Karachi et la ripoublique française 10) Nouvelles déclarations de Takieddine sur ses liens avec Sarkozy

dimanche 9 octobre 2011.
 

- Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de Gauche à la présidentielle : "Je devrais dire que cela prouve ce qu’on ne cesse de dire, qu’ils sont tous pourris et qu’il est temps d’en changer mais à vrai dire je ressens surtout de la consternation, pour notre pays, pour l’image qu’ils en renvoient, par un tel comportement de la part de personnalités si haut placées".

10) Nouvelles déclarations de Takieddine sur ses liens avec Sarkozy

Ziad Takieddine, mis en examen dans une affaire de corruption présumée lors de la présidentielle de 1995, poursuit son déballage médiatique dans une interview pulbiée samedi 1er octobre par Libération. Il y évoque à nouveau ses liens avec Nicolas Sarkozy et Claude Guéant auxquels il demande de reconnaître son rôle.

L’intermédiaire franco-libanais dit avoir été mandaté notamment par l’Elysée, au moment où Claude Guéant était secrétaire général, auprès du régime Kadhafi en Libye et auprès de Bachar Al-Assad en Syrie. "J’ai envie de dire, ’M. Guéant, vous me connaissez plus que d’autres’. Chacune de mes interventions correspondait à une mission officielle", dit-il. Claude Guéant a récemment pris ses distances avec lui dans la presse. "Je suis allé voir Kadhafi en Libye ou Assad en Syrie uniquement sur autorisation et demande express de la part du président de de la République", ajoute Ziad Takieddine.

TAKIEDDINE NIE AVOIR SERVI D’INTERMÉDIAIRE

Dans une demi-douzaine d’autres interviews en fin de semaine, il avait déjà appelé Nicolas Sarkozy à lever le secret-défense sur deux contrats d’armement des années 1990 au cœur de l’affaire de corruption où plusieurs proches de Nicolas Sarkozy sont poursuivis. Sur BFM TV, il avait même demandé à Nicolas Sarkozy de le recevoir, ajoutant : "Il y a intérêt et la France y a intérêt." L’Elysée a fait savoir vendredi qu’il n’y aurait aucun commentaire sur ces déclarations.

Dans Libération, Ziad Takieddine explique avoir rencontré deux fois Nicolas Sarkozy quand il était ministre de l’intérieur. Le Franco-Libanais nie toutefois avoir servi d’intermédiaire pour le détournement de commissions de marchés d’armement, comme le soupçonne la justice.

Le juge Renaud Van Ruymbeke est sur la piste d’une possible dérivation de gigantesques commissions légales convenues en marge d’une vente de sous-marins au Pakistan (contrats Agosta) et de frégates en Arabie saoudite (contrats Sawari II). Le juge croit possible que Ziad Takieddine ait organisé le retour en France d’une partie de cet argent via des comptes off-shore au Luxembourg et, in fine, des retraits d’espèces en Suisse. Le magistrat a démontré qu’à l’arrivée, dans les comptes de campagne d’Edouard Balladur en 1995, avaient été versés au moins trois millions d’euros en espèces.

VILLEPIN VISÉ

Ziad Takieddine met en cause Dominique de Villepin, devenu en 1995 secrétaire général de l’Elysée après la victoire de Jacques Chirac sur Edouard Balladur, au moment où le versement des commissions pakistanaises a été interrompu.

"Où sont allés les 55 millions de francs qui sont passés par la société Heine au Luxembourg et qui n’ont pas été distribués ? L’argent avait déjà été déboursé, je veux savoir où il est allé, je veux que Villepin réponde à cette question devant la justice", dit-il.

L’instruction du juge Van Ruymbeke va se poursuivre ces prochains jours, avec de nouvelles auditions des mis en examen Nicolas Bazire - ex-directeur de campagne d’Edouard Balladur et témoin du troisième mariage de Nicolas Sarkozy, avec Carla Bruni - et de Ziad Takieddine.

Source :

http://www.lemonde.fr/societe/artic...

