François Hollande envisage, pour 2012 et 2013, un « effort » de 50 milliards d’euros de redressement budgétaire... Le vote utile est servi

mardi 29 novembre 2011.
 

C’est avec prudence que j’ose vous faire connaître une nouvelle qui pourrait vous intéresser en vue de la présidentielle. Si je dis « j’ose » c’est parce qu’il s’agit de François Hollande. Tout ce qui pourrait être vécu comme une critique du « prochain président », comme il s’est lui-même nommé à la une du journal « Libération », est, vous le savez, la preuve d’une « convergence avec le cabinet noir de Sarkozy et Marine Le Pen », ainsi que l’a très bien asséné Jack Lang. Ce qui suit est donc juste une information tirée d’une dépêche de l’agence Reuter. Elle nous permet de savoir de quelle faveur nous gratifiera notre « prochain président » en matière de finances publiques. Vous ne pouviez pas le savoir puisque malheureusement il n’a pas eu le temps d’en parler avant son investiture aux primaires. Ce sera merveilleux. Jugez-en vous-même en préparant votre bulletin de « vote utile ». François Hollande envisage, pour 2012 et 2013, les deux premières années de son « prochain » quinquennat, un « effort » de 50 milliards d’euros de redressement budgétaire. Cette coupe claire s’ajoute aux saignées déjà réalisée par les plans d’austérité de Fillon. Elles ne seront donc pas remises en cause. François Hollande approuvera donc rétrospectivement le moment venu la politique qui s’applique sous la droite et son cabinet noir. A quoi bon alors les critiquer ? Le but annoncé est de « réduire le déficit public à 3%, en 2013 a déclaré, à l’agence Reuters, Karine Berger. Cette personne est économiste, conseillère du prochain « prochain président bien aimé » comme dirait Jack Lang, ancien délégué spécial de Nicolas Sarkozy pour la Corée du Nord et actuel « représentant spécial » de François Hollande. Ne plaisantons pas. C’est du sérieux et le prochain président est déterminé. "Quand François Hollande dit 3% du PIB en 2013 et tendre vers zéro déficit à la fin de son quinquennat, c’est un élément intangible", déclare son économiste.

Il y a aura donc un très grand changement avec le gouvernement actuel. Qu’on en juge : "Notre ligne est qu’il faut évidemment continuer un contrôle des dépenses extrêmement strict." Comment ? « Pour ramener le déficit à 3%, l’évolution des dépenses sera fortement contrainte. » Fortement, vous avez bien lu. « Le nombre de fonctionnaires n’augmentera pas », donc toutes les suppressions de l’ère Sarkozy sont validées. « Les 60.000 emplois supplémentaires prévus dans l’Education Nationale étant compensés par des départs en retraite ailleurs. » Cela signifie donc soixante mille postes de moins dans le reste de la fonction publique. Une vraie révolution, comme dirait Jack Lang, également un temps délégué de Nicolas Sarkozy pour Cuba. "On fera tout pour conserver la note ’triple A’ et si, par malheur, on devait la perdre, on s’engage à tout faire pour la rétablir", a précisé l’économiste de François Hollande. Elle reproche donc au gouvernement d’avoir une austérité saccadée au lieu du bon coup sur la tête qui rassurerait les marchés : "Avoir deux plans d’austérité de moins de 10 milliards d’euros à deux mois d’intervalle n’est pas la bonne solution pour faire comprendre ce qu’on veut faire aux marchés financiers." Voyons le détail. Deux tiers du plan Hollande viendraient de mesures fiscales. Parmi elles l’annulation du "paquet fiscal" de 2007. Un tiers viendrait d’économies, la répartition définitive pouvant aller jusqu’à moitié-moitié, a précisé l’économiste. « On parle de 50 milliards", a-t-elle déclaré. « L’accent sera mis sur le redressement des comptes de santé, avec un objectif de progression des dépenses d’assurance maladie nettement inférieur au 2,5% par an désormais prévu par le gouvernement, en mettant notamment les consultations médicales à contribution » précise Reuter. Pour prévenir un emballement des comptes sociaux, " il y a aura des propositions fortes sur la façon de limiter l’évolution des dépenses de santé » a dit Karine Berger. Mais, bien sûr, comme c’est le gouvernement Hollande, ce sera « de manière socialement juste". Evidemment !

Michel Sapin, l’homme du programme du prochain président, décrit la méthode générale du gouvernement Hollande : « Lorsque la gauche arrivera au pouvoir, ce ne sera pas pour donner pendant deux ans pour ensuite reprendre pendant trois ans ». « Cela peut être l’inverse : être extrêmement sérieux pendant deux ans pour pouvoir distribuer un peu plus pendant les trois ans qui suivront. » Fascinante, n’est-ce pas cette gauche-là. Non ? « Une fois le déficit ramené à 3% du PIB fin 2013, le PS mènera une politique de croissance et équilibrera les comptes publics d’ici 2017, consolidant la note "triple A" de la France auprès des agences de notation, ou permettant de la retrouver si elle est dégradée », a ajouté Karine Berger à Reuter. Vous êtes prévenu. Le vote utile est servi.


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