ITALIE Non à la fermeture de Liberazione

jeudi 5 janvier 2012.
 

Le gouvernement Monti, dans la droite ligne du gouvernement Berlusconi, n’est pas seulement en train de s’attaquer aux conquêtes sociales, il s’attaque aussi aux conquêtes démocratiques. Le gouvernement Monti a donc confirmé les coupes budgétaires programmées par Giulio Tremonti sur le fond pour l’édition et nous oblige donc à suspendre la publication de liberazione à partir du 1er janvier. Les chiffres parlent d’eux même , une première réduction du fond de 500 000 euro en 2010 et pour 2011, nous saurons l’ampleur exacte des coupes à fin 2012, puisque les financements sont payés avec une année de retard, environ 2 000 000 d’euro.

De telles coupes budgétaires sont insoutenables pour un journal comme le notre, qui a commencé sont aventure éditoriale il y a 20 ans comme hebdomadaire. Ces décisions ne touchent pas seulement Liberazione mais une centaine d’autres journaux qui risquent de devoir fermer, entraînant la perte de milliers de postes de travail et une réelle réduction de l’offre démocratique nationale. Il suffit de penser qu’outre Liberazione ce sont il Manifesto et l’Unità (historiques journaux de gauche) qui risquent la fermeture. Mao disait que ce sont les balles de sucre qui tuent plus que les balles de plomb. Nous nous trouvons devant une tentative de destruction systématique de la gauche communiste qui se déroule selon méthodes bureaucratique, mais non au travers d’une habituelle répression. Tout d’abord l’introduction de la loi électorale majoritaire, puis le seuil minimum de representation aux élections européenne élevé à 4%, aujourd’hui les coupes budgétaires au fond pour l’édition. Plus la crise progresse et le capitalisme laisse entrevoir son évidente défaillance et plus ils essayent de nous faire disparaître.

Cet attaque est d’autant plus infâme que nous, parti, journal, travailleurs, avons fait notre part en ce qui concerne la réduction des dépenses. En 2008, quand je suis devenu secrétaire de Rifondazione Comunista et dernière année sous la direction de Piero Sansonetti, les pertes de Liberazione étaient de 3,1 millions d’euro. En 2009, première année de direction de Dino Greco, les pertes se sont arrêtées a 1,6 millions. En 2010 les pertes auraient été de 300 000 euro, mais les coupes dans les aides décidées par Berlusconi et confirmées par Monti ajoutent 500 000 euro de pertes. Pour 2011, malgré les ultérieures réductions des coûts les pertes due aux coupes budgétaires se seraient élevées à 2 millions d’euro. Si le gouvernement n’avait pas procédé à ces coupes, aujourd’hui, grâce à l’action de redressement que nous avons mené avec détermination durant ces années, notre journal serait en équilibre budgétaire ou légèrement à profits.

Dans ces conditions nous ne pouvions tergiverser, sous peine de voir le journal et le parti qui en est l’actionnaire unique faire faillite.

Notre action doit donc suivre trois axes :

Premièrement, la suspension de la publication à partir du 1er Janvier. Un choix douloureux pour le parti, les lecteurs, les travailleurs, mais absolument nécessaire. Avec les ultérieures coupes budgétaires du gouvernement Monti pour 2012, le journal nous coûterait 8000 euro pour chaque édition qui irait sous presse. Banalement, nous n’avons pas cet argent.

Deuxièmement, nous continuerons notre action politique contre le gouvernement selon deux axes. Tout d’abord la construction d’un ample front de lutte pour la réintroduction des fonds pour l’édition, à partir de ceux de fin 2012, valant pour 2011. Sur ce point ont déjà été menées des batailles, aussi bien de la part du parti, que de la direction et des travailleurs de Liberazione, il s’agit donc de continuer et d’intensifier la lutte en essayant de l’élargir à tous les journaux qui subiront les coupes budgétaires. Nous travaillons aussi auprès des services du gouvernement pour nous assurer que le fond de 2011 soit bien versé à Liberazione même si le journal ne parait plus que comme hebdomadaire ou on-line. Le gouvernement nous a promis une réponse certaine pour le mois de Janvier, ce qui nous permettra de décider comment poursuivre la mission du journal.

Troisièmement nous avons lancé une campagne de souscription pour relancer Liberazione comme quotidien papier ou on-line, ou comme hebdomadaire. Une fois que nous aurons une réponse claire du gouvernement et connue l’entité de la souscription, nous pourrons décider comment poursuivre notre effort. Il est évident en tout cas que la poursuite de la publication ne pourra plus engendrer d’autres pertes que personne ne peut payer.

A ces trois axes de travail, s’ajoute un quatrième, lié à l’éventuelle disponibilité de la part des journaux de gauche, d’accueillir dans leurs colonnes une page autogérée par les journalistes de Liberazione pour tout le temps ou le journal ne pourra pas paraître.

C’est en espérant que cette solidarité militante entre journaux de gauche puisse se réaliser que je vous invite à participer à la souscription pour que Liberazione puisse continuer à paraître. Cela serait un coup terrible porté à la démocratie, à la gauche en particulier et non des moindre une disparition importante de postes de travail. Tout cela nous ne pouvons l’accepter, certains que Liberazione a encore un rôle important à jouer dans le panorama médiatique italien.

N.d.t. : Il est important de savoir que le journal Liberazione ne bénéficie pas d’entrées publicitaires. En effet, le marché de la récolte publicitaire en Italie est détenu à 90% par deux sociétés de placement, la première est une société du groupe Mediaset (propriété Silvio Berlusconi), la seconde dépend de la RAI (radio et télévision publique mais sous très haut control politique).


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