9) Affaire Karachi : Un "porteur de valises" pour Balladur avoue et précise

Alexandre Galdin, qui travaillait à la campagne électorale d’Edouard Balladur en 1995, raconte comment il transportait de grosses sommes d’argent liquide. Il a été entendu comme témoin dans l’enquête sur l’affaire Karachi.

Lors de la campagne présidentielle de 1995, il fut le « porteur de valises » de l’Association de financement de la campagne d’Edouard Balladur (Aficeb). Alexandre Galdin, 43 ans, a été entendu le 25 février 2011 comme témoin par le juge Renaud Van Ruymbeke, tout comme l’avait été, quelques jours auparavant, l’ex-trésorier de l’Aficeb, René Galy-Dejean. Devant le magistrat du pôle financier, les deux hommes ont chacun fait part de leurs doutes sur la provenance des fonds utilisés durant la campagne.

Leurs auditions, capitales, viennent contredire l’assurance affichée jusqu’à présent par les proches d’Edouard Balladur. Elles jettent une lumière crue sur le financement d’une candidature que l’on disait « gagnée d’avance ».

Dans le cadre de son enquête sur l’attentat de Karachi, le juge Van Ruymbeke veut savoir si la campagne d’Edouard Balladur a pu être financée par des rétrocommissions liées aux contrats d’armement Agosta (Pakistan) et Sawari II (Arabie saoudite). Avec, en ligne de mire, cette obsédante question : l’arrêt brutal du versement des commissions, ordonné par Jacques Chirac au lendemain de sa victoire, peut-il être à l’origine de l’attentat de Karachi qui, le 8 mai 2002, a coûté la vie à onze ingénieurs français de la direction des constructions navales ?

LE PARISIEN : Dans quelles circonstances avez-vous été amené à travailler pour l’Aficeb ?

ALEXANDRE GALDIN : René Galy-Dejean, dont j’avais été l’assistant parlementaire, m’a demandé en janvier 1995 de le rejoindre à l’Aficeb, qui venait d’être créée pour les besoins de la campagne et dont il avait été nommé trésorier. Il souhaitait que j’étoffe son équipe, installée au dernier étage du quartier général de la campagne, au 84, rue de Grenelle. La cellule de trésorerie était alors composée de deux personnes, un homme et une femme, déjà en place avant son arrivée. Débarquant de mon service militaire, je suis allé les rejoindre. Nous étions les « petites mains » de la campagne.

LE PARISIEN : En quoi consistait votre travail ?

ALEXANDRE GALDIN : Nous faisions des copies de chèques, nous tenions des registres, c’était un travail très paperassier. Et puis, tous les trois jours environ, j’allais déposer de l’argent en liquide, dans une mallette, au Crédit du Nord.

Comment cela se passait-il ?

C’était toujours le matin. On me confiait une mallette. Je la portais à pied jusqu’à la banque, où j’en déposais le contenu. L’argent était compté. On me faisait signer un bordereau. Et je rentrais au siège de la campagne. En tout, entre le 13 mars et le 24 avril 1995, j’ai dû procéder à vingt-deux dépôts.

De quelles sommes s’agissait-il ? Sous quelles coupures ?

Cela pouvait aller de 100 000 à 500 000 F maximum (NDLR : environ de 15 000 à 75 000 €), car la mallette ne pouvait pas contenir plus. L’essentiel des coupures était constitué de billets de 500 F (75€). Mais il y avait aussi, en proportion très faible, des coupures plus petites, de 10 F ou 50 F (de 1,50 à 7,50 €). Ce mélange répondait sûrement à une volonté de dissimulation.

Connaissiez-vous la provenance de ces fonds ?

Non. On ne me le disait pas et personne ne posait vraiment la question. En mon for intérieur, je pensais alors qu’il s’agissait de fonds secrets de Matignon. Tout le monde, au QG, le subodorait.

Etiez-vous toujours seul lors des dépôts ?

Oui. Sauf la dernière fois. Ce jour-là, le 26 avril 1995, René Galy-Dejean m’accompagnait. Il faut dire que le volume de ce dépôt était particulier.

Pourquoi ?

