie de voir que ce mouvement se propage", poursuit-elle.

"Et si rien d’autre n’en sort, au moins nous aurons engagé un dialogue", ajoute-t-elle.

Henri-Pierre André pour le service français

Source :

http://tempsreel.nouvelobs.com/actu...

10 bis) Des milliers d’Indignés dans les rues de New-york, Los Angeles, Denver

BRUNO FIALHO, SÉBASTIEN POLVECHE ET CÉLINE MENESES pour le Parti de Gauche

Samedi 1er Octobre, des dizaines de milliers d’étatsuniens et d’étatsuniennes indignés ont manifesté pacifiquement dans les rues de New-York, notamment sur le pont de Brooklyn, et dans plusieurs villes dont Los Angeles, Chicago, Seattle, Denver.

A New-York, après avoir bloqué l’entrée de Wall-Street, 10 000 personnes ont envahi le pont de Brooklyn en criant "Nous ne sommes pas des criminels, les criminels ce sont les banquiers !", "Nous sommes les 99% du peuple, nous sommes ‘too big to fail’ (‘trop gros pour pouvoir sombrer’, subtile allusion au slogan prétexte au sauvetage des banques et au maintien en place des grands cabinets d’audit en 2008)" ou encore "Capitalism does’nt work" (le capitalisme ça ne marche pas).

Face à ces grosses mobilisations, la police étatsunienne a réagi par la violence et des arrestations massives. Plus de 700 personnes ont été arrêtées sur le pont de Brooklyn !

Aux Etats-Unis, des dizaines de milliers de personnes, en particulier des enseignants, des infirmiers se retrouvent sans travail. Partout les services publics ferment sous prétexte des dettes d’Etats, comme dans le Wisconsin, en Californie, dans le Minnesota, au Massachusetts... Le chômage et la pauvreté battent de records historiques. Le système politique est bloqué. Les changements que l’arrivée d’Obama semblait promettre ne sont pas arrivés.

Le mouvement des indignés étatsuniens, né dans le Wisconsin et qui prend de l’ampleur depuis la manifestation anti banques devant Wall Street le 17 Septembre dernier, est aujourd’hui soutenu par des syndicats, des partis de gauche, la presse dissidente de gauche, des associations et des personnalités comme Michael Moore, Noam Chomsky, Susan Sarandon, Cornel West.

Après l’Islande, l’Espagne, la Grèce, la Tunisie, l’Egypte, Israël, le Chili c’est maintenant au coeur du système capitaliste que se lève la révolte contre les politiques libérales menées depuis des décennies à l’intiative justement des Etats Unis.Là aussi, un vent de révolution citoyenne souffle. Le peuple s’indigne et se révolte contre la casse de l’Etat et l’austérité élargie à 99% de la population pour le plus grand profit de 1% de nantis. Les citoyen-ne-s états-unien-ne-s veulent faire entendre leur voix dans un débat démocratique dont ils se sentent absolument exclus comme en témoigne l’abstention grimpante dans ce pays.

Le Parti de Gauche salue les manifestations pacifiques des indigné-e-s étatsunien-ne-s et condamne les violences policières et les arrestations massives dont ils sont victimes.

Send them all away !

10) 10000 Indignés sur le pont de Brooklyn

http://bsnorrell.blogspot.com/2011/...

9) Aux Etats-Unis, des syndicats appellent à une marche sur Wall Stret le 5 octobre à 16h30

Union workers and community members impacted by the economic crisis have been demanding that Wall Street and the wealthiest New Yorker’s pay their fair share of taxes.

Let’s march down to Wall Street to welcome the protesters and show the faces of New Yorkers hardest hit by corporate greed.

Sponsored By :

United NY

Strong Economy for All Coalition

Working Families Party,

VOCAL-NY

Community Voices Heard

Alliance for Quality Education

New York Communities for Change

Coalition for the Homeless

Neighborhood Economic Development Advocacy Project (NEDAP)

TWU Local 100

The Job Party

NYC Coalition for Educational Justice

The Mirabal Sisters Cultural and Community Center

The New Deal for New York Campaign

National People’s Action

Human Services Council

Labor-Religion Coalition of New York State

Citizen Action of NY

MoveOn.org

SEIU 1199

CWA 1109

8) WALL STREET 700 arrestations Elargissement du mouvement sur Boston, Los Angeles...

La police new-yorkaise a déclaré dimanche 2 octobre 2011 que la plus grande partie des plus de 700 manifestants arrêtés samedi alors qu’ils défilaient sur le pont de Brooklyn pour protester entre autres contre les excès de la finance avaient été relâchés.

De nouveaux rassemblements étaient prévus.

Le groupe "Occupy Wall Street" ("Occupons Wall Street") campe sur une place du quartier financier de Manhattan depuis bientôt deux semaines, organisant des marches, dont la manifestation impromptue de samedi sur le pont de Brooklyn.

La police a déclaré que des manifestants avaient commencé à occuper la chaussée alors qu’elle leur avait ordonné de rester sur les trottoirs. Une voie de circulation a été fermée pendant plusieurs heures et la plupart des interpellations ont été réalisées pour trouble à l’ordre public.

