Rassurer les marchés, c’est supprimer des emplois

lundi 21 novembre 2011.
 

Pour rassurer les marchés et les agences de notations, trois grandes entreprises françaises d’envergure internationale viennent d’annoncer la suppression de milliers d’emplois... ce qui ne peut qu’aggraver la crise.

Mercredi, la BNP Paribas explique qu’elle va supprimer au sein de ses activités de financement et d’investissement 1 396 postes,dont 373 en France. « Le contexte dans les activités liées aux marchés » nécessiterait « un ajustement des effectifs dans ces métiers »

déclare-t’on du côté des dirigeants de la banque. Les salariés acteurs des résultats passées vont récolter les fruits de la folie spéculative,d’un système devenu volontairement opaque et de plus en plus complexe, mais aussi incontrôlable", rétorque la CFDT dans un communiqué. "Il s’agit d’un nouveau pas afin de rassurer les marchés et agences de notation" insiste le syndicat.

La veille, c’est la Société Générale qui annonce la suppression de « centaines d’emplois en France » et l’instauration de mesures d’austérité salariale. Comme pour la BNP, la réduction des effectifs concerne les activités de financement et d’investissement, directement impactés par la crise de la dette.

Selon le journal L’Humanité, en prenant en compte les annonces des banques étrangères, on atteindrait près de 110 000 emplois supprimés dans le monde. Le plus lourd tribut serait payé par les salariés des banques anglo-saxonnes HSBC et Bank of America Merrill Lynch : 30 000 postes en moins pour chacune d’entre-elles.

Deuxième constructeur automobile au niveau européen, sixième au rang mondial, PSA annonce mardi la suppression de 6 800 postes dont 5 000 sur les sites français. Une saignée particulièrement brutale concernant 800 intérimaires, 2 200 prestataires extérieurs et 1 900 CDI. Habituellement plus protégés, les cadres du département Recherche et Développement (R&D) sont ceux qui paieront au prix le plus fort ce plan social : 2 100 postes passent à la trappe. La crise dévaste tout sur son passage.

Deux semaines avant cette annonce, l’agence de notation Moody’s avait menacé le constructeur automobile de dégrader sa note de "stable" à "négative". Jean-Luc Mélenchon aura été le premier responsable politique à dénoncer ce mécanisme. « Alors que les bénéfices de l’entreprise progressent de 18% au premier semestre 2011, le patron jette à la rue des milliers de travailleurs pour rassurer les marchés. Ainsi donc la finance commande les gouvernements et les entreprises. » analysait le candidat du Front de Gauche dès mardi soir.

Le choix est donc de plus en plus clair. Soit rassurer les marchés et sacrifier l’emploi. C’est ce que fiat le gouvernement. Soit rassurer les productifs et donc affronter la finance. C’est ce que propose le programme du Front de Gauche.

Maxime Prieto


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