Le Front de Gauche à la fête

jeudi 1er septembre 2011.
 

Il y avait un climat fusionnel dans cette Fête de l’Humanité. Le Front de Gauche en était la vedette, avec pour la première fois un emplacement distinct, mais aussi une présence dans tous les stands, notamment par le biais du programme « L’humain d’abord » qui s’est vendu comme des petits pains.

La Fête s’en est trouvée changée. Car le Front de Gauche transforme ceux qui y participent. Il était frappant de voir les idées converger dans les têtes, les mots se mêler dans les bouches, et de constater combien chacun, quelle que soit sa formation d’origine, pouvait s’appuyer sur le soutien de tous au poste de combat spécifique qu’il occupait pour le compte commun.

La même alchimie a commencé lors des nombreuses rencontres organisées entre salariés en lutte et militants du Front de Gauche. Il ne s’agissait pas pour les uns de trouver un « débouché politique » à leurs revendications et pour les autres de grossir leur comité de soutien. Nous avions tout simplement conscience de mettre en œuvre le même programme. La finance a désormais ses relais au cœur des institutions politiques, elle les a aussi dans les entreprises qu’elle plie à ses exigences. La défense des droits du Parlement et celle des droits des travailleurs sont deux visages d’une même lutte. Le travail du dimanche est combattu par l’action d’une Martine Billard comme par celle des caissières d’Ed Albertville.

Les Fralibiens démontrent la pertinence des coopératives ouvrières, et le Front de Gauche les promeut dans son programme. Et qu’est-ce que la révolution citoyenne que nous appelons de nos vœux sinon la prise de pouvoir de tous ces visages que la lutte a rendus à eux-mêmes et qu’elle commence si lentement et si difficilement à sortir de l’invisibilité médiatique. Le « Front de Gauche des luttes » exprime dans son titre même cette jonction qui sera demain notre dépassement le plus prometteur.

Le Front de Gauche est devenu un creuset. Quel contraste avec la compétition des primaires socialistes qui a continué au sein même de la Fête ! Mais les visites de Ségolène Royal, Martine Aubry et Arnaud Montebourg au stand du Front de Gauche ont été un moment utile à notre combat. D’abord elles contredisent l’arrogance nombriliste du premier débat des primaires où nous avons même vu Hollande expliquer que la question du deuxième tour se réglait au soir du premier par le ralliement quasi automatique des cheptels électoraux invités à venir « grossir » la carcasse électorale amaigrie du candidat socialiste. Comme si l’union d’une majorité populaire dans les urnes se réglait par la soumission au vainqueur et le partage des circonscriptions électorales, toute question de fond évacuée !

De plus, chaque convergence notée sur tel ou tel point du programme L’humain d’abord a élargi notre espace de combat. Tant mieux si la lutte contre les banques ou l’interdiction des licenciements boursiers, le refus de la mondialisation libérale sont portés également au sein du PS. Cela contribue à faire reculer la résignation au-delà de nos rangs. Cela amène à poursuivre le débat pour savoir comment faire. Est-ce possible avec le Modem ? Dans le cadre du traité de Lisbonne ? Puis la question viendra de savoir qui est le mieux placé pour réaliser ces objectifs, dans une compétition loyale arbitrée par le peuple.

A chaque fois nous devons avoir pour seul objectif de faire avancer le rapport de forces en faveur du grand nombre et donc la conscience des ruptures à opérer. Ce n’est rien d’autre, au sortir de ce grand creuset de la Fête de l’Humanité, que d’appliquer au Front de Gauche tout entier la formule du Manifeste de Marx selon laquelle les communistes n’ont pas d’intérêts distincts de ceux des travailleurs eux-mêmes.


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