Ce matin-là, quand je suis arrivé au siège de l’association à 9 heures, nos bureaux étaient recouverts de dizaines de hautes piles de billets de 500 F. Un spectacle incroyable. J’étais stupéfait. « Qu’est-ce que c’est ? », ai-je demandé. La réponse qu’on m’a faite, en substance, c’était : « Ne pose pas de questions. » Et je n’en ai pas posé.

Et à la banque ?

Cette fois, le volume d’argent était tel que ce n’est pas une mallette mais une valise en faux cuir marron, de très mauvais goût, que j’ai apportée à la banque. Sans doute pour la même raison, René Galy-Dejean m’accompagnait. A la banque, ils ont tout compté. Je me souviens de leurs regards effarés devant le volume qu’ils avaient en face d’eux.

Cela représentait combien ?

Je ne m’en souviens pas exactement. Peut-être trois millions de francs, soit l’équivalent de six mallettes.

A part René Galy-Dejean, qui fréquentait le 84, rue de Grenelle ?

Tous les ministres du gouvernement Balladur y disposaient d’un bureau, le plus souvent occupé par un homme de confiance. On croisait Nicolas Sarkozy, Nicolas Bazire, Brice Hortefeux, Frédéric Lefebvre, Michel Barnier, François Fillon, François Léotard, Michel Giraud…

Avez-vous évoqué, avec eux, la question de la provenance de ces fonds ?

Jamais.

Cet argent pouvait-il provenir des meetings ou des quêtes, comme l’a ensuite affirmé Edouard Balladur ?

Non. C’était impossible. Les explications d’Edouard Balladur, à cet égard, sont évidemment mensongères.

Le 12 octobre 1995, les comptes de la campagne d’Edouard Balladur ont été validés.

Oui. Et j’ai été très soulagé quand j’ai appris qu’Edouard Balladur avait désigné un autre mandataire que René Galy-Dejean pour les défendre devant le Conseil constitutionnel. Je savais que les explications officielles ne tenaient pas la route.

Que pensiez-vous de ces méthodes de financement ?

C’était politiquement inavouable et moralement condamnable, mais je ne me sentais pas, alors, dans l’illégalité.

Croyez-vous toujours qu’il s’agisse des fonds secrets de Matignon ?

Pour partie, peut-être. Mais pas seulement. Même si nous n’en parlions pas à l’époque, la thèse selon laquelle cet argent liquide pourrait provenir de rétrocommissions liées aux contrats d’armement me paraît également plausible. En tout cas, elle doit être explorée. Ma seule certitude, dans cette affaire, c’est que l’Aficeb et son trésorier, René Galy-Dejean, ont été instrumentalisés.

8) " Mon mari allait chercher des espèces en Suisse pour les remettre à Bazire."

7) Karachi : des magistrats accusent l’Elysée d’avoir violé le secret de l’instruction (Le Monde)

La question a été posée sur Twitter par le journaliste de Mediapart Fabrice Arfi : dans son communiqué visant à mettre hors de cause Nicolas Sarkozy dans l’affaire Karachi, l’Elysée affirme que "le nom du chef de l’Etat n’apparaît dans aucun des éléments du dossier". De plus, ajoute le communiqué, il "n’a été cité par aucun témoin ou acteur du dossier" judiciaire.

Ces deux affirmations semblent surprenantes : comment, en effet, l’Elysée peut-il affirmer que le nom de M. Sarkozy n’apparaît pas dans ce dossier sans y avoir eu accès ? Or le chef de l’Etat ou la présidence ne sont pas parties civiles, en principe, et n’ont aucune raison d’avoir pu consulter un dossier d’instruction en cours.

Interrogé en marge du déplacement du chef de l’Etat à New York par Arnaud Leparmentier, qui suit l’Elysée pour Le Monde, un proche du chef de l’Etat a répondu, laconique : "On lit l’AFP". Vérification faite, l’Agence France-presse n’a jamais publié de dépêche donnant une telle information.

