Sur le deuxième débat de la primaire socialiste

vendredi 7 octobre 2011.
 

Le hasard de ma journée de travail ne m’a pas permis d’être devant l’écran de télé avant l’alentour de 21 heures. Je n’ai donc vu que la fin du deuxième débat des primaires. Du coup j’ai commencé mon audition du sujet par la fin puisque j’ai bénéficié des commentaires d’après coup de messieurs Barbier et Jean-Marc Sylvestre. Leurs analyses rustiques m’ont aidé à y voir plus clair. L’un et l’autre ont distingué des « candidats de la raison » et ceux de « la déraison ». Les intelligents et les fous. C’est la resucée du « cercle de la raison » de monsieur Minc. Un clivage vu de droite dont je sais d’habitude de quel côté il place la gauche. Ma sympathie spontanée s’est donc immédiatement tournée vers ceux que Barbier et Sylvestre ont décrits comme coincés dans « l’incantation », « l’archaïsme » et ainsi de suite. Royal et Montebourg.

Le fait est que ces deux candidats ont parlé dru comme j’ai pu le vérifier en surfant ensuite sur internet pour en savoir davantage. D’une façon générale j’ai bien senti que le centre de gravité du débat était bien davantage sur la gauche que lors du premier passage. Pour nous, le Front de Gauche c’est excellent car cela désenclave notre univers de mots et de propositions. Il est important que ce genre d’émission et la parole des dirigeants socialistes fasse entendre une musique qui donne le goût de nos propres concerts. Du coup les poussées de Manuel Valls sur la TVA sociale, les reculades de Hollande sur les licenciements boursiers, la timidité sur le SMIC ressortent plus brutalement que s’ils avaient été dissous dans l’eau tiède d’un débat plus centriste. Chaque fois que l’ambiance donne du goût de gauche c’est bon pour nous.

En écoutant je guettais les réactions autour de moi, dans le restaurant de l’IBIS où je loge à Strasbourg. J’ai vu que les gens qui écoutaient n’avaient pas d’idée préconçue sur les personnages qu’ils découvraient. J’en déduis que les sondages vont se planter, une fois de plus. Cela recoupe ce que j’ai pu voir en bavardant ici ou là. Et notamment dans la manifestation des enseignants à Paris où je tenais le point fixe avec les autres animateurs du Front de Gauche. La vérité c’est que j’y ai passé l’essentiel de mon temps le nez dans les bouquins qu’on me demandait de dédicacer et notamment le programme « L’Humain d’abord ». Mais cela me donnait l’occasion de petits bavardages qui en disent plus long que certaines conversations. Je dois dire que nombre de nos électeurs déclarés m’ont dit qu’ils avaient pourtant l’intention d’aller voter aux primaires socialistes. A tous j’ai expliqué pourquoi moi je n’irai pas puisque je n’ai pas l’intention de voter pour le programme du PS ni pour son candidat. Personne ne me l’a reproché. On devine que j’ai cependant été pressé d’exprimer une préférence. Mais je ne l’ai pas fait, bien sûr. Nous ferons face avec le personnage que ce vote désignera. Dans cette manifestation c’est Montebourg sur lequel on m’interrogeait le plus. Les gens ne sont pas bêtes. Ils voient bien la proximité de son discours avec celui du Front de Gauche. Et comme la gauche du PS n’existe plus, il cristallise donc ce courant dans l’électorat des primaires. De même que Royal, j’en suis certain, a dû marquer des points avec ses propos contre les banques et les licenciements boursiers. Pourquoi devrais-je le taire ? Encore une fois, cela fait les affaires de nos idées. Et quand on m’a trop sollicité pour savoir ce que je comptais faire avec Montebourg, comme si c’était une question personnelle, j’ai répondu que j’en ferai volontiers mon premier ministre. Hollande ne peut pas en dire autant. J’espère que vous aimerez cet humour.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message