Un front à gauche pour les droits des migrants

mercredi 23 novembre 2011.
 

Ils ne sont pas nombreux, mais représentent le syncrétisme de la lutte en faveur des migrants de ces dernières années : travailleurs sans-papiers, familles menacées d’expulsion, demandeurs d’asile, Roms, lycéens... Mardi soir, une cinquantaine de militants associatifs, politiques et syndicaux se sont réunis à l’Usine, le siège de campagne du Front de gauche, pour discuter du lancement de leur appel « Pour les droits des migrant-e-s et contre le racisme ». « On a envie de s’engager dans cette campagne, de dépasser les composantes du Front de gauche et d’impulser une vraie dynamique », introduit l’avocate Mylène Stambouli. L’appel, lancé avant la fête de l’Humanité, réunit aujourd’hui 400 signataires qui s’engagent à « déconstruire les idées toute faites » et à défendre « un programme alternatif aux logiques sécuritaires ». Reste à « approfondir, échanger, débattre ».

Pas si simple quand on réunit autour de la table autant de composantes du mouvement social, associatif et syndical. Certains veulent donner la priorité l’instauration d’un droit de vote pour les étrangers, d’autres à la refonte des textes de lois, d’autres encore souhaitent déconstruire la théorie de l’appel d’air. Et les étudiants, visés par la circulaire Guéant du 31 mai dernier ? La liste est interminable tant le quinquennat qui s’achève a multiplié les lois régressives sur les questions migratoires.

Au recto de l’Appel, une liste de propositions concrètes laisse apercevoir l’état du chantier : stabilité du droit au séjour par une carte unique de dix ans, restauration de la haute autorité de lutte contre les discriminations (Halde), retour au droit du sol dès la naissance, droit de nationalité après cinq ans de résidence, dépénalisation des séjours irréguliers, abrogation de la double peine, etc.

Si les participants se rejoignent sur la majorité des propositions, l’une d’elle en revanche les divise. Faut-il exiger une « régularisation globale » des sans-papiers ou aborder la question par le travail ? Selon le cégétiste Raymond Chauveau, le travail constitue la meilleure porte d’entrée pour que « les électeurs puissent s’identifier à ces salariés privés de droit ». Le photographe Bernard Rondeau ajoute : « le combat des travailleurs sans papiers a été l’une des meilleures batailles contre le libéralisme et la mondialisation ! ». L’idée de fait pas l’unanimité. « L’immigration par le travail rappelle l’immigration choisie, lance Florence, de la Fédération des association de solidarité avec les travailleurs immigrés (FASTI). Comment régulariser ceux qui ne travaillent pas ? ». Le débat ne sera pas tranché, mais l’idée de réfléchir davantage à ce thème retenue. Au delà des divergences, Danielle Simonnet (PG) rappelle les « convergences entre tous les combats ». Et Isabelle Lorand (PCF) insiste sur la « volonté de s’inscrire dans une démarche de sens, et pas seulement de propositions ».

Par Marie Barbier

A suivre...

Artice paru dans l’Humanité du 10 novembre 2011


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