Le président de l’Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire), Christophe Regnard, interrogé sur ce point par l’AFP, a jugé :

"C’est clairement une violation du secret de l’instruction. C’est assez incroyable que l’Elysée reconnaisse aussi benoîtement qu’il a eu accès à des pièces. Cet affichage est assez anormal", a-t-il expliqué.

"Il ne faut pas être naïf, ajoute le magistrat. On sait que les informations remontent. Mais d’habitude, cela demeurait caché. Objectivement, ça sent la panique à bord", conclut-il.

"VIEILLES MÉTHODES TROTSKISTES"

L’affaire commence à agacer l’entourage présidentiel. Le même proche de M. Sarkozy a fait plusieurs allusions : "La théorie de l’amalgame, on connaît. Ce sont de vieilles méthodes trotskistes", a-t-il lancé, réemployant les mots dont l’UMP s’était servis en 2010 contre Mediapart.

Le même s’en prend également à la gauche : "On ne va pas se faire donner des leçons par des gens mis en cause dans l’affaire DSK ou du sang contaminé". Allusions transparentes à François Hollande et Laurent Fabius.

Les députés socialistes ont à nouveau demandé, jeudi 22 septembre, la levée du secret défense qui empêche la consultation de documents à même de faire avancer l’affaire.

Agacé de cette nouvelle affaire, Claude Guéant a demandé jeudi, en marge d’un déplacement à Meaux (Seine-et-Marne) : "Cessons les boules puantes" et "laissons la justice faire son travail".

Le secrétaire général de l’UMP, Jean-François Copé, a dénoncé "un PS prêt à tout pour salir" le président Nicolas Sarkozy, avec des "insinuations incessantes, systématiques et calomnieuses"

Franck Riester, député UMP de Coulommiers (Seine-et-Marne), a lui aussi critiqué le PS, dénonçant "la surenchère nauséabonde jouée par le PS dans l’affaire de l’attentat de Karachi".

Dans un communiqué, François Fillon a fustigé des "attaques insidieuses et calomnieuses" contre le chef de l’Etat.

http://www.lemonde.fr/politique/art...

6) Des documents découverts chez Gaubert : un transfert de 10 millions de francs de la Suisse vers un paradis fiscal

Les policiers, qui enquêtent sur le financement controversé de la campagne présidentielle de Balladur en 1995 dans le cadre de l’affaire Karachi, ont découvert lors d’une perquisition au domicile de Thierry Gaubert, un ancien conseiller de Nicolas Sarkozy et proche de Brice Hortefeux, des documents bancaires compromettants, selon les informations recueillies par Europe 1.

Parmi ces documents, se trouve un relevé du transfert de fonds effectué entre un compte bancaire en Suisse et un paradis fiscal. Un transfert de 10 millions de francs, une somme qui pourrait correspondre à l’argent en espèces considéré comme litigieux dans les comptes de campagne d’Edouard Balladur.

D’autres documents bancaires datant des années 1990-1995 ont aussi été trouvés par les enquêteurs. Particularité : ils portent la signature de l’épouse de Thierry Gaubert, Hélène de Yougoslavie.

Thierry Gaubert, a été mis en examen le 21 septembre par le juge Renaud Van Ruymbeke. Il a reconnu avoir ouvert des comptes bancaires destinés à accueillir des fonds non déclarés provenant de Ziad Takieddine, l’intermédiaire par lequel seraient passés 33 millions d’euros de commissions occultes dans le contrat des sous-marins au Pakistan, et 200 millions d’euros en marge d’un contrat avec l’Arabie Saoudite.

http://www.europe1.fr/France/Des-do...

5) Affaire Karachi : "Si Sarko passe pas, ils sont tous morts"

En plaçant sur écoute un portable de Thierry Gaubert, la police capte, le 19 juillet, une conversation entre sa fille, Nastasia, et un ami, David C., portant sur les révélations que la femme de M. Gaubert pourrait faire à la police.

Nastasia : "En fait, ils ont trouvé un compte aux Bahamas, et euh... mon père l’avait mis au nom de ma mère."

David : "Oui, oui."

