Mayotte : Le mouvement social prend de l’ampleur

lundi 14 novembre 2011.
 

Depuis le 27 septembre dernier, la mobilisation des citoyens de Mayotte n’a pas fléchi.

Ils dénoncent, tout comme les guadeloupéen-ne-s en 2009, la "vie chère" et demandent la baisse des prix scandaleusement élevés des produits de première nécessité.

L’île de Mayotte a obtenu le statut de Département d’Outre Mer le 31 mars 2011, devenant ainsi le 101ème département français et la seule île de l’archipel des Comores à avoir refusé la séparation. Mais sa dépendance économique et le manque d’auto-suffisance alimentaire ont fait augmenter considérablement les prix des produits de base.

L’Intersyndicale (CGT-MA, Cisma-CFDT, Solidarité Mahorais et le collectif des citoyens perdus) rejointe par plusieurs associations de consommateurs, avait appelé à la Grève Générale qui a touché plusieurs secteurs dont la Santé et l’activité portuaire, avant d’être suspendue ce mercredi. La situation de nos concitoyens de Mayotte est des plus graves et prouve une fois de plus l’inconséquence du gouvernement français qui est resté sourd aux revendications et n’a eu pour réponse que la répression.

Les organisations syndicales et associatives ont décidé de signer l’accord après l’annonce du "médiateur gouvernemental", Denis Robin, de baisser le prix de la viande, du gaz et du sable. Cependant, cela reste insuffisant et la mobilisation va se poursuivre sous une forme ou sous une autre car la "profitation" dont parlent les guadeloupeen-ne-s ne dégage pas avec des "mesurettes".

Les Mahorais-e-s sont déjà durement touché-e-s par le chômage avec un taux de 18% et même supérieur à 30% chez les moins de 25 ans. Le coût de la vie plonge la population Mahoraise dans la misère, en effet le prix des produits de première nécessité est en moyenne 30% plus élevé qu’en métropole alors que le smic local est fixé à 85% du smic national.

Le climat social s’est dégradé à mesure que la répression policière s’est accentuée. Depuis un mois, de multiples affrontements ont eu lieu, notamment dans le nord de l’île et à Mamoudzou, faisant plusieurs dizaines de blessés et provoquant la mort d’un homme de 39 ans. Des barrages routiers ont de nouveau été érigées le lundi 07 novembre dernier. Mais L’attitude du gouvernement français qui, à travers Marie-Luce Penchard Ministre de l’Outre Mer, se focalise sur les phénomènes de violences sans prêter attention aux revendications de la population, est irresponsable.

Une délégation de partis de gauche, dans laquelle Martine Billard, Co-Présidente du PG et Eric Coquerel, Secrétaire National, nous représentaient, s’est rendue le 24 octobre au Ministère de l’Outre-mer, pour dénoncer la répression policière et témoigner de notre solidarité avec la lutte des Mahorais-e-s.

Le Parti de Gauche soutient de façon inconditionnelle la lutte de nos concitoyen-ne-s de Mayotte pour leurs droits à une vie décente et pour que cessent enfin les politiques néo-libérales qui asphyxient l’économie locale et prennent à la gorge la population.


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