Certains manifestants affirment qu’ils ont été poussés vers la chaussée par la police ou qu’ils n’ont pas entendu qu’ils devaient rester côté piétons. Des vidéos témoignent de la confusion et des incidents sans gravité qui ont marqué la manifestation.

Deux autres marches, l’une contre les aliments transgéniques (OGM) et l’autre contre la pauvreté, avaient réuni plusieurs milliers de personnes qui avaient franchi le pont de Brooklyn sans problème plus tôt samedi.

Des manifestations de solidarité avec le mouvement de New York se sont également déroulées dans d’autres villes des Etats-Unis samedi, à Albuquerque, Boston et Los Angeles.

Les revendications du mouvement "Occupy Wall Street", qui a commencé avec une poignée de personnes, sont vagues et variées, mais l’absence de mot d’ordre clair n’empêche pas une mobilisation croissante.

Plusieurs personnalités, dont le réalisateur Michael Moore et l’actrice Susan Sarandon, sont passés pour encourager la contestation.

Pour suivre ce qui se passe à New York en temps réel, la video est à cette adresse :

http://www.livestream.com/globalrev...

Le site officiel du mouvement "Occupy Wall Street" :

https://occupywallst.org/

7) Plus de 700 manifestants anti-Wall Street arrêtés à New York

Des manifestants "ont bloqué pendant deux heures la circulation sur le pont de Brooklyn, en direction de Brooklyn", a expliqué un porte-parole de la police new-yorkaise. En dépit du caractère pacifique de la manifestation, "plus de 700 personnes ont été arrêtées. La plupart pour atteinte à l’ordre public", a-t-il précisé à l’AFP.

Fermé pendant plusieurs heures, le célèbre pont suspendu a été rouvert à la circulation très tôt dimanche matin. Des témoins présents sur place ont décrit des scènes de chaos lorsque la vague de policiers a déferlé sur le pont pour encercler les manifestants dont certains ont tenté de s’enfuir.

Des dizaines de protestataires ont été menottés et attendaient, assis sur le pont, d’être emmenés par la police, ont rapporté des témoins et les organisateurs. Certains des manifestants ont été relâchés après quelques heures tandis que d’autres devaient être détenus 24 heures ou faire l’objet de poursuites, a-t-on encore indiqué de source policière.

Les manifestants avaient quitté leur campement érigé à Zuccotti Park près de Ground Zero à Manhattan où le réalisateur Michael Moore et l’actrice Susan Sarandon se sont récemment rendus pour apporter leur soutien au mouvement.

Lancé le 17 septembre, le mouvement "Occupy Wall Street" dénonce entre autres le renflouement des banques en 2008, les saisies immobilières et le taux de chômage culminant à 9%. Vendredi soir, plus d’un millier de manifestants avaient défilé jusqu’au quartier général de la police à Manhattan pour protester contre l’arrestation de 80 personnes lors d’une manifestation précédente.

6) Michael Moore rejoint les indignés

Après les violences policières contre des manifestants pacifiques à New York, dénonçant la manière dont les banques appauvrissent la grande majorité de la population américaine, ci-dessous un rassemblement de plusieurs centaines de personnes devant Wall Street, en présence de Michael Moore, pour dénoncer cette ploutocratie.

En l’absence de micro et de sonorisation, les manifestants répètent chacune des phrases de Michael Moore pour en faire profiter les 400 participants à cette manifestation que salue Michael Moore, en expliquant que c’est un excellent début.

"Vous ne devez pas vous démoraliser parce que vous n’êtes que quelques centaines ce soir. Tous les grands mouvements ont commencé ainsi. Vous représentez en fait des millions d’Américains, et cette manifestation est historique. Je suis honoré d’être parmi vous" , conclut le célèbre réalisateur, après voir dénoncé les "gangsters de Wall Street qui méritent les menottes pour la manière dont ils volent les ressources de millions d’Américains".

"Ils essaient de faire croire qu’ils représentent la démocratie, mais il s’agit d’une ploutocratie, dont le pouvoir repose sur la violence. Ils croient pouvoir détenir le pouvoir éternellement, mais notre force repose sur les centaines de millions d’Américains que vous abusez, et unis, nous saurons vous empêcher de nuire".

Pour visionner la video concernant ce soutien de Michael Moore aux Indignés, cliquer sur l’adresse URL portée en source (haut de page, couleur rouge)

5) Noam Chomsky soutient les Indignés de Wall Street

« N’importe qui a les yeux ouverts sait que le gangstérisme de Wall street -les institutions financières en général- a fait beaucoup de mal au peuple américain et au monde. Cela a beaucoup crû depuis 30 ans, au fur et à mesure que leur pouvoir dans l’économie a radicalement augmenté, et, du coup, leur pouvoir politique aussi.

Cela a introduit un cercle vicieux dans lequel une immese fortune est concentrée, ainsi qu’un pouvoir politique, dans les mains de quelques-uns, une petite fraction de 1%, pendant que le reste devient de plus en plus ce que l’on appelle le précariat cherchant à survivre dans une existence précaire.

Ils ont porté ces activités déplorables dans une impunité quasi-totale et à présent ils sont trop gros pour aller en prison.