N. : "Donc voilà. Il a dit à ma mère : si tu craques euh..., toute la famille saute, on saute tous (...) Il lui a dit euh... vraiment, on est dans la merde."

D. : "Putain."

N. : "Ouais. Et euh... personne pour l’aider parce que euh... Copé est trop dans la merde. Hortefeux est trop dans la merde. Et si euh... Sarko ne... ne passe pas au deuxième tour, euh... lui aussi est (inaudible) dans la merde et personne ne l’aide. Il a dit... Mon père, il a dit à ma mère : personne m’aidera. Parce que tout le monde est dans la merde (...). Sarko, il veut même pas l’aider. Enfin là, ça va encore, mais si... si Sarko il passe pas en 2012 euh..., vraiment, ils sont tous dans la merde."

D. : "Ah là je crois que si Sarko il passe pas, ils sont morts."

N. : "Ah ouais. Tous."

Source :

http://www.lemonde.fr/politique/art...

4) Karachi : avec Bazire et Gaubert, la justice touche au "premier cercle" sarkozyste (article Le Monde)

L’affaire de Karachi connaît une accélération avec l’audition par la justice, mercredi 21 septembre, de deux très proches de Nicolas Sarkozy, Nicolas Bazire et Thierry Gaubert. Le premier a été placé en garde à vue, et le second, après avoir été présenté au juge Van Ruymbeke a été mis en examen et laissé libre. Or, tous deux sont des proches de longue date du chef de l’Etat. Explications.

1/ Qui sont ces deux hommes ? Nicolas Bazire dirige actuellement la holding privée du groupe LVMH et siège à son conseil d’administration. Il fut le témoin de mariage de Nicolas Sarkozy et Carla Bruni. Avant cela, il était surtout connu comme ancien directeur du cabinet d’Edouard Balladur et directeur de de sa campagne présidentielle en 1995. Le financement de cette campagne est dans le collimateur de la justice.

Thierry Gaubert a été chef adjoint du cabinet de M. Sarkozy lorsque celui-ci était ministre du budget, entre 1993 et 1995. Il fut également l’un de ses principaux collaborateurs à la mairie de Neuilly. Eloigné de Nicolas Sarkozy depuis la fin des années 1990, il reste très proche de Brice Hortefeux. Il fut l’époux de la princesse Hélène de Yougoslavie, figure mondaine qui pourrait avoir évoqué devant les juges des élements compromettants, selon le Nouvel Observateur.

2/ Que leur reproche la justice ? On ne connaît pas, pour l’heure, le motif précis du placement en garde à vue de M. Bazire. Mais, au coeur de toute cette affaire, se trouve la campagne présidentielle d’Edouard Balladur en 1995 et son financement, qui paraît de plus en plus irrégulier. Si les comptes de campagne de l’ancien premier ministre ont été validés, à l’époque, par le Conseil constitutionnel, plusieurs témoins ont fait état d’irrégularités et, notamment, du dépôt de fortes sommes en liquide, dont la provenance reste incertaine. Sept millions de francs seraient ainsi apparus sur les comptes de manière potentiellement frauduleuse.

Au coeur de l’été, un témoin a permis d’écarter la piste d’un financement par les fonds secrets en liquide dont disposait alors Matignon. Cela accrédite la piste d’une autre source, qui pourrait être celle des rétrocommissions.

3/ Quel lien avec l’affaire de Karachi ? Ces fonds pourraient provenir de rétrocommissions issues de contrats d’armements avec le Pakistan et l’Arabie Saoudite. Ces ventes donnaient lieu à des commissions légales à destination d’intermédiaires, et la justice soupçonne qu’une partie de ces sommes d’argent ait pu revenir illégalement en France.

Le principal intermédiaire de ces ventes (contrats "Agosta" pour des sous-marins au Pakistan et ’"Sawari II" pour de frégates à l’Arabie saoudite) se nomme Ziad Takieddine. Il est proche d’une partie des ténors de la majorité. Le site Mediapart a publié une série de photos de vacances où on le voit en compagnie de Jean-François Copé ou Brice Hortefeux. Claude Guéant a reconnu en lui un intermédiaire, notamment pour se rapprocher de la Libye de Mouammar Kadhafi. Il est mis en examen, ses biens ont été saisis, et une enquête est menée contre lui pour fraude fiscale.

