Exportations : la France fond en armes (texte envoyé en forum sur notre site)

dimanche 6 novembre 2011.
 

Réponse à l’article Exportations d’armes : la France doit être plus transparente !

A l’approche de la fête des morts, le gouvernement a transmis au Parlement son traditionnel rapport annuel sur les ventes d’armes. D’où il ressort que la France a maintenu en 2010 son rang de 4e exportateur mondial, dans un quinté inchangé : Etats-Unis en tête (53,7% des ventes), devant le Royaume-Uni (12,5%), la Russie (8,2%), notre pomme (6%) et Israël (5,3%).

Bisbilles. Sur des dépenses militaires évaluées à 1 127 milliards d’euros par an à travers le monde, les ventes d’armes tous pays confondus représentent 300 milliards, et leurs exportations 70 milliards. Cette niche permet à la France d’alimenter un secteur industriel qui emploie 160 000 personnes. Mais le bilan 2010 (5,1 milliards à l’export) est mitigé : c’est le plus mauvais chiffre depuis 2005 et près de deux fois moins qu’en 2009. Comme d’habitude, pas un seul avion Rafale n’a été commercialisé à l’export - on s’y attendait. La balance commerciale a aussi souffert des bisbilles autour de la vente de frégates à la Russie : célébré en grande pompe lors d’un dîner à l’Elysée entre Sarkozy et Medvedev, le contrat patine sur des histoires de transferts de technologie et de commissions… Les principaux clients de la France sont toujours les mêmes : Arabie Saoudite et Emirats arabes unis en tête, l’Inde, le Brésil… et un fort contingent de pays ayant vécu un printemps arabe. Officiellement, « la France prend en compte les situations de conflit et les atteintes aux droits de l’homme », professe le rapport. Mais durant la présidence Sarkozy, le nombre de refus d’exportation pour raison politique a été divisé par deux (de 108 en 2007 à 41 en 2010, dont six au nom des droits de l’homme).

Surveillance.

Fatalement, revient sur le tapis la vente, l’an dernier au régime Kadhafi, d’un système de surveillance des internautes libyens livré par une entreprise française. « L’industrie d’armement investit de plus en plus dans le matériel sécuritaire, la surveillance de communications », relève Patrice Bouveret, de l’Observatoire des armements. La frontière entre le militaire et le policier est ténue, et Matignon assure que cette vente ne nécessitait aucun feu vert politique. « Bien sur que c’était "cieemgeable" », assure au contraire un négociateur du contrat, en référence à la Cieemg, la commission interministérielle pour l’étude des exportations de matériel de guerre.

Par RENAUD LECADRE Source : Libération


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