Les courageuses et honorables manifestations de Wall Street devraient attirer l’attention du public sur cette calamité et poursuivre leurs efforts afin de dépasser cette situation et installer la société sur une voie plus saine »

Extrait du mail de soutien envoyé aux Indignés par Noam Chomsky

4) Reportage télé américain

Au moins 3000 américains, se réclamant des Indignés d’Espagne et des révolutions arabes, occupent Wall Street et campent dans un parc proche depuis ce 17 septembre 2011. Le 23 septembre, ils ont subi une répression violente qui n’a pas éteint le mouvement.

En cliquant sur l’adresse URL ci-dessous, vous accéderez à un reportage télé américain intéressant.

http://www.youtube.com/watch?v=cG_T...

3) WALL STREET occupé depuis une semaine par des Indignés (videos)

Depuis 7 jours Wall Street est occupée par des activistes non violents qui dorment sur place. Aucune agence de presse ni journal n’en parle en France bien que le groupe se renouvelle chaque jour et que plusieurs milliers de personnes l’aient inauguré. C’est le mouvement « Occupez Wall Street / Occupy Wall Street »

L’occupation pacifique activiste du square de Wall Street contre la spéculation financière et l’exonération fiscale des opérations boursières, pour la santé et contre le chômage, qui dure depuis 7 jours et 7 nuits, sans qu’aucune information ne nous en ait été donnée dans les principaux médias ni même dans les nôtres, a été violemment réprimée hier 23 septembre, (mais se poursuit) ce qui a enfin déclenché l’information dans les grands médias (mais mollement) aux États-Unis.

Plusieurs videos peuvent être visionnées à partir du site

https://occupywallst.org/

2) New York : des dizaines d’indignés arrêtés ce weekend

Ceux qui s’appellent les 99 %, ont été violemment réprimés lors d’une marche pacifique samedi devant Wall Street. Ils étaient venus pour dénoncer pacifiquement l’injustice du système financier, ils ont été accueillis par des tasers et des matraques.

C’est pire que disproportionné, surtout au moment où Barack Obama et Hilary Clinton invoquent le droit à manifester comme un droit de l’homme, en Syrie... La répression dont sont victimes les Indignés de New York laisse pantois. Plusieurs centaines d’entre eux marchaient pacifiquement samedi en direction de Wall Street, en dénonçant l’injustice sociale et la dictature des marchés financiers. Ils se sont fait intercepter par une impressionnante quantité de policiers, qui n’ont pas hésité à jouer de la matraque et du gaz au poivre sur des manifestants médusés.

Plusieurs manifestants ont également pris des coups de tasers. Il y aurait cinq blessés. Aucun débordement, ni de dégradation de la part des manifestants. La police évoque des « troubles de l’ordre publics » parce que la circulation des voitures a été perturbée pendant une heure… Résultats : des blessés et au moins 80 arrestations.

Les manifestants rapportent que la police a également confisqué téléphones et appareils photos, puisque la seule arme des indignés est de donner à voir. Ce dimanche, les militants restant sont cantonés dans leur square, entourrés d’un épais cordon de police.

1) Des milliers d’Indignés américains envahissent Manhattan (autour de Wall Street) !

Depuis une semaine, les Anonymous avaient lancé un appel sur internet à occuper Wall Street ( Bourse de New York) durant plusieurs mois.

http://www.youtube.com/watch?v=a_1I...

Leur but : recréer une place Tahrir devant la bourse de Wall Street. Ces jeunes américains tentent de s’installer dans la durée. Arrivés samedi 17 septembre par petits groupes, ils se sont vu rapidement interdire l’accès au carrefour devant la bourse par la police omniprésente. Ils ont planté des tentes dans un square proche, le parc Zuccoti. S’ils espéraient la venue de 20000 personnes, ils sont au moins 3000 à avoir pu passer les barrages de police. En bons indignés, le mouvement se structure sur Tweeter et IRC : OccupyWallSt est le HashTag à suivre.

Au premier jour prévu pour l’occupation, les manifestants étaient vraiment nombreux.

- ils marchent vers Wall street

http://www.youtube.com/watch?v=33xC...

- arrivent devant Wall street, comme en fait foi la video ci-dessous :

http://www.youtube.com/watch?v=8rfu...

L’étape cruciale et incertaine du lundi matin est passée avec succès, le mouvement continue. Les manifestants sont dans WallStreet, devant ces grandes banques qui ont reçu des centaines de milliards du gouvernement, alors que le chômage monte et la pauvreté explose. A la façon des indignés européens, les mots d’ordres s’écrivent par centaines sur des cartons et affiches. On y parle d’austérité, d’injustice : « créez des emplois, pas la guerre », « les humaines avant le profit »…

Très organisés, ils publient des photos par dizaines, ont déjà monté une hotline d’information, du contenu pour la presse, des affiches et tracts... Deux collectifs ont déjà apporté leur soutien au mouvement : Anonymous, les masques sont très présents dans les cortèges, et Adbusters, l’équivalent en plus gros des « Antipubs » français.

Une caméra permet de suivre le mouvement en direct.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message