3/ En quoi est-ce relié à l’attentat survenu au Pakistan en 2002 ? Les commissions versées aux intermédiaires des ventes de sous-marins et de frégates, d’un montant respectivement de 33 et de 200 millions d’euros, ont été interrompues à partir de 1996 par les chiraquiens, arrivés au pouvoir. L’hypothèse retenue par la justice serait celle d’une vengeance des intermédiaires pakistanais qui bénéficiaient de ces commissions. Les chiraquiens auraient voulu couper le versement des commissions, étalé sur plusieurs années, avant tout pour priver leurs ennemis balladuriens de ces sommes.

Mais, toujours selon cette hypothèse, qui n’est pas prouvée ni validée, les commissions – qui étaient alors encore légales – allaient à une série d’intermédiaires au sein de milieux militaires et du renseignement au Pakistan. Ces personnes auraient pu déclencher l’attentat qui a tué 14 personnes, dont 11 membres français de la Direction des constructions navales (DCN).

Source :

http://www.lemonde.fr/politique/art...

3) Sarkozy, au carrefour des affaires politico-financières (article L’Express)

Il y a eu, comme première lame, l’affaire Bettencourt. Comme deuxième, les confidences de Michel de Bonnecorse, le Monsieur Afrique du président Chirac. Et aujourd’hui, les accusations portées dans le dossier "Takieddine". Nicolas Sarkozy, l’homme qui pensait à l’Elysée, et pas seulement en se rasant, est dans une position délicate.

Au centre des attentions, le financement de la campagne de son champion de 1995, Edouard Balladur, et la sienne en 2007.

Première source supposée des fonds : la milliardaire Liliane Bettencourt. Selon la juge Isabelle Prévost-Desprez, l’ancienne infirmière de la femme d’affaires lui aurait assuré avoir assisté à la remise d’enveloppes pour le candidat Sarkozy. L’intéressée a rapidement démenti.

Autre source, la Françafrique. Lorsque l’avocat franco-libanais Robert Bourgi balance sur toute la classe politique, concentrant ses tirs sur le duo Chirac-Villepin, il prend bien soin de tenir Nicolas Sarkozy à l’écart. Pourtant, dans la foulée, Michel de Bonnecorse, le M. Afrique de Jacques Chirac, affirme que l’actuel chef de l’Etat, a bien profité de ces circuits occultes.

Dans ces deux affaires, c’est pour l’instant "parole contre parole". Une chance pour l’hôte de l’Elysée que la situation se tasse et que l’opinion publique finisse par s’en désintéresser.

Dans le dossier "Takieddine", la situation est différente. L’enquête est déjà bien avancée. Elle a démontré la présence d’importantes sommes d’argent à l’origine douteuse dans les comptes de campagne d’Edouard Balladur en 1995. Campagne dont Nicolas Sarkozy était le porte-parole.

Les témoignages à charge pour les balladuriens se multiplient. Selon Le Nouvel Obs, la princesse Hélène de Yougoslavie a confié aux enquêteurs que son ex-mari, Thierry Gaubert, ami de trente ans de Nicolas Sarkozy, s’était rendu en Suisse, en compagnie de Ziad Takieddine, pour récupérer des valises de billets, ensuite confiées à Nicolas Bazire, directeur de campagne d’Edouard Balladur.

Nicolas Bazire, Thierry Gaubert, Ziad Takieddine, tous sont passés par la case garde-à-vue. Ce dernier est même mis en examen.

A neuf mois de la présidentielle, ces affaires tombent excessivement mal pour Nicolas Sarkozy. Il pourra toujours arguer qu’il n’était que porte-parole de Balladur en 1995. Il aura en revanche du mal à nier les liens très forts qui l’unissent aux gardés-à-vue.

Pour exemple, Nicolas Bazire fut le témoin de son mariage avec Carla Bruni. En 2008, dans L’Expansion, Brice Hortefeux disait même de lui : "Sarkozy est très attentif à ses jugements sur les hommes, car ils sont toujours très fins."

Sa première garde est tombée. Qui lui reste-t-il ? Le trésorier de campagne de l’époque 1994-1995, René Galy-Dejean ? Il a lui-aussi été entendu en février dernier. Devant le juge Renaud van Ruymbeke, il n’a pas su expliquer l’origine d’un versement de sept millions de francs. Un témoin a même affirmé que Galy-Dejean l’accompagnait lors du dépôt des mallettes de cash à la banque.

Brice Hortefeux ? Lui a évité les enquêteurs, mais Dominique de Villepin l’a mouillé d’une allusion lourde de sens. Dans Le Contrat, ouvrage de Fabrice Arfi et Fabrice Lhomme, l’ancien Premier ministre se souvient : "Il y avait beaucoup de déplacements qui nous semblaient suspects, notamment de Hortefeux et Bazire. Mais qu’est-ce qu’ils allaient faire en Arabie saoudite ?! Et ces visites d’Edouard Balladur, en Arabie saoudite également..."

Nicolas Sarkozy lui aussi pourrait-il être convoqué ? Evidemment, le chef de l’Etat est protégé par son immunité. Il ne peut même pas être entendu comme témoin. Mais un juge peut le convoquer quand même, quitte à essuyer un refus. C’est la voie qu’avait choisi Eric Halphen en mars 2001. Jacques Chirac n’avait alors pas répondu à la convocation.

Cette option serait catastrophique pour l’image du candidat Sarkozy. D’autant que face à lui se présentera un candidat socialiste, vierge de toute affaire politico-financière, que ce soit François Hollande, Martine Aubry ou Ségolène Royal.

Ce scénario a-t-il une chance de s’écrire ? Pourquoi pas, si l’on considère le profil du juge d’instruction. Renaud van Ruymbeke et Nicolas Sarkozy sont à couteaux tirés depuis des années. Dans leur livre Sarko m’a tuer, Fabrice Lhomme et Gérard Davet entament ainsi leur chapitre consacré au magistrat : "Nicolas Sarkozy le déteste. Plus que tout autre. Une véritable haine. Il symbolise tout ce qu’il exècre."

La réactivation d’une procédure disciplinaire par le Conseil supérieur de la magistrature à son encontre, alors qu’il explore justement la piste de rétro-commissions dans l’affaire Karachi, illustre tout autant les relations extrêmement difficiles qu’entretiennent les deux hommes. Renaud van Ruymbeke ne se fait d’ailleurs aucune illusion : "La procédure disciplinaire ranimée devant le CSM par le ministre de la Justice, pour moi, c’est une attaque de plus."

Source :

http://www.lexpress.fr/actualite/po...

2) Défilé de proches de Sarko Ier au pôle financier (Article bakchich)

Fin de semaine chargée au pôle financier. Les juges d’instruction Le Loire et Van Ruymbeke enquêtent sur les commissions versées lors de la signature du contrat de vente de sous-marins au Pakistan - le contrat dit« Agosta » ou l’affaire dite « Karachi » au choix- et l’éventuel retour d’une partie du pognon vers la politique française. En filigrane, une question demeure. La campagne d’Édouard Balladur en 1994 n’aurait-elle pas été financée par ce grisbi ? Et 17 ans après les faits, un défilé de personnalité de commencer.

À commencer par Thierry Gaubert. Ex patron du 1% logement, ancien directeur de cabinet de Charles Milhaud, alors président des Caisses d’Epargne, Thierry Gaubert a surtout été chef adjoint du cabinet du ministre du budget de 1993 à 1995, époque bénie où a été signé le contrat Agosta et où Nicolas Sarkozy était le ministre en exercice. Cette ligne de CV intéresse autant les juges qu’elle fait peser une légère pression sur leur enquête. En garde à vue depuis hier, Thierry Gaubert, sera déféré aujourd’hui devant les magistrats, a confirmé à Bakchich une porte parole du Parquet. Nul doute que M. Gaubert sera interrogé sur les valises de billets qu’il aurait fait voyager vers la Suisse, selon un témoignage dévoilé par Médiapart… Aux vues de la suite qui s’annonce, la petite entrevue des juges avec Thierry Gaubert prend des allures d’échauffement.

Après le collaborateur, c’est un intime de Sarko Ier que les juges vont passer à la question. Nicolas Bazire. Ancien directeur de cabinet d’Édouard Balladur, n°2 du groupe LVMH, témoin du dernier mariage du Président, Nicolas Bazire a été réveillé ce matin à l’heure du laitier par le chant des poulets. Les policiers ont perquisitionné son domicile avant de l’inviter pour une séance de garde-à-vue. Prochaine étape, le bureau des juges, impatients d’entendre ses explications sur le témoignage qui décrit son attirance pour les alpages helvètes, et sa manie de franchir la frontière suisse avec des valises de billets. Une passion commune apparemment avec Thierry Gaubert et communicative…. « Le défilé va continuer dans les prochaines semaines », piaffe une souris du Pôle financier. « Avec de plus gros poissons ». Après l’échauffement, les juges vont vouloir jouer un vrai match.

par Xavier Monnier

Source :

http://www.bakchich.info/Thierry-Ga...

1) Thierry Gaubert mis en examen, Nicolas Bazire en garde à vue (Le Télégramme)

L’ex-conseiller de Nicolas Sarkozy, Thierry Gaubert, placé en garde à vue lundi dans le volet financier de l’affaire Karachi, a été mis en examen ce mercredi soir par le juge Renaud van Ruymbeke.

De son côté, Nicolas Bazire, ex-directeur de cabinet d’Edouard Balladur a été placé en garde à vue dans l’enquête sur le financement de la campagne présidentielle de 1995. C’est aussi un proche de Nicolas Sarkozy : il était le témoin de mariage avec Carla Bruni.

"Le domicile et les locaux professionnels de Nicolas Bazire font l’objet d’une perquisition", a indiqué une source proche du dossier.

Parallèlement, Thierry Gaubert, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, a été mis en examen dans le volet financier de l’affaire Karachi, ce soir, après avoir été présenté dans la journée au juge Renaud Van Ruymbeke. Il était en garde à vue depuis lundi, a-t-on précisé. Et son domicile avait été perquisitionné début juillet. Son avocat, qui annonçait cette mise en examen, n’a pas précisé le chef de mise en examen.

Thierry Gaubert est ressorti sans faire de commentaire des locaux du pôle financier du tribunal de grande instance de Paris.

Les enquêteurs s’intéressent aux liens éventuels de Thierry Gaubert avec l’homme d’affaires franco-libanais Ziad Takieddine, présenté comme intermédiaire dans deux contrats d’armement sur lesquels enquêtent les juges Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire.

Plusieurs témoins, auditionnés par le premier dans le cadre de l’enquête sur l’affaire Karachi, ont mis en cause, pour son rôle dans le financement de la campagne, Nicolas Bazire, directeur de cabinet d’Edouard Balladur à Matignon (1993-1995).

L’homme est resté proche de Nicolas Sarkozy : Nicolas Bazire était le témoin de mariage du chef de l’Etat avec Carla Bruni, le 2 février 2008.

Selon Mediapart, un témoin entendu le 8 septembre 2011 par la police a affirmé que Ziad Takieddine s’était rendu à plusieurs reprises, dans le milieu des années 90, en Suisse, afin d’y retirer des fonds remis à Paris à Nicolas Bazire, qui fut directeur de la campagne d’Edouard Balladur en 1995.

"Ziad Takieddine était accompagné de Thierry Gaubert, ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy à la mairie de Neuilly et au ministère du Budget", précise Mediapart.

Thierry Gaubert fut chargé de la communication de Nicolas Sarkozy jusqu’au milieu des années 90. Il a travaillé pour lui à la mairie de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), puis, sous le gouvernement Balladur, au ministère du Budget et au porte-parolat du gouvernement.

http://www.letelegramme.com/ig/gene...


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